Que la lumière soit ! De nouveaux luminaires donnent du lustre au Buffet de la gare

Joyau du style Art déco, le buffet de la gare n’en finit plus de retrouver tout son lustre. Bichonné depuis 2016 au gré d’une longue série de travaux de rénovation, cet écrin architectural vient de se voir offrir de nouveaux luminaires directement inspirés de ceux conçus dans les années 20 par le maître-verrier Antoine Labouret. Au passage, rappelons que la gare de Saint-Quentin, édifiée en 1850, avait miraculeusement survécu aux bombardements de la Grande Guerre. Las, en 1922, un incendie accidentel ravagea les bâtiments… Pour la reconstruire, on fit notamment appel au jeune architecte Urbain Cassan, qui sollicita Auguste Labouret pour tous les aménagements intérieurs. Quand donc ont disparu les luminaires d’origine ? Mystère. Quoi qu’il en soit, pour rectifier le tir, la ville de Saint-Quentin a décidé de faire appel à un verrier de renom, meilleur ouvrier de France qui, comme un clin d’œil, est né rue de Guise, à deux pas de la gare de Saint-Quentin…
Voici donc Didier Quentin, dont l’atelier installé près de Château-Thierry conçoit et réalise des vitraux contemporains, répare des vitraux anciens mais aussi crée des luminaires comme c’est le cas pour le buffet de la gare : « Au total, nous avons fabriqué dix luminaires, dont huit identiques. Cela nous a demandé deux mois de préparation et deux mois de réalisation. Au total, sept personnes ont travaillé sur ce projet. » Le plus délicat a naturellement été de restituer la technique utilisée voici un siècle. « Les luminaires se composent d’une structure en acier et de verre empilé, fondu à 750°. Il y en a pour 15 mm d’épaisseur. Chaque pièce de verre est ensuite taillée au burin et au marteau », détaille Didier Quentin. Un travail minutieux qui a permis de produire des facettes uniques, dont le jeu avec la lumière se répète à l’infini. De quoi éclairer sous un autre jour moulures et astragales qui ornent le plafond du musée de la gare… Voilà qui méritait bien une petite cérémonie d’inauguration, qui s’est déroulée le 11 décembre en présence du maire Frédérique Macarez.