Chut ! La palme dort…

Voici un an, alors qu’un certain Ruben Östlund décrochait la Palme d’or pour « Sans filtre », un film dénonçant les ultra-riches, acteurs décadents d’un capitalisme mortifère, j’avais ironisé sur les « révoltés du Martinez, les séditieux du Majestic, les insurgés du Carlton »… Un an plus tard, me revoici à Cannes, gambadant joyeusement sur les tapis rouges d’un festival où, sans surprise, on m’a resservi la même soupe… Exit le palmé suédois, dont le film a fait un flop en France, place à Justine Triet, couronnée pour « Anatomie d’une chute ». Un drame inspiré d’un fait divers qui a tapé dans l’œil du jury présidé par un certain… Ruben Östlund. Pardi ! Rebelle dans l’âme, notre amie Justine a naturellement profité de la remise des prix pour fustiger la réforme des retraites voulue par un « pouvoir dominateur de plus en plus décomplexé » et la marchandisation de la culture défendue par un « gouvernement néolibéral qui casse l’exception culturelle française ». Réplique cinglante de Rima Abdul Malak, ministre de la Culture : « Votre film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma ». Et c’est vrai que la Cosette de la Croisette oublie de préciser qu’elle a largement bénéficié de subventions publiques pour monter son long-métrage. Bref, le poing levé d’un côté, la main dans mon porte-monnaie de l’autre ! Tout cela manque singulièrement de panache et ne risque pas de redonner du lustre à une Palme qui n’en finit plus de roupiller, anesthésiée par des révolutionnaires de salon… Et dire que Justine Triet a reçu son prix des mains de Jane Fonda qui, depuis les années 60, donne du sens à sa vie en multipliant les combats. Une activiste infatigable, indomptable qui, en 2019 à Washington, alors âgée de 82 ans, a été arrêtée à quatre reprises par la police suite à des manifestations contre le réchauffement climatique. Une actrice de légende, qui n’a jamais mendié de subventions publiques pour jouer les têtes d’affiche. Faut avouer qu’à ses côtés, cette pauvre Justine Triet fait vraiment pâle figure. Bon sang, j’ai déjà oublié le titre de son film…

St-Quentin Mag, le 1er juin 2023

Zéro pour La Zarra

Face au fracas du monde, certaines querelles semblent aussi vaines que puériles. Mais elles ont souvent le mérite d’être distrayantes. Prenons les polémiques liées à l’Eurovision, un concours de chant qui, chaque année, réussit le tour de force de faire déchanter les Français. Voici 46 ans qu’on essaie de détrôner Marie Myriam avec des candidats aux profils improbables. De l’icône LGBT+ à l’avatar d’Edith Piaf, en passant par des Picards pas très Fatals ou des Bretons au bec dans l’eau, le constat d’échec est toujours le même. Pour l’édition 2023, France Télévision a eu la curieuse idée d’aller chercher au Québec une certaine La Zarra, drôle de pépite à la silhouette rebondie censée casser la baraque. Tu parles ! La diva d’opérette s’est pris les pieds dans le tapis pour finir à une lamentable 16e place. A l’annonce du vote du public, l’intéressée a même fait preuve d’un manque total d’élégance en brandissant un doigt d’honneur devant 200 millions de téléspectateurs. La classe à Dallas ! Au fond, ce qu’elle pointe avec ce doigt du déshonneur, c’est d’abord et avant tout sa nullité crasse, dont la France se serait bien passée. Mais pourquoi diable avoir misé sur cette incarnation de la sottise et de la grossièreté ? Rappelons au passage que la participation à l’Eurovision coûte chaque année 700 000 € à France Télévision. A ce prix-là, on est en droit d’exiger un peu de tenue, non ? Allez, zéro pointé pour La Zarra renvoyée illico presto à son anonymat… S’il en est d’autres qui doivent l’avoir mauvaise, ce sont nos « amis » les Anglais qui ont organisé à Liverpool cette 67e édition de l’Eurovision, en lieu et place des Ukrainiens vainqueurs l’an passé. Un remplacement qui leur a coûté la bagatelle de 25 M€ avec à la clé une candidate british échouée à l’avant-dernière place. To bide or not to bide… Les Rosbifs connaissent la chanson !

St-Quentin Mag, le 17 mai 2023

 

God save the King ?

Charles III doit détester les galettes. Il faut dire qu’il a dû patienter 73 ans pour enfin décrocher la fève. Alors que sa mère n’était pas née pour régner (le sort en a décidé autrement avec l’abdication d’Edward VIII), Charles a toujours eu pour destin de monter sur le trône. Et il a eu toute sa vie pour s’y préparer ! Ce samedi 6 mai sonne enfin l’heure de son couronnement. L’occasion d’un fastueux apparat royal qui fait la réputation de nos « amis » Britanniques. Une cérémonie truffée de curiosités avec, pêle-mêle, un serment médiéval, de l’huile sainte versée sur une cuillère datant du XIIe siècle et même une chaise vieille de 700 ans abritant une pierre qui aurait rugi en reconnaissant le monarque légitime. « Kaamelott », sors de ce corps ! De quoi faire rêver les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté ? Rien n’est moins sûr. Outre-Manche, le soutien à la monarchie est à son plus bas niveau depuis 30 ans, tandis qu’au sein du Commonwealth, dernier pan de l’Empire sur lequel le soleil ne se couche jamais, les dissensions se font de plus en plus entendre avec l’envie pour certains pays (Australie, Jamaïque…) de couper le cordon avec la couronne britannique. Bref, la chienlit pour Charles III qui sent en outre le vent de la colère monter contre la subvention versée chaque année par le « Royaume pas très Uni » à la famille royale. Dans les 100 M€, soit 1,49 € par habitant. Poor Charly ! Le voilà réduit à reprendre à son compte l’adage de sa mère : « Never complain, never
explain »… Mais il pourrait tout aussi bien adresser à sa précieuse personne l’hymne de son pays : « God save the King ».

St-Quentin Mag, le 04 mai 2023

Show lapins

Emmanuel Macron a-t-il eu le nez creux en s’exprimant dans Pif Gadget ? Alors que le pays est confronté à un contexte social explosif, faut avouer que la démarche du président détone. D’accord, les fêtes de Pâques approchent. Mais doit-il pour autant nous prendre pour des cloches ? Gamin, j’achetais volontiers Pif Gadget, sans me douter un seul instant qu’il était édité par nos amis du PCF. Ah ! Les aventures de Pif et Hercule… Et puis ces invraisemblables gadgets vendus avec, à l’image des mythiques pois sauteurs désormais remplacés par des lois sauteuses. Ou comment jouer à saute-mouton sur le dos des Français avec le 49-3… Décidément, nos gouvernants semblent cultiver l’art de la provocation avec délectation. Après Manu le Pifou, c’est au tour de Marlène Schiappa de vouloir s’illustrer en posant pour le magazine Playboy au nom de « la liberté des femmes et du féminisme ». Choquant ? Allons donc ! Si la secrétaire d’État en charge de l’Économie sociale et solidaire aspire à jouer les playmates, grand bien lui fasse ! Adolescent, mon voisin (ben tiens !) achetait volontiers Playboy, sans se douter qu’il était édité par un rejeton dévoyé de l’Oncle Sam qui, jusqu’à sa mort, n’aura cessé de prôner un style de vie glamour et libertin. Ce qui n’est plus vraiment dans l’air du temps… Après Manu et Marlène, quels seront les prochains politiques à faire le buzz dans la presse ? Outre-Atlantique, il se murmure que Donald Trump s’apprêterait à accorder une interview à Mickey Magazine. Un seul leitmotiv, une seule obsession : faire le show et détourner l’attention…

St-Quentin Mag, le 06 avril 2023

 

Dupont-Lajoie

Tout à la fois observateur et visionnaire, Balzac a dit un jour : « La France est un pays qui adore changer de gouvernement à condition que ce soit toujours le même. » N’est-ce pas au fond ce qui rend malheureux les Français, empêtrés jusqu’au cou dans leurs contradictions ? Un peuple qui adore couper les têtes mais qui abhorre les réformes. Une Nation qui n’envisage l’avenir qu’avec les yeux rivés dans le rétroviseur. De génération en génération, toujours la même rengaine aux accents défaitistes : « C’était mieux avant ! » Mais avant quoi, avant qui ? Macron, Hollande, Sarkozy et tous les clones qui ont précédé ?
Mieux vaut sans doute en rire qu’en pleurer… A part ça ? Comme tous les ans, l’indice mondial du bonheur vient d’être dévoilé avec à la clé un classement 2023 des pays où il fait le plus bon vivre. Sans surprise, c’est une nouvelle fois la Finlande qui occupe la plus haute marche du podium, suivie du Danemark et de l’Islande. Dois-je l’avouer ? L’idée même que nos amis Vikings soient de joyeux lurons me laisse un brin perplexe… La France, quant à elle, descend d’un cran en se retrouvant à une piètre 21e place. Cela dit, c’est mieux que trois de nos voisins européens à qui l’on envie pourtant la douceur de vivre. Classés 32e, les Espagnols ont le flamenco ramollo, tandis que les Italiens (33e) semblent avoir égaré leur « bella vita ». Allez, une petite pensée amicale pour nos amis Portugais que l’on retrouve de très mauvais poil à la 56e place. Sans grande surprise, les Russes (70e) se montrent plus heureux que les Ukrainiens (92e). Mais jusqu’à quand ? Cette année encore, ce sont les Afghans qui ferment la marche à la 137e et dernière place. Difficile de s’en étonner ! Bon, si l’on souhaite un jour remonter au classement, va falloir sortir les rames. Seule certitude, ce n’est pas en prenant soin d’avoir toujours pied qu’on finira par nager dans le bonheur…

St-Quentin Mag, le 23 mars 2023

 

Boire et déboires

Avec plus de 600 000 visiteurs à son compteur, l’édition 2023 du Salon de l’agriculture aura été un très bon cru. Champagne pour les organisateurs ! Lesquels ont toutefois regretté de voir l’alcool couler un peu trop à flots. Dédaignant le cul des vaches et le caquètement des volailles, certains visiteurs n’avaient manifestement qu’une idée en tête : s’arsouiller la glotte. à tel point qu’il a fallu mettre en place des brigades de « désoiffeurs » chargées de dégorger le poivrot. Bon courage ! Autre salle, autre ambiance, nous voici maintenant à l’Assemblée nationale où – surprise ! – l’alcool semble également poser problème. C’est ainsi que la consommation excessive des députés a été évoquée à maintes reprises ces dernières semaines au bureau de l’Assemblée. La faute, paraît-il, aux interminables débats sur la réforme des retraites qui, dans une ambiance houleuse, auraient poussé nos élus à abuser de la dive bouteille pour décompresser et tenir le coup. Ben voyons ! Ce qui est sûr, c’est que le Palais Bourbon n’aura jamais aussi bien porté son nom. Buvette prise d’assaut, serveurs débordés, soiffards impatients avec à la clé des comportements outranciers, des invectives rageuses, des passes d’armes belliqueuses… Le pire, c’est que nos amis députés ont fait preuve d’un épouvantable mauvais goût en provoquant la rupture de stock du Get 27, cet infect breuvage mentholé gorgé de sucre et de colorants. Pas étonnant si les parlementaires grossissent à vue d’œil ! Selon le médecin de l’Assemblée, ils prendraient en moyenne 3 kg par an. Ben mon cochon ! Tiens, puisqu’il est question de combats de coqs, rappelons que ceux-ci sont encore autorisés chez nos voisins nordistes. Tout comme à l’Assemblée, on aime se voler dans les plumes dans les gallodromes, au grand dam des défenseurs de la cause animale qui, le 4 mars dernier, se sont mobilisés pour que cette « tradition » d’un autre âge batte enfin de l’aile. Nul doute que bon nombre de députés devaient se trouver à leurs côtés, attirés par le lieu de rassemblement, une riante commune du nom de… Beuvry-la-Forêt !

St-Quentin Mag, le 9 mars 2023

 

Poutine est Staline

C’est l’histoire d’une immense tragédie qui provoqua la mort de 5 millions de civils en Ukraine au début des années 30. Cette histoire, c’est celle de l’Holodomor, « l’extermination par la faim ». Une atrocité orchestrée par Staline lui-même pour briser la résistance des paysans ukrainiens hostiles à la politique de collectivisation forcée menée par le régime soviétique, qui se traduisait alors par la suppression de la propriété privée et la confiscation des terres. Ou quand le petit père dépeuple… Des millions de morts sur lesquels plane l’ombre d’un génocide et dont la mémoire est chaque année honorée en Ukraine. Le 5 mars prochain, Vladimir Poutine ne manquera pas de célébrer un tout autre anniversaire, celui marquant les 70 ans de la mort du camarade Staline, dont le retour en grâce est devenu une affaire d’Etat en Russie. Oubliés les 20 millions de morts, les années de purge, les déportations à grande échelle, les assassinats de masse commis au nom de la « purification sociale ». Avec l’apparente volonté de restaurer la puissance impériale de l’ex-URSS, Vladimir Poutine unit son destin à celui de Staline, quitte à marcher dans ses pas… 24 février 2022, coup d’envoi de l’invasion russe en Ukraine. Et nous voici un an plus tard à souffler la première bougie d’un conflit qui semble appartenir à une autre époque. Le maître du Kremlin rêvait sans doute d’une blitzkrieg, le voilà confronté à une guerre qui s’enlise jusqu’aux genoux. Mais jusqu’à quand ? Une nouvelle fois, Poutine vient de brandir la menace nucléaire en accusant l’Occident de vouloir « infliger une défaite stratégique à la Russie, c’est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toutes ». Un discours paranoïaque que n’aurait pas renié le petit père des peuples. Puisse Poutine méditer ces récentes paroles du pape François : « Une victoire construite sur des ruines ne sera jamais une vraie victoire… »

St-Quentin Mag, le 23 février 2023

 

Potion amère

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! » On connaît ce refrain aux accents démagos qui, depuis des décennies, donne du grain à moudre à l’antiparlementarisme primaire. Une hostilité sans cesse renforcée par ce sentiment un poil irritant d’être dirigé par des politiques hors sol, aux compétences parfois très discutables et dont l’appétence pour les privilèges d’un autre temps semble relever de la boulimie. Nos amis sénateurs en sont l’illustration parfaite. Alors que la rue n’en finit plus de gronder contre la réforme des retraites, les pensionnaires du palais du Luxembourg n’ont nullement l’intention de remettre en cause leurs avantages acquis en 1905, année de création de leur caisse de retraite. Laquelle leur permet encore aujourd’hui de toucher une pension mensuelle de 2 190 € pour un mandat de six ans. Un montant multiplié par deux après douze longues années de séances harassantes. De quoi faire bondir de rage les âmes vertueuses qui, à gauche de notre échiquier politique, ont habituellement l’indignation piaffante et trépidante. Allons donc ! Ces derniers jours, seul Charles de Courson, député centriste de la Marne, est monté au créneau pour réclamer la suppression des régimes spéciaux des parlementaires. « On ne peut pas demander des efforts à nos concitoyens sans se les appliquer à soi-même », a-t-il martelé. Résultat ? Silence assourdissant du côté du Sénat comme au palais Bourbon. Dans le même temps, François Hollande reconnaît benoîtement bénéficier de quatre retraites par mois correspondant à ses fonctions passées. Avec à la clé une enveloppe mensuelle de 12 000 € pour le ravi de la crèche, dont la volonté de transparence vire à l’indécence quand on sait que la pension moyenne culmine en France à 1 400 € nets. La morale de l’histoire ? Toujours la même : faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Une fois encore, la potion risque d’être amère pour les Gaulois supposés réfractaires…

St-Quentin Mag, le 09 février 2023

Cabine d’effeuillage

Tout lasse, tout passe… même les cabines téléphoniques britanniques qui, jugées désuètes et trop chères à entretenir, sont condamnées à définitivement disparaître des rues de Londres ou de Glasgow. De quoi faire le bonheur des nostalgiques qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour s’offrir l’une de ces cabines rouge sang aux lignes « so british ». Tiens, puisqu’il est question de nostalgie, c’est avec une pointe d’aigreur saupoudrée d’ironie que j’ai assisté au retour de la guerre des roses au PS. Un parti auquel on a surtout envie d’offrir un bouquet de chrysanthèmes ! Pas étonnant si au zoo des espèces en voie d’extinction, une cage est déjà réservée aux socialistes, à gauche juste après les pandas. Dans un éclair de lucidité, l’un des deux coqs (celui qui s’appelle Rossignol) briguant le poste de Premier secrétaire du PS espère maintenant que le congrès de Marseille ne s’apparentera pas à « une boucherie dans une cabine téléphonique ». C’est fou comme les politiques en perte de vitesse ont les mêmes références. Du côté des Républicains, Bruno Retailleau déclarait récemment : « Il faut rassembler. Sinon, on terminera dans une cabine téléphonique. » Un espace devenu beaucoup trop vaste pour accueillir les partisans d’Anne Hidalgo ou de Valérie Pécresse, qui peineraient à former une équipe de basket. Ainsi va la vie au royaume des politiques où les militants se font déserteurs et les courtisans girouettes. Nul n’échappe au syndrome de la cabine téléphonique, placard pour les uns, cellule pour les autres. Tous ont beau s’accrocher, plus grand monde ne décroche pour écouter des discours jaunis par le temps. Au fond, la politique, c’est comme une cabine d’essayage qui vire en cabine d’effeuillage, où les emplumés finissent toujours par se retrouver à poil. Faut-il vraiment s’en émouvoir ?

St-Quentin Mag, le 26 janvier 2023

Tchao Pantin

Il s’appelle Bertrand Kern. Un obscur inconnu qui, du jour au lendemain, est parvenu à capter la lumière des médias avec une idée loufoque. Maire socialiste de Pantin (Seine-Saint-Denis), il a ainsi décidé de rebaptiser sa ville Pantine, dans le but de « s’engager résolument en faveur de l’égalité femmes-hommes ». Consternant ? Comme dirait l’autre, si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle… Le maire de Trécon, riante commune de la Marne, osera-t-il lui emboîter le pas ? Rien n’est moins sûr. Cela dit, si notre zigoto pantinois avait été maire d’une ville au nom fripon, sans doute aurait-il fait moins le malin. On songe notamment à Duranus (Alpes-Maritimes), La Trique (Deux-Sèvres), Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales), Montcuq (Lot), Pornic (Loire-Atlantique), sans oublier cet adorable village axonais baptisé Gland, dont les habitants n’ont nullement la folie des Glandeurs puisqu’ils se prétendent Glanois. Gland bien leur fasse ! Fille du wokisme et du politiquement correct, la féminisation des noms peut-elle vraiment s’apparenter à une avancée sociale ? Françaises, Français (j’adore cette apostrophe genrée impossible en Belgique), j’ose ici l’écrire : le doute m’habite. C’est un peu comme évoquer le sexe des anges, tout cela semble d’une futilité sans nom. Il n’empêche que les partisans de l’écriture inclusive sont de plus en plus nombreux à faire entendre leurs voix, un scalpel dans une main, une machette dans l’autre, prêts à émasculer tout ce qui exprime de près ou de loin le masculin générique, odieux symbole d’une phallocratie honnie. Ces petits pantins aux idées cousues de fil blanc parviendront-ils à transformer notre langue en champ de bataille idéologique, avec la parité linguistique en guise d’étendard ?
Tu parles Charles ! Ces pantalonnades ne dureront qu’un temps. Comme disait Coco Chanel, « la mode se démode, le style jamais ». C’est la même chose pour le français…

St-Quentin Mag, le 12 janvier 2023

L’illuminé du pôle Nord

Les parents du père Noël ont eu bien raison de croire en lui et en sa réussite. Une renommée mondiale, une cote de sympathie qui flirte avec les nuages, un job à vie agrémenté d’une bonne cinquantaine de semaines de vacances par an, une armée de lutins pour le servir… Avouons que le père Noël est un sacré veinard. Même sa silhouette rebondie ne l’a jamais empêché d’affronter la plus étroite des cheminées. Un vrai miracle ! Nos amis Saoudiens, pourtant peu enclins à goûter aux traditions occidentales, ont eu bien raison de croire en lui. En octobre dernier, le père Noël leur a attribué l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver de 2029. Lesquels se dérouleront au cœur d’une mégalopole futuriste, bâtie de toutes pièces au fin fond du royaume désertique. Avec ses stades climatisés, le Qatar risque de faire pâle figure. Cela dit, j’ignorais que des athlètes asiatiques étaient en mesure de dévaler des pistes noires pétrole ou de virevolter, patins aux pieds, sur de la glace artificielle. Tout cela est-il bien raisonnable ? Sur ce coup-là, le père Noël n’est peut-être pas blanc comme neige. Mon flair de chien truffier me dit qu’on pourrait retrouver dans sa hotte des sacs de billets saoudiens comparables à ceux que nos amis Qataris ont gentiment confiés à des membres du Parlement européen. Que voulez-vous, le père Noël est un homme comme les autres, forcément corruptible et donc susceptible de jouer les ripoux. à moins qu’il ne capte rien aux contrats qu’on lui fait signer ! Voit-il seulement clair avec ses lunettes Afflelou ? Il a tout intérêt l’illuminé du pôle Nord parce que je compte sur lui pour exaucer tous les vœux exprimés dans la lettre que je lui ai envoyée… En attendant, l’équipe de Saint-Quentin Mag vous souhaite de joyeuses fêtes et vous donne rendez-vous en 2023. Mille mercis pour votre fidélité !

St-Quentin Mag, le 15 décembre 2022

 

Baguette magique

Les fonctionnaires de l’Unesco sont de grands enfants. Voilà un demi-siècle qu’ils jouent les globe-trotters pour recenser à travers le monde « les biens culturels et naturels présentant un intérêt exceptionnel pour l’héritage commun de l’humanité ». Une mission quasi divine qui vise à protéger pour l’éternité le patrimoine mondial. L’ennui, c’est qu’au fil des décennies, nos Indiana Jones en costume trois pièces ont commencé à voir se vider le réservoir de sites et monuments à recenser. « Non Jacky, le garage mexicain de ton beau-frère n’a rien de prodigieux ! » D’où l’idée de trouver un nouveau terrain de jeu en lançant le concept fort judicieux de « patrimoine exceptionnel immatériel ». Une notion fourre-tout qui, à l’arrivée, ressemble à un extraordinaire bric-à-brac, oscillant entre les puces de Paris et le grand bazar d’Istanbul. C’est ainsi que depuis 2015, les petits malins de l’Unesco s’en donnent à cœur joie en traquant partout sur la planète tout ce qui ressemble de près ou de loin à une tradition orale, culinaire, culturelle, artisanale, etc. Dans leur besace, des milliers de trucs saugrenus, allant de la cueillette de la germandrée bosniaque au tir aux osselets mongols, en passant par la rumba congolaise, la cosmovision andine ou la tradition du chant védique. Bien sûr, tout ce qui touche à la bouffe est accueilli à bras ouverts. Pizza napolitaine, pain d’épices croate, café saoudien, bière belge, kimchi coréen, harissa tunisien, vin de Géorgie… Au banquet de l’Unesco, il y a à boire et à manger et pour saucer le tout, voici que la baguette française vient à son tour d’être admise au saint des saints. Une consécration pour cet emblème de la gastronomie tricolore, dont le caractère protéen (baguette tradition, moulée, classique, en épi, viennoise…) ravit les jeunes comme les vieux croûtons. Mais quand la baguette est là, le béret n’est jamais très loin. Nul doute que ce dernier ne va pas tarder à aller faire de l’œil à nos amis de l’Unesco si friands de clichés et dont la vacuité mérite assurément un grand coup de chapeau…

St-Quentin Mag, le 8 décembre 2022

 

Le bouffon est roi

Cyril Hanouna, c’est un peu comme avec Lidl. Au départ, on y va la queue basse et la truffe rase-bitume. Mais à l’arrivée, c’est vrai qu’on grignote avec complaisance ce programme « hard discount » qui casse les codes à grand renfort de chroniques poisseuses, de débats frelatés et de polémiques ordurières. La dernière en date concerne un certain Louis Boyard, obscur député de La France Insoumise (LFI) qui, sur le plateau de « Touche pas à mon poste » (C8), a eu l’outrecuidance de pointer du doigt Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal + et donc patron d’Hanouna. Lequel a aussitôt montré les crocs en aboyant sur l’insolent député, traité tout à la fois d’abruti, de nase, de tocard et de bouffon. « Toi, t’es qu’une merde. Moi, je crache pas dans la main qui me nourrit. » De quoi faire frissonner de plaisir l’assemblée de moutons massés autour du berger de TPMP. Bref, une belle séquence de télé trash, sans doute symptomatique de notre époque où les postures racailles font désormais figure de prêt-à-penser. Au diable le dialogue, place à l’invective brutale, aussi bête que méchante. L’apostrophe serait belle si elle n’était dénuée de réflexion, vidée de tout contenu, asséchée jusqu’à l’os. Le noble art n’est plus, remplacé par des combats de rue où chacun est libre de fixer ses règles et ses limites. Projeté au cœur de l’octogone médiatique, le bouffon Hanouna s’est proclamé roi, porté par une popularité qui a non seulement fait sa fortune mais l’a rendu intouchable. Du moins, tant qu’elle durera… Mais au fait, quel était donc le message qu’entendait faire passer le député LFI dans TPMP ? En plus de vouloir dénoncer « l’esclavage moderne du groupe Bolloré en Afrique », notre ami Boyard a aussi rappelé qu’une poignée de milliardaires détenaient à eux seuls 90 % des médias français. Au fond, c’est peut-être dans l’objet de ces accusations que se niche la véritable indécence…

St-Quentin Mag, le 23 novembre 2022

La coupe est pleine !

Faut-il tourner le dos à une compétition internationale lorsqu’elle est organisée par un pays qui ne respecte en rien les règles démocratiques ? Sur le papier, la réponse s’impose d’elle-même. Mais dans les faits, elle ne cesse de diviser les consciences. Toujours prompts à dégainer des cartons rouges, censeurs enfiellés et bonnes âmes pleurnicheuses sont naturellement au rendez-vous pour appeler d’une même voix au boycott du Mondial au Qatar. Dans leur sillage, une cohorte d’épigones opportunistes, ces indignés de la dernière heure qu’on aperçoit galoper sur le quai pour prendre le train en marche. Ça jacasse, ça jabote, ça caquette avec allégresse mais pourquoi diable n’ont-ils pas ouvert leur bec en 2010 lorsque la Fifa a attribué le Mondial de foot au Qatar ? Un pays confetti qualifié à l’époque par Sarkozy de « meilleur ami de la France », devenu chez nous un actionnaire majeur dans la presse, l’hôtellerie, l’armement, le BTP, la publicité, le luxe, sans oublier le sport avec le PSG. Un « ami » accusé quelques années plus tard de financer le terrorisme international, un Etat qualifié de voyou et soupçonné de travestir en œuvre de charité son prosélytisme salafiste tout en arrosant à coups de millions politicards et autres décideurs véreux. N’en jetez plus, la coupe est pleine ! D’autant qu’en 2010, on s’inquiétait surtout pour la petite santé de nos amis footeux, condamnés à se coltiner des matchs sous un soleil de plomb. Douze ans plus tard, de l’eau a coulé sous les ponts et des stades climatisés ont émergé du désert. La magie n’a décidément pas de prix dans cette monarchie du Golfe où seul le respect des droits de l’Homme s’égare dans des sables mouvants… En 1978, j’avais 11 ans et j’avais suivi avec passion le Mondial argentin, disputé sous le régime dictatorial de Jorge Videla, l’un des pires despotes sud-américains. N’en déplaise à ma conscience et aux grincheux de tous poils, le 20 novembre prochain, j’aurai de nouveau 11 ans lors du coup d’envoi du Mondial chez mes nouveaux amis qataris. Que voulez-vous, tout comme l’amour, la passion rend aveugle…

St-Quentin Mag, le 10 novembre 2022

Ventre affamé a plein d’oseille

C’est vrai que j’ai un peu le sentiment d’arriver après la cavalerie, armé d’un simple pistolet à eau. Mais bon… Dans mon viseur, un homme que tous les médias ont déjà fait rouler sous la table. Chers amis, voici le prince des agapes, le roi de la ripaille, l’empereur du gueuleton. Il y a du Pantagruel en lui, le Rastignac du coup de fourchette, le Tartuffe de l’amuse-gueule qui n’hésite pas à clouer le bec à Molière en accommodant à sa sauce l’une de ses plus célèbres répliques ainsi inversée : « Il faut vivre pour manger et non manger pour vivre ». Au royaume des sept péchés capitaux, c’est donc la gourmandise qui, dans tous les sens du terme, l’a expédié sur le trône. Mesdames et messieurs, j’ai l’honneur de vous présenter Laurent Wauquiez, roi déchu à la bedaine trop pleine, dont le tort aura été de porter la couronne sur les yeux plutôt que sur le front. Mais au fait, que reproche-t-on au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ? Tout simplement d’avoir loué en juin dernier un château dans le Beaujolais pour y organiser un dîner prestigieux réunissant tout le gratin local. Des menus à 165 € par tête de pipe élaborés par l’Institut Paul-Bocuse, 90 invités et une facture globale s’élevant à plus de 100 000 €, payée rubis sur l’ongle par la Région et donc le contribuable. La pilule est d’autant plus délicate à avaler que notre ami Wauquiez a coutume de s’auto-proclamer patron de « la région la mieux gérée de France », en clamant haut et fort qu’il n’y a « aucune fatalité au gaspillage de l’argent public ». Cela dit, pas facile de tourner sept fois sa langue dans sa bouche lorsque celle-ci est pleine…

St-Quentin Mag, le 27 octobre 2022

Toujours plus

Donne un rond-point à un gilet jaune et tu en feras un tyran… C’est un peu la même chose avec le droit de grève, du moins pour les salariés qui bossent dans un secteur stratégique et qui disposent donc d’un véritable pouvoir de nuisance. Pris en otages par les grévistes de TotalEnergies et d’ExxonMobil, les automobilistes français n’ont eu d’autre choix que de subir, en carburant à la colère et au fatalisme. Initié par la CGT dans les raffineries et les dépôts pétroliers, ce mouvement de grève ne connaît qu’un seul mot d’ordre (comme d’hab’) : par ici la monnaie ! Mais est-il réellement légitime ? Pas sûr, du moins si l’on en croit la direction de Total qui n’a pas hésité à dévoiler le salaire des grévistes : 5 000 € par mois, en incluant primes et participation. Une paille !
Naturellement, les salariés concernés sont aussitôt montés au créneau pour expliquer qu’il n’en était rien, mais pas du tout mon cher monsieur, n’importe quoi cette histoire-là… Chacun s’est toutefois bien gardé de brandir sa fiche de paie devant les caméras, tout comme les huiles de Total se sont abstenues de revenir sur les dividendes versés début octobre à leurs actionnaires, pour un montant record de 2,6 milliards d’euros. Qui a tort ? Qui a raison ? Les deux mon capitaine avec, en toile de fond, un raisonnement commun pouvant se résumer à deux mots : toujours plus. Pris pour quantité négligeable, les automobilistes en ont été réduits à jouer les va-nu-pieds. Chacun pour soi et Dieu pour tous ! Le pire serait maintenant que ce mouvement fasse tache d’huile. Un cocktail explosif qui, au moindre faux pas de l’exécutif, pourrait embraser le pays…

St-Quentin Mag, le 13 octobre 2022

 

Poil de calotte

Vous avez remarqué ? On compte très peu de roux dans le paysage politique français. Et pour une fois qu’on en tient un, voilà que les carottes sont cuites pour Adrien Quatennens, coupable de violences conjugales. Exit Poil de carotte, voici Poil de calotte ! Lâché par les siens, à commencer par les vestales de LFI, notre ami rouquemoute peut aujourd’hui se faire des cheveux blancs. Ce qui, sur un plan purement capillaire, est tout à fait regrettable… Le plus étonnant, c’est qu’en franchissant le Rubicon, notre ami rubigineux a entraîné dans sa chute Jean-Luc Mets-l’Anchois. En s’appliquant à nager à contre-courant, celui-ci a tristement démontré qu’il pouvait avoir la mémoire d’un poisson rouge. Ou comment un type qui, depuis des décennies, joue au donneur de leçons s’est transformé en un clin d’œil en avocat pour défendre un donneur de gifles. Navrant. Peut-être serait-il bon de rappeler à tous ceux qui sont encore tentés de minimiser les violences faites aux femmes que la tolérance zéro est devenue non négociable. N’en déplaise au roux de l’infortune et à ses comparses qui peuvent remballer leurs pardons…

St-Quentin Mag, le 29 septembre 2022

God save Mickey !

« Entre la France et l’Angleterre, la meilleure chose est la Manche », avait coutume de dire mon regretté grand-père qui, plus encore que les Allemands, ne pouvait pas blairer les Anglais. Est-ce par atavisme familial ? Toujours est-il que la disparition de la reine Elisabeth II n’a suscité chez moi qu’un bâillement d’ennui. Et contrairement à ce que laisse entendre la logorrhée pompeuse des médias tricolores, je n’ai aucunement l’impression d’avoir perdu ma grand-mère. Navré Lizzy ! Quoi qu’il en soit, voilà huit jours que le monde vit au rythme des joyeux de la couronne et je dois avouer que c’est avec un brin de circonspection que j’ai observé le dénommé Charles III devenir roi. Un bien curieux bonhomme qui, irrésistiblement, me fait penser à ce bon mot d’Oscar Wilde : « En Angleterre, rien n’est fait pour les femmes, même pas les hommes. » Ainsi donc, nos amis Rosbifs ont désormais un « king » sur le trône. Un trône qui – on a trop souvent tendance à l’oublier – pourrait être revendiqué par nos amis Fridolins. Eh oui, depuis le XVIIIe siècle, c’est une famille d’origine allemande qui a la main mise sur la monarchie britannique. En l’occurrence, la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha. Pour la petite histoire, il a fallu attendre 1917 pour que le roi George V (grand-père de la future Elisabeth II) décide de renoncer à son patronyme germanique pour le remplacer par celui de Windsor, aux consonances nettement plus angliches. De quoi contenir le bon peuple de Londres qui, cette année-là, croulait sous les attaques menées par les bombardiers allemands. Shocking ? Allons donc ! Les Anglo-saxons n’ont pas attendu les petits Mickey d’Hollywood pour démontrer qu’ils avaient l’art et la manière de mettre en scène l’Histoire…

St-Quentin Mag, le 15 septembre 2022

Le sexe des escalopes

Spécialiste des petites phrases saignantes, des prises de bec croustillantes et des escarmouches cuites à cœur, la députée écolo Sandrine Rousseau vient de nouveau de se distinguer en s’en prenant cette fois au barbecue qu’elle considère comme un totem écœurant de la virilité. De quoi faire grincer des dents une bonne partie de la classe politique qui, sans surprise, lui est aussitôt tombée sur le râble. A commencer par notre ami Fabien Roussel, qui s’est vertement indigné qu’on puisse débattre du « sexe des escalopes ». Et le leader communiste de taper du poing sur la table : « On mange de la viande en fonction de ce que l’on a dans le porte-monnaie, pas en fonction de ce que l’on a dans le slip. » Bref, pas touche aux côtelettes de la fête de l’Huma ! Après avoir mis le feu aux poudres, notre amie Sardine Rousseau se fait depuis discrète. Mais qu’on se rassure, celle qui associe volontiers « colonialisme », « capitalisme », « patriarcat » et « extractivisme » (comprenez l’exploitation industrielle de la nature) ne devrait pas tarder à nous balancer de nouveaux os à ronger. Il faut dire que son appétit pour le buzz et la célébrité est comme un puits sans fond…

St-Quentin Mag, le 01 septembre 2022

Roule ma poule

Quand j’étais môme, au cœur des années 70, le monde était globalement binaire et permettait à chacun d’avoir les idées claires. La mort succédait à la vie, le bien s’opposait naturellement au mal, la droite évoquait des monts quand la gauche promettait des merveilles, l’Ouest incarnait la liberté et l’Est la répression, les garçons naissaient dans les choux, les filles dans un écrin de roses, les uns étaient fourmis, les autres plutôt cigales… Et puis, dès que l’été pointait le bout de son nez, voilà que sonnait le bal des juillettistes et des aoûtiens. Les premiers étaient réputés plus chics, les seconds plus canailles. Pour orchestrer leur chassé-croisé, Bison futé fit son apparition en 1976, année caniculaire où, entre deux chocs pétroliers, le litre d’essence coûtait aux alentours de 2,36 francs (soit 0,35 €). Pas la peine de sortir la calculette pour constater qu’un plein revenait à l’époque cinq fois moins cher. Du moins sur le papier. Car dès qu’un économiste décide de ramener sa fraise, c’est pour nous expliquer qu’en réalité, compte tenu de l’inflation, le carburant n’a jamais été aussi bon marché : 1 heure de Smic nous permet ainsi de rouler aujourd’hui plus de 130 km contre 30 km seulement en 1973 ! Dans ce monde qui n’a plus rien de binaire, j’ai pour ma part l’impression que les couleuvres sont de plus en plus grosses à gober. Allez, avant d’inviter Miss Démago à danser un slow, l’heure est sans doute venue de faire une pause. Comme tous les ans, l’équipe de St-Quentin Mag va s’éclipser au mois d’août. Rendez-vous le 1er septembre pour notre prochaine parution et d’ici là, très bonnes vacances à tous et mille mercis pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 28 juillet 2022

Voyage, voyage

Vous connaissez la différence entre un voyageur et un touriste ? Pour ma part, c’est en 1990 que j’ai déniché la réponse. Cette année-là sortait sur grand écran « Un thé au Sahara », chef d’œuvre absolu de Bertolucci dans lequel un dandy globe-trotter assenait une vérité trempée d’orgueil : « Le touriste ne pense qu’à rentrer chez lui une fois arrivé à destination. Alors que le voyageur, lui, ne reviendra peut-être jamais… » Noblesse de l’un, médiocrité de l’autre. Au fil des décennies, le mépris pour les touristes n’a cessé d’enfler. Mais il ne date pas d’hier ! Victor Hugo lui-même dénonçait déjà au XIXe siècle l’émergence d’un tourisme de masse : « Bientôt, Biarritz ne sera plus Biarritz. Ce sera quelque chose de bâtard, comme Dieppe ou Ostende… » Qu’on se le dise, par définition, le vacancier dénature, défigure, détruit, déracine… Dans certaines villes, à l’image de Barcelone ou Venise, la résistance s’organise contre ces hordes de visiteurs mal dégrossis, troupeaux de soiffards écervelés en quête de bon temps. Comme dirait l’autre, le tourisme est l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des endroits qui seraient mieux sans eux. Du coup, pour limiter les nuisances, on pond des arrêtés, on met en place des quotas, on multiplie les interdits. Vade retro touristes maudits ! Pas étonnant si, en lieu et place de ces criquets migrateurs, de bonnes âmes cherchent aujourd’hui à promouvoir le concept d’éco-voyage responsable, vertueux et authentique. Que voulez-vous, par nature, les pigeons sont faits pour être plumés… S’il en est qui se soucient comme d’une guigne de ces minauderies un brin stériles, ce sont les quatre Français sur dix qui, chaque année, ne partent jamais en vacances. Ayant la chance de faire partie des six autres, j’ai déjà ressorti des placards ma panoplie de touriste en me disant qu’au fond, les films de Bertolucci étaient vraiment très chiants…

St-Quentin Mag, le 13 juillet 2022

 

Votez Jean-Pierre !

Avec son regard pétillant, sa silhouette arrondie en forme de bouteille de Perrier, sa voix nappée de miel qui donne envie de proclamer la paix dans le monde, Jean-Pierre Foucault est l’archétype du beau gosse. Disons même qu’il a toutes les qualités requises pour remporter un concours de beauté. Et pourquoi pas celui de Miss France ? Depuis le temps qu’il roule sa bosse dans l’univers des reines bien roulées, notre JP national mérite plus que quiconque de décrocher la couronne. Alors bien sûr, j’entends d’ici le ricanement des beaufs rétrogrades qui ne manqueront pas de dresser des barricades en brandissant l’argument du sexe. D’accord, Jean-Pierre n’est pas une femme.
So what ? Alexia Laroche-Joubert, présidente de la société Miss France, vient bien de revoir les conditions de participation au prestigieux concours. Finis les critères d’âge, bienvenue aux dames mariées, aux mères de famille, aux tatouées de tout poil et même à celles qui, avant d’être femmes, étaient nées dans la peau d’un homme. Eh oui, les transgenres sont désormais autorisés à concourir, à l’image d’une certaine Andréa Furet, élue récemment 2e Dauphine de Miss Paris 2022. En revanche, Alexia a bizarrement refusé de transiger sur la taille des candidates qui doivent mesurer au moins 1,70 m. Ce qui, avouons-le, est particulièrement stigmatisant pour nos amies rase-mottes. Mais peu importe pour Jean-Pierre puisqu’il mesure 1,78 m. Reste cet obstacle du « genre ». Alexia est formelle : pour prétendre devenir Miss France, il faut « être de sexe féminin à l’état civil ». Allez JP, toi qui a la Provence dans le sang, tu vas bien te trouver un copain à la mairie de Marseille pour t’arranger le coup. Vas-y mon champion, c’est maintenant ou jamais que tu dois tenter ta chance. Promis, juré, le titre de Miss France 2023, il te tend déjà les bras !

St-Quentin Mag, le 30 juin 2022

Assemblée de dépités

Trente minutes pour devenir prof ! C’est le pari que s’est récemment lancé l’académie de Versailles en organisant un immense job dating avec l’espoir de recruter en un clin d’œil 1 300 enseignants. Nul besoin de formation pour les postulants, seul un Bac + 3 leur était demandé. Un véritable scandale d’Etat ? Une insulte à la profession ? Une manifestation abjecte du néo-libéralisme triomphant ? Allons donc ! Dans un pays qui a inventé les chanteurs sans voix, qui vote les yeux fermés pour des politiques sans valeurs morales, qui considère comme élégantes les doudounes sans manches et qui prête certaines vertus aux médecines douces sans fondement, qui s’étonnera de voir des profs sans diplôme prendre en main l’avenir de nos enfants ? A titre personnel, j’ai croisé dans ma carrière une ribambelle de journalistes qui ne savaient pas écrire et qui ne s’en portaient pas plus mal. D’ailleurs, moi qui sais changer les plombs, je me verrais bien envoyer ma candidature à EDF pour diriger une petite centrale nucléaire. Juste pour commencer… Bon cela dit, les métiers qui n’exigent aucune formation sont légion. C’est par exemple le cas (heureux hasard !) d’un job payé 7 200 balles par mois. Un salaire confortable auquel s’ajoutent une tripotée d’avantages et d’indemnités. Mais les places sont limitées puisqu’en France, ils ne sont que 577 à pouvoir exercer… ce très cher (trop cher ?) métier qu’est celui de député.

St-Quentin Mag, le 16 juin 2022

D’art et déchet

Dois-je l’avouer ? Chaque année, le festival de Cannes a le don de réveiller la midinette qui sommeille en moi. Sur la Croisette, un seul tiercé gagnant : glamour, strass et paillettes avec, en toile de fond, des palmiers au garde-à-vous qui se fondent dans une mer azurée. Le hic, c’est que le scénario est toujours identique lorsque survient la remise des prix : la dimension hollywoodienne du festival finit alors avec la gueule de bois, vautrée sur le tapis rouge de la bien-pensance. Dehors le cinoche, place au 7e art ! Exit les starlettes, bienvenue aux « vrais » artistes. Résultat des courses, une palme d’or attribuée cette année à Ruben Östlund pour « Sans filtre », un film dans lequel ce réalisateur suédois entend épingler, disons même dézinguer ceux qu’on appelle les ultra-riches. Du cinéma engagé, vertueux et dont la force d’âme va sans nul doute contribuer à réveiller les consciences. Tonnerre d’applaudissements et triomphe romain pour ce cher Ruben, tout sourire face à un parterre de smokings et robes longues qui exhibent avec aisance tous les codes de la richesse. Que je les aime ces révoltés du Martinez, ces séditieux du Majestic, ces insurgés du Carlton, pierres angulaires d’un cinéma supposé militant qui embaume le Shalimar et le Montecristo. Qu’elles m’émerveillent ces petites mains manucurées qui s’appliquent à coudre de fils blancs cet univers d’art et d’essai où seul l’argent n’a pas d’odeur. à commencer, bien sûr, par celui des ultra-riches…

St-Quentin Mag, le 02 juin 2022

Maudit castor

Dois-je l’avouer ? Je n’ai aucune espèce d’attirance pour nos amis castors qui, à mes yeux, ressemblent comme deux gouttes d’eau à de vulgaires ragondins. Et pourtant, tous les cinq ans, dès que survient le second tour de la présidentielle, « on » m’implore d’enfiler un costume de castor. Et me voilà flanqué de cet accoutrement ridicule, queue plate et chicots ardents, à pousser la porte du bureau de vote avec, dans ma petite tête d’électeur-castor, un seul et même apostolat : faire barrage.
Barrage à l’immonde, l’impensable, l’innommable… Les partis bien pensants, relayés par les médias politiquement corrects, ont siphonné jusqu’à la dernière goutte le peu qui me restait de liberté de pensée et me voici, tel un robot-castor, à ajouter mon bulletin de vote au grand « barrage républicain » qui, à l’insu de mon plein gré, va permettre à une poignée de chefs à plumes de conserver leur pré carré. Alors bien sûr, malgré le sourire béat qui s’imprime sur ma vilaine tronche de castor-citoyen, j’ai vaguement le sentiment de m’être fait enfler. Ce qui n’est pas pour déplaire à ma queue plate. Mais pour le reste, il me faudra une nouvelle fois fermer les yeux. Dors, mon petit castor…

St-Quentin Mag, le 05 mai 2022

 

Promis, juré…

La politique, c’est du sérieux ! Alors franchement, concernant le premier tour de la présidentielle, ne comptez pas sur moi pour user du rire gras et abuser de l’ironie facile. Promis, juré, pas question de gloser sur Valérie Pécresse qui a cramé la caisse ou sur les Verts soudain tombés dans les pommes. à quoi bon chambrer Nathalie Arthaud, chantre de Chute Ouvrière, ou même Anne Hidalgo qui se rêvait en Don Quichotte et s’est vautrée en Don-qui-Quichute. Pour Jean Lassalle, c’est la porte, et pour Zemmour le désamour, pauvre petit puceau qui rêvait de trousser Marianne… Pas touche au bonnet phrygien ! Promis, juré, je m’abstiendrai de railler Philippe Poutou qui, comme son patronyme le suggère, s’est encore pris une pelle, ou de ridiculiser en chanson ce bon leader communiste : « Cadet Roussel a deux beaux yeux, l’un r’garde à Caen, l’autre à Bayeux, avec faux cils mais sans marteau, on passe facile pour un travelo ! » Non, je ne serai pas ce chansonnier à la petite semaine qui rira de Nicolas Dupont-la-Joie ou moquera Mélanchon, ce Poulidor ronchon qui, à force de toucher le bronze, devrait s’offrir des garde-boues. Hum… Amis lecteurs et électeurs, nous voici donc parvenus au second tour de la présidentielle. Là encore, promis, juré, je ne brocarderai pas Marine Macron ni me gausserai d’Emmanuel Le Pen. Mais comme dirait l’autre, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…

St-Quentin Mag, le 21 avril 2022

 

Beigne in black

Après « Men in black », voilà que notre ami Will Smith a décidé de s’illustrer dans « Beigne in black », un remake chic et choc tourné en direct lors de la cérémonie des Oscars ! Et dans le rôle du sparring partner, voici Chris Rock, un petit comique dont l’humour noir a tourné en eau de boudin. Quand on sait que Willy-la-castagne a campé le personnage de Mohamed Ali sur grand écran, nul doute que sa droite doit faire mal. Et tout cela pour défendre l’honneur de sa moitié ! Si certains ont trouvé son geste chevaleresque, d’autres ont poussé des petits cris d’orfraie en agitant le chiffon rouge du scandale. Du reste, en jetant à la face du monde un postulat un poil étriqué (« on peut rire de tout sauf de ma femme »), Will Smith soulève ici une vraie question : en tant que « chatouillis de l’âme », l’humour peut-il admettre des exceptions ? Allez, vous avez deux heures pour trancher, à midi je ramasse les copies. Au fait, n’oubliez pas que dimanche, la boîte à gifles est à votre disposition pour le premier tour de la présidentielle. Quelle tête à claques va se manger le plus de mandales ? Les paris sont ouverts…

St-Quentin Mag, le 7 avril 2022

 

Une addition corsée

J’aime beaucoup nos amis corses. Un peuple fier au caractère ombrageux, volontiers franc-tireur et désobéissant, avec cette petite touche mafieuse qui lui donne un air polisson… Et si tout cela n’était que pur folklore ? Il faut dire qu’au regard de l’Histoire, l’esprit d’indépendance des Corses a toujours eu du plomb dans l’aile. Après quatre siècles d’occupation génoise, voilà plus de 250 ans qu’ils voient leur île aimablement squattée par les Français. De quoi faire bouillir les cagoulés du FLNC qui, depuis l’agression mortelle d’Yvan Colonna, menacent de reprendre la lutte armée. Fort heureusement, à trois semaines de la présidentielle, Darmanin s’applique à jouer les pompiers tandis que Macron a enfilé son plus joli costume de garçon coiffeur. Un seul mot d’ordre : demain, on rase gratis ! Et c’est ainsi que le gouvernement a ouvert la porte à l’autonomie de la Corse. Mais pourquoi diable ne pas s’aligner sur la position de Raymond Barre qui, en son temps, n’avait pas hésité à lancer : « Si les Corses veulent leur indépendance, qu’ils la prennent ! » Ce qui permettrait à la France de couper à jamais le robinet des dépenses sur la très coûteuse île de Beauté. à l’inverse, le concept d’autonomie sent à plein nez le beurre et l’argent du beurre pour nos amis corses qui s’en lèchent déjà les babines. Un vrai piège à cons pour les contribuables continentaux pour qui l’addition risque d’être sacrément corsée.

St-Quentin Mag, le 24 mars 2022

Tzar Wars

De jour en jour, le ciel de l’Ukraine ne cesse de s’assombrir, tandis que le bruit des bottes devient assourdissant. Prisonnier d’une nostalgie fielleuse, Poutine a défini seul les règles d’un jeu auquel il n’a convié personne, pas même les Ukrainiens. La partie est toutefois loin d’être gagnée pour le maître du Kremlin qui, en l’espace de quelques jours, a réussi le tour de force de se mettre le monde entier à dos, à l’exception de la Chine et d’une poignée de nations courtisanes. Même la Suisse est sortie de sa « bienveillante » neutralité pour s’associer aux sanctions qui visent à ruiner l’économie russe. Quand le rouble ne vaudra plus un kopeck, Poutine aura-t-il encore les moyens de financer ses pulsions belliqueuses ? C’est le pari de l’Europe qui, en asphyxiant financièrement la Russie, espère faire trébucher le blondinet siliconé. Déjà parti quatre fois au combat, de la Tchétchénie à la Géorgie, en passant par la Crimée et la Syrie, Poutine a certes prouvé qu’il était un chef de guerre. Mais est-il un fin stratège ? En moins de deux semaines, il a ressuscité l’Otan, réarmé l’Allemagne et resserré les liens d’une Europe qui joue l’union sacrée… La campagne de Russie avait porté Napoléon à sa perte. Espérons que la guerre d’Ukraine porte un coup fatal au petit tzar soviétique.

St-Quentin Mag, le 10 mars 2022

 

La reine des nanars

« Tu trouves pas que Valérie Pécresse, elle a un petit air de Sylvie Vartan avec le regard de Joe Dassin ? » Ma femme a poussé un long soupir d’agacement avant de m’expédier un missile entre les yeux : « T’as raison Guy Lux. Et Taubira, c’est une Clodette ? Arrête un peu avec tes remarques sexistes ! » Un poil vexé, j’ai préféré battre en retraite en me disant qu’au fond, tout comme 3 % des Français, je n’étais pas insensible au charme discret de Christiane Taubira. Par contre, concernant Pécresse, je dois avouer que j’ai été littéralement estomaqué par sa grand-messe au Zénith de Paris. C’est à cette occasion que j’ai découvert son formidable pouvoir de séduction bringuebalé d’une voix mal assurée entre le comique et le tragique. Alors bien sûr, nos amis éditorialistes n’ont pas manqué d’ironiser sur ce soi-disant fiasco devenu le mètre-étalon du meeting raté. Les plus vipères des mauvaises langues sont même allées jusqu’à prétendre que la candidate LR avait moins de charisme que son pupitre. Mesquineries ! Pour ma part, j’ai découvert en Pécresse un premier rôle de série B, la reine des nanars et des arlequinades. Il y a de la « Septième Compagnie » en elle, des « Bidasses en folie », voire même des « Sous-doués en vacances ». Un vrai talent comique à la Max Pécas, qui fleure bon la France du cassoulet et de la paupiette de veau. Valou, si tu loupes l’Elysée, la MJC de Palavas-les-Flots te déroulera le tapis rouge. Va, cours, vole ma folle étoile !

St-Quentin Mag, le 24 février 2022

 

Nid de cocus

Qui veut mourir pour l’Ukraine ? Pas grand monde. Du reste, Poutine n’a pas manqué de voler dans les plumes de Macron en faisant de l’expansion de l’Otan un véritable casus belli. Avouons que dans le rôle de la poule mouillée, l’Europe fait preuve d’un indéniable talent. Cela dit, quand une prise de becs peut tourner au conflit nucléaire, mieux vaut marcher sur des œufs… Tiens, puisqu’il est question de gallinacé, voilà que nos amis Turcs refusent de continuer à jouer les oies blanches en laissant leur pays être confondu avec… une dinde ! Eh oui, Turkey signifie « dinde » en anglais, ce qui donne le sentiment à nos chatouilleux Ottomans d’être les dindons de la farce. D’où leur demande à l’ONU de remplacer Turkey par Türkiye… De leur côté, nos amis Chinois viennent encore de démontrer qu’ils étaient passés maîtres dans l’art et la manière de nous prendre pour des pigeons en inventant le concept des Jeux olympiques d’hiver sans neige naturelle. Le tout orchestré non pas à la montagne mais au cœur de zones industrielles ! Navrant. Est-ce là le chant du cygne pour l’esprit olympique ? Nul doute que les vautours s’en battent les roupettes, eux qui attendent avec impatience la prochaine coupe du monde de foot au Qatar, en plein cœur du désert… Vu d’en bas, à bien observer tous ces oiseaux de malheur, j’ai parfois l’impression d’assister à un vol au-dessus d’un nid de cocus. Mais à l’inverse du coq, j’ai pour ma part bien du mal à chanter les deux pieds plantés dans le fumier.

St-Quentin Mag, le 10 février 2022

 

Dans la chaleur d’Ibiza

J’aime beaucoup les enseignants. Au fond, ce sont de grands enfants qui n’ont jamais vraiment quitté l’école. Des êtres à part frappés du syndrome de Peter Pan pour qui la vie se construit autour de satisfecit et de zéros pointés, de congés payés qui, inlassablement, suivent le rythme des marées, de bruits de couverts à la cantine et de douceurs ouatées le mercredi. Une petite grève de temps en temps, un éternel cahier de doléances, une pancarte en carton qui peine à dissimuler un océan de soupirs. Alors reviennent ces envies d’ailleurs, d’horizons chatoyants qui s’échappent joyeusement du cadre. Et si on partait en Grèce cet été ? Jean-Michel Blanquer, lui, a préféré Ibiza pour s’offrir cet hiver une parenthèse d’oisiveté. Le 2 janvier dernier, c’est en chemisette à fleurs et savates deux-doigts que le ministre de l’Education nationale a communiqué au pays ses nouvelles consignes sanitaires. Franchement, en voilà un qui n’a pas la tronche à se dorer la pilule aux Baléares et encore moins à vouloir se payer la tête des profs. Et pourtant… Entre deux mojitos et une séance de zumba, le petit ministre a estimé qu’il pouvait prendre certaines libertés avec de grands enfants. Voilà qui mérite une punition. Allez, bonnet d’âne de rigueur pour sa prochaine fiesta !

St-Quentin Mag, le 20 janvier 2022

 

Bête comme ses ieps !

L’année 2022 vient à peine de commencer et voilà que la bêtise semble avoir trouvé son nouveau maître en la personne de Gims, un rappeur à minettes qui, au nom de ses convictions religieuses, a demandé à ses fans de ne plus lui souhaiter la bonne année. La belle affaire ! Cela dit, loin d’être pieux, ce vœu n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, suscitant un concert de moqueries et de critiques acerbes. Est-ce ses lunettes noires qui l’aveuglent ? Toujours est-il que notre rappeur d’opérette affiche là une vision salafiste de l’islam, un courant intégriste qui s’accorde mal avec ce bon vieux « vivre ensemble » dont la bienveillance gnangnan semble aujourd’hui résonner dans le vide. De quoi chagriner bien des religieux, à l’image de Tareq Oubrou, l’imam de Bordeaux, qui n’a pas hésité à monter au créneau pour clouer le bec à Gims : « De tout temps, l’islam a su intégrer les codes culturels de politesse. Qu’on souhaite aux autres une bonne année relève d’une éthique élémentaire universelle. » Bref, l’interprète de « Teubé comme jamais », dont le mode de vie laisse à penser que son rigorisme est à géométrie variable, a perdu une belle occasion de se taire.
Au passage, sur son arbre perché, maître Gims devrait se souvenir que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute et qu’il est bien malvenu de mordre la main qui vous engraisse…

St-Quentin Mag, le 05 janvier 2022

 

Noël déboulonné

Question : a-t-on vraiment les amis que l’on mérite ? Pas sûr… Je reste pourtant fidèle à cette amie mélenchoniste qui, chaque année à l’approche des fêtes, joint sa voix au chœur des pleureuses pour dénoncer la fièvre consumériste qui s’empare du pays. Noël ? Une foire commerciale livrée aux marchands du temple. Les cadeaux ? Une dictature du marketing capitaliste. Le père Noël ? Un imposteur vendeur de rêves et de désillusions. Cette amie qui voit rouge n’oublie pas de reprendre à son compte le discours des Verts sur les sapins (arbres morts), le foie gras (souffrance animale) ou encore les crèches (à bannir des lieux publics). Est-ce par solidarité ? Toujours est-il que les dindes sont bien les seules à échapper à sa logorrhée atrabilaire, truffée de poncifs mâchouillés jusqu’à l’os. J’avoue, cela me donne parfois envie de lui offrir un aller sans retour pour la Somalie, pays où le simple fait de fêter Noël peut vous expédier en prison. J’en conviens, ce ne serait pas chrétien. Et puis, je ne saurais me passer d’une amie qui m’est chère sans me coûter un kopeck à Noël. Vous savez quoi ? Du fond du cœur, joyeuses fêtes à tous…

St-Quentin Mag, le 16 décembre 2021

 

Girl power ?

« Un tiers Thatcher, deux tiers Merkel » : c’est ainsi que se définit elle-même Valérie Pécresse, la grande gagnante de la primaire LR, qui se flatte ouvertement d’avoir « la fermeté » de feu la dame de fer et « l’esprit de concertation » de l’ex-chancelière. Deux références de choix pour celle qui se dit « prête à être la première femme présidente de la République » et qui, à ce titre, est en passe d’incarner le fameux « girl power » plébiscité par tant de féministes. Cela dit, l’émancipation de la femme n’a pas toujours été sa première préoccupation. On se souvient qu’en 2015, alors candidate aux régionales en Ile-de-France, elle avait eu cette phrase choc : « Je veux une Région propre. D’ailleurs, rien de tel qu’une femme pour faire le ménage ! » Allez, du balai les vieilles casseroles et regardons droit devant, vers cet avenir que Valérie Pécresse espère radieux, portée par des sondages élogieux. François Fillon, qui a longtemps été son mentor, serait peut-être bien inspiré de lui ouvrir les yeux en murmurant à son oreille ce bon mot de Pouchkine : « L’espoir est le privilège des perdants… »

St-Quentin Mag, le 9 décembre 2021

 

Marin d’eau douce

« C’est pas aux saloperies d’Anglais de nous dire ce qu’on a à faire ! » Noyé dans la colère, ce récent coup de gueule d’un pêcheur normand au micro de BFM ne manque pas de piquant. Désabusé par l’apparente lâcheté des responsables français (« encore une fois, ils baissent leur pantalon »), l’homme n’hésite pas à pointer du doigt le président Macron, coupable à ses yeux d’être un méli-mélo de marin d’eau douce et de poule mouillée. Sans capitaine ad hoc, les pêcheurs français se retrouvent aujourd’hui empêtrés dans les filets du Brexit, avec la légitime impression d’être bien mal défendus par Paris qui joue les petits bras face à la perfide Albion. Désespérant. D’autant qu’à l’échelle nationale, les pouvoirs publics jouent volontiers les poltrons. Incivilités, violences collectives, fraudes dans les transports ou à la Sécu, trafics et actes de délinquance en tous genres… Le « laisser-faire » est devenu la règle. Au royaume de l’angélisme, nul doute que la France se sent pousser des ailes ! Illustration parfaite avec la fameuse bande des Dalton à Lyon, face à laquelle les policiers ont longtemps dû jouer les Rantanplan. à ce train-là, ce sont bientôt des chihuahuas qui vont intégrer les brigades cynophiles de nos belles forces de l’ordre… et du désordre !

St-Quentin Mag, le 25 novembre 2021

 

Un goût de paradis

Au bal des démagogues, rares sont les politiques à faire banquette. L’autre matin sur France Inter, Fabien Roussel s’est ainsi lancé dans un kazatchok endiablé en accusant le groupe Pfizer de « se faire des couilles en or » (sic). Remonté comme un coucou tchétchène, le patron du PCF est même allé jusqu’à réclamer la tête du laboratoire américain qu’il souhaite traduire devant un tribunal international pour « crime contre l’humanité ». Ben voyons ! Mais qui peut prendre au sérieux les jacasseries d’un tel apparatchik qui, à l’image de Mélenchon, n’a jamais rien fait de ses dix doigts ? Mystère. à part ça ? Il paraît qu’Anne Hidalgo cherche désespérément des cabines téléphoniques à louer pour organiser ses meetings de campagne. De son côté, la droite la plus balluche du monde va à coup sûr se mordre les doigts de ne pas s’être ralliée à Xavier Bertrand dès le début de l’automne. Quand bon nombre de candidats sont déjà sur les rails, d’autres en sont encore à boulotter des Bounty sur le quai de la gare. Tu parles d’un goût de paradis…

St-Quentin Mag, le 10 novembre 2021

 

 

Ni pigeon, ni mouton

En ces temps troubles où les motifs d’indignation poussent comme des champignons, j’ai pour ma part décidé d’enfourcher un nouveau cheval de bataille en volant au secours… du roquefort. J’avoue, mon sang n’a fait qu’un tour en apprenant que ce noble fromage aveyronnais à pâte persillée venait d’obtenir la pire des notes (E) au classement Nutri-Score. Alors que notre valeureux frometon nourri au lait de brebis joue habituellement les cadors sur l’échelle de Richter du bon goût, le voici condamné à déserter les plateaux, accusé d’être à la fois trop gras et trop salé. De quoi faire le bonheur des pâtes molles allégées jusqu’au trognon et autres bidouilles écrémées qui n’en finissent plus de boire du petit lait. D’autant que, tenez-vous bien, Nutri-Score n’hésite pas à délivrer ses meilleures notes (A et B) à des produits industriels ultra transformés, gavés de conservateurs et autres additifs. Fort heureusement, au pays des vrais fromagers, la résistance s’organise. Dans le Lot, les producteurs de rocamadour ont emboîté le pas aux fabricants de roquefort pour s’opposer aux diktats indigestes de ces petits péteux de chez Nutri-Score. Qu’on se le dise, jamais ô grand jamais nos amies chèvres et brebis ne seront des moutons !

St-Quentin Mag, le 28 octobre 2021

 

Prise de tête

Le 9 octobre, on a célébré les 40 ans de l’abolition de la peine de mort. En France bien sûr, pas en Afghanistan ! Et c’est ainsi que Robert Badinter est entré de plein fouet dans l’Histoire, sans trop se soucier du petit personnel condamné à jouer les victimes collatérales. Mais qui s’en est ému ? Du jour au lendemain, les fabricants de guillotine se sont retrouvés sur la paille, tandis que les bourreaux passaient l’arme gauche. Contraints de s’exiler sous des cieux plus cléments, leurs dignes héritiers ne savent plus où donner de la tête en Iran comme en Égypte, mais aussi en Irak et en Arabie saoudite, quatre pays qui concentrent à eux seuls 88 % des exécutions recensées dans le monde en 2020. Mais en réalité, sur le marché de la peine capitale, la Chine reste le pays leader avec, chaque année, des centaines d’exécutions classées secret d’état. Bref, voilà quatre décennies que la France se refuse à trancher Des têtes. Depuis, bon nombre d’opposants à la peine de mort sont devenus d’ardents partisans de l’euthanasie… Depuis, le droit de tuer s’est répandu comme une traînée de poudre dans les quartiers. Quel progrès, quelle révolution ! Même Louis XVI doit se retourner dans sa tombe…

St-Quentin Mag, le 14 octobre 2021

 

L’os des os

« Dieu est mort », proclamait Nietzsche en 1882. Un aphorisme un brin bravache qui, curieusement, prend tout son sens aujourd’hui. Du moins si l’on en croit un récent sondage Ifop qui nous apprend qu’un Français sur deux ne croit pas en Dieu. Mais comment diable peut-on ainsi faire une croix sur la religion qui, bien plus qu’une pilule de Prozac, est le meilleur des antidépresseurs ?
Une crise de foi d’autant plus difficile à digérer qu’un peu partout dans le reste du monde, on assiste à une montée des revendications religieuses aux accents plus ou moins belliqueux. Naturellement, de son vivant, Nietzsche s’est toujours bien gardé de nous expliquer ce que la mort nous réservait sans protection divine. Pour ma part, j’ai du mal à admettre qu’une fois ma pipe cassée, je serai condamné à jouer « L’os des os » alors que de toute mon âme, je rêve d’un paradis hollywoodien avec cocktail de bienvenue offert par un saint Pierre goguenard en chemise hawaïenne… Bref, n’en déplaise à Nietzsche et nos amis agnostiques, Dieu n’est ni mort ni enterré. En revanche, c’est vrai qu’avec sa bienveillance sacrifiée sur l’autel de l’intégrisme, il a de plus en plus tendance à répliquer : « Prière de ne pas déranger »…

St-Quentin Mag, le 30 septembre 2021

 

 

Foutue nostalgie

Ainsi donc, Belmondo s’est fait la malle, emportant avec lui cette France d’un autre siècle qui éveille bien des regrets. Une époque à jamais révolue où notre pays, à l’image de Bébel, nous paraissait conquérant, frondeur et virevoltant… La France des bistrots et de la cochonnaille, où l’on aimait boire, fumer, jacter et flirter avec l’esprit canaille… Une France où le verbe politique pouvait fracasser le réel, où les esprits rebelles ne jouaient pas aux justiciers masqués sur les réseaux sociaux… Une France où les films d’action sans finesse défonçaient sans vergogne les films intimistes sans public… Une France où les vieux parlaient en anciens francs, où Mammouth écrasait les prix, où l’on trouvait encore du Banga, du Benco et des yaourts La Roche aux Fées dans les rayons de Prisunic, où les piles Wonder ne s’usaient que quand on s’en servait, où Polaroïd et Atari étaient à la pointe de l’innovation… Une France où les vrais roudoudous nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents, Car-en-Sac et Mintho, caramels à un franc… Une France où l’enfance n’était pas qu’un lointain souvenir, photo jaunie, bulletin de notes oublié au fin fond d’un tiroir… Bébel a bon dos dans toute cette histoire. Car au fond, la seule et vraie nostalgie, c’est celle de notre jeunesse…

St-Quentin Mag, le 16 septembre 2021

 

Kaboul à zéro

Si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle. C’est comme en Afghanistan, si les Talibans n’avaient pas une sainte horreur des droits de l’Homme, nul doute que Mélanchon et consorts sonneraient du clairon pour acclamer ces valeureux moudjahidines capables de mettre en déroute l’impérialisme américain… De drôles de zigues ces Talibans, un poil hirsutes et totalement insensibles à la notion d’élégance vestimentaire. Pour eux, un drap suffit à habiller une femme ! Depuis le départ des Yankees, on imagine l’ambiance à Kaboul. Les seules sauteries autorisées sont celles organisées à coups de lance-roquettes. Côté gadget, les Talibans ne jurent que par la Kalachnikov. Un accessoire ô combien précieux dans l’un des pays les plus pauvres du monde, où l’opium pousse plus vite que la chicorée. D’ailleurs, entre un combattant islamiste barbu et un narco-trafiquant barbu, bien malin qui pourra faire la différence. Au diable la religion dès qu’il est question de billets verts ! A propos de richesses, on dit que le sous-sol afghan a des allures de nabab. D’immenses réserves de cuivre, fer, lithium, or, platine, argent… mais aussi du mercure, du marbre, des pierres précieuses à foison, sans compter le pétrole et le gaz naturel. Un véritable trésor jusqu’alors pratiquement inexploité. On parie ? Les géologues seront bientôt les meilleurs amis des Talibans. Et dans la foulée, les costumes trois-pièces devraient succéder aux uniformes. Par contre, en lieu et place de l’anglais, c’est bel et bien le mandarin qui va résonner dans les arrière-boutiques de Kaboul…

St-Quentin Mag, le 02 septembre 2021

 

 

Ça passe et ça casse

Tout lasse, tout passe… sauf le pass sanitaire qui n’en finit plus de déchaîner les passions. En première ligne contre la « coronafolie », voici que pointe son nez une improbable triplette de Pieds Nickelés formée d’un ex-frontiste défroqué (Philippot-Filochard), d’un éminent spécialiste du retournement de veste (Dupont-Aignan-Croquignol) et d’une paire de cuissardes fatiguées que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître (Lalanne-Ribouldingue). Un beau trio de champions parfaitement représentatifs de nos amis anti-pass, ardents pourfendeurs du totalitarisme vaccinal. Soudain, le doute m’habite : Pasteur a-t-il vraiment découvert le vaccin contre la rage ? Bref, à en croire les enragés qui vont jusqu’à saccager des centres de vaccination, la France serait désormais sous le joug d’une dictature sanitaire. Consternation. A bien y réfléchir, c’est fou comme la liberté d’expression profite d’abord aux perturbés du ciboulot. A part ça ? Avec son « pass taga » en poche, l’équipe de Saint-Quentin Mag fait une pause cet été. Rendez-vous le 2 septembre pour notre prochaine parution. D’ici là, prenez soin de vous…

St-Quentin Mag, le 29 juillet 2021

 

 

Après eux le déluge !

Piqués au vif, les Français se sont rués dans les centres de vaccination après l’annonce de nouvelles mesures sanitaires. Après tout, mieux vaut tard que jamais ! Mais qui sont donc ces millions de citoyens qui n’ont toujours pas jugé bon de recevoir leur première dose ? Des paranos, des étourdis, des trouillards, des inconséquents, des égoïstes, des rebelles, des je-m’en-foutiste ? Pour tous ces réfractaires aux motivations bigarrées, un seul et même mot d’ordre : après moi le déluge ! Une armada de gros malins englués dans leurs certitudes qui ne manqueront pas de jouer les pleureuses si, par aventure, le virus venait à leur taquiner les moustaches. « Si j’avais su… » Le pire, ce sont sans doute les soignants et les personnels des maisons de retraite qui s’obstinent à opposer une fin de non recevoir à la vaccination. Toutes ces blouses blanches qu’on imagine être dans le secret des dieux et qui refusent obstinément de passer sous les fourches caudines des laboratoires. Certains allant même jusqu’à brandir la menace de la démission. La belle affaire ! Ceux-là oublient un peu vite que les cimetières sont peuplés d’individus qui se croyaient irremplaçables…

St-Quentin Mag, le 15 juillet 2021

 

 

Cap sur l’Elysée !

Wauquiez hésite, Pécresse se tâte, Baroin tergiverse… S’il en est un qui affiche clairement ses ambitions, c’est bien Xavier Bertrand qui, fort de sa victoire aux Régionales, entend être l’unique candidat de la droite républicaine à l’élection présidentielle. Reste à savoir si la guerre des egos ne va pas, comme par le passé, miner la campagne. Au bal des vaniteux, ils sont déjà nombreux à avoir reçu leur carton d’invitation ! Si la gauche semble pour l’heure condamnée à jouer les seconds rôles, tout l’enjeu pour la droite sera de parvenir à briser ce plafond de verre que constitue le duo Macron-Le Pen. Un binôme bien huilé qui n’a eu de cesse de se faire la courte échelle pour 2022. Les deux faces d’une même médaille, dont le revers n’est autre que l’abstention. Au fond, se disent les Français, à quoi bon tirer à pile ou face ? Aujourd’hui, Xavier Bertrand semble être le mieux placé pour tordre le cou au fatalisme et offrir aux électeurs une véritable alternative. S’il dit avoir l’efficacité pour seule boussole, on sait désormais qu’il a l’Elysée pour unique direction…

St-Quentin Mag, le 1er juillet 2021

 

Poules mouillées

Les politiques ont sans doute raison d’en avoir leur claque d’être pris pour cible par des gifleurs et autres enfarineurs qui, non contents de les ridiculiser, les font glisser de leur piédestal. Tout Jupiter qu’il est, Macron n’est pas
Jésus et n’a pas tendu l’autre joue. Dans la foulée, Mélenchon et De Rugy ont malgré eux plongé le nez dans la farine, poussant des cris d’orfraie qui résonnent encore à l’oreille des cancaniers cathodiques. Et c’est parti pour les débats tarte à la crème sur l’hystérisation de la vie politique, l’engrenage de la violence contestataire au cœur d’une société au bord du chaos… A croire qu’on ne vit plus dans l’Hexagone mais dans un octogone où tous les coups sont permis. La belle affaire !
Sans négliger le respect dû aux élus de la République, avouons que ces nuages de farine peinent à dissimuler la vraie violence, celle qui pourrit au quotidien la vie de nombreux Français. Mélanchon peut toujours pleurer dans les jupes de Francine, tout cela ne donne du grain à moudre qu’aux poules mouillées médiatiques, cette volaille censée faire l’opinion mais dont l’indignation est à géométrie variable…

St-Quentin Mag, le 17 juin 2021

 

Machine à perdre

« Réunir les centristes, c’est comme conduire une brouette de grenouilles, elles sautent de partout ! », a un jour ironisé François Bayrou. Du reste, le virus de la désunion semble avoir aujourd’hui contaminé tous les partis. Un pour tous, tous pour rien ! Tractations, transfuges, mains tendues et couteaux dans le dos… La campagne des Régionales aura été le théâtre de toutes les vanités, sorte de commedia dell’arte où les masques peinent à dissimuler les traits de l’ambition. à gauche, l’union reste une exception quand à droite, la division devient règle. C’est particulièrement vrai chez les Républicains où résonne une joyeuse cacophonie. De quoi faire saigner nos tympans ! Tournant bêtement le dos à Xavier Bertrand, une brochette de cadors vieillissants, pourtant taillés pour faire banquette, s’imaginent encore pouvoir jouer les ballerines. En réalité, cette bonne vieille droite s’est de nouveau engagée dans un processus d’auto-destruction. Bref, la machine à perdre est déjà en branle ! à moins d’un an de la présidentielle, bien malin qui pourra dire à qui vont profiter ces querelles de clans…

St-Quentin Mag, le 03 juin 2021

 

Ballon d’or

Tous ceux qui ont un attrait très relatif pour le football avaient sans doute appris avec un bâillement d’ennui la volonté de douze clubs européens de créer une Super League, sorte de carré VIP réservé à la crème de la crème du ballon rond. En revanche, pour ceux qui, comme moi, trouvent un malin plaisir à observer vingt-deux types en short courir après le même ballon, cette nouvelle avait fait l’effet d’une bombe. Honte à ces douze clubs salopards qui avaient ouvertement fait du foot business leur étendard, disons même leur religion ! Et puis, l’enfer n’étant pas toujours pavé de bonnes intentions, ce cénacle de clubs frondeurs a fini par se déballonner. Au diable la Super League ? Pas si sûr. Car à bien y réfléchir, bien plus qu’un coup de poker, cette initiative relève d’une logique implacable dans un monde où les riches sont devenus des super riches, les clubs des super clubs, les stars des super stars. Même les cons sont devenus des super cons grâce aux réseaux sociaux. Tout va plus vite, plus haut, plus fort. « Citius, altius, fortius… » Qu’on le veuille ou non, notre époque a totalement dévoyé la devise olympique. L’important n’est plus de participer mais bel et bien d’amasser des montagnes de billets verts. Un jour ou l’autre, le foot fera de cette Super League son Everest, quitte à franchir un nouveau sommet d’indécence et de cynisme. Mais en attendant que les affairistes deviennent premiers de cordée, ne boudons pas notre plaisir et savourons ce super bide…

St-Quentin Mag, le 22 avril 2021

 

Qui c’est les plus forts ?

Décidément, l’exercice du pouvoir est loin d’être une partie de plaisir pour nos amis les Verts qui viennent de se prendre une nouvelle volée de bois vert. La faute à une certaine Léonore Moncond’huy, maire écolo de Poitiers, qui s’est récemment pris les pieds dans le tapis en déclarant que l’aérien ne devait plus faire rêver les enfants. De quoi faire bondir bon nombre de petits coqs politiques qui, bizarrement engoncés dans le costume poudreux de Saint-Exupéry, ont aussitôt crié au sacrilège. Pas touche aux rêves enfantins ! Montés sur leurs ergots, les mêmes en profitent pour nous refiler du vieux grain à moudre en brandissant la menace de l’écofascisme à la sauce khmer vert. La belle affaire ! C’est vrai que depuis leur élection, les maires écolos font cancaner la basse-cour en multipliant les boulettes. Mais c’est oublier un peu vite que leur accession au pouvoir est le fruit d’un scrutin municipal noyauté par une abstention record. Un scénario digne d’un royaume d’opérette qui a bombardé un escadron d’arpètes à la tête de grandes villes françaises. Des bleus un brin godiches qui en sont encore aujourd’hui à prendre leurs marques. Qui c’est les plus forts ? Evidemment que ce ne sont pas les Verts ! Mais le temps est comme le vent, il finit toujours par faire tourner les girouettes…

St-Quentin Mag, le 08 avril 2021

 

J’veux du bonheur

Pour espérer devenir l’homme le plus heureux du monde, va falloir sérieusement changer mes habitudes. A commencer par mon régime alimentaire qui, n’en déplaise à mes papilles, va devoir intégrer de la soupe de patate au sang (rössypottu), du ragoût de renne sucré aux airelles (poronkäristys), de l’oiseau de mer fermenté dans la dépouille d’un phoque (kiviak) ou encore du hareng pourri à l’odeur de charogne (surströmming). Le tout arrosé d’un mélange de vodka et d’extrait de réglisse (salmiakki koskenkorva) qui vous boucane le gosier et vous rôtit l’estomac. Pour éteindre l’incendie, la coutume exige d’aller se tremper l’oignon dans un lac gelé avant de le faire suer dans la moiteur d’un sauna aux effluves nidoreuses. Bref, pour devenir un homme comblé, va falloir devenir… finlandais ! Ainsi en a décidé le « classement du bonheur » publié par l’ONU qui, pour la 4e année consécutive, désigne la Finlande comme étant le pays le plus heureux de la planète. Classée 21e, la France fait une nouvelle fois piètre figure. Cela dit, les Français peuvent toujours s’enorgueillir d’être, depuis des lustres, champions du monde de la sinistrose. Un titre que, bizarrement, personne ne nous envie…

St-Quentin Mag, le 25 mars 2021

 

La vie d’avant

Bon sang ! Voilà bientôt un an que la Covid-19 s’est immiscée dans nos vies, provoquant des changements parfois inattendus. Grâce au gel hydroalcoolique, même les pires crapules ont désormais les mains propres. Hier, on pantouflait au travail. Aujourd’hui, télétravail oblige, on bosse en pantoufles. Que dire aussi de ces satanés masques qui, contre toute attente, font le bonheur des nez busqués, mentons fuyants et autres sourires jaunis. Rabotée dans les coins, la tyrannie du beau ne porte plus que sur le haut de notre trombine ! Dans le même temps, il a fallu s’habituer à la règle des trois M : « Merde Mon Masque » ! Et puis, au diable les poignées de mains moites, les accolades « malaisantes », les bécots odorants. Merci donc aux gestes barrières qui font office de cordon sanitaire. Le temps aidant, finira-t-on par s’habituer à vivre dans une bulle aseptisée, aussi lisse que le crâne d’un bouddhiste anachorète ? Rien n’est moins sûr. D’autant qu’un autre virus se fait de plus en plus virulent : celui de la nostalgie. Bon sang ! Elle est pour quand notre vie d’avant ?

St-Quentin Mag, le 11 mars 2021

 

Poivre et fiel

De l’homme à femmes à l’homme infâme, il n’y a qu’un pas que notre ami PPDA semble avoir franchi à maintes reprises. Qu’un type qui s’appelle Poivre souhaite mettre du piquant dans sa vie ne surprendra personne. Mais à l’arrivée, ciblé par une enquête pour viol, l’addition risque d’être salée pour notre DSK du PAF, sorte de Casanova priapique qui, dans son rôle de trousseur de jupons, n’a jamais fait dans la dentelle. Lui qui se flatte d’avoir un penchant pour les belles-lettres aurait dû relire Ninon de Lenclos : « Rien de si aimable qu’un homme séduisant, rien de plus odieux qu’un séducteur… » Ainsi donc, dans le sillage de #BalanceTonPorc, les langues n’en finissent plus de se délier. Mais pour l’heure, à quelques exceptions près, les hommes politiques semblent bizarrement épargnés. Loin de moi l’idée de leur faire un mauvais procès. Pourtant, beaucoup plus que l’argent, le pouvoir politique a la réputation d’être un puissant aphrodisiaque. On parie ? Dix contre un que notre ami Georges Tron n’est que l’arbre qui cache la forêt…

St-Quentin Mag, le 25 février 2021

 

Lucky Bayrou

Alors qu’on le croyait totalement disparu de l’échiquier politique, François Bayrou a décidé de refaire parler de lui à travers une déclaration fracassante. Sur RTL, le maire de Pau a ainsi affirmé que ceux qui touchaient 4 000 € par mois, loin d’être riches, appartenaient à la classe moyenne. Ben voyons ! De quoi déclencher une levée de boucliers dans un pays où le salaire médian flirte avec les 1 870 € par mois. De quoi aussi renforcer le sentiment (un brin démago) que nos amis politiques restent déconnectés de la vie des Français. Cela dit, tout cela n’a rien d’étonnant venant d’un type qui, en septembre dernier, a fait des pieds et des mains pour être nommé, tenez-vous bien, Haut-Commissaire au Plan. Un titre ronflant doublé d’une usine à gaz qu’on croirait tout droit sortie de l’ère soviétique. Avec à la clé, n’en doutons pas, un bon gros chèque mensuel pour notre ami Francky. Personnellement, avec sa vue basse et sa mine d’ahuri, je l’aurais plutôt nommé Haut-Commissaire au Rantanplan. Pas sûr toutefois que Lucky Bayrou ait les capacités de tirer plus vite que son ombre…

St-Quentin Mag, le 11 février 2021

 

Vaccin : la fièvre monte

Très honnêtement, j’ai longtemps cru que les « anti-vax », shootés jusqu’à la moelle de théories complotistes, allaient faire grimper le mercure. A l’arrivée, c’est tout l’inverse qui se produit puisque ce sont aujourd’hui les pro-vaccins qui voient rouge. Pour beaucoup d’entre eux, décrocher une séance de piqûre revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. La pilule a d’autant plus de mal à passer que la pénurie de vaccins semble s’intensifier. Pour traiter rapidement les plus de 75 ans et ceux présentant des pathologies lourdes, soit 6 millions de personnes, la France ne reçoit des doses qu’au compte-gouttes : 520 000 par semaine à répartir dans plus de 800 centres de vaccination ! Une situation ubuesque qui donne des maux de tête aux « 66 millions de procureurs » mis à l’index par Emmanuel Macron. Pas sûr que le président ait été bien inspiré de jouer au pompier pyromane. En tout cas, voilà de quoi faire monter la fièvre chez ceux qui, le moment venu, prendront un malin plaisir à tirer sur l’ambulance…

St-Quentin Mag, le 28 janvier 2021

Bon vaccin 2021 !

Fin de dimanche pluvieux. En étouffant un bâillement d’ennui, je visionne d’un œil apathique un reportage télé consacré à un concours de galettes organisé dans la Sarthe. Nouveauté cette année : la présence d’une simple ménagère aux côtés des professionnels qui composent le jury. Laquelle annonce d’entrée de jeu nourrir une certaine aversion pour la frangipane. Consternation. Autant demander à un cul-de-jatte de devenir testeur chez Louboutin ! Cela dit, on n’est plus à une aberration près dans ce pays où, pour orchestrer la vaccination anti-Covid, on a nommé un certain Alain Fischer qui, stupeur, s’est empressé de prôner la prudence. Laquelle s’est muée en lenteur et donc en fiasco. C’est un peu comme si le virus circulait en Formule 1 et qu’on le pourchassait juché sur le dos d’une tortue obèse. Attrape-moi si tu peux ! A part ça ? Juste le plaisir infini de vous retrouver après une longue pause hivernale… L’occasion aussi de vous adresser tous nos vœux. Ce qu’on vous souhaite pour 2021 ? Des sourires, du plaisir et accessoirement un vaccin…

St-Quentin Mag, le 14 janvier 2021

 

Professeur Tournesol

Inconnu du grand public, Jean Castex aura mis des années à se forger une image d’homme politique de premier plan. Un travail de longue haleine largement récompensé par sa nomination à Matignon. Le voilà enfin en pleine lumière avec pour principale mission de ne pas faire de l’ombre au président. Une bobine souriante doublée d’un accent chantant, mélange de bonhomie et de placidité qui donnent du relief au personnage. Mais pas vraiment la stature que les Français imaginaient à ce poste. Et puis, contre toute attente, le Premier ministre a dépassé toutes nos espérances en se hissant au rang de star internationale, propulsé en un clin d’œil sous les projecteurs du monde entier ! Eh oui, ces images de Castex cherchant en conférence de presse les lunettes qu’il avait sur le nez ont fait le tour de la planète. De quoi malheureusement écorner la crédibilité d’un homme dont le nom s’inscrit désormais au générique de tous les bêtisiers. Notre président jupitérien avait-il réellement les yeux en face des trous quand son choix s’est porté sur un type qui donne l’impression d’être constamment dans la lune ? Sûr qu’avec une barbichette, Castex ressemblerait comme deux gouttes d’eau au professeur Tournesol…

St-Quentin Mag, le 10 décembre 2020

 

Dans nos petits souliers

On en rêvait, Macron l’a fait ! à l’approche des fêtes de fin d’année, l’heure est enfin au déconfinement avec notamment la possibilité de se déplacer dans un rayon de 20 km autour de chez soi. Voilà qui fait de belles jambes aux Saint-Quentinois qui, dans un tel périmètre, n’ont guère que des champs de betteraves à se mettre sous la dent. Et puis, avouons que ce déconfinement allégé ne profite pas à tout le monde. Pour les restaurateurs, c’est la soupe à la grimace, la gueule de bois pour les cafetiers, le coup de pompe dans les salles de sport, sans oublier les discothèques qui font banquette en collectionnant les râteaux. Que dire aussi des clubs libertins ébranlés par la pandémie, des piscines qui perdent pied, des cinémas plongés dans le noir, des théâtres qui ne songent qu’à brûler leurs planches… Toutes ces professions à la mine déconfite, dévastées par un virus qui court toujours. Au fond, ce déconfinement en mode light, sans apéros ni embrassades, nous laisse sur notre faim. Vaccin, mon beau vaccin… Dis-nous que nous ne serons bientôt plus les dindons de la farce.

St-Quentin Mag, le 25 novembre 2020

 

Ma vie d’avant

Dois-je l’avouer ? L’annonce du groupe Pfizer quant à la possible mise sur le marché d’un vaccin contre le coronavirus a fait naître en moi une formidable bouffée d’espoir… Et si je retrouvais enfin ma vie d’avant ? Ne plus louer le chien de mon voisin pour multiplier les sorties, ne plus cuisiner des recettes absurdes (genre petits pois farcis) pour tuer le temps, ne plus apprendre à mon chat à compter ses croquettes, ne plus imaginer qu’un pantalon de jogging puisse avoir du chic, ne plus considérer les Pépito comme mes meilleurs amis, ne plus attribuer à Musso ou Levy la moindre dose de talent, ne plus zapper comme un forcené pour mater des concerts de rumba ou des parties de curling. Ne plus, ne plus, ne plus… Dois-je l’avouer ? Le confinement n’a pas fait de moi le type le plus intelligent. Et je n’ai qu’une envie : retrouver ma vie d’avant. Tout comme Donald Trump d’ailleurs ! Mais au fait, une question se pose : Joe Biden aurait-il décroché son ticket pour la Maison Blanche si le groupe Pfizer, symbole de l’establishment américain, avait fait son annonce quelques semaines plus tôt ? Rien n’est moins sûr… Sur ce coup-là, Donald a vraiment perdu des plumes !

St-Quentin Mag, le 12 novembre 2020

 

Soumission ?

Entre 1962 et 1965, plus d’un million de Français ont été rapatriés d’Algérie à marche forcée. Un exode qui semble avoir été bien plus facile à orchestrer que l’expulsion aujourd’hui de notre sol du moindre islamiste radical auquel profitent nos lois et nos faiblesses. L’horreur de cet enseignant décapité à Conflans devrait donner à chacun l’envie de lire ou relire « Soumission », un roman de Michel Houellebecq publié en janvier 2015, mois sanglant marqué par les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Dans cette politique-fiction, l’auteur nous plonge dans une France au bord de la guerre civile, meurtrie par d’incessants affrontements entre jeunes identitaires et salafistes. Jusqu’au jour où un petit malin du nom de Ben Abbes, énarque et leader du parti « La Fraternité musulmane », parvient à remporter l’élection présidentielle. Nous sommes alors en 2022 et la France bascule dans l’islam… Un roman d’anticipation ? Allons donc ! Notre pays a sans doute mille défauts mais j’ose croire qu’il reste plus prompt à la révolte qu’à la soumission…

St-Quentin Mag, le 22 octobre 2020

Darkmanin

Il tranche, lime, pique, découpe, débouchonne… Gérald Darmanin, c’est un peu le couteau suisse du ministère de l’Intérieur. Une idée par seconde ! La dernière en date concerne l’attaque au mortier du commissariat de Champigny. N’en déplaise aux esprits chafouins, plutôt que de s’en prendre à la main qui tient l’arme, le ministre a décidé de s’attaquer à l’arme en elle-même en projetant d’interdire la vente de mortiers d’artifice. Quelle brillante idée ! D’autant qu’on peut élargir le concept. Voyons voir… Si Darmanin avait interdit la pluie, il n’y aurait pas eu d’inondations meurtrières dans les Alpes-Maritimes. Si Darmanin avait interdit les pavés, on n’aurait jamais eu la chienlit de mai 68. Si Darmanin avait interdit les Anglais, on n’aurait jamais perdu Waterloo et encore moins Azincourt. Allez, une propo plus perso : si Darmanin avait interdit Schumacher, on aurait gagné la coupe du Monde de foot 1982. Par contre, si Darmanin avait interdit les collants bleus moulants, on n’aurait jamais eu Superman. Ah non ! Darmanin, tu n’es pas Dark Vador. Mais bon, que la force soit avec toi…

St-Quentin Mag, le 15 octobre 2020

 

Canard bâclé

Décidément, la Covid-19 semble avoir une dent contre tous ceux qui ne la prennent pas au sérieux et la taxent de « grippette ». Dans son viseur, on retrouve du même coup une poignée de leaders populistes qui, après avoir joué les fiers-à-bras, se sont transformés en petits garçons dans les bras d’une escouade d’infirmières. Sûr qu’ils ont fini par rire jaune face aux blouses blanches ! Après Jair Bolsonaro au Brésil, puis Boris Johnson outre-Manche, c’est donc Donald Trump qui est tombé dans l’escarcelle du coronavirus.
Bingo ! Mais contrairement à bon nombre de ses concitoyens, le président américain a bénéficié d’un traitement VIP pour être rapidement remis sur pied. De quoi malgré tout le rendre un peu plus lucide, disons même modeste face à la maladie ? Même pas ! En indécrottable fanfaron, il poursuit ses forfanteries, quitte à choquer son propre camp. Cela dit, pas facile de fermer son bec quand on a un prénom de canard. Allez Donald, the show must go on !

St-Quentin Mag, le 8 octobre 2020

 

Le virus du complot

Mon coiffeur est un personnage volubile, un brin verbeux mais surtout très bavard. Dernièrement, entre deux babillages folâtres, il m’a regardé droit dans les yeux pour me poser la question qui tue : « Connaissez-vous dans votre entourage une seule personne touchée par le coronavirus ? » Ben non… Et le voilà parti à pester contre le port du masque en centre-ville, l’ineptie des tests, avant de porter l’estocade : « Et si cette foutue maladie n’était qu’une invention ? »
Comment diable en douter alors que la pandémie a déjà fait plus d’un million de morts dans le monde ? Je ne suis pas plus malin qu’un autre mais j’ai tout de même du mal à céder aux sirènes des thèses complotistes qui, depuis le début de la crise sanitaire, se répandent aussi vite que le virus. Entre les toqués de la chloroquine, les anti-masques, les négationnistes du Covid, les ennemis de la dictature sanitaire, les paranos anti-vaccin, les accusateurs de labos… Tous ces barjots du ciboulot qui pensent sans doute que l’homme n’est jamais allé sur la Lune. Parce qu’ils croient vraiment que la Lune existe ?

St-Quentin Mag, le 1er octobre 2020

Tissu d’âneries

Avec son physique de crevette lyophilisée, notre ami Jean-Michel Blanquer serait bien en peine d’appliquer la sacro-sainte règle de la « tenue correcte exigée » à l’entrée d’une boîte de nuit. Jean-Michel n’est toutefois pas videur au Macumba. Il est ministre de l’Education nationale. Et à ce titre, il a souhaité ramener sa fraise concernant la tenue des adolescentes dans les établissements scolaires, appelant de tous ses vœux les élèves à venir « habillées de façon républicaine ». Dans son viseur, les fameux croc tops, coupables de laisser apparaître le nombril des jeunes filles. La belle affaire ! Drapé dans sa vertu, Blanquer est-il bien inspiré de jouer au père la morale ? Le débat est ouvert. L’ennui, c’est que cette affaire de « look républicain » intervient après une série de faits divers qui met à mal la liberté des femmes. Deux d’entre elles ont ainsi été récemment refoulées d’un supermarché et d’un musée en raison de leur décolleté jugé trop indécent. Le 18 septembre, c’est une étudiante strasbourgeoise qui a été violemment frappée en pleine rue sous prétexte qu’elle portait une jupe. Couvrez ce sein que je ne saurais voir… Vous allez voir que de nouveaux censeurs iront jusqu’à vouloir rhabiller Marianne !

St-Quentin Mag, le 24 septembre 2020

Des Verts & des pas mûrs

Les maires écolos sont-ils en train de scier la branche sur laquelle ils se sont péniblement hissés ? En l’espace de quelques jours, deux d’entre eux se sont fait remarquer et non des moindres puisqu’il s’agit des maires de deux grandes métropoles : Lyon et Bordeaux. Le premier a ainsi qualifié le Tour de France, événement ô combien populaire dans le cœur des Français, de « machiste et polluant ». Quant au second, il s’en est pris à une autre tradition : le sapin de Noël, dépeint comme un « arbre mort » ne correspondant pas à sa conception de la végétalisation. Et l’édile bordelais de réclamer au passage l’élaboration d’une charte des droits de l’arbre. Ben voyons ! Dans ce cas, n’en déplaise à nos amis véganes, pourquoi ne pas appliquer une telle charte aux brocolis ou aux courgettes ? En un mot comme en cent : halte aux discriminations végétales ! Plus sérieusement, rappelons que les maires écolos sont également les premiers à monter au créneau pour s’opposer au déploiement de la 5G. Vont-ils aussi rejoindre le mouvement des anti-masques ou des anti-compteurs Linky ? Misère. Mais qui a dit qu’on pouvait faire de la politique avec un petit pois dans la tête ?

St-Quentin Mag, le 17 septembre 2020

Cheval de bataille

Barbares, sauvages, primitifs… Je veux bien sûr parler de ces atrophiés du bulbe, ces hypotrophes du cervelet qui, un peu partout en France, s’appliquent à torturer et mutiler des chevaux, des ânes ou encore des poneys. Des actes d’une cruauté inouïe qui laissent sans voix les propriétaires d’équidés. Quelles sont donc les motivations de ces tortionnaires masqués ? Le mystère reste entier. Toutes les pistes sont étudiées, y compris celles liées au satanisme ou à la sorcellerie ! Pas moins de 153 enquêtes judiciaires ont, pour l’heure, été ouvertes dans plus de la moitié des départements français. Dans les haras, les centres équestres ou dans les prés, en rase campagne, la colère gronde. à tel point que le ministre de l’Intérieur a dû exhorter les éleveurs et les propriétaires “à ne pas se faire justice eux-mêmes”. Bien sûr qu’on n’est pas au Far West ! Mais l’envie de sortir les plumes et le goudron se fait de plus en plus pressante, d’autant que la cause animale est devenue l’un des principaux chevaux de bataille des Français…

St-Quentin Mag, le 10 septembre 2020

Que de la gonflette !

Est-ce parce qu’on leur attribue le titre un brin ronflant de premier flic de France ?
Toujours est-il que depuis trois décennies, nos ministres de l’Intérieur se plaisent à jouer des muscles et rouler des mécaniques. Après les sauvageons de Chevènement et les racailles de Sarkozy, c’est au tour du jeune Darmanin de montrer les dents en évoquant l’ensauvagement de notre société. Un élément de langage, disons même de communication, qui laisse entendre que la question de l’insécurité va enfin être prise à bras-le-corps. Et sur ce point, Darmanin n’a sans doute pas tort. Les Français ont beau porter un masque, ils ne sont pas devenus aveugles face à l’explosion de la violence qui, n’en déplaise aux bonnes âmes, a mis notre pays sous tension. « La sécurité restera l’immense faillite du quinquennat d’Emmanuel Macron », a récemment jugé Xavier Bertrand, qui prône « un changement immédiat de politique pénale ». Mais du côté du ministère de la Justice, Dupont-Moretti a aussitôt annoncé qu’il n’entendait pas « flatter les bas instincts des Français ». Quitte à conforter les bas instincts de ceux qui leur pourrissent la vie…

St-Quentin Mag, le 3 septembre 2020

La tentation de Robinson

Avec la pandémie, nombreux sont ceux qui doivent secrètement rêver de se tirer à l’anglaise pour aller jouer les Robinson sur une île déserte noyée au beau milieu de l’océan. Une bonne façon de limiter les contacts sociaux et de prendre ses distances avec ce satané virus qui n’en finit plus de nous coller aux basques ! Du reste, la tentation de Robinson n’est pas qu’une vue de l’esprit. Les agences spécialisées ont ainsi constaté une hausse de 30 % des demandes de renseignements pour acheter ou louer des îles privées. Las, n’est pas Crusoé qui veut et les heureux élus se compteront sur les doigts d’une main. Pas question pour autant de bouder notre plaisir en transformant notre sacro-sainte pause estivale en soupe à la grimace, les masques n’ayant pas vocation à étouffer les sourires… Comme tous les ans, l’équipe de Saint-Quentin Mag prend ses quartiers d’été en août et vous donne rendez-vous à la rentrée. Prochaine parution : le jeudi 3 septembre. D’ici là, prenez soin de vous et de votre entourage…

St-Quentin Mag, le 23 juillet 2020

Tournez girouettes !

S’il est un art qui ignore les frontières, c’est bien celui de retourner sa veste. Pratiqué partout dans le monde, l’opportunisme est une formidable fabrique à girouettes qui, sans regret ni vergogne, épousent avec habileté le sens du vent. Quand elles en ont, leurs « convictions » sont bien évidemment à géométrie variable, aussi versatiles qu’un parfum d’été au cœur de la Picardie. Sans vouloir hurler avec les loups, avouons que notre ami Donald Trump est l’incarnation parfaite de ces girouettes inconséquentes qui passent leur temps à déboussoler l’opinion publique. Lui qui s’est longtemps montré rétif au port du masque, avec la volonté affichée de minimiser les risques du coronavirus, est finalement apparu en public affublé d’un masque de protection. Même chose de ce côté de l’Atlantique où les petits marquis qui nous gouvernent jouent volontiers les arlequins face à la pandémie. Jugé inutile au début de la crise sanitaire, le port du masque va finalement être rendu obligatoire dans tous les lieux publics clos. Ainsi en ont décidé nos gouvernants qui, paraît-il, s’interrogent encore sur l’utilité du port du parachute dans l’exercice de la chute libre…

St-Quentin Mag, le 16  juillet 2020

Un vrai casse-tête

Exit Philippe, Macron a choisi un inconnu sans poids politique, Jean Castex pour Matignon. Pas d’écolo ou de femme au 57 de la rue de Varenne, une promesse oubliée. Ceux qui espéraient que le locataire de l’Elysée allait renverser la table en sont pour leurs frais. Quinquagénaire, énarque, haut fonctionnaire découvert par Xavier Bertrand, le nouveau Premier ministre, ancien directeur général adjoint de la présidence sous Sarkozy, a ensuite laissé sa place sous Hollande à un certain Emmanuel Macron. Après avoir dragué les Verts avec la convention pour le climat, le Président a choisi celui sur qui personne n’avait osé parier un kopeck pour espérer séduire les gaullistes sociaux. Plus c’est gros, mieux ça passe. Sa mission, être le collaborateur parfait du patron sans jamais lui faire de l’ombre. Mais en politique, rien n’est jamais écrit et les réformes des retraites et du chômage pourraient rapidement transformer Castex en casse-tête pour le président.

St-Quentin Mag, le 09  juillet 2020

Miroir déformant

Après les mal-aimés, bienvenue aux mal élus ! Au premier comme au second tour, ces élections municipales auront surtout été marquées par un taux d’abstention record. Dans une ville comme Nantes, la désertion des votants flirte avec la barre des 70 % ! Du jamais vu pour un scrutin qui, paradoxalement, est censé être au cœur de la vie quotidienne des Français. Aveuglés par leur « victoire », bon nombre d’élus s’en lavent les mains en évoquant la crise sanitaire. D’autres, avec un sens politique un poil plus aiguisé, s’inquiètent de cette propagation du virus de l’abstention qui, de scrutin en scrutin, affaiblit notre démocratie. Du reste, nul besoin d’être grand clerc pour se dire que ces municipales s’apparentent à un miroir déformant qui ne reflète en rien le corps électoral. Même si nos amis les médias font leurs choux gras de cette « vague verte » qui vient d’éclabousser le pays, j’ai bien du mal à croire qu’une majorité de Français se soient subitement convertis à l’écologie. Si l’on ne peut nier l’urgence climatique, doit-on pour autant fermer les yeux sur l’urgence démocratique ?

St-Quentin Mag, le 02  juillet 2020

 

 

Macron parie sur le vert

A deux ans de la présidentielle avec un bilan écologique mitigé et des sondages le donnant au coude à coude avec la fille du menhir breton, le locataire de l’Elysée sent venir le vent du boulet. Pour espérer rafler la mise, celui qui revendique n’être ni à droite ni à gauche veut rallier les écolos à sa cause. Exit les Cop 21 et autres, du déjà vu, sa méthode « Une convention citoyenne pour le climat ». Cent cinquante citoyens lambdas tirés au sort pour faire des propositions contre le réchauffement climatique. Et parmi celles-ci, si la durée du travail à 28 heures a été balayée d’un revers de main, la limitation de vitesse à 110 km/h sur les autoroutes pourrait être entendue. Une grenade dégoupillée après les 80 km/h imposés par le boxeur de Matignon. De l’huile sur le feu dans un contexte déjà au bord de l’implosion avec, de surcroît, Sibeth qui ne saurait pas dire à ses enfants s’il est normal ou pas de jeter des pierres sur les forces de l’ordre. Les Gaulois réfractaires sont à bout. Bref, Macron est dans la  m……

St-Quentin Mag, le 25 juin 2020

 

 

Pétage de boulons

Malheur aux vainqueurs ! De Gaulle, Churchill, Gorbatchev ou encore Walesa… à travers le monde, on ne compte plus les icônes qui, après avoir été adulées, ont été sans ménagement conduites au bûcher. Des exécutions politiques nourries en leur temps d’opportunisme et d’ingratitude mais qui, aujourd’hui, tendent à prendre une dimension « historique ». Après le dégagisme des vivants, l’heure est en effet au déboulonnage des morts. Dans le sillage du mouvement « Black Lives Matter », partout dans le monde on déboulonne à tout-va les statues de ces « monstres » jetés à la vindicte que l’on voudrait populaire. En France, De Gaulle et Gambetta en ont déjà les frais. Colbert, Gallieni, Faidherbe et une cohorte d’autres figures plus ou moins emblématiques devraient leur emboîter le pas, guidés vers les cachots de l’Histoire avec la bénédiction de certains de nos politiques assoiffés de « justice ». Quant aux tyrans de tous poils qui, depuis des décennies, affament et asservissent leurs peuples, inutile de dire qu’ils peuvent toujours dormir sur leurs deux oreilles…

St-Quentin Mag, le 18 juin 2020

 

Tout fout le camp

La guerre de la Covid-19 a décrédibilisé les scientifiques en proie à des querelles intestines faisant fi de l’intérêt général. Après la publication d’un rapport flinguant le traitement prôné par un chercheur de la cité Phocéenne au look de soixante-huitard revenu de Woodstock, cette bible médicale avale son chapeau et se rétracte. Mais des professeurs d’Oxford prennent le relais pour flinguer le petit Français. A qui faire confiance ? Et au milieu de tout ça, après l’assassinat outre-Atlantique de George Floyd, le monde s’embrase contre les violences policières racistes. En Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, Thaïlande, Australie… les manifestations se succèdent. La France n’est pas épargnée avec le retour de l’affaire Adama Traoré. C’est bien connu, un malheur n’arrive jamais seul. La divulgation d’un groupe de policiers s’échangeant sur Facebook des messages racistes, sexistes et xénophobes jette de l’huile sur le feu. Le monde part à vau-l’eau. Consternant.

St-Quentin Mag, le 11 juin 2020

Plus con tu meurs !

Ils sont où les jours heureux qu’on nous avait promis avec le déconfinement ? à peine a-t-on eu le temps de savourer un verre en terrasse qu’on se retrouve avec la gueule de bois, happé par un monde qui nous crache au visage ses haines et ses divisions, ses pulsions de rage et de violence. Avouons que l’angélisme à la sauce « vivre ensemble » n’en finit plus d’avoir du plomb dans l’aile. à part ça ? Il paraît que Jean-Marie Bigard se tâte (on ne veut pas savoir où) pour se lancer dans la course à la présidentielle. En référence à l’un de ses fameux sketchs, nul doute qu’un « lâcher de salopes » dans les salons de l’Elysée serait du plus bel effet. On veut notre place au premier rang du buffet ! Dans la même veine, une certaine Afida Turner a elle aussi
déclaré vouloir briguer le fauteuil de Macron. Imaginez une paire d’airbags juchée sur talons aiguilles, caricature de la bimbo grassouillette nourrie au couscous boulettes. La classe à Dallas ! Il y a encore une poignée d’années, la télé-réalité passait pour un miroir déformant de la vie. On a aujourd’hui l’impression que c’est l’inverse. Plus con tu meurs ! Et dire que je me réjouissais d’avoir échappé au Covid-19. Voilà maintenant que je me demande si je ne vais pas mourir de rire… ou de honte.

St-Quentin Mag, le 04 juin 2020

 

Vacances contrariées

« Vacances j’oublie tout » et « L’amour à la plage », qui ont fait le succès d’Elegance et Niagara, ne seront pas au Top 50 de l’été. Coronavirus oblige, la période estivale sera forcément peu propice à la détente et au farniente sur le sable chaud. Pour lézarder sur la plage, il faudra peut-être obligatoirement réserver un emplacement pour quelques heures seulement, défiler dans des couloirs pour éviter tout croisement ou être constamment en mouvement… Bref, rien de très mirobolant. Tout ça en plus des conséquences économiques de la crise sanitaire, fermetures, redressements d’entreprises : Renault, Alinéa, Conforama, André, moult PME, TPE… Même l’Allemagne n’est pas épargnée. Mais madame Merkel met 3 fois plus que la France pour soutenir ses entreprises, 1 200 milliards ! Pendant ce temps-là, Matignon et l’Elysée s’écharpent sur la date de réouverture du Puy du Fou cher à Philippe de Villiers, Macron téléphone à Jean-Marie Bigard qui pourtant le raille… C’est la France.

St-Quentin Mag, le 28 mai 2020

Bas les masques !

Prendre du temps pour soi, devenir un adepte du lâcher-prise en cultivant avec appétence cet esprit vagabond qui nous faisait cruellement défaut, porter un regard nouveau sur la vie avec, au fond de la pupille, cette petite flamme épicurienne qui permet de prendre de la hauteur… Tu parles Charles ! Durant ces deux mois de confinement, bon nombre d’entre nous ont surtout fini par ressembler à Didier Raoult, poil gras et regard vide. Bénis soient les masques qui, aujourd’hui, nous évitent le ridicule dès que l’on met le nez dehors ! Si les confinés ne le sont plus, les cons finis sont toujours bien présents. Au sein de notre Panthéon personnel, la médaille d’or revient sans conteste aux petits marquis du ministère de la Santé qui, des semaines durant, nous ont doctement expliqué que les masques ne servaient à rien avant de retourner leur veste. Décernons maintenant la médaille d’argent (money !) à notre ami Donal Trump qui, après avoir préconisé des injections de détergent, se shoote maintenant à l’hydroxychloroquine, dont l’efficacité n’a en rien été prouvée. Enfin, médaille de bronze à Jean-Michel Blanquer, notre bon ministre de l’Education, qui a fixé la réouverture des écoles sur la base du volontariat. J’imagine la réponse des gamins consultés par leurs parents : alors les loulous, pour ou contre le retour à l’école ? On se demande parfois si la naïveté n’est pas le masque d’une vraie bêtise…

St-Quentin Mag, le 20 mai 2020

Sachons raison garder

La psychose s’est emparée du pays avec la propagation à vitesse grand V du coronavirus Covid-19. L’attente d’un passage au stade 3 du plan pandémie, annoncé comme inexorable par Emmanuel Macron, ne fait qu’aggraver l’angoisse. Une communication qui, parfois, dit tout et son contraire, conjuguée à des interdictions souvent illogiques et incomprises, n’a fait qu’accentuer le climat devenu anxiogène. Les flacons de gel hydroalcoolique recommandés sont introuvables et sujets à spéculations. Si les inquiétudes sont certes légitimes, n’oublions pas qu’en moyenne, 1 700 personnes perdent au quotidien la vie en France. En fin de semaine dernière, depuis le 1er janvier, plus de 100 000 personnes étaient décédées. Cancer 24 790, maladies cardiovasculaires 23 333, tabac 12 500, alcool 6 833, accidents de la route 583, meurtres 161, Covid 19 une vingtaine. Alors, ne cédons pas à l’hystérie collective, restons prudents et surtout sachons raison garder.

St-Quentin Mag, le 12 mars 2020

Tarte à la crème

Faut-il dissocier l’homme de l’artiste ? Voilà une question tarte à la crème qui a le mérite d’enfieller les consciences et d’ébranler les certitudes, en envoyant valdinguer au passage ces notions presque indécentes que sont la présomption d’innocence et le délai de prescription. Franck Riester, obscur ministre de la Culture, a pour sa part tranché en estimant qu’une œuvre, « si grande soit-elle, n’excuse pas les fautes de son auteur ». Tremble Roman Polanski, ton sort est scellé ! Mais ensuite ?
Peut-on benoîtement boycotter Polanski tout en encensant Woody Allen ? Vomir sur Bertrand Cantat tout en savourant Michael Jackson ? Qu’on le veuille ou non, au royaume des salauds et des joueurs de flûte à moustache, les artistes sont légion. à commencer par ce bon vieux Charlie Chaplin, légende iconique coupable de rapports sexuels avec des mineures de 15 ans… Le cinéma français finira-t-il par céder aux sirènes du « cul-turellement correct » ? Avant cela, on va juste lui murmurer à l’oreille que le sculpteur César, créateur des emblématiques statuettes, a eu jadis l’indélicatesse de finir sa vie avec une femme de 45 ans sa cadette. Une autre époque ?

St-Quentin Mag, le 05 mars 2020

Chaud pour Fillon

Depuis quelques jours, l’homme qui en 2017 a laissé la droite exsangue alors que les portes du pouvoir semblaient lui être grandes ouvertes est devant les juges. Entre les emplois présumés fictifs du Penelope Gate, de ses enfants, les costars aux prix prohibitifs, les frais d’avions privés… Présumés innocents, depuis 1981, l’ancien collaborateur de Sarkozy et son épouse auraient détourné plus de 1 million d’euros. Une partie des accusations étant aujourd’hui prescrites, seule la période 1998-2013 sera jugée. Du lourd néanmoins. Lynché, lâché par ses courtisans et une majorité de Français, l’ancien Premier ministre qui revendiquait sa morale, son éthique et son honneur, semble déjà condamné à une mort politique certaine. Les nuits doivent être hantées et cauchemardesques pour les Fillon avec, en épée de Damoclès, les sanctions infligées aux Balkany. Le feuilleton politico-judicaire n’est pas terminé avec prochainement l’affaire des écoutes téléphoniques, puis Bygmalion. Au suivant !

St-Quentin Mag, le 27 février 2020

DSK du pauvre

Doit-on céder à la dictature de la transparence en se donnant le droit d’aller fourailler dans l’arrière-boutique des politiques ? Sûrement pas ! Cela dit, quand l’un d’eux tend le bâton pour se faire battre, on aurait tort de se priver. Griveaux le Grivois en sait quelque chose. Pris la main dans le sac, pour ne pas dire ailleurs, l’ex-candidat à la mairie de Paris peut amèrement regretter de ne pas avoir su contrôler ses pulsions. On savait que la veuve poignet rendait sourd, j’ignorais pour ma part qu’elle pouvait aussi rendre aveugle. Comment expliquer autrement un tel manque de lucidité ?
Il aura suffi d’une vidéo intime déballée sur la place publique pour que l’étoile montante de la macronie se retrouve propulsé sur la face cachée de la Lune. Quelle déroute, disons même quelle débandade ! Au fond, Griveaux, c’est le DSK du pauvre. Un casanova d’opérette qui s’est bêtement fait piéger par un agité du bocal. Un activiste à l’accent russe qui est allé jusqu’à se clouer le scrotum sur les pavés de la place Rouge ! Tout cela ne manque pas de piquant mais d’un poil de panache…

St-Quentin Mag, le 19 février 2020

Le débat est ouvert

A l’heure où la France est frappée par une montée record de la défiance aux gouvernants, les ratés ne cessent de plomber une morosité déjà à son paroxysme avec l’absence de perspectives pour les plus faibles. Un Président apostrophé vertement à Bruxelles sur sa politique dans l’Hexagone, les bévues sur le congé parental pour deuil d’un enfant, la circulaire Castaner pour le décompte des municipales retoquée par le Conseil d’Etat, les mises en garde de ce dernier sur la réforme des retraites, les dissidences au sein de LREM pour les municipales… ont fait perdre les pédales au Premier ministre qui a déclaré à l’adresse des siens qui s’en prenaient à Muriel Pénicaud : « Je leur dit merde ». Quel exemple. Allez, une lueur d’espoir dans tout ça puisque le gouvernement relance le débat sur l’assistance sexuelle pour les personnes handicapées. Un fait autorisé chez nos voisins belges, allemands et bataves. Aux Pas-Bas, les municipalités ont même le droit de rembourser les prestations. Le débat est ouvert. Un vrai sujet de société.

St-Quentin Mag, le 12 février 2020

Pourquoi tu tousses ?

Quand la Chine éternue, le monde s’enrhume… Reste à savoir si l’on a vraiment tout à craindre de ce satané coronavirus déclencheur de quelques centaines de mises en bière. Spécialisés dans le commerce de l’anxiété, les médias français ont définitivement choisi leur camp. Celui de l’alarmisme et du catastrophisme. Attiser la peur comme on souffle sur les braises, voilà ce qui motive bon nombre de nos amis journalistes, très à l’aise dans leur rôle de pompiers pyromanes. C’est vrai que la peur n’évite pas le danger. Mais une simple dose de sang-froid et une petite piqûre de clairvoyance devraient suffire à ne pas céder à la psychose. Pour ma part, cela fait belle lurette que j’ai pris en grippe le sacro-saint principe de précaution qui, au fil des années, nous a sournoisement refilé le germe… du pétochard. A part ça ? Ma foi, je crois que le moment est peut-être venu d’aller m’acheter un masque. En prévision de Mardi gras naturellement…

St-Quentin Mag, le 06 février 2020

Gardons le moral

Alors que l’annonce d’un nombre de chômeurs au plus bas depuis six ans devrait rendre le moral à l’ensemble des Français, ces derniers restent moroses. Près de 130 000 demandeurs d’emploi de moins, c’est pourtant quelque chose mais nos concitoyens ne perçoivent pas cette amélioration. Une des principales raisons, les chômeurs de longue durée : + 3,8 % en un an. Dure, dure réalité. Le développement de l’apprentissage et la réforme de la formation professionnelle sont attendus avec impatience si le gouvernement veut atteindre un taux de chômage à 7 % en 2022. Et comme si cela ne suffisait pas, le coronavirus vient plomber le moral. En France, seuls quatre cas sont confirmés. On est loin de la grippe espagnole. Pas de panique intempestive donc. Le plus à craindre est l’impact économique si les Chinois restent confinés derrière leur muraille quelque temps. Dans tout ça, un point positif néanmoins puisque le prix du baril est passé sous la barre des 60 dollars. Gardons le moral.

St-Quentin Mag, le 30 janvier 2020

Joyeux de la couronne

En cette période de soldes, les journalistes sont-ils autorisés à refourguer des articles bradés ? Pardi ! En voici d’ailleurs la preuve avec ce billet consacré à un sujet qui provoque chez moi un bâillement d’ennui : le prince Harry. Un prince qui, avouons-le, n’a inventé ni l’eau chaude ni le pain de mie. Et pourtant ! On a beau s’en battre l’œil, les reins et tout ce qui va avec, voici que ce rouquemoute à moitié déplumé s’affiche à la Une de la presse mondiale sous prétexte qu’il a décidé de filer à l’anglaise ! Rien d’étonnant pour un Britannique me direz-vous mais le plus intriguant, c’est que ce joyeux de la couronne a souhaité aller enfiler des perles au… Canada. Perso, j’aurais plutôt opté pour la Californie, Dubaï, Monaco, voire les tripots de Macao. Tout sauf le Canada ! Qui diable peut avoir envie d’aller conter fleurette à des castors ou des caribous ? Sacré Harry ! Nul doute que sa rousseur va l’aider à se fondre dans un décor d’érables… où il risque très vite de regretter d’avoir scié la branche sur laquelle trônait son royal fessier.

St-Quentin Mag, le 23 janvier 2020

Rien ne va plus

Après plus d’un mois d’une grève qui a paralysé la France, le gouvernement a retiré l’âge pivot à 64 ans de son projet pour la réforme des retraites. Ceci étant, tout n’est pas gagné pour autant. En effet, les syndicats réformistes tels l’Unsa ferroviaire et RATP, ainsi qu’une partie de la CFDT refusent de suivre les appels à la reprise de leurs responsables nationaux. Avec moult pas en arrière pour les professeurs, les policiers, l’opéra, les marins, les militaires, les déménageurs… Quels que soient leurs noms, les régimes spéciaux sont toujours là et l’obsession de Macron d’instaurer un système universel s’est envolée en fumée. Le plus difficile reste désormais à faire avec la conférence de financement pour équilibrer les comptes sans baisser les pensions et sans augmenter les cotisations. Pas sûr que le retour de l’ex-pape Benoît XVI contre l’ordination d’hommes mariés voulue par son successeur, la crise qui secoue Buckingham Palace ou le rêve d’Hidalgo d’un Paris sans voiture suffisent à nous faire oublier nos emmerdes…

St-Quentin Mag, le 16 janvier 2020

Big bisou de Beyrouth

Ainsi donc, pour échapper au violon nippon, Carlos Ghosn a préféré se faire la malle. Une évasion rocambolesque pour ce millionnaire aux trois nationalités qui se retrouve du même coup condamné à une vie de fugitif international. Une chute sans fin pour cet ex-patron modèle, PDG tout-puissant du groupe Renault-Nissan qui, au-delà de ses dérives financières, a surtout eu le tort de se prendre pour le roi-soleil. De quoi se brûler les ailes ! Ça passe en France, où il suffit de glaner le moindre galon pour aussitôt verser dans le culte de la personnalité. En revanche, ça coince au pays du Soleil levant où, à moins d’appartenir à la famille impériale, le nombril du plus petit comme du plus grand semble tout droit sorti du même moule.
« Big Bisou de Beyrouth » : cette carte postale signée Carlos sent joyeusement le soleil, les falafels et le sable chaud. Mais pour combien de temps ? Depuis l’automne, c’est un parfum de révolte qui flotte sur le Liban avec, en toile de fond, un Etat gangrené par la corruption. C’est dire qu’au pays des Cèdres, Carlos Ghosn pourrait rapidement se réveiller avec la gueule de bois. En voilà un qui n’a pas fini de trinquer !

St-Quentin Mag, le 09 janvier 2020

Croyons en l’avenir

L’année 2019 s’est terminée comme la précédente et la nouvelle n’échappe pas à la règle. Un conflit social s’est installé sur la France. Malgré cela, le 1er janvier a vu son contingent de hausses des prix : timbres, assurances, péages, frais bancaires… Pour les fumeurs qui pensaient éviter cette augmentation en profitant de paquets vendus à la sauvette, c’est niet. Ils sont désormais passibles d’une amende de 135 €. Quant à la SNCF, elle a été déclarée la pire entreprise de l’année. Pour ne pas en remettre une couche et tenter de calmer le jeu avant les élections municipales, le gouvernement a reporté au 1er avril la réforme des allocations logement. Dur dur, une vraie gueule de bois. Nos dirigeants oublient qu’ils ont été élus par le peuple et que leur pouvoir émane de son consentement. C’est bien connu, le Français est râleur, mais ne vit pas si mal que cela et finalement s’en sort toujours. Alors, vive 2020 et croyons en l’avenir, la vie sera belle.

St-Quentin Mag, le 02 janvier 2020

 

Bonnes fêtes à tous !

Avec la grande parade qui a séduit à Saint-Quentin plus de 50 000 spectateurs, l’esprit de Noël s’est définitivement emparé de la ville. Dans la course aux cadeaux, nous voici dans la dernière ligne droite portés par l’insouciance et la légèreté d’une cigale. Eh oui, l’envie de croire au père Noël permet au plaisir de s’exprimer pleinement. Le plaisir de donner mais aussi celui de recevoir. Niché au cœur de l’hiver, Noël illumine les bonnes âmes et donne à la notion de partage toutes ses lettres de noblesse. Profitons-en ! Comme à son habitude, l’équipe de Saint-Quentin Mag va faire une courte pause durant les fêtes et vous donne rendez-vous le jeudi 2 janvier pour son prochain numéro. D’ici là, on vous souhaite à tous de joyeuses fêtes et une très belle année 2020 pleine de sourires, de bienveillance et de réussite. Mille mercis pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 18 décembre 2019

Fuyez père Noël !

Logiquement, dans un pays normal, les enfants cessent de croire au père Noël aux alentours de 6 ou 7 ans. Mais en France, qui n’a rien d’un pays normal, il n’y a pas de limite d’âge pour croire à l’existence de l’homme en rouge. Les Français le démontrent à l’envi tous les cinq ans en glissant dans l’urne un bulletin qu’ils imaginent magique. Las, à peine les élections passées, voilà qu’ils ouvrent de grands yeux étonnés en estimant que leur nouveau père Noël n’est finalement qu’une ordure. Et comme d’habitude, ils vont voir rouge, prêts à dégainer la guillotine dès que la meute se met en branle. Depuis Giscard, le scénario se répète à l’infini. Hollande, Sarko, Chirac… tous ont senti la lame du couperet venir chauffer leur nuque. Au fond, les Français sont de grands enfants. Des gosses un peu méchants tout de même, qui rêvent avec délice de voir des têtes rouler dans la poussière. Bon Dieu, si le père existait, sûr et certain qu’il ne mettrait jamais les pieds dans notre pays…

St-Quentin Mag, le 12 décembre 2019

Téléthon : solidarité !

En France, 3 millions de personnes sont touchées par des maladies rares. Des maladies d’origine génétique pour 80 % d’entre elles. Les dons collectés chaque année par le Théléthon permettent de financer 70 % des recherches sur ces maladies rares. Depuis les années 1990, un laboratoire Généthon et un institut regroupant plusieurs laboratoires ont été créés ainsi qu’un fonds d’amorçage dédié aux biothérapies innovantes. Le seul véritable espoir pour les malades et leurs familles. Après Pascal Obispo l’an dernier, qui avait collecté près de 86 M€ de promesses de dons, c’est Jean-Paul Rouve qui sera les 6 et 7 décembre le parrain de cette grande manifestation de solidarité. Pas moins de 5 millions de Français seront mobilisés et plus de 20 000 animations organisées à travers le pays. Un objectif, faire monter le compteur du montant des promesses de dons le plus haut possible. Des dons effectués sur les villages du Téléthon, au 3637 ou sur le site www.telethon.fr. Un nouvel élan de générosité est attendu. Croisons les doigts.

St-Quentin Mag, le 04 décembre 2019

Il est où le bonheur ?

Roulez tambours, sonnez trompettes ! Pour la 8e année consécutive, la France vient de décrocher le titre de meilleure nationalité au monde ! Parmi les critères pris en compte, la puissance économique, la paix, le développement ou encore la liberté de mouvement… De quoi gonfler d’orgueil le cœur des Français ? Pas sûr… Dans un pays où le simple fait de râler est considéré comme une vertu, les bonnes nouvelles perdent rapidement de leur saveur une fois passées sous les fourches caudines de la sinistrose. Eh oui, les Français restent champions du monde du pessimisme en s’obstinant à regarder l’avenir les yeux fixés dans le rétroviseur. Pardi, c’était mieux avant ! De génération en génération, le déficit d’espoir et de bien-être ne cesse de gagner du terrain. Et dire que Macron réclame de l’optimisme… De quoi passer au mieux pour un président doux-rêveur, au pire pour un écervelé isolé dans sa tour d’ivoire. Allez, rendez-vous le 5 décembre pour des lendemains qui déchantent. Avec une petite pensée pour nos amis Somaliens, bons derniers du classement des nationalités (sur 157 pays). Je parie un tonneau de névrose et deux barriques de défaitisme qu’ils ont plus souvent le sourire que nous…

St-Quentin Mag, le 28 novembre 2019

Urgence sociale

Un an a passé et les gilets jaunes sont toujours là. Le 16 novembre, ils sont plusieurs milliers à avoir battu le pavé, prêts à reprendre leur lutte. Dans un contexte difficile avec un chômage reparti à la hausse, une croissance en berne, un taux d’emploi des seniors le plus faible d’Europe, enseignants, étudiants, médecins, retraités… sont dans la rue. Macron est face à une crise sociale catégorielle. Des agriculteurs aux pompiers en passant par les policiers, tous ont le sentiment d’être méprisés. Une perception née de l’effondrement des classes moyennes. à trois semaines d’une grève massive reconductible contre la réforme des retraites, la situation est anxiogène. La violence est devenue un moyen de contestation politique et sociale avec le risque d’entraîner une convergence des luttes et une montée du populisme. Faute de retrouver en urgence la voie d’un vrai dialogue social, la fin d’année pourrait ressembler à celle de l’an dernier.

St-Quentin Mag, le 21 novembre 2019

Ça sent le sapin

A six semaines de Noël, ça sent déjà bougrement le sapin pour Emmanuel Macron ! Un an après l’éclosion des gilets jaunes, bon nombre de Français ont décidé de replacer la « grogne sociale » en tête de gondole. Personnels soignants, cheminots, pompiers, policiers, enseignants, chômeurs, retraités, sans oublier les étudiants : ça râle et ça clabaude à tous les rayons ! Et comme d’habitude, chacun veut passer à la caisse sans payer. Or, comme vient de l’annoncer l’Institut Molinari, la France est virtuellement en état de cessation de paiement depuis le 12 novembre. Des finances publiques à sec, plus un rond dans les bas de laine… C’est la dèche ! Malgré tout, au grand Monopoly de l’économie, les Français refusent obstinément de passer par la case réforme. Après moi le déluge ! Au fond, c’est fou comme la France ressemble au Titanic, à ceci près qu’elle fabrique ses propres icebergs. Le pays n’en finit plus de couler tout en exigeant de l’orchestre qu’il continue de jouer. Ça ne manque pas de panache mais c’est quand même assez con, non ?

St-Quentin Mag, le 14 novembre 2019

 

Rien n’est impossible

Trente ans après la chute du mur de la honte qui avait suscité un immense espoir à travers le monde, rien ne va plus. Et la France n’est pas épargnée. Au coude à coude avec Marine Le Pen dans les sondages, Macron fait les yeux doux à un journal d’extrême droite. A gauche, le PS est exsangue tandis qu’en face, pour en finir avec une droite déboussolée, les Républicains en appellent à Baroin. Dans la rue, attirés dans des guets-apens, pompiers et forces de l’ordre essuient des tirs de mortier, des gymnases, des écoles, des centres culturels brûlent, une cathédrale a même été attaquée à la voiture bélier. Dans un tel capharnaüm, Benalla, l’homme qui il y a peu faisait vaciller la macronie, ne doute de rien et se met à rêver d’une carrière politique. L’Italie, l’Ukraine… ont bien élu des clowns, alors pourquoi pas un nouveau scénario à la Coluche. A moins que tout ne rentre dans l’ordre avec l’arrivée d’un hologramme du Grand Charles. Rien n’est impossible…

St-Quentin Mag, le 07 novembre 2019

Trains fantômes

En passant l’autre jour devant l’hôtel de ville de Gauchy, un mot m’est revenu à l’esprit : gabegie. Un mot très à la mode dans les années 90, où il était alors de bon ton de dénoncer la folie dépensière de nos élus. Ceux-ci ont-ils fini par mettre un frein à leur supposée frénésie dispendieuse ? Faut croire. Même les rapports de la Cour des comptes ne font plus guère recette, pointant çà et là des gaspillages publics dans la plus grande indifférence. Le dernier en date ne manque pourtant pas de piquant. Pas moins de 189 pages pour dénoncer la gestion calamiteuse des TER ( transports express régionaux) qui ont absorbé, pour la seule année 2017, la « modique » somme de 8,5 milliards d’euros. Selon nos amis de la Cour des comptes, seuls les taxis seraient plus chers au kilomètre ! Des TER trop coûteux et trop subventionnés pour une qualité de service qui ne cesse de se dégrader. Bienvenue à bord des trains fantômes ! Eh oui, pour bon nombre de voyageurs, c’est Halloween toute l’année…

St-Quentin Mag, le 31 octobre 2019

Retour à l’anormal

Tout fout l’camp mon brave monsieur. Rien ne va plus. L’an prochain, la 107e édition de la Grande Boucle va priver la moitié des amoureux de la petite reine de ce spectacle gratuit unique au monde. Circulez, y’a rien à voir pour les habitants des Hauts-de-France, Normandie, Bretagne… Tout ce qui est au nord de Paris est banni. Le Tour a perdu son âme. Après le Dakar exilé en Amérique du Sud, les championnats du monde d’athlétisme et la prochaine coupe du Monde de football au Qatar, déjà propriétaire du PSG, verra-t-on un jour le peloton s’élancer, les roues voilées peut-être, de Doha ? C’est le triomphe de l’argent au détriment de l’histoire et du bon sens. Et dimanche matin, l’élimination du XV de France de la coupe du Monde de rugby n’a rien arrangé au moral. Mais en France, heureusement, tout finit par s’arranger. La preuve, après la prise en otage des vacanciers le week-end dernier avec le droit de retrait des cheminots, lundi à la SNCF retour à l’anormal. Cocorico !

St-Quentin Mag, le 23 octobre 2019

Humour scandinave

Très franchement, j’hésite à vous faire part de mon inquiétude grandissante. Mais c’est fou comme mon chat ressemble de plus en plus à Xavier Dupont de Ligonnès. Le doute m’habite… Dois-je d’abord appeler la police de Glasgow ou bien BFM TV ? à part ça, j’ai adoré l’humour un brin provocateur d’une bande de joyeux drilles suédois qui viennent d’attribuer à la France le prix Nobel de l’économie. Le truc totalement improbable ! Dette abyssale, chômage endémique, taxes à tout-va, réformes impossibles… Peu importe aux yeux du comité Nobel qui, à n’en pas douter, doit carburer sec à l’aquavit. Et ça ne date pas d’hier ! Depuis 1983, les Français peuvent ainsi se targuer d’avoir décroché à quatre reprises le très prestigieux prix de la Banque de Suède en sciences économiques. Cette année, c’est donc la Française Esther Duflo qui a été couronnée pour ses travaux dédiés à la réduction de la pauvreté dans le monde, notamment en Inde. Avec 9 millions de pauvres, nul doute que la France pourrait devenir son nouveau terrain de jeu…

St-Quentin Mag, le 17 octobre 2019

La messe est dite

Allez hop, circulez, y’a rien à voir ! Les prises de paroles contradictoires de nos dirigeants sur la GPA (gestation pour autrui), la catastrophe de Rouen ou encore la folie meurtrière de l’attentat terroriste à l’intérieur même de la préfecture de police commis par un des siens… ont plombé la confiance. La suspicion plane. Le succès de Jacques Dutronc « On nous cache tout, on nous dit rien » est de nouveau d’actualité. Heureusement à Saint-Quentin, les choses sont claires. A quelques mois des prochaines élections municipales, Pierre André et Xavier Bertrand ont mis fin aux éventuelles interrogations des Saint-Quentinois et probablement ruiné des illusions. Ces deux anciens premiers magistrats de la ville ont cosigné un courrier dans lequel ils invitent à réélire Frédérique Macarez. « Dans le même état d’esprit que nous, elle a toute notre confiance… Elle doit être une candidate d’union, nous en avons besoin ». La messe est dite.

St-Quentin Mag, le 10 octobre 2019

Adieu Jacquouille

Tellement français… C’est vrai que Jacques Chirac incarnait avec une certaine appétence le mâle français tel qu’on l’aime… ou le déteste. Frivole ? Allons donc ! Son surnom : « Monsieur trois minutes, douche comprise ». Lequel reconnaissait volontiers : « Il y a des femmes que j’ai beaucoup aimées… aussi discrètement que possible. » Du reste, pas facile d’être un époux exemplaire quand, dans un soupir, on confesse : « Ma femme est un homme politique ». Mais Dieu que la pilule est dure à avaler quand le sexe faible se met à jouer des muscles ! Démonstration avec Margaret Thatcher en 1988, lors d’un sommet européen : « Qu’est-ce qu’elle me veut la ménagère ? Mes couilles sur un plateau ? » Dire que ses bijoux de famille ont occupé une place centrale dans sa vie est un doux euphémisme. Les progrès de la science ne manquaient pas de le laisser songeur : « On greffe de tout aujourd’hui : des reins, des bras, des cœurs. Sauf des couilles… Par manque de donneurs sans doute. » Eh oui, charité bien ordonnée commence par soi-même ! Ce qui ne l’empêchait pas de se montrer partageur : « à nos femmes, à nos chevaux et à ceux qui les montent ! », osait-il clamer haut et fort. C’est fou comme il va nous manquer l’ami Jacquouille…

St-Quentin Mag, le 02 octobre 2019

Toujours les plus faibles

Avec un pouvoir d’achat qui fond comme neige au soleil, conséquence d’une sous-indexation des pensions et de l’augmentation de la CSG, les retraités étaient une nouvelle fois dans le collimateur de nos gouvernants. Lundi, une nouvelle pierre était même lancée dans la mare. Cette fois, c’était l’exonération des cotisations sociales sur les emplois à domicile, accordée aux septuagénaires et plus, qui devait être supprimée. Celle qui leur permet de se faire aider pour les courses, le ménage, le repassage… ou rompre l’isolement. Jamais le niveau de vie des anciens n’a été aussi malmené. Mais face à l’exaspération de ces 16 millions de Français et de leur arme redoutable, le bulletin de vote, le Premier ministre a renoncé. Les micro-entrepreneurs et les chômeurs, moins nombreux donc moins puissants, sont désormais dans le collimateur. Faire payer les plus faibles reste une tradition bien française, les niches fiscales ne manquent pourtant pas.

St-Quentin Mag, le 26 septembre 2019

Tout un plat !

C’est une histoire à la Clochemerle comme on aime à s’en repaître en France… Nous voici à Saint-Pourçain-sur-Sioule, riante commune de l’Allier où deux enfants ont récemment été privés de cantine sur décision du maire. Pire encore, pour marquer le coup, l’édile les a mis au pain (frais) et à l’eau ! Un menu que l’on pourrait qualifier de différencié, plutôt diététique quoique légèrement déséquilibré. De quoi malheureusement couper l’appétit des bonnes âmes et autres bien-pensants qui n’ont pas manqué de se glisser dans la meute pour hurler avec les loups, montrant à qui mieux mieux les dents contre cette décision choquante et diablement humiliante. C’est oublier un peu vite que les parents des enfants en question avaient omis, malgré d’incessantes relances, de payer la cantine depuis plus d’un an… Cloué au pilori, l’élu de Saint-Pourçain-sur-Sioule a dit publiquement regretter son geste en dénonçant toutefois au passage l’inconvenance de la situation : « La force est aujourd’hui avec ceux qui ne payent pas et ceux qui les défendent ». C’est fou comme ce scénario semble se répéter à l’infini à tous les échelons de la société…

St-Quentin Mag, le 19 septembre 2019

Le scandale des fraudes

Deux parlementaires missionnés par le Premier ministre ont évalué le coût de la fraude aux prestations sociales. Un sujet tabou. Et là bingo, en France, pays plus gros distributeur mondial de subsides publics, 450 milliards annuellement, le scandale. Les chiffres fracassants tombent, 900 M€ de fraudes sociales par an. Et des exemples abracadabrantesques sont cités, comme celui d’un homme qui a reconnu 70 enfants ! Ou encore le fait de comptabiliser 84 millions numéros de cartes de Sécurité sociale pour 67 millions d’habitants… Une chose est sûre, voir l’argent public dilapidé est inadmissible. Il faut d’urgence traquer les profiteurs, les contrôles ne sont pas à la hauteur. Le motif : l’administration française n’aurait pas la culture de la lutte contre la fraude. Les arnaqueurs aux cotisations sociales détourneraient pour leur part 6 à 8 milliards, au fisc 100 milliards €. La fraude est devenue un sport national, des décisions s’imposent.

St-Quentin Mag, le 12 septembre 2019

Ras-le-Bolsonaro !

Ah le Brésil ! Samba, caïpirihna et Copacabana… Un trio joyeusement exotique qui, à n’en pas douter, rend les nuits aussi belles que les jours. Mais au-delà des clichés, on sent bien que les masques du carnaval de Rio s’effritent tandis que les strings d’Ipanema boulochent. Du reste, malgré son évidente diversité, cet Etat de 200 millions d’habitants n’a jamais respiré la tolérance et l’a encore prouvé en portant au pouvoir, en janvier dernier, un petit capitaine à la retraite nostalgique de la dictature. Sorti de nulle part, voici Jair Bolsonaro, un vieux beau au menton fuyant, désireux de remettre le Brésil sur le bon chemin, guidé par un autre trio qui n’a rien d’exotique : église, armée, police. L’Amazonie, les Indiens ? Il s’en lave les mains ! Quant à son sens de la diplomatie, il se résume à un cocktail de goujaterie et de forfanterie savouré jusqu’à la lie par ses sbires. Voici plus d’un siècle, avec une pointe d’humour, Clémenceau avait vu juste en déclarant : « Le Brésil est un pays d’avenir… et il le restera. »

St-Quentin Mag, le 5 septembre 2019

Vive la rentrée !

Exit les vacances, l’heure de la rentrée a sonné. à l’heure où une partie du globe était en proie aux flammes, le G7 s’est « verdisé » et a décidé un don de 20 M€ pour financer des Canadairs et une promesse par Boris Johnson de 10 M€ pour replanter des arbres. En France, si la rentrée s’annonce plutôt agitée avec des grèves contre la réforme des retraites, côté emploi c’est plus positif. En effet, les offres sont reparties à la hausse entraînant une baisse du chômage. Croisons les doigts. à Saint-Quentin, la rentrée s’annonce exceptionnelle, festive et estivale. Entre le grand déballage, le Beer Festival, la fête de la Saint-Fiacre, la Fête du faubourg d’Isle, puis lundi la grande braderie et pour les sportifs du cyclisme, du BMX et du basket, les Saint-Quentinois ne devraient plus savoir où donner de la tête ! Côté scolaire, nul doute que lundi boules au ventre, jambes flageolantes et gorges serrées seront au menu de nos chères petites têtes blondes. C’est la vie. Vive la rentrée 2019 !

St-Quentin Mag, le 29 août 2019

Flonflons flingueurs

« Vacances, j’oublie tout, plus rien à faire du tout… » Chaque été, c’est la même rengaine avec à la clé une petite pointe de déception pour tous ceux que la parenthèse estivale ne parvient pas à rendre amnésiques. Et Dieu sait qu’on aimerait parfois avoir la mémoire qui flanche, complètement lessivée à l’eau de mer pour oublier tous les agités du bocal, crétins des Alpes, mauvais coucheurs et autres trouble-fête qui, tout au long de l’année, s’appliquent à nous pourrir la vie. « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! », avait coutume de dire Michel Audiard. Nul doute que celui-ci se serait régalé avec les flonflons flingueurs de nos « amis » gilets jaunes. Pour ne citer qu’eux… Bref, l’heure est bientôt venue pour moi de rouler pépère à 80 km/h sur la Nationale 7. Eh oui, comme chaque année, toute l’équipe de Saint-Quentin Mag fait une pause en été et vous donne d’ores et déjà rendez-vous le jeudi 29 août pour sa prochaine parution. D’ici là, très bonnes vacances à tous et mille mercis pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 25 juillet 2019

Objectif Lune

Voilà cinquante ans que la Nasa s’applique à nous faire croire que Neil Armstrong est le premier homme à avoir marché sur la Lune. Allons donc !
Contrairement aux conspirationnistes de tous poils, je n’ai nullement l’intention de remettre en cause le formidable exploit de la mission Apollo 11, dont on s’apprête à fêter le 50e anniversaire. Mais je n’en démords pas ! à mes yeux, le tout premier humain à avoir foulé le sol lunaire n’est autre que Tintin. Eh oui, grâce à son talent de visionnaire, c’est bien Hergé qui a décroché la Lune une bonne quinzaine d’années avant nos amis Américains… Retour en 1954, l’année de parution de l’album « On a marché sur la Lune ». Dans son scaphandre orange, Tintin est véritablement à la pointe de la conquête spatiale. Même les Soviétiques sont à la traîne puisqu’il faudra attendre 1957 pour les voir placer en orbite leur tout premier Spoutnik… On dit que les technologies ont cette incroyable capacité de nous promettre la Lune. Mais au final, qu’ils soient de chair ou de papier, ce sont les vrais héros qui nous mettent des étoiles plein les yeux…

St-Quentin Mag, le 18 juillet 2019

La vie de château

C’est bien connu, ventre affamé… a plein d’oseille ! François de Rugy en est la croustillante incarnation. Aujourd’hui ministre de la Transition écologique, l’homme a également présidé l’Assemblée nationale de 2017 à 2018. Une époque bénie des dieux durant laquelle notre bon François aurait mené la vie de château. Rien d’étonnant, me direz-vous, pour un homme issu de la très noble famille Goullet de Rugy. Mais là où ça coince, c’est que ce petit marquis a mené grand train avec l’argent des contribuables, en organisant notamment de fastueux dîners pour régaler ses proches. C’est fou comme le pouvoir peut creuser l’appétit ! Rappelons qu’à l’origine, cet éminent bec fin est écolo et qu’à ce titre, on l’aurait plus volontiers imaginé gober du tofu et des germes de soja plutôt que des œufs de caviar et du homard géant. C’est vrai que l’appétit vient en mangeant. Notre bon François a juste oublié qu’il fallait éviter de se gaver. Et si on le nommait ministre du Transit intestinal ?

St-Quentin Mag, le 10 juillet 2019

Raymond qui ?

Raymond Barre… Voilà un nom un brin désuet qui fleure bon le siècle dernier. Un nom que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, porté par celui qui fut à la fois ministre des Finances et Premier ministre sous Giscard. L’homme nous a quittés depuis une douzaine d’années mais voilà que son nom est revenu sur le devant de la scène. Motif : un compte caché en Suisse découvert par la justice française. Une fortune secrète évaluée à 6,8 M€. De son temps, on aurait dit 44,5 millions de francs. Bref, de l’or en Barre ! Et dire que Raymond était tombé dans l’oubli. Sic transit gloria mundi… Nul aéroport, hôpital ou même maison de retraite à son nom. Juste le vague souvenir d’une marionnette ridicule au Bébète Show. Un autre siècle, vous dis-je… Alors bien sûr, la justice fera son travail. Ce qui est certain, c’est que Raymond Barre savait compter. Pour son propre profit, sans doute, mais aussi pour celui de la France. Lorsqu’il occupait Matignon, le taux de la dette publique du pays avoisinait les 20 % du PIB. Il flirte aujourd’hui avec les 100 %, correspondant à une dette abyssale de plus de 2 300 milliards d’euros. Un autre siècle, vous dis-je…

St-Quentin Mag, le 04 juillet 2019

Chaleur humaine

A Saint-Quentin, l’été débute généralement le 15 août pour s’achever… le lendemain ! C’est dire qu’on devrait se réjouir de voir enfin le soleil briller dans un ciel azuré. Las, la météo a beau être radieuse, les bulletins de nos amis prévisionnistes transpirent l’angoisse, voire même la peur. Pics de chaleur, températures caniculaires, fournaise infernale… Bien pire que Tchernobyl ! Du coup, c’est tout l’appareil sanitaire de l’Etat qui s’est mis en branle-bas de combat. Faut avouer aussi que personne n’a oublié les 14 802 morts de la canicule de 2003. Un souvenir cuisant qui nous incite naturellement à redoubler de vigilance. Alors bien sûr, le moment venu, des doigts accusateurs ne manqueront pas de pointer le manque de moyens et de personnels pour préserver du pire les plus vulnérables d’entre nous. C’est oublier qu’au quotidien, la solidarité et l’entraide, guidées par une vraie chaleur humaine, sont logiquement les meilleurs remparts contre la grande faucheuse…

St-Quentin Mag, le 27  juin 2019

Queue de cheval

Vous avez remarqué ? Depuis le début de la coupe du monde féminine de foot, nos amis commentateurs semblent marcher sur des œufs. Au moindre tacle sexiste, dérapage misogyne, main déplacée et autre glissade machiste, c’est le carton rouge assuré, décrassage à l’eau glacée et Cacolac à l’apéro. Pitié ! Mais pourquoi diable les médias s’appliquent-ils à faire passer les joueuses de foot pour des anges ? Des modèles d’intégrité au regard de leurs homologues masculins, tricheurs, truqueurs, voleurs, menteurs… J’avoue, je suis un fan inconditionnel de Maradona. Et à ce titre, j’ai du mal à croire que la roublardise, forcément teintée d’injustice, ne fasse pas partie intégrante de l’univers du ballon rond. Bon sinon, ce foot féminin ? Que dire… Eh bien, faute de pouvoir développer un jeu puissant et viril, les joueuses ont… une queue de cheval. Un accessoire capillaire de taille souvent très appréciable qui fait partie de la panoplie. Pardon ? Carton rouge ? Ben voyons ! Mais avant de filer aux vestiaires, permettez-moi de pousser un cri d’amour : allez les Bleues !

St-Quentin Mag, le 20 juin 2019

Chanteur sans parole

Coup d’envoi du bac lundi prochain avec comme toujours la philosophie en guise de mise en bouche. « Un chanteur est-il nécessairement un homme de parole ? » : c’est l’un des sujets qui, paraît-il, pourraient tomber cette année. Les plus cartésiens répondront sans doute par la négative après avoir jeté une oreille aux paroles de Kendji Girac : « Toi, ma belle Andalouse, aussi belle que jalouse… » Hum ! D’autres, un brin existentialistes, marcheront dans les pas de Kierkegaard en citant Dalida : « Parole, parole, parole… » Les plus stoïques donneront de la voix avec Sénèque, déguisé en maître Gims : « J’me tire, me demande pas pourquoi j’suis parti sans motif… » Une question que l’on ne posera bien évidemment pas à David Hallyday, qui s’est tiré avant même d’être arrivé aux Elyziks ! Cela dit, le « fils de » pourrait plancher sur notre sujet du bac. Alors David, un chanteur est-il nécessairement un homme de parole ? Vous avez 4 heures…

St-Quentin Mag, le 13 juin 2019

Un avenir incertain

« Mal aimé, je suis le mal aimé… » Laurent Wauquiez pourrait faire sien ce succès de Claude François. Huit jours après sa défaite historique aux Européennes, le patron contesté des Républicains a démissionné. La pire déroute de la droite depuis le début de la Ve République ! Les victoires sont collectives, les défaites individuelles. Faute d’avoir su parler à leurs troupes mais surtout aux Français et d’avoir oublié leurs liens indestructibles avec le gaullisme, les Républicains ont perdu leur âme. Avec aujourd’hui presque plus d’élus que d’adhérents, les uns séduits par le Macronisme, les autres par le Rassemblement National, le parti est exsangue et doit désormais se reconstruire. Pas sûr pour autant que barons et jeunes loups soient capables d’éviter un affrontement fratricide. Spécialiste de la fin de vie, Jean Leonetti assure l’intérim. Prémonitoire ? Si un homme est capable de fédérer l’alternative, il sera accueilli comme le messie.

St-Quentin Mag, le 06 juin 2019

Tic et Tac : le flop

Gauche-droite : c’est fou comme cette dualité semble aujourd’hui dépassée. Morte et enterrée ! Les Européennes viennent ainsi de creuser un peu plus la tombe des deux partis qui, durant des décennies, ont régné sans partage sur notre pays. Avec 8,48 % des voix pour les Républicains et 6,19 % aux socialistes, avouons que les Tic et Tac de la politique n’ont guère plus de noisettes à se mettre sous la dent. Leurs leaders ont beau réclamer un médecin, c’est un fossoyeur que les Français leur ont envoyé.
Fermez le ban, la messe est dite ! Cela dit, la France n’est pas le seul pays où les équilibres politiques se retrouvent chamboulés. à tel point que le parlement européen se retrouve lui-même contraint de tourner la page avec son bipartisme historique. Exit la gauche et la droite… Curieusement arbitré par les écolos, le match se jouerait désormais entre des nationalistes conservateurs et des mondialistes progressistes. Cette valse des étiquettes est assurément distrayante mais qu’avons-nous gagné au change ?

St-Quentin Mag, le 29 mai 2019

Patate chaude

On efface tout et on recommence ou l’art de refiler la patate chaude. Le 16 mai dernier, Edouard Philippe annonçait que les Départements pourraient décider d’assouplir la mesure instaurant la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Une décision considérée comme l’un des éléments déclencheurs de la crise des Gilets jaunes. Celui qui avait imposé et soutenu mordicus cette mesure au prétexte que cela permettrait de sauver 400 vies par an fait volte-face. Une condition imposée toutefois, que cela soit assorti de mesures garantissant la sécurité des automobilistes ! Allez comprendre ? Une décision à la Pilate. Un cadeau empoisonné pour les présidents départementaux, coincés entre d’un côté la possibilité de donner satisfaction à une revendication des automobilistes, de l’autre le risque de se voir accusés d’avoir une part de responsabilité en cas de hausse des accidents mortels. Cruel dilemme. Courage fuyons.

St-Quentin Mag, le 23 mai 2019

Amour, gloire et procès

On a coutume de dire que les Français ont les élus qu’ils méritent. Du côté de Levallois-Perret, cela fait trente ans que les habitants ont pour maire un certain Patrick Balkany. Mais s’en plaignent-ils vraiment ? Attractive et dynamique, leur commune est aujourd’hui l’une des plus riches d’Ile-de-France. Alors certes, l’ami Balkany, flanqué de son inséparable épouse Isabelle, a passé sa vie à jouer les flambeurs en assumant haut et fort une drôle de conception bling-bling de la politique. Une anomalie, disons même une aberration en ces temps de politiquement correct où les élus, fliqués par les réseaux sociaux, passent leur temps à serrer les fesses et arrondir les angles. Amour, gloire et procès : c’est désormais devant la justice que le couple Balkany s’apprête à écrire une nouvelle page de sa vie. Poursuivis pour fraude fiscale et blanchiment, les « Bonny and Clyde » des Hauts-de-Seine sont notamment soupçonnés d’avoir dissimulé 13 M€ au fisc. Une paille ! Portée par les juges, nul doute que la morale finira par triompher. Une fin sans saveur ni panache pour ces deux professionnels de la politique spectacle qui, à trop vouloir brûler les planches (à billets), se sont brûlé les ailes…

St-Quentin Mag, le 16 mai 2019

Record dans l’absurde

Las des promesses sans cesse non tenues, les Français se passionnent de moins en moins pour la politique. La grande majorité de ceux qui en ont fait leur métier et en vivent persistent pourtant dans leur stratégie qui les mène droit dans le mur. Un nouveau record vient d’être enregistré avec pas moins de 33 listes pour les élections Européennes du 26 mai prochain. Une échéance électorale qui ne suscite aucun intérêt, les candidats de tous bords s’étant montrés une fois encore incapables d’expliquer les enjeux de cette élection. Pas facile donc de retrouver les siens au moment de glisser son bulletin dans l’urne entre les différentes listes aux noms parfois farfelues : la Renaissance, Prenez le pouvoir, le Parti Pirate, la Ligne claire, Allons enfants, Neutre et actif… Bref, une vache y perdait son veau. Tout parait être fait pour décourager les citoyens d’effectuer leur devoir. Dans ces conditions, les abstentionnistes pourraient être les grands vainqueurs. Désolant et consternant !

St-Quentin Mag, le 09 mai 2019

Au pied du mur

En fixant uniquement le cap, le Président a refilé la patate chaude au locataire de Matignon. Celui-ci et les siens sont au pied du mur. Le challenge est de taille, expliquer aux Français comment vont se concrétiser les promesses d’Emmanuel Macron. Baisse des impôts, amélioration du pouvoir d’achat des retraités, coup de pouce aux aidants, aux mères isolées, proportionnelle, réduction du nombre de parlementaires, réforme des retraites, ENA… Un coût estimé à 20 Mds€ d’ici 2021 ! Le Premier ministre va devoir se montrer au minimum l’égal de Dani Lary, voire David Copperfield pour ne pas décevoir les attentes sonnantes et trébuchantes et éviter une nouvelle poussée de fièvre jaune. à l’heure où 63 % des Français confessent ne pas croire aux annonces du Président et de surcroît une majorité qui peine à convaincre pour les Européennes, fragilisé en cas d’échec, Edouard Philippe pourrait être tenu responsable et se trouver sur un siège éjectable.

St-Quentin Mag, le 02 mai 2019

Chemin de croix

Sale temps pour les églises… Après le dramatique incendie de Notre-Dame, les fêtes de Pâques ont pris des allures de bain de sang du côté du Sri Lanka. Au moins 359 morts et plus de 500 blessés : c’est le triste bilan de la série d’attentats kamikazes menés contre des hôtels mais aussi des églises. Un carnage sans nom, bien évidemment revendiqué par l’Etat islamique, qui vient souligner une évidence : partout dans le monde, la puissance dévastatrice et meurtrière du djihadisme reste entière. C’est même à croire que rien n’a changé depuis le 11 septembre 2001… Comme un clin d’œil morbide, nul ne peut ignorer que les attentats du Sri Lanka ont été orchestrés le dimanche de Pâques, jour où les Chrétiens célèbrent la résurrection du Christ, autrement dit la victoire de la vie sur la mort. Cette promesse universelle d’un salut mérite ô combien d’être célébrée. Mais inutile de nous voiler la face : la notion de pardon est loin d’en avoir fini avec son interminable chemin de croix…

St-Quentin Mag, le 25 avril 2019

Notre-Drame

Joyau du XIIIe siècle et monument le plus visité d’Europe, Notre-Dame de Paris a été partiellement détruite par un incendie aux origines encore inconnues. Un pan de l’histoire de France est parti en fumée. Cette catastrophe a plongé le pays dans la torpeur. Si la structure principale de l’édifice semble sauver, le pire reste à craindre pour les reliques censées protéger les Parisiens et les fidèles, contenues dans le coq de la girouette placée au sommet de la flèche qui s’est effondrée. Celui-ci contenait une relique de Saint-Denis, une de Sainte-Geneviève, tous deux patrons de la ville de Paris, et une des 70 épines de la couronne du Christ. Comme au lendemain de chaque grand drame, la France a retrouvé son union, Emmanuel Macron a repoussé la diffusion de son allocution pourtant déjà enregistrée, et une chaîne de solidarité s’est immédiatement mise en place. Même les hostilités politiques ont cessé. Osons croire au miracle…

St-Quentin Mag, le 18 avril 2019

Le porc de l’angoisse

Quel animal admirable que le cochon ! Tous les ans à Saint-Quentin, il met volontiers ses tripes à l’air pour faire de la foire au boudin un moment d’exception… Tiens, puisqu’il est question de cochon, saviez-vous que la peste porcine africaine fait actuellement des ravages en Chine ? A priori, pas de quoi vous couper l’appétit. Eh bien, vous avez tort ! Car cette satanée peste est en train de chambouler tout le commerce alimentaire mondial. Avec leurs cheptels qui partent en eau de boudin, les Chinois, premiers consommateurs de porc au monde, ont en effet fortement accru leurs importations. Et le reste de l’Asie leur a emboîté le pas ! Résultat, une flambée des prix qui va certes profiter aux éleveurs français mais qui va aussi impacter le prix de la côtelette. Bref, un mauvais tour de cochon pour les consommateurs qui, une fois encore, vont trouver la mondialisation indigeste…

St-Quentin Mag, le 11 avril 2019

Nomination polémique

Le mini remaniement de gouvernement fait débat. L’arrivée de trois nouveaux secrétaires d’Etat et plus spécialement celle de Sibeth Ndiaye déclenche une levée de boucliers. Alors que la logique aurait voulu qu’une majorité de Français se réjouissent de la désignation d’une jeune femme issue de la diversité, l’opposition dénonce une provocation. On accuse l’ancienne conseillère presse d’Emmanuel Macron d’avoir écrit un message ignoble lors de la mort de Simone Veil, ce qu’elle dément, d’être à l’origine de l’expression « Pognon de dingue », mais aussi d’avoir confessé mentir pour protéger le Président. Allons bon, soyons honnêtes, qui n’a jamais menti ? A l’heure où le populisme ressurgit avec ses actes violents, cette polémique fait tache. Une chose est sûre, la nouvelle porte-parole du gouvernement va désormais devoir tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler. A bon entendeur salut.

St-Quentin Mag, le 04 avril 2019

Soyons gourmands !

C’est bien connu, la gourmandise commence quand on n’a plus faim, en s’ingéniant à venir chatouiller notre satanée mauvaise conscience… N’est-elle pas désignée comme l’un des sept péchés capitaux ? Qu’importe ! Car après tout, la gourmandise est aussi, avec l’acédie, la luxure et l’envie, l’une des quatre vertus cardinales de la fête. Alors, soyons gourmands !
Les Saint-Quentinois l’ont copieusement prouvé la semaine dernière au salon du chocolat, qui a accueilli plus de 6 000 visiteurs. Un record ! Et pour continuer à se régaler, on remet les couverts avec la première édition du « Week-end gourmand », proposée en cette fin de semaine sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Une manifestation spécialement conçue pour affoler nos papilles. Pour ma part, j’ai l’impression que ma mauvaise conscience va passer son week-end au placard entre les biscottes et les sachets de soupe. Bon appétit à tous !

St-Quentin Mag, le 28 mars 2019

Le pouvoir au pied du mur

Vitrines brisées, magasins pillés, kiosques à journaux, banques et voitures incendiés, 237 interpellations, 42 blessés… L’acte XVIII des gilets jaunes a franchi un nouveau cap dans la violence et l’intolérable. Que reste-t-il des manifestants qui occupaient des ronds-points contre la hausse de la taxe carbone, qui réclamaient du pouvoir d’achat et de la considération ?
Pas grand-chose. Incapables de passer du rejet au projet, après avoir exclu ceux qui s’imposaient comme leaders, porte-paroles ou qui voulaient les représenter aux Européennes, divisés, les manifestants sont devenus des hordes sauvages, des ultraviolents sous l’emprise et l’admiration des Black blocs. Reste à comprendre pourquoi le gouvernement n’a pas empêché ce samedi noir pourtant clairement annoncé sur les réseaux sociaux et par conséquent évitable. Plus dans l’incantation que l’action jusqu’à présent, à jouer avec le feu Macron, Philippe et Castaner sont au pied du mur. Trop c’est trop !

St-Quentin Mag, le 20 mars 2019

Le renard et les poules

Un renard lynché par des poules ! Loin d’être une fable, l’histoire est bien réelle puisque ce tragique fait divers s’est déroulé le 7 mars dernier à Pontivy, en plein cœur du Morbihan. Alors qu’il s’était introduit dans un élevage de poules, un jeune renard s’est retrouvé livré à la vindicte des volatiles qui, galvanisés par l’effet de meute, l’ont achevé à coups de becs. Fin de partie pour le goupil qui, honteux et confus, jura mais un peu tard qu’on ne l’y prendrait plus… Bon, l’histoire ne dit pas si les poules portaient un gilet jaune et si le renard se prénommait Emmanuel mais elle est clairement dans l’air du temps. Après les dérèglements sociaux, voici que le virus du « dégagisme » s’attaque aux poulaillers. On croit rêver !
De quoi sans doute faire sourire la volaille qui fait l’opinion… Mais une question se pose : dans un pays qui a le coq pour emblème, quand donc cesserons-nous de tourner en rond en alimentant des révolutions de basse-cour ? Hélas, mille fois hélas, la réponse s’impose d’elle-même : le jour où les poules auront des dents…

St-Quentin Mag, le 14 mars 2019

L’Europe en accusation

Au moment où au nom de la lutte contre le réchauffement climatique nos gouvernants veulent laver plus blanc que blanc, Carlos Tavares, le patron de PSA, jette un pavé dans la mare. A l’heure où l’Europe a décidé de tuer le diesel et quand le salon de Genève fait la part belle à la voiture électrique, le boss de chez Peugeot-Citroën dénonce un « diktat » de Bruxelles. Il accuse celle qui, il y a peu encore, incitait au gazole qui émet moins de CO2 que l’essence, de mettre en danger l’industrie automobile et ses 13 millions de salariés. En effet, pour réduire la pollution de 40 % d’ici 2030, Bruxelles contraint les constructeurs à des investissements colossaux incertains dans le tout électrique. A moins de 100 jours des Européennes et quand nos dirigeants s’insurgent contre l’arrivée autorisée par l’UE des Pays-Bas dans le capital d’Air France-KLM, pas facile de comprendre qu’il faut soutenir l’Europe. Consternant.

St-Quentin Mag, le 07 mars 2019

Ave César !

Edouard Branly, Hervé Brusini, Rachel Legrain-Trapani, Pascal Brunner, Benoît Delépine… C’est fou comme le lycée Henri-Martin aura vu passer sur ses bancs d’incroyables prodiges qui semblaient destinés à décrocher la lune ! Le dernier en date n’est autre que le réalisateur Xavier Legrand, qui fut collégien à Henri-Martin. Déjà primé à la Mostra de Venise, son dernier film (« Jusqu’à la garde ») apparaît, avec quatre récompenses, comme le grand gagnant de la 44e cérémonie des César. Un succès, que dis-je, un triomphe qui, par ricochet, permet à tous les Saint-Quentinois de ressentir une vraie fierté pour « l’enfant du pays ». Alors bien sûr, Xavier Legrand a depuis longtemps quitté la cité des Pastels. Mais au gré de ses interviews, il ne manque jamais de rappeler que c’est à St-Quentin qu’il a fait ses premiers pas au théâtre. Cours Cyrano, quartier St-Martin, sous la houlette de Patrice Albertini qu’il présente encore comme son « mentor ». César 2019 du meilleur film, Xavier Legrand ne peut ignorer qu’il succède dans cette catégorie à un autre ancien élève d’Henri-Martin. Un certain Paul Verhoeven, César 2017 du meilleur film avec « Elle » et qui, en 1955, avait vu naître sa passion pour le 7e art au sein même du lycée. Deux César pour Henri-Martin : voilà qui mérite un salut romain !

St-Quentin Mag, le 28 février 2019

Devoir de mémoire

Après les portraits de Simone Veil défigurés par des croix gammées, l’acte 14 des gilets jaunes a marqué une nouvelle escalade vers l’intolérable. Des faits qui rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. Samedi, en marge d’une manifestation, le philosophe Alain Finkielkraut a été victime d’un déchaînement de haine pour ses origines. Des faits alarmants lorsqu’on sait que l’an dernier, le nombre d’actes antisémites est passé en France de 311 à 541, soit une augmentation de 74 % ! Une situation d’autant plus alarmante qu’une étude démontre que seuls 6 % des injuriés et un tiers des victimes de menaces racistes ont osé déposé plainte. Ces faits devraient interpeller et appeler à une prise de conscience collective. Il ne faut jamais oublier que dans les années 1930, l’antisémitisme fut le point de convergence de l’ensemble des régimes se réclamant du fascisme. Une folie qui a conduit à l’horreur, l’extermination de 6 millions de personnes. Le devoir de mémoire s’impose…

St-Quentin Mag, le 21 février 2019

Au fond du trou

En centre-ville, le sous-sol de Saint-Quentin ressemble à un vaste gruyère. Une sorte de mille-feuille indigeste, truffé de cavités et autres excavations façonnées par l’Histoire… à propos de trou, une question s’impose au moment où se profile la quatorzième journée de mobilisation des gilets jaunes : et si ceux-ci n’étaient pas en train de creuser notre tombe à tous ? Plus de trois mois après le début du mouvement, impossible de faire l’autruche ! L’addition à payer s’annonce plus que salée. Dépôts de bilan en cascade, chômage partiel à répétition, activité économique au ralenti, sans parler des centaines de millions d’euros de dégradations… Certes, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Mais l’idée de faire payer les riches au nom de la justice sociale a tourné en eau de boudin. Car pour l’heure, ce sont surtout les contribuables, les commerçants, les petites entreprises et les salariés modestes qui trinquent. Qu’une révolte soit légitime ou non, il suffit d’un trou pour faire une passoire.

St-Quentin Mag, le 14 février 2019

 

Chassez le naturel…

Alors que le Président arrogant, condescendant, humiliant vis-à-vis du petit peuple se voulait repentant, il remet ça. Chassez le naturel, il revient au galop. Nouvelle polémique du chef de l’Etat, « Jojo avec un gilet jaune ». Désolant. On peut légitimement se demander jusqu’où ira celui qui se voulait Merlin l’enchanteur. Et nouveau dérapage, Macron voudrait mettre la presse sous tutelle. La nationaliser en partie, pour mieux la contrôler. Bref, faire de la presse française une sorte de Pravda à sa botte. Une dérive digne d’Erdogan. Le locataire de l’Elysée ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir du bourbier dans lequel il est enlisé. Et pour clôturer le grand débat, il n’exclut pas l’organisation d’un référendum le jour des élections Européennes. Un pari risqué pour valider un mandat aujourd’hui en manque de crédibilité. Le président devrait méditer sur cette pensée d’Aristote : l’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit…

St-Quentin Mag, le 07 février 2019

Sortie de route

Il avait complètement disparu des écrans radars ces derniers temps et voici qu’on retrouve Edouard Philippe en première ligne pour défendre la limitation à 80 km/h. Le Premier ministre est formel : cette mesure aurait permis d’épargner 116 vies entre juillet et décembre sur les routes secondaires. Ce qui, avouons-le, est loin d’être négligeable. Alors, roule ma poule pour la sécurité routière ? Pas vraiment. Le pied sur le frein, Emmanuel Macron pourrait en effet contraindre le gouvernement à faire marche arrière en laissant les départements décider de la limitation de vitesse en fonction de la dangerosité des routes. Un virage à 180° qui, d’un point de vue strictement politique, s’apparente à une sortie de route pour le Premier ministre. Reste maintenant à savoir si les élus locaux vont, partout en France, peser de tout leur poids pour un retour aux 90 km/h. Lourde responsabilité. Qu’on le veuille ou non, les avis de décès, c’est la première chose qu’on lit dans le journal…

St-Quentin Mag, le 30 janvier 2019

Au pied de la lettre

Le lancement du grand débat national et la lettre aux Français du chef de l’Etat ne semblent en rien avoir entamé la défiance des gilets jaunes. Des ronds-points restent occupés et le 18 janvier, pour l’acte 10 du mouvement, des manifestations ont encore eu lieu. Celui qui martelait « Ensemble » il y a quelque temps est pris au pied de la lettre. La colère des oubliés a atteint un point de non retour. Championne d’Europe de la dépense publique et de la pression fiscale, 2e pour la précarité, 6e pour le chômage, 15e pour l’éducation avec un budget pourtant supérieur de 10 Mds à celui de l’Allemagne et des enseignants payés 30 % de moins, 23e pour la mortalité prénatale… La France et son ascenseur social sont en panne avec pourtant 6 fois plus de ronds-points qu’outre-Rhin, 10 fois plus qu’aux USA ! Avec un tel bilan, convier à Versailles les plus grands chefs d’entreprise du monde pour promouvoir l’attractivité de l’Hexagone semble relever de l’utopie, mère de toutes les dictatures.

St-Quentin Mag, le 24 janvier 2019

50 nuances de jaune

Un président à poil qui prend la plume : voilà à quoi ressemble aujourd’hui Emmanuel Macron. Lui qui se percevait en homme d’action se voit contraint de jouer les hommes de lettres ! Sa missive adressée aux Français vient ainsi de donner le coup d’envoi du grand débat national qui, en guise de mise en bouche, a pris la forme d’un oral de 7 heures face à 600 maires. Reste à savoir si les mots suffiront à soigner les maux. Le président l’a promis : « Il n’y aura pas de questions interdites ». Fort bien. Mais en même temps, bon courage pour démêler l’écheveau des revendications issues d’un mouvement protéiforme, sans porte-parole légitime, où l’expression de vraies souffrances sociales côtoient de plus sournoises motivations. Avec ses 50 nuances de jaune, la France n’est définitivement pas un pays comme les autres…

St-Quentin Mag, le 10 janvier 2019

Pour un vrai dialogue

La nouvelle année débute comme la précédente s’était terminée, dans la morosité et la colère des gilets jaunes. Moins nombreux certes, mais la haine a gangrené les plus radicalisés. La porte d’un ministère a volé en éclats. à Toulon, un commandant de police a dérapé. à Paris, un ancien boxeur a dérapé. Et même l’ancien prix Goncourt Yann Moix, dans un autre registre certes, mais tout aussi ignoble, a lui aussi dérapé. Un nouveau pas a été franchi dans la spirale de la violence. Un constat s’impose, rien n’a changé depuis 1980 quand Balavoine chantait « les lois ne font plus les hommes, mais quelques hommes font la loi ! » Consternant. Le chromosome Y et la testostérone y seraient-ils pour quelque chose ? Heureusement, dimanche dernier, les femmes gilets jaunes ont sauvé l’honneur en manifestant pacifiquement leur colère. Louis Aragon avait vu juste : « La femme est l’avenir de l’homme ». Un vrai dialogue doit s’instaurer pour éviter le pire. Croisons les doigts.

St-Quentin Mag, le 10 janvier 2019

La carte de l’optimisme

Inutile de se voiler la face, bon nombre de Français ont fait grise mine durant la parenthèse des fêtes. Pas vraiment le cœur à célébrer Noël quand vient à manquer cette petite étincelle de magie qui déclenche les sourires. Comme toujours, les sondages viennent confirmer l’évidence : le moral des Français est au ras des pâquerettes avec 85 % de « défiants » en l’avenir. En toile de fond, l’éternelle fracture sociale qui, depuis des décennies, coupe la France en deux. Est-ce une raison suffisante pour renoncer à réformer le pays ? Sûrement pas !
Cela reviendrait à produire sans fin des générations de gilets jaunes, dont l’unique carburant serait le désespoir. Comme dirait l’autre, la peur n’évite pas le danger. Jouons donc la carte de l’optimisme en espérant que l’expression citoyenne, née du mouvement des gilets jaunes, va mettre de l’huile dans nos rouages démocratiques. Liberté, égalité, fraternité : plus que jamais, notre
devise doit se faire entendre. Bonne année 2019 à tous…

St-Quentin Mag, le 03 janvier 2019

Bonnes fêtes à tous !

Dieu qu’elle s’est montrée colorée cette année 2018 ! Elle a débuté en vert avec un vieux serpent de mer, l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Elle s’est poursuivie en bleu avec l’équipe de France de foot sacrée championne du monde en Russie. Elle s’achève en jaune avec la révolte des « Gaulois réfractaires » qui ont contraint le pouvoir à mettre un genou à terre. Reste à savoir si ceux qui broyaient du noir en 2018 verront enfin la vie en rose l’an prochain… Les rêves n’ont ni couleur, ni gilet, ni bannière. Alors rêvons ! Rêvons d’une année 2019 capable de redonner de vraies couleurs aux Français… Comme à son habitude, l’équipe de Saint-Quentin Mag va faire une courte pause durant les fêtes et vous donne rendez-vous le jeudi 3 janvier pour son prochain numéro. D’ici là, nous vous souhaitons à tous un joyeux Noël et une année 2019 pleine de sourires, de réussite et de bienveillance. Mille mercis pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 20 décembre 2018

N’est pas de Gaulle qui veut

L’allure gaullienne d’Emmanuel Macron durant treize minutes n’y a rien fait. Sa tentative de plagier le discours du grand Charles à Alger en 1958 avec un « Je vous ai compris » et sa proclamation d’état d’urgence économique et social n’ont pas suffi à calmer les gilets jaunes. Une nouvelle fois, les propos de Jupiter ont fait planer le doute quant à une entourloupe. Pas facile de faire simple. Et pourtant, les engagements paraissaient être là. Défiscalisation des heures sup’, hausse du net à payer pour les smicards par l’augmentation de la prime d’activité, prime de fin d’année sans impôts et sans charges pour les entreprises qui le peuvent, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités. Mais pas de retour à l’indexation des pensions sur l’inflation, ni de retour à l’ISF. Avec environ 42 milliards d’intérêts de la dette à rembourser l’an prochain, sur un endettement de 2 200 milliards, un choix de société s’impose de toute urgence. Samedi pourrait pourtant vivre l’acte cinq des gilets jaunes…

St-Quentin Mag, le 12 décembre 2018

Au bord du chaos

Après un samedi d’émeutes dans la capitale mais aussi dans une dizaine de villes, le bras de fer entre les gilets jaunes et Macron se poursuit. Celui qui voulait un rapport direct avec le peuple est servi ! Lundi, ambulanciers et VSL ont bloqué Paris, tandis qu’à Strasbourg une centaine de tracteurs agricoles ont déferlé sur le pavé. Un peu partout en France, les lycées sont bloqués en soutien aux gilets jaunes. Nouvelle menace ce samedi à Paris, sans oublier l’appel de la CGT à une journée de mobilisation le 14 décembre. Ne sachant plus à quel saint se vouer pour espérer faire redescendre la pression, Jupiter a été contraint de demander au locataire de Matignon de rencontrer les partis traditionnels qu’il pensait avoir relégué définitivement aux oubliettes. Un constat navrant s’impose, nos élites sont meilleures dans la conquête du pouvoir que dans son exercice. Notre système est peut-être arrivé au bout du bout. En attendant, au bord du K.O, la France souffre et des décisions s’imposent. à moins qu’il ne soit déjà trop tard.

St-Quentin Mag, le 06 décembre 2018

Un vaccin pris en grippe

En France, la grippe a causé 13 000 morts l’hiver dernier. Presque 4 fois plus que les accidents de la route. Cette épidémie reste pourtant trop souvent considérée comme un banal rituel hivernal. Un drame quand on sait que la vaccination antigrippale permettrait d’éviter environ 2 500 décès chaque année. Chose étonnante, seul un quart des personnels des hôpitaux et des maisons de retraite se font vacciner alors qu’ils sont confrontés aux plus fragiles et donc susceptibles d’être des vecteurs de transmission du virus. Un enjeu humain mais aussi économique puisque chaque million de cas de grippe coûte 100 M€ supportés par l’assurance maladie, les complémentaires, les patients, les entreprises… Pour tenter d’y remédier, le Sénat a récemment adopté un amendement visant à rendre obligatoire la vaccination pour tout personnel exerçant dans des établissements de santé et en libéral. Et là, surprise, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a demandé dans la foulée le retrait de cet amendement. Allez comprendre ! C’est ça la France…

St-Quentin Mag, le 29 novembre 2018

Le péril jaune

En écrivant « Le Péril jaune » paru en 1991, Wang Lixiong n’imaginait pas que ce titre deviendrait un jour le symbole d’une France en révolte. Un mouvement soutenu par les trois-quarts des Français. La taxe sur les carburants a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Un prétexte pour le gouvernement au problème de surendettement auquel il ne s’est toujours pas attaqué, laissant filer les déficits. L’arrogance et la condescendance de Macron, conjuguées au « Je vous ai entendu, mais il n’y aura pas de changement de cap » de ses sbires, n’ont fait qu’envenimer les choses. Après la solidarité des routiers et des agriculteurs, celle des ambulanciers, taxis, VTC, bus… l’appel à la mobilisation samedi à Paris et une pénurie de carburant pourraient encore amplifier ce ras-le-bol généralisé. Une fin d’année agitée qui pourrait n’être qu’un début avant les réformes annoncées des retraites et droits au chômage. Dur dur…

St-Quentin Mag, le 22 novembre 2018

Au pied du mur

Après une itinérance mémorielle transformée en un véritable chemin de croix pour un Président pris en sandwich entre la colère des uns et la polémique Pétain des autres, Trump a enfoncé le clou. Lors de la journée de commémoration du centenaire de l’Armistice, non seulement le président américain a fait cavalier seul mais il a en outre boycotté le Forum de la paix, signifiant la fin de sa lune de miel avec Macron. Et comme si cela ne suffisait pas, l’ensemble des syndicats enseignants, dont l’union ne s’était pas vue depuis 2011, a donné le ton d’une nouvelle semaine agitée en appelant à la grève contre la suppression de postes. Et en point d’orgue, la détermination des gilets jaunes à bloquer le pays ce samedi 17 novembre. Un mouvement venu de la France d’en bas contre la hausse du prix des carburants. Au pied du mur, Emmanuel Macron réussira-t-il, sans perdre la face, à désamorcer cette mobilisation, en annonçant des mesures capables de faire avorter ce mouvement ? C’est tout l’art de présider. Reste à savoir s’il en sera capable…

St-Quentin Mag, le 15 novembre 2018

Et si on s’était « trumpé » ?

A l’approche de Noël, dans une France où la colère gronde, qui ne rêverait pas de trouver au pied de son sapin un être capable de prouesses économiques. Capable de créer 250 000 emplois en un mois et qui, avec seulement 3,7 % de chômage, réussirait le quasi plein emploi. Un homme dont le son pays aurait une croissance supérieure à 3 %, qui augmenterait les salaires de 3,1%, un taux bien supérieur à l’inflation. Un homme qui baisserait l’impôt sur les sociétés de 6 % et qui, après un allégement de la pression fiscale pour les particuliers, leur promettrait une nouvelle baisse de 10 %… Bref, un pays de Cocagne où la dette ne représenterait que 80 % de son PIB, quand la France en est à 100 %. Non, vous ne rêvez pas, cet homme existe. C’est cet impétueux businessman, provocateur sans état d’âme, qui prône la tolérance zéro pour les clandestins, dont les experts prédisaient la chute, voir la destitution. Une question s’impose… Et si Trump avait raison ?

St-Quentin Mag, le 08 novembre 2018

La goutte d’eau…

Essence + 14 %, gasoil + 23 %, fuel + 30 %… Et tout cela en deux ans, conjugué avec les augmentations du gaz, des autoroutes et l’envolée des prix annoncée l’an prochain. Les Français n’en peuvent plus. Et comme si cela ne suffisait pas, les véhicules essence, prisés pour leurs prix relativement abordables, vont être pénalisés par un malus en hausse. La cause, leurs émissions de CO2. Allez comprendre à l’heure où l’on veut bannir le diesel qui, lui, en émet pourtant moins. Le portefeuille des plus modestes va encore être frappé. On prône les véhicules électriques dont les batteries utilisent des métaux rares à l’extraction extrêmement polluante. Batteries dont le problème du recyclage n’est toujours pas résolu. Si l’on ajoute à cela la production d’électricité très peu issue de sources d’énergie renouvelable, le commun des mortels y perd son latin. Les automobilistes expriment leur ras-le-bol et appellent à manifester le 17 novembre prochain. Du jamais vu, trop c’est trop !

St-Quentin Mag, le 31 octobre 2018

Mélanshow devant !

Alors qu’un homme prétendant diriger le pays était censé être le chantre de la démocratie et montrer l’exemple, le leader de la France Insoumise pète les plombs. Après la police et la justice, sa fureur s’abat sur les journalistes. Il invite à châtier et à pourrir ceux qu’il encensait il y a peu encore, lorsque les médias s’en prenaient à ses adversaires politiques. Appeler les citoyens à se soulever contre certains d’entre eux fait resurgir des souvenirs néfastes enfouis au fond de notre mémoire. Quel exemple de la part d’un député, ancien sénateur et même ministre, à l’heure où les violences gratuites contre les homosexuels, les enseignants, les femmes… se multiplient, plus de 280 000 l’an dernier ! Un déchaînement de haine irresponsable et inadmissible qui pourrait définitivement isoler cet insoumis sur l’échiquier politique et, pourquoi pas, le conduire à une expertise psychiatrique. Ses adversaires n’en espéraient pas tant.

St-Quentin Mag, le 25 octobre 2018

Reconquête républicaine

La nouvelle catastrophe meurtrière de l’Aude a relégué au second plan la nomination du chef de La République en Marche au ministère de l’Intérieur. La semaine dernière pourtant, roué de coups de barre de fer, un gamin de 12 ans perdait la vie dans une rixe entre deux bandes rivales. Dans des quartiers qui se paupérisent et se ghettoïsent, qu’on le veuille ou non, un constat terrible et affligeant s’impose : des minorités ont pris la place de la République pour y faire régner la loi du plus fort. Une situation connue depuis belle lurette au sommet de l’Etat, qui s’obstine à fermer les yeux. Sur le départ, le patron démissionnaire de la place Beauvau l’avait d’ailleurs confessé : « La situation est très dégradée ». Combien de temps encore faudra-t-il compter les morts avant que nos dirigeants prennent leur courage à deux mains pour faire preuve de fermeté et mettent fin à cette terreur ? A l’heure où les partis traditionnels vacillent, la reconquête républicaine s’impose pour éviter le pire.

St-Quentin Mag, le 18 octobre 2018

La maison brûle…

Le rapport publié cette semaine sur l’évolution du climat fait froid dans le dos. Sans une réduction drastique des gaz à effet de serre, le monde court à la catastrophe. Même si les Etats respectaient leurs engagements de la COP21, la planète se réchaufferait de 3° C d’ici la fin du siècle, entraînant des dégâts irréversibles. Le sud de l’Europe serait confronté à la désertification, des îles au niveau de la mer disparaîtraient, inondations, sécheresses, cyclones se multiplieraient, augmentant la pauvreté et les inégalités… Un changement sans précédent s’impose. Pour limiter le réchauffement à 1,5° C, le charbon devra représenter moins de 2 % de la production d’électricité en 2050, les énergies renouvelables atteindre 70 %. Du chemin reste à parcourir. En 2002, Jacques Chirac essayait déjà, en vain, de tirer la sonnette d’alarme. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Croisons les doigts pour qu’une véritable prise de conscience s’opère avant qu’il ne soit trop tard…

St-Quentin Mag, le 11 octobre 2018

Hier encore…

Presque un an après la disparition de l’idole des jeunes, la France vient de perdre son dernier géant, Charles Aznavour. Avec la mort à 94 ans de ce patriarche de la scène française, interprète, compositeur, comédien mais aussi diplomate, la France est une nouvelle fois en deuil. Qui n’a pas en tête au moins une de ses chansons ? Egalement auteur à succès pour Piaf, Gréco, Bécaud, Johnny, Sylvie… Les parlementaires ne s’y sont pas trompés en réclamant des obsèques nationales. Pensez donc, 180 millions de disques vendus, 1 200 chansons et une soixantaine de films pour ce chantre de la francophonie, un moment évoqué pour devenir immortel, qui l’est désormais tout en haut de l’affiche… Un fabuleux destin pour ce fils d’émigré, entré dans l’histoire, fidèle à la fois à ses origines et au pays où il était né. Mais c’est ainsi, la vie continue avec Macron et ses selfies, ses détours, ses emmerdes…

St-Quentin Mag, le 04 octobre 2018

La censure bien-pensante

Il y a peu, des propos considérés comme anodins pour certains, scandaleux pour les autres, sont désormais des crimes. Moix, Zemmour, Campion, Consigny en font les frais et se retrouvent devant la justice. Laquelle n’hésite plus à recourir à des expertises psychiatriques au profit du bien-pensant, pour des personnalités parfois proches du pouvoir, comme Alexandre Benalla ou Marine Le Pen. Même si l’on est parfois scandalisé, voire outré par leurs propos, faut-il pour les combattre les priver de paroles ? Remettre en cause la liberté d’expression, symbole de démocratie, en interdisant de critiquer, se moquer, d’humilier, d’être désobligeant… ne semble pas la meilleure façon de combattre des idées et l’autocratie guette alors. Le roi des forains fait le buzz pour des propos tenus en janvier dernier. Attention, à ce rythme-là, Malraux pourrait être inculpé pour ses dires sur une civilisation et même De Gaulle pour Colombey-les-Deux-Mosquées. à méditer…

St-Quentin Mag, le 27 septembre 2018

Toujours des taxes

La France reste le pays le plus taxé au monde. Seize mois après l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, seul un Français sur cinq juge positif son bilan. Qu’importe, celui-ci continue de plumer le petit peuple. Comme si le chômage qui stagne ne suffisait pas, en plus de la baisse du pouvoir d’achat, la hausse de la CSG, le prix des carburants qui flambe, les PV qui pleuvent et le report des baisses d’impôts, il en remet une couche. La France augmente encore sa pression fiscale. Il est clair que faute de se décider à réduire les dépenses, rien ne passera plus sans être taxé. Et après avoir déclenché la chasse aux loueurs occasionnels, c’est la revente d’objets d’occasion qui est dans le collimateur. Arrondir ses fins de mois difficiles avec la revente d’objets ou de mobilier sur la toile, c’est fini. Vous serez taxés. Trop, c’est trop ! Mais attention, à jouer avec le feu, on finit par se brûler…

St-Quentin Mag, le 20 septembre 2018

 

Pauvre France

La pauvreté a encore progressé. Chaque jour, un Français sur cinq n’a pas les moyens de manger à sa faim, selon le Secours Populaire. Lamentable et consternant dans un pays qui se veut la 6e puissance économique mondiale et dont les autorités sanitaires incitent à manger cinq fruits et légumes au quotidien. Pas moins de 14,2 % de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté. Dramatique pour près d’un Français sur trois : en plus de renoncer aux vacances, à la culture, à se nourrir correctement, il est souvent confronté à des difficultés pour payer la cantine de ses enfants et confesse des difficultés à se soigner. Reste à espérer que le plan pauvreté, promis par celui qui est considéré comme le Président des riches, engage un vrai virage social pour inverser cette tendance. Une urgence pour ramener la confiance, quand 80 % des Français pensent que leurs enfants seront encore plus vulnérables face à la pauvreté…

St-Quentin Mag, le 13 septembre 2018

Turbulences

Décidément, la rentrée est difficile pour Jupiter. Après l’affaire Benalla, les renoncements de Hulot et Flessel, la fausse bonne idée avec Dany Le Rouge, c’est au tour de Stéphane Bern de refuser de jouer les faire-valoir. Déboulonné du perchoir où il était contesté, François de Rugy, 4e homme de l’Etat, est rétrogradé au 12e rang du gouvernement. La Macronie est en pleine turbulence. Et après un « j’y vais, j’y vais pas », le prélèvement à la source est finalement acté. Dès janvier, le net à payer avant impôt sera écrit une fois et demi plus gros que le reste du bulletin de paie. Un trompe-l’œil pour espérer ne pas traumatiser et freiner la consommation. Plutôt que de réformer le prélèvement de l’impôt, un système refusé par les deux pays les plus performants, la Suisse et Singapour, les Français auraient préféré qu’il soit allégé. Pire que François Hollande dans les sondages, Macron semble aujourd’hui bel et bien prisonnier d’une majorité qui n’existe pas.

St-Quentin Mag, le 06 septembre 2018

Au diable les tracas

Décidément, nos politiques ne reculent devant rien. Plus c’est gros, mieux ça passe ! Mais Bruno Lemaire a poussé le bouchon un peu loin en affirmant qu’avec une hausse des pensions de 0,3 %, les retraités ne seraient pas perdants. Après l’augmentation de la CSG, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et déclenché une nouvelle colère. Une augmentation de 0,3 %, alors que l’inflation devrait être de 1,9 %, qu’on l’admette ou pas, cela fait bel et bien une baisse du pouvoir d’achat. Mais bon, allez, soyons zen, c’est la rentrée pour une majorité de Français, champions du monde, en pleine forme et bronzés, bien décidés à prendre la vie du bon côté. Promis, juré, craché ! Alors, la démission de Nicolas Hulot, la réforme des retraites, la baisse des prestations sociales, l’arrivée du prélèvement à la source… On ne veut même pas y penser ! En attendant les prochaines vacances, restons cool et vivons !

St-Quentin Mag, le 30 août 2018

 

Qui « seum » le vent…

Depuis leur défaite face aux Bleus, les Belges ont grave le « seum ». Un gros coup de blues au plat pays, où les victoires se font rares depuis Waterloo. Morne plaine balayée par les vents, avec des cathédrales pour uniques montagnes et des clochers comme mâts de cocagne… On connaît la chanson ! Et dire que nos amis belges rêvaient de se hisser sur le toit du monde. Une sacrée déconvenue pour les Diables rouges dont la langue n’a cessé de fourcher, quitte à passer pour de mauvais perdants. Mais c’est bien connu, qui « seum » le vent récolte la tempête. Et en l’espace de quelques jours, la Belgique est devenue la cible d’une vaste campagne de tweets moqueurs. Un véritable déchaînement côté français, où l’on manie plus aisément l’ironie que la modestie. Pour ma part, comme chaque été, j’ai hâte de retrouver mes amis belges sous le soleil de l’Italie. Vraiment hâte… de pouvoir les chambrer ! Seul regret : je n’ai aucun copain croate. Bref, Saint-Quentin Mag va faire une pause estivale et vous donne rendez-vous le jeudi 30 août pour sa prochaine parution. D’ici là, très bonnes vacances à tous et mille mercis pour votre fidélité qui mérite amplement deux étoiles !

St-Quentin Mag, le 25 juillet 2018

Champions !

Oublié le maillot à poisse ! En brodant une seconde étoile sur leur poitrine, les Bleus ont offert à la France la possibilité de revivre cette indicible magie de la victoire collective. à Saint-Quentin, au soir de ce 15 juillet historique, c’est une foule immense qui a envahi les rues pour clamer sa joie et sa fierté. Ceux qui n’avaient pas connu le grand frisson de 1998 pourront dire : j’y étais ! Qu’il est bon de ressentir, sans arrière-pensée, ce frisson d’un succès hors du commun qui marquera à jamais les cœurs comme les esprits. Au passage, Saint-Quentin Mag tient à remercier sa bande d’experts qui, tout au long du Mondial, s’est prêtée au jeu des pronostics. Citons ainsi Marc Antonini, Hugues Houtch, Michel Leduc et Raymond Robbe, sans oublier André Demoor qui a joué les remplaçants de luxe. Tous avaient pronostiqué la victoire finale des Bleus. Comme 67 millions de Français…

St-Quentin Mag, le 19 juillet 2018

Du panache & du cœur

Après l’épopée des Bleus en 1998, vingt ans plus tard, la France se prend à rêver. Si Zizou l’a fait, Grizou peut le faire à son tour ! Brandir la Coupe du monde de foot pour offrir au pays un pur moment de bonheur, teinté de rires et de fierté. Dieu qu’on l’aime cette génération 2018 ! C’est elle qui nous a réconciliés avec l’équipe de France en nous faisant oublier le cauchemar de Knysna. Au diable les grévistes capricieux enfermés dans leur tour d’ivoire ! Emmenée par Didier Deschamps, la génération Griezman se montre ouverte, souriante, accessible et même généreuse. Suivant l’exemple de Kylian Mbappé, les joueurs ont ainsi annoncé qu’ils allaient reverser une partie de leurs primes à une œuvre caritative. Du panache et du cœur ! C’est ça la France qui gagne, à l’image du jeune Benjamin Pavard, guerrier sorti de nulle part, mental d’acier prêt à tout pour aller au charbon. Pas de doute, dimanche, nous serons 67 millions de Français à brandir le trophée. 2018 digne de 1998 !

St-Quentin Mag, le 11 juillet 2018

Les 80 km/h de la discorde

àMarseille sur le vieux port, des agents de la répression des fraudes ont verbalisé des femmes de pêcheurs. Leur faute, ne pas avoir affiché en latin le nom de leurs poissons ! Des amendes jusqu’à 1 500 € au nom d’une à la veille des grands départs en vacances, la limitation à 80 km/h sur 400 000 km de routes secondaires sans séparation centrale est entrée en vigueur. Edouard Philippe est resté sourd aux manifestations et contestations d’une bonne partie des Français qui dénonçaient une nouvelle atteinte à leurs libertés. La goutte d’eau qui fait déborder le vase avec un coût des déplacements de plus en plus élevé consécutif à l’envolée des taxes (1 € sur un litre à 1,60 €), les hausses de prix des parkings, des autoroutes, des contrôles techniques, la multiplication et la privatisation des radars, des PV et des pertes de points en rafale… Les automobilistes ont le sentiment d’être pris pour des vaches à lait ! Plus que la baisse de la vitesse, car perdre 3 mn sur un trajet moyen domicile-travail de 26 km n’est pas un drame, c’est l’autoritarisme, l’intransigeance et l’absence de concertation du locataire de Matignon qui ont mis le feu aux poudres. Deuxième sujet de mécontentement après la hausse de la CSG, l’abaissement à 80 km/h pourrait être la mesure de trop.

St-Quentin Mag, le 05 juillet 2018

L’Europe à la dérive

A Marseille sur le vieux port, des agents de la répression des fraudes ont verbalisé des femmes de pêcheurs. Leur faute, ne pas avoir affiché en latin le nom de leurs poissons ! Des amendes jusqu’à 1 500 € au nom d’une réglementation européenne mise en place il y a 4 ans pour limiter les fraudes. Une Europe décriée, incapable de faire face au problème des migrants, déchirée par un front de l’Est privilégiant ses intérêts personnels. Europe qui, pour que la Turquie bloque 3,5 millions de migrants fuyant la guerre et éligibles au droit d’asile, préfère fermer les yeux sur les excès du tout puissant président turc, l’arrosant même à coup de milliards. L’immigration est devenue le cauchemar d’une Europe à la dérive. Un problème qui ne semble pas prêt de s’inverser, le nombre de déplacés dans le monde est passé de 20 à 70 millions en 5 ans. Rien ne sert de sauter sur sa chaise comme un cabri et de crier l’Europe, l’Europe… On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités, disait De Gaulle en 1965. à méditer.

St-Quentin Mag, le 28 juin 2018

Prions pour les Bleus !

Il y a vingt ans face au Brésil, la France décrochait sa première étoile et se revendiquait « Black, Blanc, Beur ». Une utopie rapidement battue en brèche. Chassez le naturel, il revient au galop ! Pour cette nouvelle édition, chez le tsar Poutine, les favoris sont en souffrance. L’Allemagne a été battue, le Brésil et l’Argentine n’ont pas réussi à s’imposer et malgré leur victoire, les Tricolores n’ont pas convaincu. Dans un groupe composé d’équipes uniquement issues des barrages, nos petits Bleus n’ont plus le droit de balbutier leur football. Didier Deschamps, qui semble peiner à instaurer la confiance, serait alors sur la sellette. Car en démissionnant du Real de Madrid au sommet de sa gloire, volontairement ou pas, Zidane a mis la pression à son ancien camarade de jeu. Pour espérer décrocher une seconde étoile, nos stars du ballon rond devront peut-être s’inspirer des Espoirs du ballon ovale sacrés le 17 juin, jour de la fête des pères, champions du monde face aux Anglais. On croise les doigts !

St-Quentin Mag, le 20 juin 2018

Le bateau de la honte

En 2015, le corps d’un enfant retrouvé sur une plage de Turquie avait suscité l’émotion. Plus jamais ça, avait-on alors entendu. Et pourtant, l’an dernier, plus de 3 100 migrants cherchant à gagner l’Italie, principale porte d’entrée en Europe, sont morts en Méditerranée. Depuis dimanche, c’est un bateau qui fait l’actualité. En dépit des règles élémentaires de droit international, l’Italie puis Malte ont refusé d’accueillir l’Aquarius et ses 629 hommes, femmes et enfants en danger. Les indépendantistes corses ont proposé d’ouvrir un de leurs ports. La France, qui s’est engagée à accueillir 8 000 migrants en trois ans, dénonce le cynisme et l’irresponsabilité de l’Italie qui, pourtant, en a déjà reçus plus de 700 000 depuis 2013. C’est finalement vers la péninsule Ibérique que va voguer ce boat-people humanitaire. Tout le monde s’émeut mais personne n’en veut. Plus de 70 ans après l’Exodus, l’histoire se répète avec l’Aquarius, un bateau de la honte. Déjà affaiblie, l’Europe est au pied du mur…

St-Quentin Mag, le 14 juin 2018

La pollution serial killer

Malgré le prix des carburants qui flambe, les Français se préparent déjà à prendre la route des vacances. Il est vrai qu’avec un Président qui a parcouru cinq fois le tour de la Terre en un an (Sarko et Hollande en avaient fait autant), l’envie de voyager gagne. Pourtant, les scandales de santé publique liés à la pollution de l’air se succèdent. Ainsi, une étude révèle que le nombre de décès provoqués par les particules fines est de 48 000 annuellement, 9% de la mortalité nationale. Douze fois plus que les accidents de la route. Plus grave, la pollution provoquée par les chauffages domestiques et le trafic routier est responsable de la moitié des cas d’hypotrophie chez lez nourrissons, plus de 8 000 par an, entraînant des séquelles neurologiques. Conséquence, la France vient d’être renvoyée avec cinq autres pays devant la Cour de justice de l’Union européenne pour dépassement des valeurs limites de la qualité de l’air et manquement à l’obligation de prendre des mesures appropriées. Consternant.

St-Quentin Mag, le 7 juin 2018

1 million en moins !

La France est fière d’être millionnaire. Le fameux million qui faisait tant rêver il y a quelques années encore est de nouveau d’actualité. Même Enrico Macias l’a encensé en chantant les millionnaires du dimanche. Aujourd’hui, notre pays s’enorgueillit de recenser un million de fumeurs quotidiens en moins en 12 mois. Du jamais vu ! Après les interdictions de la pub et de fumer dans les lieux publics, les paquets neutres, les prix qui s’envolent, les campagnes de sensibilisation contre le tabagisme… les efforts commencent à payer. C’est vrai qu’avec près de 80 000 morts par an, plus de 200 au quotidien, il était temps d’agir. A contrario, malgré la promesse de Macron, l’interdiction du glyphosate, principe actif du Roundup, jugé pourtant cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé, ne sera pas inscrite dans la loi agriculture et alimentation. Les députés ont mis leur veto. Allez comprendre ! L’ombre des lobbies plane…

St-Quentin Mag, le 31 mai 2018

 

Spirale infernale

Lors de la finale de la Ligue Europa qui a opposé l’OM à l’Atlético de Madrid, l’ensemble du peuple de France était marseillais. Mais les bonnes choses ont une fin, chassez le naturel et il revient au galop ! Après l’obtention du Balai d’Or décerné à la ville la plus sale du pays, la cité phocéenne refait parler d’elle. Dans une cité, des policiers ont été mis en joue avec des kalachnikovs par des caïds de la drogue, bien décidés à rester maîtres des lieux. à Grenoble, des CRS ont été roués de coups. à Pau, sur l’esplanade d’un quartier populaire, une douzaine d’adolescents a tabassé à mort un homme de 32 ans. Qu’on l’admette ou pas, la France s’enfonce dans la violence et les promesses des gouvernants successifs n’y changent rien. Se donnera-t-on un jour les moyens de mettre fin à cette spirale infernale et l’omerta imposée ? On en doute. Il faut pourtant agir avant qu’une telle gangrène ne s’étende. Il y a urgence.

St-Quentin Mag, le 24 mai 2018

A y perdre son latin

Avec l’arrivée d’environ 200 nouveaux mots dans le dictionnaire Le Robert cuvée 2019, les cruciverbistes, enseignants et autre amoureux de la langue de Voltaire vont s’arracher les cheveux et y perdre leur latin ! Des mots puisés dans le langage commun politique, le terrorisme, les faits d’actualités, le sport… avec de nombreux anglicisme de surcroît. On retrouve ainsi le dégagisme cher à Mélanchon, mais aussi cosplay, fashionista, globish, chatbot, frotteur, queer, grossophobie, fiché S… Des mots pour partie méconnus et incompréhensibles par le citoyen lambda. On préférait le style linguistique populaire et fleuri d’un Audiard ou d’un Alphonse Boudard dont les expressions, à peine prononcées, s’ancraient dans les mémoires. Mais bon, ça c’était avant. Certes, il faut vivre avec son temps, mais nous sommes là vraiment loin, très loin des Voltaire, Rousseau, Hugo… qui ont fait rayonner notre culture dans le monde. Alors, faut-il s’en réjouir, en rire ou en pleurer ? Sacré Robert !

St-Quentin Mag, le 17 mai 2018

Eloigner les monstres

Trop c’est trop ! Combien de temps encore allons-nous rester le cul par terre les bras croisés, à se contempler le nombril, en se disant que nous avions fait ce qu’il était juridiquement possible pour éviter ces drames. On compte les morts, des crimes lâches et odieux perpétrés par des citoyens en apparence lambda, en réalité fous, pervers, malades. A chaque attentat ou chaque crime, c’est souvent la même rengaine. On découvre des auteurs fichés S pour les attentats, des assassins inscrits au fichier des délinquants sexuels pour les crimes les plus abjects, ceux d’enfants. Après Maëlys victime d’un Lelandais suspecté dans une vingtaine d’autres affaires de disparition, c’est Angélique à Wambrechies qui a été violée et tuée par un récidiviste. Un voisin père de famille, déjà condamné pour avoir violé une fillette de 13 ans. Alors, au nom du principe de précaution, mesdames et messieurs les parlementaires, prenez votre courage à deux mains. Votez une loi qui permettrait d’éloigner ces monstres de la société. Il faut avoir le courage d’agir.

St-Quentin Mag, le 03 mai 2018

A chacun son 1er mai

Il y a encore peu à l’occasion de la fête du 1er mai Jean-Marie Le Pen et Jeanne d’Arc faisaient la une de l’actualité. Cette année, c’est une union pour le moins surprenante qui s’annonce. L’ex-présidente du comité Miss France, Geneviève de Fontenay, et l’ex-vice-président du FN, Florian Philippot, ont convolé en justes noces pour l’occasion. La dame au chapeau, qui avait pourtant assisté à un meeting de campagne de Macron, a changé son fusil d’épaule. Les deux « ex » se sont unis pour appeler à manifester contre la politique antisociale du président le jour de la fête du muguet. Et pour annoncer cette union, Geneviève n’y est pas allée avec le dos de la cuillère, n’hésitant pas à entonner l’Internationale. Une mise en scène ubuesque. Dans le genre mariage improbable, on a préféré celui de Coluche avec Le Luron, mais eux n’étaient pas à la ramasse mais au sommet. Tout est bon pour espérer faire le buzz, triste à en pleurer.

St-Quentin Mag, le 26 avril 2018

 

Tout ça pour ça

Avec près de 4 heures de télé en 3 jours, Emmanuel Macron a voulu reléguer au second plan les conflits sociaux et tenté de gommer son étiquette de président des riches. Devant un Pernaut polissé, dans un décor douce France savamment étudié, il a caressé la France rurale et les seniors dans le sens du poil. Face à Bourdin et Plenel, qu’il avait lui-même choisis, autre son de cloche. On était loin de Michel Droit interrogeant le général de Gaulle. Bref, un débat plus proche du pugilat que d’une interview où, inflexible, Macron a montré qu’il était bien le patron. Au final, pas grand-chose de nouveau, Jupiter est resté droit dans ses bottes. Ah si j’oubliais, entre les lignes, il a discrètement annoncé sa candidature au renouvellement de son mandat, déclarant qu’il serait jugé dans 10 ans, et pour la Syrie, on a appris que c’était un bombardement pour la paix. Pas sûr que la com orchestrée du président ait réussi à mettre fin au scepticisme d’une majorité des Français.

St-Quentin Mag, le 19 avril 2018

Alléluia !

Cinquante ans après mai 68, face à l’hostilité ambiante, Macron a choisi la fermeté. Le Président a décidé qu’il était désormais interdit d’interdire et d’éradiquer les zones de non-droit. A Notre-Dame-des-Landes, pas moins de 2 500 membres des forces de l’ordre pour expulser 200 zadistes. On n’avait jamais vu une telle démesure ! Un déploiement qui a choqué de nombreux élus locaux, qui se voient refuser de nouveaux effectifs de police pour réinvestir les cités ghettos où le deal a pignon sur rue. A la fac de Nanterre, berceau de la contestation en mai 68, les CRS sont intervenus manu militari. On pourrait presque s’attendre à des réquisitions pour faire circuler les trains, mais bon, il y a des limites à ne pas dépasser. Et cerise sur le gâteau, à la conférence des évêques, Macron a annoncé vouloir réparer le lien abîmé entre l’église catholique et l’Etat. Difficile de décoder tout ça, une vache y perdrait son veau. Alléluia !

St-Quentin Mag, le 12 avril 2018

 

Poker menteur

A jouer avec le feu et vouloir passer en force à coups d’ordonnances, on finit par se brûler. Consulter en annonçant que l’on resterait sur ses positions coûte que coûte a mis le feu aux poudres. Le consensus, où le semblant de consensus, est un art difficile. Trains à l’arrêt, gares désertées, éboueurs, électriciens, gaziers, personnels aériens d’Air France en grève, universités occupées… Une tempête sociale s’est levée. Un remake de mai 68 avec en toile de fond une bataille du rail « perlée », 2 jours d’arrêt de travail sur 5 jusqu’au 28 juin. Du jamais vu ! Elisabeth Borne a-t-elle dépassée les bornes ? Une chose est sûre, Macron joue là sa crédibilité sur ses capacités à réformer. D’un côté, le gouvernement parie sur la carte de l’usure, de l’autre les syndicats rêvent, comme en 1995, d’une victoire retentissante qui mettrait un coup d’arrêt aux réformes et annoncent une cagnotte pour tenir. Une guerre d’usure est lancée, qui perdra la face ? Un poker menteur est engagé.

St-Quentin Mag, le 05 avril 2018

La France indignée

La France est en deuil, indignée, outrée et meurtrie après la mort du lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, lâchement assassiné par un fou de dieu. Fidèle à sa vision de la société, ce militaire a payé au prix le plus fort qui soit sa décision de remplacer un otage auprès d’un terroriste djihadiste qu’il savait pourtant prêt à tout. Aujourd’hui angoissés, les Français, qu’ils soient chrétiens, musulmans, juifs ou bouddhistes, s’interrogent. Comment un homme fiché S connu pour sa radicalisation, comme sa compagne, a pu être laissé sans surveillance et commettre le pire ? Combien de fois encore devrons-nous être confrontés à cette folie meurtrière ? Et ignominie suprême, un ex-candidat de la France insoumise a tweeté pour faire l’apologie du terrorisme et se féliciter de ce drame. Des mesures d’exception doivent être prises rapidement avant qu’il ne soit trop tard. Trop c’est trop.

St-Quentin Mag, le 28 mars 2018

Le tsar devenu star

N’en déplaise à beaucoup, Poutine a été réélu président de la Russie pour la 4e fois. En lui accordant plus de 76 % des suffrages, son meilleur score depuis 1999, les ex-soviets ont affiché leur soutien à celui qui leur a rendu la fierté. Elu jusqu’en 2024, Poutine est désormais le plus ancien dirigeant en Europe hormis les royautés. Amateur de vodka, ami de Depardieu, cet ancien chef du KGB qui aime montrer ses muscles pour nourrir le nationalisme, n’hésite pas à plonger dans l’eau glacée ou emprisonner ses opposants. Accusé d’avoir fait empoisonner un espion russe outre-Manche, organisé des bourrages d’urnes, il a fait de la guerre l’art de tuer en grand et de faire avec gloire ce qui, fait en petit, conduit à la potence. Macron, qui avait boycotté les écrivains russes au salon du livre, lui a pourtant adressé ses vœux pour la modernisation politique… et démocratique de son pays ! Jupiter se rêve peut-être en tsar réélu jusqu’en 2042 pour l’égaler. Bref, le bal des faux culs est ouvert.

St-Quentin Mag, le 15 mars 2018

Un nom qui écorche

Pas sûr qu’en proposant le nom de Rassemblement National, en lieu et place du Front National, que Marine Le Pen ait fait le bon choix pour faire table rase du passé et prétendre à la virginité pour un nouvel avenir. En voulant tuer définitivement un père désormais déchu de sa présidence d’honneur, la fille joue peut-être avec le feu et fait ressurgir des vieux démons. En effet, le nom de Rassemblement National fut utilisé en 1965 lors de la présidentielle de Tixier-Vignancour, avocat d’extrême-droite, campagne dirigée à l’époque par un certain Jean-Marie Le Pen. Et comme si cela ne suffisait pas, en 1941, le nom de Rassemblement National Populaire fut utilisé par Marcel Déat, collaborateur avec l’Allemagne nazie. Le passé refait surface. Des références dont Marine Le Pen, en quête de respectabilité, se serait sans doute bien passée pour accentuer le processus de dédiabolisation de son parti, à moins que cela ne soit volontaire. En politique tout est possible…

St-Quentin Mag, le 15 mars 2018

Ras-le-bol des retraités

Les 16,5 millions de retraités, habituellement discrets et silencieux, n’en peuvent plus de voir leur pouvoir d’achat fondre comme neige au soleil. Après la suppression de la demi-part des veuves, la création d’une contribution de solidarité pour l’autonomie, le gel des pensions complémentaires et l’imposition de l’avantage accordé à partir du 3e enfant, le 1er janvier, la hausse de la CSG a fait déborder la vase. Gauche, droite ou centre, c’est toujours la même chose. Bien que plus d’un demi-million d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, nos aînés ont le sentiment d’être pris pour des vaches à lait. Alors que l’espérance de vie augmente, tout semble être fait pour inverser cette tendance en leur pourrissant la vie. Ulcérés, ils vont battre le pavé le 15 mars prochain. Devront-ils constituer un black bloc pour être entendus ? Rien n’est impossible. Consternant dans un pays qui se revendique comme la 5e puissance mondiale.

St-Quentin Mag, le 08 mars 2018

Risque de déraillement

L’époque de ces ouvriers du rail qui suaient sang et eau pour faire avancer leur locomotive est révolue. Il faut vivre avec son temps. Le gouvernement a annoncé sa décision de réformer la SNCF, une entreprise qui comptera 50 milliards € de dettes en 2020 et qui, chaque année, reçoit pas moins de 10 milliards d’argent public. Autrement dit de vous et moi. Alors, est-il raisonnable de se voiler la face et d’ignorer la réalité ? Non ! La fin du statut de cheminot est décidée. Cela suffira-t-il pour enrayer l’hémorragie ? Certainement pas. Mais alors que le gouvernement prône le dialogue social, il déclare qu’en cas de blocage, il aura recours aux ordonnances. Et pour les fermetures des lignes non rentables, il pourrait refiler la patate chaude aux Régions. Une méthode qui, outre des grèves, pourrait conduire à l’impensable, rassembler régions et syndicats dans la même lutte. La réalité dépasserait la fiction. La méthode forte pourrait avoir atteint ses limites.

St-Quentin Mag, le 01 mars 2018

Mauvais flingueur

Censé rassembler sa famille politique, Laurent Wauquiez vient de la faire exploser. Il a tiré à boulets rouges sur les siens, même Sarko dont il se revendiquait le fils spirituel. Et en despote de pacotille, il a accusé Macron de dictature totale, traité les parlementaires de Guignols… Tout le monde y a eu droit. Mais qui peut croire qu’un ancien brillant élève des lycées Louis-le-Grand, Henri IV, Normal Sup, Sciences Po et l’Ena, député puis ministre, se soit fait piéger alors qu’il est tout sauf un perdreau de l’année. Non, d’ailleurs, il assume : je ne changerai pas ! Son ambition démesurée l’a conduit à sombrer dans le pire pour faire le buzz. Tout est fait pour dégoûter encore un peu plus de la politique les abstentionnistes. Et comme si cela ne suffisait pas, il s’en prend à la presse que Macron, quant à lui, vient de virer de l’Elysée. Dans le pays des droits de l’Homme, en 39e position du classement pour la liberté de la presse, la démocratie pourrait être menacée. Insensé !

St-Quentin Mag, le 22 février 2018

La France qu’on aime

C’est bien connu, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Et pour l’heure, c’est la presse à scandale qui se frotte les mains. Celle que personne n’achète ni ne lit, mais qui bat des records de tirages. Pensez donc, Nicolas Hulot et Gérald Darmanin éclaboussés par des affaires de viol. Qui aurait osé penser cela du premier qui ressemble à un oiseau tombé du nid ou du second promis aux plus hautes sphères du pouvoir ? Et pour éviter la case prison, Jérôme Cahuzac fait appel au roi de l’acquittement Eric Dupont-Moretti. Décidément, l’habit ne fait pas le moine. Dans le monde de l’ovalie, après une nouvelle défaite, huit en autant de matchs, éméchés, nos rugbymans on fait le coup de poing dans un bar d’Edimbourg. Lamentable. Et du côté de l’idole des jeunes, c’est la guerre pour l’héritage. Johnny a tout laissé à Lætitia, privant Laura et David d’une part du gâteau. Bref, c’est le bordel. C’est aussi ça la France qu’on aime.

St-Quentin Mag, le 15 février 2018

A chacun sa drogue

Alors que s’adonner au cannabis va bientôt être puni d’une simple amende, les Français sont devenus accros à une autre drogue, licite celle-ci. Une pâte à tartiner. Une promotion a provoqué des scènes d’émeute. On a vu des gens s’agresser, se piétiner, se battre pour mettre la main sur quelques pots. On se serait cru au sortir de la guerre, quand la France avait faim. Désespérément triste. Tout cela pour un produit potentiellement cancérigène, l’un des plus décriés de la production alimentaire, dont les conséquences sur la santé sont connues de tous. Trop de gras, trop d’huile de palme, responsable de déforestations dramatiques… Une gourmandise pourtant devenue emblématique, considérée irremplaçable par beaucoup. Un plaisir de la table, dont un quart de la production mondiale est fabriqué en France, devenue une normalité de consommation, un indicateur statutaire, un marqueur social. A chacun son addiction.

St-Quentin Mag, le 01 février 2018

Effet d’annonce

La ministre de la Santé a trouvé la solution pour lutter contre les déserts médicaux. La consultation par vidéotransmission généralisée dès cette année. Mais c’est bien sûr, comme aurait dit Bourrel. Reste à définir si les patients pourront y recourir de chez eux face à leur ordinateur ou seront contraints de se déplacer dans un lieu spécifique. Et puis, quel sera son prix, sera-t-elle remboursée ? Outre l’amélioration de l’accès aux soins, la télémédecine pourrait générer chaque année, paraît-il, 2,6 Mds € d’économies. On peut néanmoins s’interroger. En effet, pour que la télémédecine soit possible, il faut avoir accès à internet. C’est là que le bât blesse avec les multiples zones blanches qui privent une partie des Français d’accès au progrès. Et Edouard Philippe n’a promis une desserte pour tous qu’à l’horizon 2022. Faire de la télémédecine sans internet relève de l’impossible. Agnès Buzyn a confondu vitesse et précipitation et mis la charrue avant les bœufs. C’est ça la politique. Encore un effet d’annonce…

St-Quentin Mag, le 25 janvier 2018

Vaches à lait

La ritournelle continue. Changement de gouvernement ou pas, chaque début d’année est synonyme d’une grande claque au pouvoir d’achat. Et 2018 n’a pas enfreint cette déplorable tradition : augmentation de la CSG, des timbres, du carburant, des péages autoroutiers, du gaz, des forfaits hospitaliers, des contrôles techniques, des PV, des assurances, du malus automobile… Et comme si cela ne suffisait pas, au nom de la sécurité routière, 3 477 morts en 2016, Edouard Philippe va réduire de 90 à 80 km/h la vitesse sur le réseau secondaire. Si celle-ci est certes souvent en cause, dans un accident sur deux, la qualité de la chaussée est responsable. La France est passée en quelques années de la 1ère à la 7e place pour la qualité de son réseau routier. Qu’importe, le Premier sinistre fait le choix de la répression, ça paie. Chaque hiver, la grippe cause environ 15 000 décès, 4 fois plus que la route. Mais là, silence radio. Les Français sont vraiment pris pour des vaches à lait.

St-Quentin Mag, le 10 janvier 2018

C’est bon pour le moral

Dans un pays qui, traditionnellement, cultive le défaitisme et la sinistrose, voilà qu’une bonne nouvelle surgit dans la grisaille : les Français ont retrouvé le sourire ! Selon un sondage Harris Interactive, 59 % de nos concitoyens abordent la nouvelle année avec optimisme. Incroyable ! La bonne humeur étant réputée pour être un excellent compagnon de voyage, gageons que la France ira loin en cette année 2018. Et pour la petite histoire, notons que ce sont les Françaises qui se montrent les plus positives puisqu’elles sont 61 % à débuter cette nouvelle année avec entrain (contre 57 % pour les hommes). De quoi peut-être faire réfléchir tous ces médias anxiogènes et autres ronchons de tous poils qui, à longueur d’année, s’appliquent à plomber l’ambiance. S’il n’est pas question de faire l’autruche, reconnaissons qu’un brin de sérénité ne fera de mal à personne. « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme », avait coutume de dire Churchill. Soyons en sûrs : 2018 rimera avec réussite…

St-Quentin Mag, le 04 janvier 2018

Bonnes fêtes à tous !

Noël s’est déjà emparé de la ville tandis que la parenthèse des fêtes est sur le point de s’ouvrir. Dernière ligne droite pour les cadeaux avec un seul mot d’ordre : ayons l’esprit cigale ! Eh oui, l’envie de croire au père Noël permet au plaisir de s’exprimer pleinement. Celui de donner mais aussi celui de recevoir. Niché au cœur de l’hiver, Noël réchauffe les cœurs et donne à la notion de partage toutes ses lettres de noblesse. Profitons-en ! Comme à son habitude, l’équipe de St-Quentin Mag va faire une courte pause durant les fêtes et vous donne rendez-vous le jeudi 4 janvier pour son prochain numéro. D’ici là, souhaitons à tous de joyeuses fêtes et une très belle année 2018, pleine de sourires, de bienveillance et de réussite. Mille mercis pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 21 décembre 2017

Du jamais vu !

La France avait samedi 9 décembre le cœur en berne et les larmes au bord des yeux. Plus de 15 millions de téléspectateurs, trois chefs d’Etat, 3 000 journalistes venus du monde entier et près d’un million de fans massés entre le Mont Valérien et La Madeleine ont salué une dernière fois Johnny. Un hommage populaire au sens le plus noble du terme. Du jamais vu ! Prolos, bourgeois, éminents et sans grades étaient là, inconsolables, unis dans la douleur pour un adieu à ce mélange d’Elvis Presley, Marlon Brando et James Dean. Biker aux 1 000 titres et plus de 50 albums, l’idole des jeunes était bien devenu l’idole des Français, sa Star. Tout un chacun voyait disparaître une partie de sa jeunesse, de ses rêves. Souvenirs, souvenirs… Des obsèques hallucinantes à l’instar de ses concerts, qui n’ont hélas pas empêché une polémique sur la laïcité. Consternant. « Il y a de la cruauté à ne pas accorder à un mort, quelque illustre soit-il, le silence et la paix », avait dit d’Ormesson. Les vivants ferment les yeux des morts, espérons que les morts ouvrent les yeux des vivants…

St-Quentin Mag, le 14 décembre 2017

Macronie sous tension

Candidat malgré lui à la tête d’En Marche, Christophe Castaner a été élu sans surprise. Un vote à main levée, par des électeurs en partie tirés au sort et réunis à huis clos. Un scénario digne des plus belles heures du communisme soviétique pour un candidat unique. Circulez, y’a rien à voir ! Avec trois casquettes pour un seul homme, délégué général du parti présidentiel, porte-parole du gouvernement et secrétaire d’Etat, on est loin de l’image voulue d’un renouvellement politique. Conséquence, le gouvernement a du mal à accoucher d’un deuxième remaniement imposé par le choix de Choupinet Ier et le caprice de Casta à s’accrocher aux ors de la République. Un défi colossal attend pourtant ce dernier, remettre en marche les marcheurs d’une Macronie sous tension. Semaine compliquée donc, avec en plus la fronde des maires opposés à une nouvelle baisse des dotations, la suppression de la taxe d’habitation et la fin des contrats aidés. Un gouffre sépare promesses et réalité des faits, la politique est un éternel recommencement et ne semble décidément pas près de changer.

St-Quentin Mag, le 23 novembre 2017

Bienvenue au Petit Mag Lens-Liévin

Après le lancement de St-Quentin Mag en avril 2014, puis du Petit Mag 02 sur Chauny-Tergnier en octobre 2015, c’est avec plaisir et beaucoup de fierté que nous vous annonçons la naissance d’un tout nouveau journal : Le Petit Mag, édition Lens-Liévin. Un petit frère ?
Disons plutôt un grand frère puisque c’est dans une agglomération de plus de 300 000 habitants qu’il est diffusé depuis le 15 novembre. Un journal qui, cette fois encore, va jouer la carte de la proximité en devenant un témoin privilégié de l’actualité locale. Informer sans ennuyer : tel est le credo du Petit Mag Lens-Liévin qui, espérons-le, saura trouver sa place chez nos amis les Ch’tis…

St-Quentin Mag, le 16 novembre 2017

Haro sur les autos

A Paris en vélo, on dépasse les autos… Ce refrain de la complainte de l’heure de pointe, éternel succès du regretté Joe Dassin, fredonné depuis 1972 par tout un chacun prisonnier des embouteillages, sera bientôt à mettre aux oubliettes. Après Nicolas Hulot, qui a annoncé la fin des véhicules diesel pour 2040, c’est Anne Hidalgo qui lui emboîte le pas de manière encore plus cinglante. Le maire de Paris veut interdire dans la capitale les voitures diesel dès 2024 et essence dès 2030. Le plus blanc que blanc est à la mode chez les élus. à les entendre, on pourrait croire que ceux qui, au quotidien, utilisent des véhicules usagés, inconfortables et sources de nombreux soucis sont des bobos convertis au vintage ! Une volonté punitive et discriminante pour ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter une voiture écologique. Anne Hidalgo veut faire de Paris une réserve indienne. Dans le même temps, la loi votée en 2005 pour l’accessibilité des personnes handicapées n’est toujours pas appliquée. Alors restons zen, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…

St-Quentin Mag, le 26 octobre 2017

Encore une interdiction

Décidément, au pays des droits de l’Homme, les libertés se réduisent comme peau de chagrin. Si l’interdiction de fumer avait été globalement plutôt bien acceptée, tout un chacun étant conscient des dégâts du tabagisme, première cause du cancer du poumon et de 78 000 décès par an, pour l’interdiction du vapotage, c’est autre chose. Il est pourtant désormais interdit de vapoter sur les lieux de travail fermés à usage collectif. Non point que des scientifiques aient trouvé la moindre trace de particules ou autres produits dangereux dans les rejets de la cigarette électronique, mais au nom du sacro-saint principe de précaution. Désormais, pour s’adonner à leur rite, les vapoteurs devront subir le tabagisme passif des fumeurs devant leur lieu de travail. Une hérésie !
Face au montant des frais de santé engendrés par les accidents du travail et autres maladies professionnelles, un ministre pourrait un jour interdire le travail au nom du principe de précaution. Au royaume d’Ubu, tout est possible !

St-Quentin Mag, le 21 septembre 2017

Revers politique

La « Macromania » a vécu dimanche 24 septembre son premier revers politique, blackboulée lors des élections sénatoriales. Une cinquantaine d’élus étaient espérés, ils ne sont que la moitié. La baisse des dotations de l’Etat, la suppression de la taxe d’habitation, des contrats aidés… ont exaspéré les grands électeurs, tous des élus de terrain. Les Républicains et les socialistes ont retrouvé le sourire. Pour espérer modifier la constitution, Jupiter va devoir se travestir en Cupidon pour les courtiser. Et c’est bien connu, les emmerdements n’arrivent jamais seuls. Après la colère des syndicats contre la réforme du code du travail et celle de la France insoumise, les routiers rêvent de bloquer le pays. En 1992, Bérégovoy et Mitterrand n’avaient pas hésité à utiliser des chars pour dégager les barrages. Macron et Philippe auront-ils la même détermination ? Le compte à rebours est lancé, l’heure de vérité a sonné.

St-Quentin Mag, le 28 septembre 2017

Miroir aux alouettes

Après les échecs face à Pékin, Londres et Rio, la France a décroché les Jeux olympiques pour 2024. Cocorico ! C’est super pour le moral. Mais à y regarder de plus près, il y a peut-être de quoi déchanter. C’est bien connu, le coq est le seul animal à chanter les pieds dans la merde. Dans un pays qui compte 2 200 milliards de dettes, à qui l’on demande de se serrer la ceinture et hésite à investir 1 milliard dans un canal qui devrait générer des dizaines de milliers d’emplois, est-ce bien raisonnable ? Les budgets des Jeux ont à chaque fois explosé, laissant les populations supporter la dette. Absurdité, inconscience ou tromperie, le coût de la sécurité a été évalué à 200 millions alors qu’il a frôlé le milliard à Londres. Et comme si les J.O ne suffisaient pas, la France va officiellement candidater à l’organisation de la Coupe du monde de rugby de 2023. Le sport serait-il devenu un miroir aux alouettes ?

St-Quentin Mag, le 21 septembre 2017

Des mots et des maux

La vie est un éternel recommencement. Ceux qui pensaient qu’avec Macron et son look de premier de la classe, c’en était fini des petites phrases à l’emporte-pièce, sont confrontés à une triste réalité. Malgré les effets dévastateurs des « casse toi pauv’ con » de Sarkozy et des « sans dents » de Hollande, le locataire de l’Elysée remet régulièrement les couverts. Après « les pauvres qui prennent l’autocar », « les gens qui ne sont rien », « les illettrés »… sa dernière provocation concernant « les fainéants » a suscité l’indignation. On n’imagine pas de tels propos dans la bouche d’un De Gaulle, Giscard ou Mitterrand. L’habit ne fait pas le moine. Les mots provoquent des maux. Macron voudrait déclencher une contestation sociale générale qu’il ne s’y prendrait pas autrement ! Si pour Raymond Barre, la politique ne se faisait pas selon la longueur des cortèges, pas sûr que Jupiter ait la même détermination. A jouer avec le feu, on finit par se brûler…

St-Quentin Mag, le 14 septembre 2017

La France reste la France

La rentrée s’annonce une fois encore agitée, incertaine et aiguise les ambitions. Chez les socialistes, à cinq mois du congrès, on veut croire à la résurrection. Six saints hommes sont déjà dans les starting-blocks, prêts à briguer la tête du PS : Stéphane Le Foll, Matthias Fekl, Olivier Faure, Luc Carvounas et Boris Vallaud. Chez Les Républicains, même scénario avec Julien Aubert, Maël de Calan, Daniel Fasquelle, Florence Portelli, Laurence Sailliet et Laurent Wauquiez. La déroute à la présidentielle des uns et des autres n’a visiblement pas servi de leçon, rien n’a changé. Après le scandale du coiffeur de Hollande, on apprend que Macron a dépensé 26 000 € en maquillage ; l’ancien patron des stups a été mis en examen pour complicité de trafic de drogue ; la CGT invite à battre le pavé mardi prochain contre la loi travail, Mélenchon le 23 septembre, et les retraités vont devoir se serrer la ceinture un peu plus. La France reste la France. Ouf, tout va bien !

St-Quentin Mag, le 07 septembre 2017

Ça démarre fort !

D’accord, c’est déjà la fin des vacances. Avec pour tous ceux qui ont eu la chance de partir un petit pincement au cœur en songeant aux plages de sable fin, aux chemins de randonnée ou aux paysages verdoyants qu’ils ont laissés derrière eux. La parenthèse estivale se referme et de notre côté, on a envie de dire : enfin ! Eh oui, chers lecteurs, vous nous avez manqué ! C’est donc avec un vrai plaisir que l’équipe de St-Quentin Mag a repris le chemin du journal pour de nouveau vous offrir, chaque semaine, un panorama complet de l’actualité locale. Une actu qui, ce week-end, s’annonce particulièrement chargée avec le coup d’envoi dès vendredi du tout premier « Septembeer Fest ». Trois jours de fête placés sous le signe du houblon ! Samedi, avec nos amis jardiniers, on ne manquera pas de célébrer la Saint-Fiacre avant de prendre part, lundi, à la traditionnelle braderie. Vous l’aurez compris, la rentrée démarre sur les chapeaux de roues dans la cité des Pastels…

St-Quentin Mag, le 31 août 2017

Il paraît que…

Il paraît que c’est l’été. Il paraît que la mode est aux claquettes-chaussettes. Il paraît que Brigitte Macron est la nouvelle Brigitte Bardot. Il paraît que les coureurs du Tour de France carburent au Banga. Il paraît que la France est devenue la nation la plus influente du monde. Il paraît que Macron récolte ce qu’a semé Hollande. Il paraît que la moralisation de la vie politique est la priorité de nos députés. Il paraît que les Français sont prêts à faire des concessions pour réduire les déficits publics. Il paraît que les réseaux sociaux sont synonymes d’ouverture d’esprit. Il paraît que Donald Trump a une conscience politique. Il paraît que le monde va s’apaiser… Stop ! Ce qui est sûr, c’est que St-Quentin Mag fait une pause cet été. Une parenthèse énergisante pour mieux attaquer la rentrée. Rendez-vous donc le jeudi 31 août pour notre prochaine parution. D’ici là, très bonnes vacances à tous. Mille mercis pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 27 juillet 2017

Bac + rien

Le bac n’est plus ce précieux sésame qui ouvre grand les portes de l’université. Cette année, comble de l’absurdité, plusieurs dizaines de milliers de jeunes ont été tirés au sort pour avoir le droit de s’inscrire dans les filières qu’ils avaient demandées. Malgré cela, 87 000 bacheliers sont toujours sur la touche, dans l’attente d’une place pour la rentrée. Une situation ubuesque. La faute à qui ? à une plate-forme informatique d’admission post-bac. Certes, on peut pointer du doigt certaines filières trop encombrées, mais cette situation lamentable vient surtout de la non prise en compte du boom démographique. Ces jeunes sont donc condamnés à passer leurs vacances à scruter les listes d’attente dans l’espoir d’y trouver une place. On incite nos enfants à suivre des études alors que l’on manque de places pour les accueillir. Pour moins que cela, les étudiants descendaient dans la rue. A  l’heure où l’enseignement supérieur va devoir se serrer la ceinture pour réaliser 180 M€ d’économies, la rentrée s’annonce très chaude.

St-Quentin Mag, le 20 juillet 2017

Au pays des Bisounours

Conscient de l’exaspération des Français, Emmanuel Macron a rétropédalé pour rétablir les baisses d’impôts promises. Le chef de l’Etat est désormais confronté à une équation budgétaire quasi insoluble l’an prochain, trouver 7 Mds € de ressources supplémentaires. Et le turbulent petit Nicolas Hulot rase gratis. L’ancien présentateur télé annonce la fin des centrales à charbon pour 2022, des voitures essence et diesel pour 2040. Il fallait oser ! Pire, comme si cela ne suffisait pas, il en rajoute une couche. Notre ministre de la Transition énergétique veut laver plus blanc que blanc et proclame la fermeture de 17 réacteurs nucléaires d’ici 2025. C’en est fini de la France qui pollue, mais aussi qui écrase le travail, l’épargne et la fortune sous les taxes. Les Français vont vivre dans un véritable petit paradis, circuler dans des voitures propres et silencieuses, le pays des Bisounours. On aimerait y croire. Mais c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

St-Quentin Mag, le 13 juillet 2017

Quel changement ?

Ceux qui espéraient avec l’arrivée de Macron un changement radical et une amélioration de leur pouvoir d’achat illico presto en sont pour leurs frais. Le Roi a beau s’être exprimé à Versailles et son premier serviteur face aux représentants du peuple, c’est à l’arrivée plutôt décevant. Les Français ont de quoi faire grise mine. Les efforts, c’est maintenant. Quant aux redistributions, elles sont reportées à plus tard. Exit la promesse d’un retour à la défiscalisation des heures supplémentaires, de la suppression de la taxe d’habitation et de l’ISF, de l’allégement des charges pour les entreprises… A contrario, c’est la rigueur. Le paquet de clopes passe à 10 €… Les causes de ce changement ? L’héritage laissé par le prédécesseur.  Après chaque élection, c’est la même rengaine. Mais bon, la vie continue. Marine Le Pen est mise en examen, la Poste vend une vingtaine d’euros le bonjour hebdomadaire de ses facteurs à nos aînés isolés… C’est hélas ça la France.

St-Quentin Mag, le 06 juillet 2017

Vieilles canailles

Le petit monde politique de papa est mort. Abandonné par leurs électeurs, voués à la disparition, socialistes et Républicains s’entre-tuent et implosent. Le temps des opposants systématiques, des ni-ni et autres incongruités, est révolu. Des progressistes, constructifs, plus enclins avec la réalité du terrain, vont émerger. Mardi prochain à l’Assemblée, après le discours de politique générale d’Edouard Philippe, les parlementaires devront accorder ou pas leur confiance au gouvernement. Le locataire de Matignon devra toutefois se montrer persuasif, voire même illusionniste pour persuader qu’il incarne le renouveau. Car qu’on le veuille ou non, un constat s’impose : les Le Drian, Hulot ou Collomb, piliers du gouvernement, font figures de vieilles canailles pas de perdreaux de l’année. Avec la loi Travail, l’audit financier, un chômage reparti à la hausse… le plus dur commence. En politique, le plus difficile n’est pas de briller mais de durer.

St-Quentin Mag, le 29 juin 2017

Plus blanc que blanc

Malgré une abstention record, les « marcheurs » ont raflé la mise au second tour des législatives en faisant une véritable razzia sur l’Assemblée nationale. Près de 400 nouveaux députés, dont 40 % de femmes, vont siéger dans l’hémicycle. Un vent de jeunesse a soufflé sur cette respectable représentation du peuple, en ramenant son âge moyen de 54 à 48 ans. Fort d’une majorité absolue sans le recours au Modem ou à quelques Républicains défroqués, Macron a surpris tout le monde en faisant preuve d’intransigeance. Sa main n’a pas tremblé pour exfiltrer du gouvernement l’encombrant Richard Ferrand, contraindre l’insolent Bayrou mais aussi de Sarnez et Goulard à renoncer. Une nouvelle génération s’est emparée des commandes. En dégageant de sa cour des proches non pas mis en examen mais simplement soupçonnés, Macron lave plus blanc que blanc. Pour le meilleur ou pour le pire ?

St-Quentin Mag, le 22 juin 2017

Périlleux et incertain

Le premier tour des législatives s’est révélé une présidentielle bis. Ceux qui pensaient que La République En Marche, un parti qui n’existait pas il  y a seulement un an, ne pouvait espérer obtenir une majorité absolue en sont pour leurs frais. Le dégagisme est bel et bien le meilleur allié du Macronisme. Une brebis coiffée d’un chapeau portant l’étiquette Macron aurait été élue. Une interrogation s’impose, ces inconnus sans expérience sauront-ils sur les bancs de l’Assemblée se plier à une discipline de groupe ? Pas sûr. Le débat démocratique pourrait se faire à l’intérieur même de la nouvelle majorité, conjugué aux affaires Ferrand, de Sarnez et la bévue de Bayrou, la belle unité de façade risque de s’écrouler. Exsangue, le PS se prépare à un plan social et à la vente de Solférino. Déboussolés, affaiblis et dispersés, les Républicains ne savent plus à quel saint se vouer. Quant au soufflé du FN, il est déjà retombé… Le nouveau quinquennat s’annonce périlleux et pour le moins incertain.

St-Quentin Mag, le 15 juin 2017

Mesures d’exception

Après Nice, Berlin, Stockholm, Paris… c’est une fois encore Londres qui a été ciblée par les soldats du califat. Avec le terrorisme low cost, exit les armes de guerre et les explosifs pour assassiner des innocents. Un véhicule et des armes blanches suffisent pour semer la mort au nom d’Allah. Au rythme où se succèdent les attentats, nos dirigeants doivent prendre conscience qu’il est urgentissime que des actions concrètes fortes soient mises en place. Nous sommes en guerre, des mesures d’exception doivent être prises, quelles qu’en soient les conséquences, comme cela a été le cas pendant la guerre d’Algérie. La sécurité collective doit primer sur les libertés individuelles. Après avoir laissé prêcher la haine et la violence dans ses rue, l’Angleterre veut éradiquer l’extrémisme. Anéantir le terrorisme doit être la priorité. A l’heure où le Quatar est accusé par une partie du monde de financer le terrorisme, en France, on continue de lui dérouler le tapis rouge. Trop, c’est trop…

St-Quentin Mag, le 08 juin 2017

L’arroseur arrosé

Les pratiques douteuses, prises illégales d’intérêts, trafic d’influence et  abus de confiance se succèdent chez nos politiques. En contribuant au « tous pourris », les Fillon, Le Roux, Thévenoud, Le Pen et autres ont fait exploser leur parti et facilité l’arrivée au pouvoir d’un inconnu qui se voulait le chantre de la moralisation politique, dont il a fait une vertu cardinale. A l’heure où Emmanuel Macron est en passe de remporter une majorité absolue aux législatives, le ciel s’assombrit. Deux de ses ministres, Richard Ferrand et Marielle de Sarnez, sont dans la tourmente, affaires immobilières et conflit d’intérêt pour l’un, emploi fictif pour l’autre. Mais contrairement à ses promesses, le jeune monarque peine à joindre l’acte à la parole. Légalité et moralité ne font pas forcément bon ménage. Le moralisateur devra trancher rapidement au risque d’y laisser sa crédibilité et sa légitimité. L’arroseur est arrosé.

St-Quentin Mag, le 01 juin 2017

Bérézina & baraka

Macron n’en finit plus de chambouler les données qui, depuis belle lurette, régissent le quotidien de l’échiquier politique français. Après la composition de son gouvernement, une pincée à gauche, une au centre et une à droite, les législatives seront de la même trempe. Littéralement KO debout, les partis classiques ne savent plus à quel saint se vouer. A bord de leur Titanic, les socialistes sont prêts à tout, même à changer de nom, pour éviter une Bérézina annoncée. Les Républicains, de leur côté, ont lissé le programme hérité de celui qui les avait conduits dans le mur. La pédale douce a été mise sur la réduction du nombre de fonctionnaires et l’équilibre des comptes n’est plus la priorité absolue. Une chose est sûre, le nouveau locataire de l’Elysée a la baraka, un succès qui semble lui avoir fait oublier une des bases de notre démocratie pour son déplacement au Mali, en l’occurrence la liberté de la presse, en refusant à ses côtés la présence de journalistes qui n’étaient pas acquis à sa cause. La ligne rouge a peut-être déjà été franchie. A méditer…

St-Quentin Mag, le 24 mai 2017

L’intérêt de la France

Lors de la passation de pouvoir, Hollande a ostensiblement affiché sa filiation avec son successeur. La nomination du juppéiste Edouard Philippe à Matignon, inconnu du grand public, a entraîné illico plus d’une centaine d’élus Républicains et centristes à franchir le Rubicon pour prêter allégeance au nouveau monarque. Si Emmanuel Macron a démontré que la valeur n’attendait pas le nombre des années, sa tâche s’apparente pourtant aux travaux d’Hercule. Avec seulement 18 % des inscrits en sa faveur au premier tour, 25 % d’abstentionnistes et 4 millions de bulletins blancs et nuls au second tour, sans le ralliement d’une partie des électeurs de droite, ses espoirs de majorité parlementaire seront vains. Son chemin vers la réussite est périlleux, étroit, semé d’embûches. L’espace politique doit se recomposer pour espérer sortir la France du marasme, l’intérêt général doit primer sur les clivages.

St-Quentin Mag, le 18 mai 2017

Le plus dur commence

Les Français ont choisi. Inconnu il y a encore trois ans, sans parti et sans expérience, jamais élu, sur le fil rouge du « ni gauche ni droite », Emmanuel Macron a été élu président de la République. Pas d’explosion de joie ni de concert de klaxons dans les rues pour autant. En élisant un homme de moins de 40 ans, le plus jeune chef de la nation depuis Napoléon, la France s’est donné son JFK ou son Justin Trudeau. Un constat s’impose : si Macron n’a pas remporté son élection lors du débat télévisé, Marine Le Pen, elle, l’a perdu en direct. Du coup, une nuit des longs couteaux se profile au FN. Côté PS et Républicains, les « dégagés » restent figés sur leurs acquis, refusant un rassemblement pour construire et menaçant d’exclusion ceux des leurs qui seraient tentés de cohabiter. Les partisans de l’intérêt général devront s’afficher au risque de rester sur le quai. Désormais, cap sur les législatives, le plus dur commence pour le 8e président de la Ve République.

St-Quentin Mag, le 11 mai 2017

Ni regret, ni remord

Jusqu’au dernier moment, les deux finalistes du second tour vont s’invectiver, redoubler les petites phrases assassines, ambiguës, et les propositions parfois saugrenues pour tenter de séduire l’électorat qui pourrait   faire pencher la balance en leur faveur. Tous les coups sont permis. L’arrivée dans le giron de Marine Le Pen du « gaulliste » Nicolas Dupont-Aignan a fait sortir de ses gonds le petit-fils du grand Charles. Porter par Bayrou et Boorlo, par une partie des Républicains et des socialistes, Emmanuel Macron refuse de  céder à la danse du ventre du leader de la France insoumise pour sa réforme du droit du travail. Une chose est sûre, après l’Elysée, François Hollande restera président. Président bénévole de « La France s’engage », une organisation qui porte des projets solidaires. Il ne faut avoir aucun regret pour le passé,  aucun remord pour le présent et une confiance inébranlable en l’avenir, disait Jaurès. Croisons les doigts…

St-Quentin Mag, le 04 mai 2017

Une page s’est tournée

Socialistes et Républicains vivent un cauchemar éveillés. Fatigués, lassés des promesses non tenues, des combines et des petits arrangements en famille, les Français les ont massivement rejetés. Au bord de l’implosion, pour la première fois, les deux partis qui dirigent la France alternativement depuis 1958 ne seront pas au second tour de la Présidentielle. La France vit un double 21 avril 2002. Reste à comprendre, alors que la victoire leur ouvrait grand les bras, pourquoi les Républicains ont laissé jusqu’au bout porter leurs couleurs par un candidat irresponsable, empêtré dans les affaires, qui promettait de surcroît aux plus faibles de suer sang et eau… Les électeurs devront faire le choix entre un Emmanuel Macron désireux d’incarner à la fois une gauche réformiste et une droite sociale, et Marine Le Pen qui, elle, rejette gauche et droite. La colère est profonde, une page s’est tournée. Rien n’est impossible…

St-Quentin Mag, le 27 avril 2017

L’heure de vérité

Jamais une campagne présidentielle n’aura été aussi incertaine. Dimanche soir, neuf candidats seront éliminés. Tétanisé par l’effondrement de Benoît Hamon, le PS se prépare à des lendemains qui déchantent. La droite à qui l’Elysée ouvrait grand ses portes n’est pas mieux. Les primaires ont montré leurs limites et affaibli un peu plus les partis, où les encartés n’ont désormais plus le privilège de choisir leur candidat. Le chômage étant la seule vraie mesure d’efficacité politique, l’échec des majorités successives et la multiplicité des affaires ont installé le rejet. Avec une dette déjà exponentielle, les promesses de dépenses en milliards d’euros des différents candidats et les annonces de mesures insensées ont eu autant d’effet sur l’électeur lambda que de lui conseiller d’emporter une crème solaire pour partir en vacances à Tchernobyl. La clé du scrutin est entre les mains de la France des invisibles, ignorés, oubliés, méprisés, la France d’en bas. L’heure de vérité a sonné.

St-Quentin Mag, le 20 avril 2017

Régime de la terreur

Dimanche dernier, en pleine messe des Rameaux, quarante-quatre chrétiens ont trouvé la mort en Egypte. Après Londres, Saint-Pétersbourg et Stockholm, de nouvelles victimes de la folie meurtrière de l’Etat islamique. Ces coptes orthodoxes, communauté chrétienne du Moyen-Orient, ne sont pourtant pas des fous de Dieu, désireux d’imposer leur religion. Leur présence au pays des pyramides remonte à l’aube du christianisme, une époque où l’Egypte faisait partie de l’Empire Romain. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, les différentes communautés religieuses vivaient en bonne intelligence de l’autre côté de la Méditerranée… Désormais, les attentats sanglants se succèdent à un rythme régulier. Mais jusqu’où ira ce régime de la terreur ? Ces fous cherchent à ce que nous nous conduisions comme eux, en riposte à leurs sauvages agressions. Dans un contexte explosif où le monde est devenu un baril de poudre, la moindre étincelle pourrait mettre le feu…

St-Quentin Mag, le 13 avril 2017

C’te bonne blague !

Allez faire comprendre aux millions de Français qui ont du mal à joindre les deux bouts, à ceux pour qui les fins de mois sont souvent douloureuses (surtout les trente derniers jours, comme disait le regretté Coluche !), qu’il est impossible de mettre de l’argent de côté en gagnant plus de 20 000 € par mois ! C’est pourtant ce qu’a osé affirmer le plus sérieusement du monde François Fillon au micro de RMC. Preuve en est, une fois de plus, que certains politiques sont complètement coupés de la réalité. Hors-sol ! C’est consternant, irrespectueux et triste à pleurer. Comme on dit chez nous, vous diriez cela à un cheval de bois, il vous donnerait un coup pied ! Le plus dur pour les hommes politiques, c’est d’avoir la mémoire qu’il faut pour se souvenir de ce qu’il ne faut pas dire, affirmait aussi l’homme à la salopette. Une vérité plus que jamais d’actualité. Mieux vaut peut-être en rire…

St-Quentin Mag, le 06 avril 2017

A jouer avec le feu…

Jamais les Français n’ont vécu une campagne présidentielle aussi riche en rebondissements et aussi incertaine. La majorité des électeurs ne sait plus à quel saint se vouer, entre des poids lourds écartés dès la primaire, d’autres éclaboussés par des affaires et des mises en examen, d’autres encore devenus parjures, faisant fi d’une parole pourtant donnée officiellement, des ralliements de dernière heure souvent à contrecœur pour tenter de ne pas sombrer dans l’oubli… Désespérant ! Du jamais vu de mémoire de politique. Pis encore, un sondage fait apparaître qu’écœurés, 40 % des électeurs, souvent issus d’une classe ouvrière déboussolée, méprisée et ignorée des candidats, souhaiteraient voter blanc si ce vote était pris en compte. Le « dégagisme » menace. Un scénario noir qui concerne aujourd’hui les traditionnels grands partis de droite comme de gauche qui ont fait la Ve République. Leur disparition entraînerait une recomposition incertaine et hasardeuse de l’échiquier politique. A jouer avec le feu, on finit par se brûler…

St-Quentin Mag, le 30 mars 2017

Ça fait débat

A moins de cinq semaines du premier tour de la présidentielle, TF1 et LCI ont invité à débattre cinq des onze candidats, rejetant les trotskistes  Poutou et Arthaud, les souverainistes Dupont-Aignan et Asselineau, le centriste Jean Lassalle et l’inclassable vétéran Jacques Cheminade. Un débat avant le premier tour, du jamais vu ! La raison de ce choix ? Les candidats recalés ont été jugés trop faibles dans les sondages. Un système qui, s’il avait été mis en place lors des primaires, aurait privé d’antenne à la fois Fillon et Hamon que personne ne voyait s’imposer, pas plus à la primaire de la droite et du centre qu’à celle de la gauche. Un constat s’impose donc : comment un petit candidat peut-il devenir grand s’il n’accède pas aux débats des grands ? Heureusement, tout n’est pas perdu pour ces évincés puisqu’ils seront invités à débattre à la table des grands les 4 (BFM TV) et 20 avril (France 2) prochains. La morale est sauve, tout est encore possible.

St-Quentin Mag, le 23 mars 2017

Un vrai capharnaüm

Entre la caricature à connotation antisémite sur Macron et les costards de Fillon, sans parler de sa mise en examen, casseroles et coups bas ont de nouveau fait l’actualité. Pas sûr que les annonces du candidat des Républicains sur la fin des 35 heures, la retraite à 65 ans, la suppression de 500 000 fonctionnaires et de l’ISF, la hausse de la TVA, la refonte du code du travail… parviennent à convaincre une majorité d’électeurs. Du côté de Macron, c’est un casting hollywoodien qui s’annonce ! Après les ralliements de Delanoë, Robert Hue, Attali, Bartolone, Le Drian, ce sont les Chiraquiens qui lui emboîtent le pas. Pêle-mêle, citons Martin Rey-Chirac, Tiberi, Delevoye, Dutreil ou encore Madelin. Et quand Poutou et d’autres peinent à rassembler les 500 signatures, François Asselineau, un souverainiste totalement inconnu, parvient à se qualifier. Bref, pas facile de s’y retrouver pour les 47 millions d’électeurs. Une vache y perdrait son veau. Un vrai capharnaüm !

St-Quentin Mag, le 16 mars 2017

Pathétique

Alors que la droite avait un boulevard devant elle pour la présidentielle, un chat noir est passé par là. Censé symboliser la probité, Fillon a été surpris avec la main dans le pot de confiture. Et même si bon nombre de ses soutiens lui ont retiré leur confiance, obstiné, il s’est lancé à corps perdu dans un bras de fer avec les magistrats, la presse et même les Républicains qui lui demandaient de renoncer. Seul un quarteron de fidèles voulait encore croire au miracle, espérant un maroquin en cas de victoire. Contre vents et marées et à l’encontre de tous les pronostics, le Sarthois a maté la rébellion. Faute d’avoir été capables de s’accorder sur un plan de substitution, les Républicains se sont agenouillés et lui ont prêté allégeance. Sauront-ils pour autant éviter la déroute et une humiliante défaite avec cette fragile unité de façade ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui, PS et Républicains pourraient disparaître de l’échiquier politique, ouvrant grand les portes à l’inconnu. L’heure du renouvellement a sonné. Pathétique…

St-Quentin Mag, le 09 mars 2017

Mistral gagnant ?

Alors, cet Emmanuel Macron : cyclone politique ou tempête dans un verre d’eau ? Trop tôt pour le dire. Mais reconnaissons tout de même que l’ancien ministre de l’Economie, s’il ne s’essouffle pas en cours de route, pourrait bien faire imploser le parti socialiste. Exit les courants du PS, place aux simples courants d’air… Hier porteurs d’espoir, les vents qui soufflent aujourd’hui sur la maison socialiste font surtout tourner les têtes et les girouettes. On parie ? Dans les semaines à venir, de plus en plus d’élus PS iront franchir le Rubicon pour se rallier à Macron. Au bal des opportunistes, les plus ambitieux n’ont certainement pas l’intention de faire banquette ! Bref, sale temps pour Benoît Hamon, frondeur esseulé, malmené par Mélanchon, soutenu contre vents et marées par une vieille garde gauchisante déjà condamnée à une traversée du désert. Alors, qui de Macron ou Hamon sera le véritable fossoyeur du PS ? Avantage au second, qui use et abuse des mêmes vieilles recettes pour nous vendre du vent…

St-Quentin Mag, le 02 mars 2017

Le bon sens de Talleyrand

La Roumanie connaît des manifestations d’une ampleur méconnue depuis la chute de Ceausescu et du communisme. La raison de cette colère, la publication d’un décret pour assouplir la législation anticorruption. Une révolte qui, via les réseaux sociaux, semble avoir inspiré les Français le week-end dernier. Un remake de « Nuit debout » contre la corruption, pour l’abolition des privilèges. Des rassemblements citoyens spontanés ont eu lieu à Paris, Lille, Toulouse, Lyon, Angers, Saint-Omer… demandant à certains de nos élus de ne plus vivre hors-sol, coupés des réalités. En novembre dernier, Fillon lui-même n’avait-il pas déclaré : « Il n’y a pas d’autorité sans exemplarité. » En attendant, évitons l’amalgame du « tous pourris » qui, traditionnellement, fait le lit des populismes les plus dangereux. La reconquête du politique ne se fera pas sans la remise en cause du système qui l’a affaibli. Ces manifestations devraient inciter les élus à méditer une citation de
Talleyrand : « Il y a une chose plus terrible que la calomnie, c’est la vérité. »

St-Quentin Mag, le 23 février 2017

Démocratie en danger

àmoins de dix semaines du premier tour de la présidentielle, jamais une campagne électorale n’aura connu une telle confusion, c’est le chaos. Les Français ne savent même pas qui sera réellement candidat. A gauche, Hamon-Mélenchon, c’est l’impossible conciliation, dialogue de sourds. Au centre gauche, sans dévoiler son programme, Macron rase gratis et promet le remboursement complet des soins optiques, dentaires et auditifs, le droit au chômage même en cas de démission, 100 € de plus par mois pour les smicards… Au centre droit, Bayrou laisse planer le doute d’une quatrième candidature. A droite, tombé de son piédestal, devenu inaudible, Fillon espère trouver le salut avec un classement sans suite du parquet financier. Dans ce capharnaüm, même la menace de Marine Le Pen, en tête des sondages, n’incite pas ces conquistadors du pouvoir à la raison. Les dépenses folles, le chômage, la dette, l’asphyxie fiscale… passent à la trappe. Ils sont devenus fous. La fascination pour les politiques a fait long feu, l’exaspération est à son comble, la démocratie est en danger.

St-Quentin Mag, le 17 février 2017

Moi ou le K.O

Alors que l’Elysée lui ouvrait grand ses portes, Fillon a jeté le trouble et le discrédit avec les salaires litigieux payés à sa famille avec l’argent du contribuable. Après s’être pris plusieurs fois les pieds dans le tapis en tentant de se justifier, la confiance d’une partie de ceux qui le supportaient s’est effondrée. Pire, les leaders du Front National et d’En Marche l’ont même zappé lors du lancement de leur campagne. Sentant passer le vent du boulet, Fillon a présenté ses excuses. Dans son sermon, le chantre de la chrétienté a confessé avoir pêché par omission, remis en cause la légitimité du parquet financier, puis invité ses disciples à prêcher la bonne parole, faisant planer le risque de « Moi ou le K.O ». Dans un pays qui compte 9 millions de pauvres, 4 millions de mal-
logés et SDF, l’ancien collaborateur de Sarkozy ignorait que certaines pratiques, certes légales, étaient devenues inacceptables pour une majorité de Français. Ces derniers lui accorderont-ils l’absolution ? C’est toute la question…

St-Quentin Mag, le 10 février 2017

Machine à perdre

Inventé en 2011 par le PS pour rassembler son camp derrière un champion, le principe de la primaire s’est transformé en une formidable machine à perdre. Exit le rêve de « Belle Alliance populaire » ! Celui qui, alors chef du gouvernement, avait imposé sa politique à coups de 49-3 et estimé face aux frondeurs que les deux gauches étaient irréconciliables, a été désavoué. L’avance de Benoît Hamon à plus de cinq longueurs est une véritable gifle à Manuel Valls mais aussi au chef de l’Etat qui l’avaient viré sans ménagement en 2014. Au-delà de sa faible participation, ce premier tour a scellé la fracture entre deux gauches diamétralement opposées. Plus question d’imaginer un rassemblement derrière celui qui sortira vainqueur. Quel qu’il soit, affaibli face à Mélenchon et Macron, il devra faire face à leur appel au désistement. Le risque d’une élimination dès le premier tour de la présidentielle, en laissant un PS exsangue, sera-t-il assumé ? C’est toute la question…

St-Quentin Mag, le 27 janvier 2017

La mayo ne prend pas

La mayonnaise de la Belle Alliance populaire ne prend pas. Ses candidats vivent des heures sombres. Pour leur deuxième débat télévisé, ils n’ont rassemblé que 1,47 million de téléspectateurs, moitié moins qu’au premier. Pris en étau entre Mélanchon et Macron, désabusés par les sondages, les sept candidats semblent se préparer à l’échec. Dimanche dernier, plutôt que de suivre le débat, Hollande a préféré aller voir au théâtre Michel Drucker, la star de « Vivement dimanche ». De là à y voir un message… Cerise sur gâteau, en cas de mauvais score à cette primaire, certains évoquent déjà un possible renoncement de son vainqueur pour se rallier à l’une des deux mâchoires de l’étau. à droite, Fillon est à la peine. Ses projets sur la Sécurité sociale, son choix d’offrir une circonscription gagnée d’avance à NKM, le renvoi de sa secrétaire sarkozyste de la Sarthe et le retrait de son investiture pour les législatives… ont brisé son image. L’éventualité d’un duel entre Macron et Marine, entre le Kennedy français qui fait salle comble à ses meetings et la fille du menhir breton se dessine…

St-Quentin Mag, le 20 janvier 2017

Tout est possible !

Le calendrier s’accélère pour les sept candidats à la primaire de la gauche des 22 et 29 janvier. Une élection qui peine à trouver son aura. Avec trois débats en une semaine, les prétendants à l’Elysée vont devoir jouer à la roulette russe pour séduire. Constat affligeant pour Valls, Montebourg et Hamon, aucun d’eux ne revendique l’héritage du président sortant dont ils ont pourtant été les serviteurs. Parmi les prétendants, seul Vincent Peillon en assume une partie. Ce dernier, brillant orateur, compte bien créer la surprise et devenir le François Fillon de la gauche. Mais rien n’est gagné pour la Belle Alliance. Selon les sondages, quel que soit son candidat, celui-ci ne sera pas au second tour de la présidentielle. Les enquêtes d’opinion ont toutefois montré leurs limites avec les victoires du Brexit et de Trump… Reverra-t-on un jour en France un candidat de la trempe d’un De Gaulle ou Mitterrand ? Disparus depuis belle lurette, Dalida, Mike Brant, Clolo, Sacha Distel… brûlent de nouveau les planches grâce à la technique de l’hologramme. Comme quoi, tout est possible !

St-Quentin Mag, le 13 janvier 2017

Nous sommes Charlie

L’année 2017 sera-t-elle celle de tous les dangers ? Entre pessimisme et défaitisme, nos amis éditorialistes et autres spécialistes des questions internationales n’en finissent plus de se faire des cheveux blancs. Nul besoin d’une boule de cristal pour pondre une analyse anxiogène : tous s’accordent à dire que le pire est à venir. Trump ou Poutine ? Autant choisir entre la peste et le choléra ! Libéralisme ou populisme ? Le cœur de nos démocraties occidentales, ballottées par la crise économique mais aussi migratoire, ne cesse de balancer. Finalement, il n’y a guère que les barbus, adeptes de la terreur meurtrière, à faire l’unanimité contre eux… En France, dernière ligne droite pour la gauche au pouvoir. Le successeur de Hollande saura-t-il fixer un cap mobilisateur ? Ce sera l’un des enjeux de son quinquennat. Deux ans tout juste après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, les Français ont plus que jamais besoin d’une étincelle de sursaut pour se tourner vers de nouveaux horizons, loin, très loin des marchands de peur et des stratégies mortifères. Plus que jamais, soyons Charlie.

St-Quentin Mag, le 06 janvier 2017

Bonnes fêtes à tous !

Noël approche à grands pas et toute l’équipe de St-Quentin Mag a cette année encore une idée très précise quant au cadeau qu’elle espère trouver au pied du sapin : votre fidélité ! Il faut dire que celle-ci n’a, jusqu’alors, jamais défailli. Que vous soyez lecteur, diffuseur ou annonceur, chaque semaine, vous nous offrez cet inestimable cadeau : celui d’être toujours au rendez-vous ! Un cadeau qui n’a pas de prix, tout comme votre journal gratuit (eh oui !) qui, notez-le, fera une courte pause durant les fêtes. St-Quentin en profite ainsi pour lever le pied une semaine avant d’attaquer l’année 2017 du bon pied. Rendez-vous donc le jeudi 5 janvier pour notre prochain numéro. D’ici là, on vous souhaite à tous un joyeux Noël et une très belle année 2017 pleine de bienveillance, de douceur, de sourires et d’espoir…

St-Quentin Mag, le 22 décembre 2016

Petit taureau et picadors

Exit la détermination du « moi Président ». Sous la pression d’un véritable
« Hollande bashing » organisé par ceux qui étaient censés le soutenir, la mort dans l’âme, notre Président a jeté l’éponge. Une première dans la Ve République. Jusqu’au soir de sa capitulation, il sera pourtant resté fidèle à lui-même, le choix du non-choix. Aucun signe de soutien à un prétendant. Les candidats à sa succession vont se livrer une guerre fratricide. Valls est entré dans la course sans susciter l’enthousiasme. Dans l’arène, le petit taureau catalan, éliminé au 1er tour de la primaire de 2011 avec seulement 5,63 % des suffrages, va être la cible de tous les picadors décidés à lui faire mordre la poussière. Il va devoir affronter les Montebourg et Hamon qui l’avaient aidé à prendre Matignon. Il va aussi devoir défendre le bilan de Hollande et surtout, pour espérer se qualifier, rassembler les deux gauches qu’il avait déclaré irréconciliables. En matador, sur le créneau du renouvellement, Macron attend que le PS soit exsangue pour porter l’estocade.

St-Quentin Mag, le 08 décembre 2016

Politique Circus

Personne n’aurait osé imaginer il y a un mois encore que François Fillon, affublé un moment du surnom « Courage fuyons », deviendrait à une majorité écrasante le porte-drapeau de la droite pour la prochaine présidentielle. Celui qui a débuté sa carrière politique en 1976 a réussi à incarner l’homme du renouveau, séduisant l’électorat catholique et même une partie de l’extrême-droite. Pillée d’une partie de son fonds de commerce, chantre de la classe ouvrière, l’anti-libérale Marine Le Pen, qui occupe désormais la place autrefois tenue par le défunt parti communiste, va devoir revoir sa stratégie. Le « Politique Circus » de la droite terminé, celui de la gauche va débuter. Pas moins d’une dizaine de candidats sont dans les starting-blocks avec, au sommet de l’Etat, une crise de régime. Trahison ultime et crime de lèse-majesté, Valls n’exclut plus de se présenter face à Hollande. Espérons qu’à trop promettre, celui qui décrochera la timbale l’an prochain ne déçoive une fois encore. Furtive, la montée des haines et des incompréhensions pourrait alors ouvrir les bras au totalitarisme populiste.

St-Quentin Mag, le 01 décembre 2016

Un Manceau à la Thatcher

Le match retour de 2012 n’aura pas lieu. Sarkozy a été terrassé par un ancien collaborateur placide, devenu une tornade que personne n’a vu venir. Pas même Juppé ! Un avertissement de plus pour Hollande. Les électeurs ont exprimé leur volonté de changement profond. Juppé joue son dernier va-tout en dénonçant le programme de Fillon qui prône la suppression de 500 000 fonctionnaires, un retour aux 39 h service public compris, la retraite à 65 ans, la suppression de l’ISF, une hausse de la TVA, la suppression du droit à l’adoption pour les couples homosexuels, la dégressivité des indemnités de chômage, la prolongation de 20 ans de l’exploitation des centrales nucléaires, une alliance avec Bachar el-Assad, une coalition avec Poutine… Les Français choisiront
dimanche entre un Manceau thatchérien et un Bordelais consensuel. Quel que soit le vainqueur, rien ne sera gagné pour 2017. Car encore faudra-t-il que la droite soit capable de faire table rase de ses rancœurs internes pour se rassembler face à une Marine Le Pen et un Macron prêts à tout renverser.

St-Quentin Mag, le 24 novembre 2016

Majorité silencieuse

La présidentielle américaine doit rappeler à nos élites qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance. Outre-Atlantique, les laissés-pour-compte se sont mobilisés au profit d’un candidat aux idées simplistes. L’idée qu’un scénario similaire était impossible en France a volé en éclats. Les candidats à l’Elysée en ont-ils seulement conscience ? Le doute est de mise, surtout quand ils démontrent qu’ils sont coupés des réalités. Juppé, Premier ministre d’un autre siècle, parlait récemment de Prisunic, une enseigne disparue depuis… 15 ans ! Que dire aussi de Copé et de ses pains au chocolat à 15 centimes ? De NKM et son ticket de métro à 4 € ? Bruno Le Maire, lui, veut symboliser la jeunesse mais ignore ce qu’est un Youtubeur. Fillon, de son côté, est passé de « mensongers » à « preuve irréfutable » pour qualifier les sondages. Enfin, que penser de Sarko et sa double ration de frites pour les petits musulmans ? Consternant… A gauche, la descente aux enfers de Hollande, donné battu par Montebourg dès la primaire, pourrait atteindre son paroxysme en janvier avec la parution d’un brûlot d’Aquilino Morelle : « Bim Bam Boum ». Ces roitelets pourraient prendre un bon coup de pied au cul par une majorité silencieuse prête à tout pour ne plus les voir.

St-Quentin Mag, le 17 novembre 2016

La nuit américaine

Malgré un taux de chômage au plus bas, un retour de la croissance, la prospérité de ses entreprises et un poste de leader mondial des nouvelles technologies, l’Amérique a succombé à la colère et la peur. Le système, l’establishment ont été rejetés. Le discours haineux, discriminant, sexiste, protectionniste et populiste de Trump a séduit les minorités, ouvriers et latinos compris. Comme les Britanniques avec le Brexit, les Américains ont fait mentir les sondages. Celui que personne ne prenait au sérieux, même pas son parti, va devenir le 45e président des Etats-Unis, la première puissance mondiale. Les Américains ont affiché leur peur de la mondialisation en faisant le choix du changement. Mais alors que l’élection d’un Républicain aurait dû rassurer les banques, les marchés s’effondrent et l’or flambe. L’ancien animateur télé devenu milliardaire, qui a promis des changements dès le premier jour de son arrivée au pouvoir, est au pied du mur. A quelques mois de la présidentielle, les Français tireront-ils une leçon de ce scrutin ?

St-Quentin Mag, le 10 novembre 2016

 

Sauveurs sans carrure

Après celle des Verts, la primaire de la droite et du centre entre dans le dur. Pour ses 7 mercenaires, tous les coups seront permis jusqu’au 20 novembre, date du premier tour. Favori, Juppé va devoir croiser les gants avec un Sarkozy acculé dans les cordes, mais plus motivé que jamais par Jean-Louis Debré qui l’a invité à prendre acte que c’était fini pour lui. Une droite à hue et à dia, entre un Sarko prêt à voter Hollande en cas de duel PS-FN et le Chrétien-Démocrate Jean-Frédéric Poisson qui n’exclut pas de voter Marine Le Pen. Comme dans la chanson de Ferré, « quand c’est fini-ni-ni-ni, ça recommence », les Français auront ensuite une primaire de gauche d’un niveau identique. Par pur électoralisme, ces candidats affichent tous un culte au grand Charles. Mais De Gaulle n’est plus et les sauveurs d’aujourd’hui n’ont hélas pas sa carrure. Ils n’envisagent même pas que les désespérés, ploucs et autres « sans-dents » se vengent. Et pourtant, le pire arrive souvent sans avoir le visage de l’horreur.

St-Quentin Mag, le 03 novembre 2016

La tour infernale

On le sait, les Français ont un rapport compliqué à l’argent, surtout à gauche. Pour preuve, la majeure partie de l’électorat de François Hollande s’était sentie trahie lors de l’accession d’Emmanuel Macron, ancien banquier de chez Rothschild, au ministère de l’Economie et de l’Industrie. Une expérience ô combien enrichissante pour l’intéressé, désormais en passe d’être candidat à la présidentielle. Un crime de lèse-majesté ! Mais un malheur n’arrive jamais seul. On vient ainsi d’apprendre que l’épouse d’un autre prétendant à l’élection suprême, censé incarner les valeurs de la gauche de la gauche, en l’occurrence Benoît Hamon, occupe un poste à responsabilité à la direction du groupe de luxe LVMH. Sacrilège ! Ces deux ambitieux ont de surcroît installé les sièges de leur parti respectif dans la prestigieuse tour Montparnasse. Pas de fête des voisins prévue pour autant. La tour Montparnasse pourrait devenir pour la gauche la tour infernale…

St-Quentin Mag, le 27 octobre 2016

Fins stratèges ?

Après la parution d’un livre confession qui relate ses confidences cinglantes sur les magistrats, les footballeurs, l’islam… et d’entretenir le doute sur sa candidature à la présidentielle, François Hollande a plongé une partie des siens dans l’incertitude. à trop vouloir jouer à qui perd gagne,  34 % des sympathisants de gauche estiment aujourd’hui que Mélenchon, que l’on croyait pourtant has-been, leader de la France insoumise, serait le meilleur candidat pour incarner leurs valeurs. à droite, chez les prétendants à la fonction suprême, c’est tout sauf Juppé ! Revenu d’outre-tombe après un exil au Canada, le mal-aimé de la droite, qualifié de « meilleur d’entre nous » par Chirac, caracole en tête des sondages. Rien n’est gagné pour autant avec un parti qui ne lui est pas acquis. En leur temps, Barre et Balladur en ont fait les frais. Conscient de cette lacune, le sage de Bordeaux martèle que la primaire est ouverte à tous. Son espoir, séduire les déçus du hollandisme. à chacun sa stratégie.

St-Quentin Mag, le 20 octobre 2016

On prend les mêmes…

Les sept candidats à la primaire de droite franchiront par trois fois les cordes du ring avant le 20 novembre, date du premier tour. Pour ce combat entre amis d’une même famille, pas d’homme providentiel. Parmi les combattants, un ancien président, deux ex-Premiers ministres et trois anciens ministres… Ceux qui espéraient un renouvellement du paysage politique en sont pour leurs frais ! Ces prétendants, qui ont déjà gouverné ensemble, s’imaginent incarner l’espoir et le renouveau. à la peine, distancé dans les sondages par Juppé, notre Trump gaulois (Sarkozy) ne devrait pas faire dans la dentelle pour espérer renverser la vapeur. Chômage, impôts, terrorisme, immigration, Bygmalion… autant de sujets qui pourraient donner lieu à une foire d’empoigne. Le linge sale va être lavé sur la place publique. Mais comme d’habitude, certains joueront des muscles avant d’enterrer la hache de guerre entre les deux tours, espérant un maroquin en échange d’un ralliement. C’est ça la politique, un éternel recommencement.

St-Quentin Mag, le 13 octobre 2016

Le scénario du pire

Les chiffres du chômage sont tombés : + 1,4 % en août, 50 200 demandeurs d’emploi supplémentaires. Soit un taux de chômage de 9,9 %, identique à celui de la crise des années 30. La dette continue d’augmenter, 31,7 milliards € au second trimestre, une hausse qui la porte au montant record de 2 170,6 milliards €. Des chiffres qui reflètent l’échec de la politique de nos dirigeants successifs. Selon l’Insee, la France compte 16 millions d’emplois privés. Un chiffre comparable à celui de 2001 alors que la population est passée de 61 à 66 millions. En 15 ans, la France n’a donc créé que des retraités, des chômeurs et des emplois dans le secteur public. Ahurissant. Comment en est-on arrivé là ? La situation est intenable. Les prétendants au pouvoir, gauche et droite confondues, doivent regarder la réalité, oublier leur idéologie, cesser leurs querelles stériles et les promesses qu’ils ne tiendront pas. Le scénario du pire se profile.

St-Quentin Mag, le 06 octobre 2016

Santé : on trinque !

Pas une semaine ne se passe sans qu’un nouveau scandale sanitaire n’éclate. On accuse les industries agroalimentaires, agrochimiques… On tire les sonnettes d’alarme, on compte les morts, mais au final, au grand dam des Français, rien ne change. Les lobbys rendent nos décideurs sourds au bon sens. Les dernières absurdités en date font frémir. Chaque année, pas moins de 42 000 décès seraient causés par les particules fines des véhicules diesel. Face à cette urgence sanitaire, le projet de budget 2017 prévoit tout simplement de supprimer le bonus écologique versé aux acheteurs de véhicules hybrides, donc propres, alors que les constructeurs ont été encouragés à investir dans cette technologie. Cherchez l’erreur ! Autre exemple, une étude scientifique démontre un lien entre le sel d’aluminium contenu dans les déodorants et le cancer du sein, 50 000 cas annuellement et 11 000 décès. Là, c’est Bruxelles qui devrait réagir. Un constat s’impose, les questions de santé sont reléguées aux oubliettes. Consternant.

St-Quentin Mag, le 29 septembre 2016

Bretelles & ceinture

Après les 35 milliards d’augmentation de la pression fiscale en quatre ans, Hollande promet enfin un léger allégement d’un milliard l’an prochain. Campagne présidentielle oblige. Mais c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Trop beau pour être vrai ! Comme c’est désormais l’habitude, ce qui nous est donné d’une main nous est aussitôt repris de l’autre. Eh oui, un milliard d’euros supplémentaire va être pompé dans l’escarcelle des ménages et des entreprises. Il permettra aux sociétés privées qui exploitent les autoroutes non pas d’améliorer la sécurité des usagers mais d’augmenter leurs bénéfices déjà mirobolants, cela sans débourser un seul centime. Le gouvernement a en effet décidé de leur installer de nouvelles bretelles d’accès. Les automobilistes, eux, devront se serrer la ceinture. Hollande est vraiment trop bon…

St-Quentin Mag, le 22 septembre 2016

Chef de cabinet

Est-ce parce qu’il a été le plus éphémères des ministres de l’Education (à peine cinq moins en poste en 2014) ? Toujours est-il que Benoît Hamon tient à nous faire
savoir qu’il nourrit pour la culture et les belles lettres une passion quasi charnelle. La preuve avec ce nom ô combien savoureux qu’il vient de donner à son micro-parti : Elpis. « Elle quoi ? », s’empresseront de s’interroger tous ceux (nous les premiers !) qui ignoraient qu’Elpis, jeune femme munie d’une corne d’abondance, symbolise l’espoir dans la mythologie grecque. Sympa ! Mais en attendant, ce sont surtout les vannes qui ont abondé sur les réseaux sociaux. Du genre : Elpis debout, Elpis partout, Elpis pas droit, Elpis au lit… Stop ! Pour notre part, quitte à en perdre notre latin, nous serions plutôt enclins à nous montrer « love and peace » (hé, hé !) avec un type qui ose faire rire avec du grec ancien. Et puis, reconnaissons à Benoît Hamon un certain courage. Oser se mouiller avec Elpis n’est pas donné à tout le monde. L’avantage au moins, c’est que son micro-parti, on pourra le suivre à la trace. Hum… Au fait Benoît, c’est qui ton chef de cabinet ?

St-Quentin Mag, le 15 septembre 2016

L’argent n’a pas d’odeur

A huit mois de la présidentielle, les affaires judiciaires resurgissent. Pour Bygmalion, le parquet veut envoyer Sarkozy et treize de ses apôtres en correctionnelle. On le soupçonne d’avoir été averti des manipulations
effectuées pour cacher 18 M€ de dépassements de frais de campagne en 2012. Un mauvais coup qui s’ajoute aux dossiers des écoutes téléphoniques toujours en cours, du supposé financement libyen en 2007, l’affaire des sondages de l’Elysée et l’arbitrage de 403 M€ à Tapie ! Certes, c’est beaucoup, mais notre saint homme a déjà été mis hors de cause dans les affaires Karachi, les pénalités réglées à sa place par l’UMP, l’affaire Bettencourt et ses voyages en jet privé. A la barre du tribunal pour avoir dissimulé un magot à Genève puis à Singapour, Jérôme Cahuzac jure que ces fonds étaient destinés à feu Michel Rocard. Une défense ô combien peu glorieuse. « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! », avait coutume de dire Jules Renard. Une maxime qui semble ne convaincre personne…

St-Quentin Mag, le 08septembre 2016

La grande bousculade

Ceux qui, après le drame de Nice, espéraient une rentrée politique apaisée en sont pour leurs frais. C’est la grande bousculade pour occuper le devant de la scène. Nos élus restent désespérément sourds aux attentes des Français. Leur seule préoccupation, imposer le champion qu’ils supportent dans leur primaire, espérant en retour un maroquin. A droite, distancé  dans les sondages, Fillon le « collaborateur » sort la Kalachnikov contre son ancien boss revenu au coude à coude avec Juppé. Fillon aime ainsi à rappeler les soucis judiciaires de Sarkozy et estime ses préconisations contre le terrorisme stupides et imbéciles ! Du côté du PS, après la démission de Taubira, figure de l’aile gauche, c’est au tour de Macron, symbole de l’aile droite, de quitter le bateau. Déjà à l’origine d’une polémique sur le burkini, Valls en remet une couche en rappelant que Marianne n’était pas voilée. Et Najat Vallaud-Belkacem affole son monde en confessant la présence de 650 fichés S dans les établissements scolaires. Bref, tout va bien. Après les candidatures de Montebourg, Hamon, Mélanchon… Hollande voit son horizon s’obscurcir  encore un peu plus. Marine Le Pen n’en espérait sans doute pas tant. Consternant.

St-Quentin Mag, le 01 septembre 2016

Soyons terribles…

Après une série d’attaques terroristes en Allemagne, voici de nouveau la France meurtrie dans sa chair avec l’assassinat de ce pauvre prêtre de 86 ans à Saint-Etienne-du-Rouvray. Jusqu’alors, les Français n’ont guère eu d’autre choix que de tendre la joue gauche. Encore et encore. Mais jusqu’à quand ? Hier, on mourait à la guerre. Aujourd’hui, ce sont les civils qui se retrouvent en première ligne, exposés à la folie barbare et meurtrière d’islamistes dégénérés. Ceux-là conserveront-ils ad vitam æternam le monopole de la violence ? Le pire est hélas à craindre dans un pays où le sempiternel discours du « vivre ensemble » résonne de plus en plus dans le vide. C’est vrai, les Français aiment à se diviser. Mais l’Histoire témoigne aussi de leur capacité à s’unir face à un ennemi commun. La République doit réagir d’urgence en jetant au feu son indécrottable naïveté. Sinon ? Souvenons-nous de Danton : « Soyons terribles, disait-il, pour éviter au peuple de l’être… »

St-Quentin Mag, le 28 juillet 2016

Il faut agir… vite !

Une nouvelle fois, les Français sont sous le choc. Plus de 250 morts en cinq attentats depuis l’an dernier. L’effroyable nuit d’horreur de la baie des Anges, 84 morts, des victimes de toutes origines et toutes religions, a été perpétrée quelques heures seulement après que François Hollande eut annoncé la levée de l’état d’urgence. Une décision qui suscite de graves interrogations. Qu’est-ce qui a poussé le chef de l’Etat à une telle inconscience ? Aucune explication. Dans une guerre psychologique sanglante, les bombardements annoncés ont peu de chance d’anéantir les djihadistes de l’intérieur. Constat navrant, l’esprit du 11 janvier n’est plus, pas même un semblant d’unité nationale. Chacun y va de sa polémique, dont les enjeux politiques n’échappent à personne. Même Juppé, qui faisait figure de sage, y est allé en déclarant que ce drame aurait pu être évité. Consternant. Lassés de s’entendre répéter que le terrorisme allait longtemps faire partie de leur quotidien, les Français attendent des lois d’exception pour les rassurer et leur faire refuser la détestation de l’autre qui pourrait conduire au pire.

St-Quentin Mag, le 21 juillet 2016

Vive la France !

Lundi matin, les Français avaient la gueule de bois. Leur équipe battue par le Portugal. Certes, le sort est parfois cruel et la désillusion immense, mais tout compte fait, s’ils n’ont pas remporté l’Euro, les Bleus ont signé un immense exploit, celui d’avoir retrouvé l’amour des Français. A coup sûr la plus belle des victoires, puisqu’elle nous a fait revivre la cohésion de la France « Black Blanc Beur » de 1998. Une bouffée d’oxygène à l’heure où la majorité de nos concitoyens ont le sentiment de vivre moins bien que leurs parents. Aujourd’hui, seul un exploit sur la Grande Boucle ou aux JO de Rio pourra de nouveau nous faire rêver. Car du côté des politiques, rien ne change, c’est consternant. Marine Le Pen a suspendu 15 mois une de ses vice-présidentes pour faute grave : elle avait assisté au 1er mai de son père ! Pour les prochaines législatives, les Républicains ont investi le sulfureux Patrick Balkany puis sa suppléante qui est  inéligible. Valls est usé, Macron c’est toujours j’y vais, j’y vais pas. Hollande continue à se prendre pour Dieu… Vive la France !

St-Quentin Mag, le 13 juillet 2016

Un visionnaire trop en avance

A 85 ans, Michel Rocard nous a quittés. Le décès de celui qui fut le Premier ministre d’un président qui lui vouait une véritable haine tourne la dernière page d’un rêve de société. Le poids des années n’avait en rien amoindri les positions de cet adepte du franc-parler. Oser dire que la France ne pouvait accueillir toute la misère du monde, évoquer la nécessité d’avoir un capitalisme qui marche moins mal pour reprendre la marche du progrès social, ou encore préconiser l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites avaient choqué des socialistes bloqués sur des espoirs intenables. Aujourd’hui, tous le pleurent et revendiquent son héritage. Des hommes sur qui il portait pourtant un regard sévère, jugeant par exemple que François Hollande ne devait pas se représenter, que Valls et Macron étaient loin de l’Histoire… Ces derniers pourraient reprendre une des déclarations de Rocard concernant Mitterrand et l’appliquer à Hollande : « Le mépris profond que je porte à son absence d’éthique est compatible avec l’admiration totale que j’ai pour sa puissance tactique. » L’Histoire retiendra le souvenir d’un Rocard visionnaire mais hélas en politique, la vérité est rarement bonne à dire…

St-Quentin Mag, le 7 juillet 2016

To be or not to be

Alors que la plupart de nos dirigeants crient au loup après le Brexit, les Britanniques, qui accusaient pourtant l’Europe de tous les maux et ne voyaient leur salut qu’en l’abandonnant, temporisent désormais. Ils appellent même à ne pas se précipiter pour le divorce. Plus de 4 millions d’entre eux ont déjà signé une pétition réclamant un nouveau référendum. Lundi matin, personne n’a fui Londres. Ce référendum n’était que consultatif, ce sont les parlementaires britanniques et personne d’autre qui, en définitive, devront acter ce choix. Rien n’est fait. Oubliant le passé, Hollande dénonce un danger imminent face aux eurosceptiques extrémistes et populistes. Rappelez-vous en 2005, les Français votaient à 54,5 % contre la constitution européenne et pourtant en 2008, les parlementaires faisaient fi de leur choix et ratifiaient le traité de Lisbonne. Un scénario identique déjà vécu au Danemark, en Irlande, en Suède… Alors, pas de panique, l’Angleterre restera toujours une île à 33 km de nos côtes, avec sa livre sterling, sa conduite à gauche… et ses 12 millions de sujets qui, chaque année, passent leurs vacances en France. Sachons raison garder.

St-Quentin Mag, le 30 juin 2016

Ça klaxonne et ça tacle !

C’est fait ! Avec 7 points à leur compteur, les Bleus finissent en tête de leur groupe sans obliger leurs supporters à friser le malaise vagal. Ça change ! Alors bien sûr, certaines fines bouches ne manqueront pas de rappeler que face à la Roumanie, l’Albanie et la Suisse, il n’y a pas vraiment de mérite à jouer les gros bras. Peu importe ! D’autant que les Français, dans leur ensemble, ne boudent pas leur plaisir. Les stades comme les « fans zones » font le plein, les audiences télé sont au rendez-vous et à chaque match des Bleus, c’est un concert de klaxons dans tous les centres-villes. Panem et circenses ? Certes. La recette est vieille comme le monde. Mais au moins, l’Euro 2016 nous permet un temps d’oublier la crise, le terrorisme, les bisbilles politiques. Tiens, à ce propos, on a récemment souri devant cette déclaration choc de Gérard Mulliez, le fondateur d’Auchan, dans « Valeurs Actuelles » : « Mes caissières sont meilleures en économie que nos députés ». Un joli tacle doublé d’un carton rouge ! Trop sévère ? Non. Car à bien y réfléchir, pas sûr que la France ait les élus qu’elle mérite…

St-Quentin Mag, le 23 juin 2016

Cartons rouges

Grève à la SNCF, grève des pilotes, grève des éboueurs, déchaînement de hooligans imbibés d’alcool… La France affiche au monde entier sa plus mauvaise image à l’occasion de l’Euro. Pour leur entrée en compétition, laborieusement, les Bleus ont arraché la victoire face à la Roumanie. C’est bien connu, même les pieds dans la m… le coq tricolore a chanté. Pendant ce temps, nos politiques sont sur leur planète. A droite, Henri Guaino se lance à son tour dans la primaire avec le dossard n° 12 ! A gauche, c’est Martine Aubry qui tente un come-back vers le passé. Candidate au débat d’idées, elle organise une grand-messe juste avant l’université d’été. Et pour exaspérer un peu plus les Français, il faut désormais débourser 30 € pour passer l’examen du code devant un postier, alors que l’épreuve était gratuite depuis toujours. Que dire aussi de Najat Vallaud-Belkacem qui, après avoir réduit de moitié la prime au mérite, veut donner 1 000 € à ceux qui ont abandonné l’école depuis au moins 5 mois s’ils y retournent. Une prime à la médiocratie ! Désolant.

St-Quentin Mag, le 16 juin 2016

Fiers d’être Bleus

C’est parti pour l’Euro 2016 de foot ! Du 10 juin au 10 juillet, une bonne partie de la planète aura le regard rivé sur notre pays. Avec 8 milliards de téléspectateurs et 1 million de supporters étrangers attendus, avouons que cette compétition est une formidable vitrine pour la France. Une France qui, mille fois hélas, n’en finit plus de patauger dans la boue ces derniers temps. La boue des polémiques, des inondations, des tensions sociales, du communautarisme… Mais bon, avec le coq pour emblème, nul doute que les Français sauront se redresser et bomber le torse pour offrir au monde leur meilleur visage. Les Bleus, triomphants, ont démontré face au Cameroun et l’Ecosse qu’ils avaient la force morale nécessaire pour mettre entre parenthèses tous les mauvais procès faits à Didier Deschamps. Alors oui, soyons fiers d’être Bleus. Soyons fiers des Hauts-de-France qui, avec Lille et Lens, accueilleront pas moins de 10 matchs, dont une demi-finale. Vibrons, chantons, crions ! Allez la France !

St-Quentin Mag, le 9 juin 2016

Ça dérape à Verdun

Alors que Manuel Valls martèle que les jeux sont faits pour la loi El Khomri, rien ne va plus. Un bras de fer est engagé avec la CGT. Des grèves sont annoncées un peu partout. Et comme si cela ne suffisait pas, sacrilège, le centenaire de la commémoration de Verdun a été entaché de polémiques. La première a éclaté au sujet de la venue du rappeur Black M, une idée du maire Samuel Hazard. La raison ? Des textes jugés trop violents, chantés il y a une dizaine d’années. Et puis, dimanche dernier, à l’initiative de l’Allemagne cette fois, c’est le déferlement de 3 400 jeunes courant entre les tombes des soldats tombés à Verdun qui a suscité l’indignation. Un comportement qui, hors commémoration, pourrait conduire à la barre d’un tribunal pour profanation. Mais que diable cherchaient les organisateurs ? Dans une France au bord de l’explosion et une Europe  affaiblie en manque de crédibilité, à jouer avec le feu, tôt ou tard, on finit par se brûler. Décidément, rien ne va plus, tout fout l’camp mon brave monsieur !

St-Quentin Mag, le 2 juin 2016

La contestation carbure à fond !

Il y a vraiment un monde entre les commentaires de nos gouvernants et le vécu des Français au quotidien. C’est même à croire qu’ils veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! Manuel Valls annonce ainsi depuis Israël qu’il maîtrise la situation, pas de risque de pénurie de carburant. Ah bon ? Du Japon, Michel Sapin menace les grévistes, tandis qu’en France, Alain Vidalies, ministre des Transports, pratique lui aussi la méthode Coué. Pendant ce temps-là, les Français cherchent des stations ouvertes et font la queue parfois pendant des heures pour voir leur approvisionnement limité à 20 litres ! Et comme si cela ne suffisait pas, Cécile Duflot accuse Hollande d’avoir assassiné les écologistes. Ce qui carbure à fond, c’est bien la contestation contre la loi du travail… En verra-t-on la fin ? Les « ça va mieux » et « tout va bien » sont un déni de réalité. La France est au bord de la crise de nerfs. Impuissant face à une CGT destructrice, celui qui se voulait le président du dialogue social est devenu celui du conflit social. Navrant…

St-Quentin Mag, le 26 mai 2016

La France va mieux

François Hollande vit un remake d’une séquence du film « Où est donc passée la 7e compagnie » et de sa célèbre réplique de la tenaille. Notre président, pour qui la candidature en 2017 ne fait désormais plus l’ombre d’un doute, est écartelé entre à sa gauche un Montebourg qui se voit en rassembleur des déçus et des contestataires, et à sa droite un Macron devenu complètement incontrôlable. Ce dernier n’en finit pas de séduire en louvoyant  de gauche à droite en passant par le centre. Et comme si cela ne suffisait pas, il s’est payé le luxe de rendre hommage à Orléans au symbole du Front National : Jeanne d’Arc. Louant celle-ci d’avoir su rassembler une France divisée. « Un rêve fou qui s’est imposé comme une évidence ». Ne pas y voir une allusion à ses ambitions serait être aveugle… A part ça ? Eh bien, on retrouve Denis Baupin premier au hit-parade des politiques obsédés sexuels, Platini définitivement hors jeu, come-back pour l’affaire Banier-Bettencourt, vote suspendu pour la loi du travail, fiasco pour la journée de l’Europe…  Mais bon, la France va mieux.

St-Quentin Mag, le 12 mai 2016

La pucelle à hue et à dia

Alors que Marine Le Pen caracole en tête de tous les sondages pour la présidentielle de 2017, en faisant des pieds et des mains pour incarner une France apaisée, le vieux « menhir » breton refait des siennes. Pour la deuxième année consécutive, le banni à la dent dure a profité du 1er mai, jour emblématique du FN, pour tacler sa fille maudite en annonçant à une dernière poignée de fidèles que celle-ci serait battue au second tour et peut-être même dès le premier tour. Un coup de poignard dans le dos de celle qui veut changer son image, d’autant que trois de ses eurodéputés étaient aux côtés du père ce dimanche. Des traîtres illico invités à « quitter » le bureau politique de la fille. Chez les Le Pen, les relations père-fille sont plus que tumultueuses. « Au secours Jeanne », a de nouveau lancé le père. Pas sûr du tout que la sainte pucelle l’ait entendu. Une chose est sûre, Alain Juppé qui n’en espérait pas tant peut allumer un cierge en l’honneur de Jeanne d’Arc. Qui sait ? A défaut d’entendre des voix, il récupérera peut-être celles des électeurs lassés des querelles frontistes…

St-Quentin Mag, le 4 mai 2016

En plein déni de réalité

Au plus bas dans les sondages, confronté à des relations exécrables avec les partenaires sociaux, des grèves à répétition, des frondeurs, sans parler de la CGT et FO qui vont défiler côte à côte le 1er mai (du jamais vu depuis 15 ans !) ou encore de Macron qui lui fait de l’ombre, Hollande veut nous faire croire que « la France va mieux ». Confronté à l’angoisse d’un nouveau 21 avril 2002, un dernier quarteron de Hollandais a lancé le mouvement « Hé oh la gauche ». Un remake de « Au secours la droite revient » en 1986, faisant de François Hollande l’unique alternative pour 2017. Leur objectif : nous convaincre que la droite aurait fait pire. A droite justement, déjà pas moins d’une dizaine de prétendants mobilisés pour un « tout sauf Sarko ». Dans une guerre d’ego, gauche et droite s’entretuent, refusant de voir un sondage faisant apparaître que 72 % des Français souhaiteraient un gouvernement de coalition. Dimanche dernier en Autriche, l’extrême droite a éliminé du second tour de la présidentielle les deux partis au pouvoir depuis 1945. Une situation à méditer avant qu’il ne soit trop tard.

St-Quentin Mag, le 28 avril 2016

Non mais sans blague !

S’il est une qualité qu’on ne saurait retirer à François Hollande, c’est bien son humour. Du reste, il en faut une sacrée dose pour songer à se représenter avec une cote de popularité qui touche le fond (85 % de Français mécontents !). Humour encore avec cette réplique cinglante de Léa Salamé, en direct dans « Dialogues citoyens » : « C’est une plaisanterie ? » Il faut dire que le chef de l’Etat venait d’affirmer sans sourciller que la position de la France sur la question des migrants était identique à celle de l’Allemagne. Vaste plaisanterie, en effet ! Mais au-delà du problème des migrants, c’est surtout la petite phrase choc de la chroniqueuse qui a enflammé les réseaux sociaux. Incisive et audacieuse pour les uns, incorrecte et déplacée pour les autres. Enfin quoi ? Léa Salamé aurait pu se lâcher bien davantage. Genre : « Sérieux ? Tu déconnes ? Sans blague ? Hey, Francky, tu te fous de moi ? » Non, finalement, Léa s’est montrée mesurée. Du moins à la hauteur d’un président « normal »…

St-Quentin Mag, le 21 avril 2016

Le casse du siècle

Alors que trop de Français connaissent des difficultés pour joindre les deux bouts, un nouveau scandale d’évasion fiscale éclate : les Panama Papers. Hommes politiques, milliardaires, sportifs, avocats et autres mafieux…  Autant de criminels en col blanc qui auraient dissimulé au fisc des sommes vertigineuses, via des paradis fiscaux. En 2009, fier comme un coq, Sarko annonçait leur fin. Sept ans plus tard, rien n’a changé. Plus de 1 000 Français seraient concernés par cette gigantesque escroquerie. Parmi les noms dévoilés, la Société Générale, la banque Rothschild, des proches de  Jean-Marie et Marine Le Pen, Jérôme Cahuzac, Patrick Balkany, sans oublier un certain Michel Platini qui s’est aussitôt fendu d’un communiqué rappelant qu’il était résident fiscal en Suisse depuis 2007. Et hop, circulez, y’a rien à voir ! Ceux qui travaillent dur pour trois francs six sous et paient leurs impôts à l’euro près en ont marre. La gangrénisation des « Nuit Debout », version française des indignés d’Espagne, pourrait faire trembler le pays et changer la donne.

St-Quentin Mag, le 14 avril 2016

Ah ! Les vaches

Trop, c’est trop ! A l’heure où la mobilité est essentielle pour arriver à bosser, les automobilistes en ont ras la casquette d’être taxés à tout va. Pas moins de 63 milliards l’an dernier, dont 34 milliards rien que sur les carburants. Inadmissible quand on sait que depuis 2014, le prix du baril a chuté de 66 %. A la pompe, cette baisse n’a été que d’environ – 15 %. La différence, c’est l’Etat qui se l’est embourbée. Eh oui, sous couvert d’une fiscalité verte et de la taxe carbone, l’Etat s’en fout plein les fouilles. Pensez donc, entre 2014 et 2016, le taux de taxation du gazole est passé de 99 % à 201 %, celui du SP 95 de 136 % à 210 %. Quand vous payez 60 € de gazole, vous avez 20 € de carburant et 40 € de taxes. Et tout sourire, Ségo, royale, nous rabâche que ces taxes, qui vont continuer à augmenter chaque année, sont indolores. Dépendants de leur voiture, les automobilistes sont d’éternelles vaches à lait. Qui sait ? Le troupeau pourrait un jour se rebeller, lassé de subir la douleur de ces « taxes indolores ».

St-Quentin Mag, le 31 mars 2016

Une guerre sans fin ?

Une nouvelle fois, ce ne sont pas des militaires qui partaient en mission mais des hommes et des femmes qui se rendaient à leur travail pour certains, s’apprêtaient à prendre quelques jours de vacances pour d’autres, qui ont été sauvagement frappés. Sans parler des enfants… Trop ont perdu la vie, d’autres resteront à tout jamais cloués dans un fauteuil. Des familles meurtries, endeuillées… Un scénario qui, depuis 1961 et les premiers attentats de l’OAS, n’a cessé de se répéter. Après Paris, c’est au tour de Bruxelles de subir le pire. Le résultat de territoires abandonnés aux recruteurs islamistes. Plus de 700 « combattants » seraient ainsi répertoriés en France, plus de 2 000 dans une Europe de nouveau en guerre. Alors, faites preuve de cohérence, Messieurs qui nous gouvernaient. On veut bien croire à votre volonté d’éradiquer ces fous de dieu mais alors, pourquoi diable avez-vous décerné la Légion d’honneur au prince héritier d’Arabie Saoudite qui, depuis des années à coups de milliards de dollars, favorise l’exportation du djihadisme ? Vous êtes au pied du mur, Messieurs. Agissez !

St-Quentin Mag, le 24 mars 2016

Même pas froid aux yeux !

Des Hauts et débat… L’opposition FN a beau avoir dégainé à tout va, le nouveau nom de notre grande région a finalement été entériné par le conseil régional. Exit le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, place aux Hauts-de-France. De quoi viser des sommets ? Faut voir. En attendant, des petits malins n’ont pas tardé à sortir du bois pour rappeler que cela faisait plus de vingt ans qu’ils utilisaient le même nom. Qui ça ? Les amateurs de transparence politique ne pouvaient pas rêver mieux puisqu’il s’agit – je vous le donne en mille – d’une brochette de clubs naturistes regroupés sous l’appellation Hauts-de-France ! Le premier qui sourit en songeant à quoi pourrait ressembler l’hémicycle est au préalable invité à aller tester le naturisme sur une plage de la côte d’Opale, où même en plein mois d’août on garde les gants et la cagoule ! Bref, des naturistes qui n’ont manifestement pas froid aux yeux (et ailleurs). Un exemple à suivre ? Laissons donc nos élus trancher…

St-Quentin Mag, le 17 mars 2016

Jeu de racket à l’Euro

Malgré une suspension de 6 ans par la FIFA pour avoir empoché 1,8 M€ grâce au sulfureux Sepp Blatter, Michel Platini reste président de l’UEFA. Le tribunal arbitral du sport (TAS) s’est donné jusqu’au début de l’Euro 2016, le 10 juin, pour rendre sa décision. L’ancien n° 10 français qui voudrait se faire passer pour une blanche colombe, pour qui l’argent n’aurait pas d’importance, est pourtant une nouvelle fois pointé du doigt avec l’Euro. En effet, l’UEFA qu’il préside a mis en place un véritable racket. Les établissements commerciaux (bars, restos, boutiques…) situés à proximité immédiate des stades où se dérouleront les rencontres devront cracher au bassinet ou se voiler la face en masquant leurs enseignes ! Ceux qui sont tentés de refuser les conditions imposées par l’UEFA sont carrément menacés de voir apparaître devant leur boutique des murs de bâches d’une hauteur de 2,60 m ! Une méthode digne d’Al Capone. Les commerçants victimes de la crise qui espéraient se refaire une santé avec l’Euro sont dépités. Déjà mis à mal par les Nasri, Zlatan, Benzema, Aurier… le foot, qui se veut une école de la vie pour les jeunes, affiche sa plus mauvaise image. Sacré Michel !

St-Quentin Mag, le 10 mars 2016

La machine infernale

Exit les années où Chirac, accueilli à bras ouverts dans la plus grande ferme du monde, s’ingurgitait une quantité gargantuesque de produits du terroir sous l’œil admiratif des producteurs. Protégé par un triple cordon de sécurité, Hollande a été copieusement sifflé, conspué, injurié. Une violence provoquée par un sentiment d’abandon de celui qui, « moi Président », avait promis une France apaisée. Désespérés, éleveurs et agriculteurs ont le sentiment de mourir dans l’indifférence, non pas victimes de « l’ubérisation » de la société mais de l’incompétence de ceux qui nous gouvernent. La gauche est à hue et à dia. Le gouvernement ne cesse ainsi d’être défié par les siens sur la déchéance de la nationalité, la dégressivité des allocations chômage, Notre-Dame-des-Landes… Quant à la réforme du droit du travail, elle a fait déborder le vase. Après une tribune au vitriol, Martine Aubry claque la porte de la direction du PS, scellant la fracture entre deux gauches. Les Aubry, Taubira, Montebourg, Hamon, Duflot, Mélanchon… se mettent à rêver. La machine infernale à tuer le PS est en marche.

St-Quentin Mag, le 3 mars 2016

 

Le printemps s’annonce chaud !

Partenaires sociaux et patronat sont réunis pour négocier une refonte du calcul des allocations chômage. Un système au bord de la faillite avec 26 milliards de dettes et 4,4 milliards de déficit l’an dernier. A l’ordre du jour des négociateurs : le montant des indemnités, leur durée, leur éventuelle dégressivité, sans oublier l’augmentation des cotisations… Des sujets explosifs d’autant qu’outre-Rhin, le taux de cotisation n’est que de 3,4 % contre 6 % chez nous. Une situation dramatique puisque sur les plus de 6 millions de chômeurs, à peine 3 sur 10 sont indemnisés. L’efficacité de Pôle Emploi, qui coûte chaque année plus de 41 milliards avec ses 47 000 équivalents temps plein, est remise en cause. En effet, seuls 15 % des inscrits retrouveraient un emploi. Avec un contact direct entre demandeurs et recruteurs, Le Bon Coin, de surcroît gratuit, est aujourd’hui un acteur incontournable du marché du travail. Bref, conjuguée à la réforme du Code du travail, cette négociation sur les indemnités du chômage annonce des mesures douloureuses qui pourraient être propices à un printemps social agité.

St-Quentin Mag, le 25 février 2016

Ils sont devenus fous !

Aquinze mois de la présidentielle, Hollande s’attaque enfin à la crise de l’emploi. Première mesure concrète pour inverser la courbe du chômage : à l’occasion du remaniement, son gouvernement est passé de 32 à 38 membres ! Six nouveaux emplois de secrétaires d’Etat ont été créés, dont un dédié à « l’égalité réelle ». Hollande fait mieux que Coluche avec le « plus blanc que blanc ». Valls retrouve Ayrault qu’il avait fait virer, les arrivées de Cosse, Pompili et Placé sèment la zizanie chez les Verts, quant à la gauche de la gauche, privée de Taubira, elle ne sait plus à quel saint se vouer. Diviser pour mieux régner semble le jeu dangereux d’un président prêt à tout pour sauver son job. A droite, après Fillon, Juppé, Le Maire, NKM, Morano, Mariton… c’est au tour de Copé (un revenant !) de défier Sarko empêtré dans les « big magouilles ». Des politiques irresponsables qui conduisent leur électorat à succomber à la danse du ventre de Marine Le Pen. Ils sont devenus fous !

St-Quentin Mag, le 18 février 2016

Les maux des mots

Après la polémique sur la déchéance de la nationalité, c’est celle sur la réforme de l’orthographe qui prend le relais. On veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes, faire du neuf avec du vieux ! Pensez donc, on nous ressort des propositions qui remontent à 1990, du temps de Rocard. Une réforme en dépit de notre héritage, dans laquelle la plupart d’entre nous y perdent leur latin. Maîtresse devient maitresse, nénuphar nénufar, oignon ognon… Avec les exceptions, on s’arrache les cheveux : un fruit mûr, mais des pommes mures, je suis sûr, elle est sure… Pas certain que cette réforme suffise à stopper le niveau d’orthographe des Français qui a chuté de 5 points entre 2010 et 2015. Pour le mot chômage, Hollande semble s’inspirer d’un tyran de Syracuse au Ve siècle qui, pour faire oublier le mot démocratie, en avait interdit l’usage. Faute d’avoir réussi à bannir ce mot, il en supprime l’accent circonflexe, chômage devient chomage. Les demandeurs d’emploi ne lui disent pas « chapeau » !

St-Quentin Mag, le 11 février 2016

L’emploi en panne sèche

Ceux qui croyaient au miracle se sont mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Les chiffres du chômage sont tombés, nouvelle hausse en décembre. Les fêtes passées, le moral est de nouveau en berne. Pensez donc, 90 000 chômeurs de plus sur l’année 2015, soit 600 000 supplémentaires depuis 2012, pour arriver au chiffre record de 3 590 600 malheureux sans aucune activité. Près de 6 millions avec les temps partiels, les stages, les formations… La machine économique est en panne sèche. Hollande n’a pas voulu du plan Macron et ses annonces n’ont eu aucun effet. La France n’a créé que 2,9 % d’emplois privés en deux ans, contre 23 % pour l’Allemagne et 31 % pour l’Espagne. Même l’Italie, dont la croissance est inférieure à la nôtre, en a créé cinq fois plus ! A contrario, nous sommes les champions d’Europe pour la création d’emplois publics (39 %). Une stratégie suicidaire qui creuse les déficits. Mais comment font nos voisins, pratiquement au plein emploi pour certains ? Outre-Rhin, le taux de chômage n’est que de 4,5 %, contre 10,1 % chez nous ! Pauvre France…

St-Quentin Mag, le 4 février 2016

 

La ficelle est trop grosse

Il aura fallu attendre près de 4 ans pour que celui qui avait fait de l’inversion de la courbe du chômage la condition sine qua non pour se représenter en 2017 s’aperçoive que la France nécessitait un plan d’urgence économique et social. Le locataire de l’Elysée se mobilise enfin pour l’emploi, le sien en premier, conscient qu’il pourrait l’an prochain le perdre et aller grossir les rangs des 5,5 millions de chômeurs. Un énième plan d’emplois aidés, soutenus, subventionnés, sans réformes structurelles. Pour parvenir à ses fins, le bonimenteur de l’Elysée veut notamment sortir 500 000 sans-emploi des statistiques, le temps d’une formation hélas. Pour la réforme du code du travail (heures sup, temps de travail et plafonnement des indemnités prud’homales…), il refile le bébé aux partenaires sociaux, farouchement opposés. Bref, un plan électoraliste à 2 milliards qui fait pleurer les chômeurs et désespère les patrons, soi-disant financé par des économies. Lesquelles ? Mystère et boule de gomme. Plan condamné à avoir autant d’effet qu’un cautère sur une jambe de bois et qu’il faudrait inclure dans ses comptes de campagne. A un an  de la présidentielle, la ficelle est trop grosse.

St-Quentin Mag, le 21 janvier 2016

C’est ça la France !

Il y a peu, nos politiques clamaient haut et fort qu’ils nous avaient entendus, nous avaient compris. Que nenni ! Alors que le gouvernement n’arrive pas à se dépêtrer du chômage et continue de s’enliser dans la pire crise du logement depuis 1954, François Hollande dépose des gerbes et inaugure des plaques à tour de bras pour espérer faire oublier ses échecs. Conséquence, même « Libé » réclame une primaire à Gauche. A Droite, discrédité et distancé par Juppé, Sarko ne sait plus à quel saint se vouer. L’actuel et l’ancien chef d’Etat refusent d’admettre que 74 % des Français ne peuvent plus les voir en peinture ! Leurs polémiques sur la déchéance de la nationalité font rire les Djihadistes qui brûlent eux-mêmes drapeaux et passeports. Et comme si cela ne suffisait pas, en guise de renouveau, Tapie persiste à annoncer son retour en politique. De leur côté, les élus corses demandent la libération de leurs prisonniers et l’amnistie des recherchés. Endettés jusqu’au cou dans notre nouvelle grande région, les Verts se retrouvent à faire la manche… Au milieu de toutes ces consternations, durant quelques jours, les médias ont fait table rase de tout pour faire leur Une sur l’arrivée de Zizou à la tête du Real. C’est ça la France !

St-Quentin Mag, le 14 janvier 2016

La volonté vaut tous les vœux

La parenthèse 2015 s’est enfin refermée… Elle avait débuté par la tuerie de Charlie pour s’achever dans un bain de sang au Bataclan. Au bal de l’horreur, la France est entrée malgré elle dans la danse, étourdie par le fracas d’un monde dont les contours ne cessent d’évoluer. Longtemps rétif à la mondialisation, notre vieux pays doit se résoudre à admettre que le village planétaire, si cher à McLuhan, est devenu réalité. Tous les grands enjeux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés se moquent des frontières et de la couleur des passeports : lutte contre le terrorisme, réchauffement climatique, instabilité financière, chômage, crise migratoire… Alors, bien sûr, en ce début d’année 2016, l’heure est aux vœux. On les voudrait pieux et solennels, mais le cœur n’y est pas vraiment. Du reste, plutôt que d’exprimer des souhaits, peut-être devrions-nous davantage afficher nos volontés. Le conseil vaut pour nos gouvernants…

St-Quentin Mag, le 7 janvier 2016

Joyeuses fêtes à tous !

Noël approche et St-Quentin Mag a déjà sa petite idée quant au cadeau qu’il espère trouver au pied du sapin : votre fidélité ! Il faut dire que celle-ci n’a jamais défailli. Que vous soyez lecteur, diffuseur ou annonceur, chaque semaine vous nous offrez cet inestimable cadeau d’être présent au rendez-vous. Un cadeau qui n’a pas de prix, tout comme votre journal gratuit (eh oui !) qui, notez-le, fera une courte pause durant les fêtes avant de revenir frais et dispos le 7 janvier prochain. On vous souhaite à tous un joyeux Noël et une très belle année 2016 pleine de bienveillance, de sourires et d’espoir…

St-Quentin Mag, le 22 décembre 2015

 

Le plafond de verre est fêlé

La gauche a perdu ses bijoux de famille, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la région PACA et pire encore l’Ile-de-France. Des régions qu’elle tenait depuis belle lurette. Une déroute à relativiser toutefois, puisqu’elle en conserve cinq au mépris de son incapacité à combattre le chômage, à stopper la hausse des impôts, l’augmentation de la dette, des déficits, l’arrivée des migrants… Allez comprendre ! A droite, Sarko qui se voulait rempart face au FN a lui aussi été terrassé. Pas de vague bleue, et il n’est pour rien dans les victoires de Bertrand ou Estrosi. Il a même soufflé sur les braises. Au soir du second tour, au lieu de méditer sur son échec, il a préféré aller trôner dans la loge d’un prince qatari pour supporter le PSG – lamentable ! – avant de virer le lendemain NKM, coupable d’un crime de lèse-majesté, émettre un avis contraire au sien face au FN. Messieurs, on vous a trop vus, la France compte près de 6 millions de chômeurs, 8 millions de mal-logés, 10 millions de pauvres… Barrez-vous avant qu’il ne soit trop tard ! Le plafond de verre est fêlé.

St-Quentin Mag, le 17 décembre 2015

L’heure est grave

Comme aux élections Européennes l’an passé, puis Départementales en début d’année, le FN est sorti dimanche dernier en tête du 1er tour des Régionales. Un score triplé par rapport aux élections régionales de 2010, du jamais vu ! Un résultat qui a scellé la déroute des socialistes, leur 5e défaite depuis 2012, mais aussi l’échec de Sarkozy qui, à force de  jouer avec l’extrême-droite, l’a banalisée. Une folie. Mais ce résultat est aussi la conséquence d’une impuissance publique face au chômage, l’insécurité, le problème des migrants… et à l’absence d’un vrai projet européen. La politique politicienne, politicarde et ses magouilles a aujourd’hui atteint un point de non retour. Pour espérer stopper cette spirale vers le chaos, il faudra au second tour rassembler les abstentionnistes, les déçus de la gauche et de la droite autour d’un adversaire commun : le FN. En cas de victoire des Républicains, il ne faudra pas, comme lors de la présidentielle de 2002, avoir la mémoire courte, mais inventer une République plus humaniste, plus égalitaire, plus solidaire et porteuse d’espoir. L’heure est grave…

St-Quentin Mag, le 10 décembre 2015

COP 21 ou COM 21 ?

Après avoir joué les chefs de guerre, Hollande s’est transcendé en sauveur de la planète avec la COP 21. Près de 150 chefs d’Etat, plus de 40 000 invités. L’objectif, parvenir à un accord contraignant pour lutter contre le réchauffement climatique. En clair, il voudrait que l’Inde, le Brésil ou encore la Chine renoncent à se développer. On peut croire au père Noël ! Et pour cet événement, comme par miracle, il a trouvé les forces de l’ordre qu’il n’avait pas pour assurer la sécurité des Français, n’hésitant pas malgré la crise à inviter les travailleurs à rester chez eux pour que ses hôtes puissent circuler tranquillement. Il a quasi fait embastiller des écolos pacifistes, mais n’a pas vu venir des Black Blocs qui ont profané le mémorial de la place de la République. Il ne suffit pas d’envoyer le Charles-de-Gaulle au large des côtes syriennes pour se glisser dans la peau de l’homme du 18 Juin. Hollande a transformé la Cop 21 en Com 21, oubliant que la communication comme la chirurgie esthétique n’était réussie que si elle ne se voyait pas.

St-Quentin Mag, le 3 décembre 2015

L’heure du choix

Hollande joue les VRP et parcourt le monde pour appeler à l’unité contre l’Etat islamique. En chef de guerre, il invite les puissants à être solidaires avec la France des Lumières et des droits de l’Homme, dont il n’a pas su assurer la sécurité face à des terroriste français et belges. Il va de New York aux pays du Golf en passant par Londres, Berlin et même Moscou où il va devoir faire allégeance et baiser les babouches du tsar pour espérer faire oublier sa lamentable attitude avant de retourner sa veste. Mais alors que la coalition semblait prendre forme, en Turquie, Erdogan a plombé la donne. Après avoir déjà bombardé les Kurdes, il abat un avion russe qu’il accuse d’avoir violé son espace aérien. A quel jeu joue donc ce frère musulman qui laisse passer sur son sol les convois de pétrole vendus  par l’Etat islamique dont il est le premier bénéficiaire ? Français, Américains vont vite devoir choisir entre la Turquie, membre de l’Otan, et les Kurdes, seuls combattants au sol à mettre Daech en difficulté. L’heure du choix est arrivée…

St-Quentin Mag, le 26 novembre 2015

Nos amis sont nos ennemis

Paris a vécu le quotidien de Beyrouth, Bagdad, Jérusalem… Des atrocités commises par des kamikazes fous.  Hollande a mangé son chapeau et reconnu que nous étions en guerre contre l’Etat islamique. Et pour espérer gagner cette guerre, le président a admis qu’il faudrait en passer par Poutine et Bachar el-Assad. Remarquez, on s’est bien allié avec Staline pour battre Hitler… Bref, que de temps perdu ! Impossible d’anéantir ceux qui veulent imposer un califat à la Terre entière sans une coalition des plus grands. Mais celle-ci impliquera à un moment de ne plus se voiler la face. Car au prétexte  qu’ils nous achètent avions, centrales, palaces, clubs de foot, châteaux et autres… nos dirigeants feignent d’ignorer que nos « amis » d’Arabie Saoudite, des Emirats, du Qatar… financent ces intégristes fous. Il faut passer des déclarations d’intention aux actes. Tous les terroristes sont musulmans certes, mais tous les musulmans ne sont pas terroristes.   Pour éviter des amalgames dangereux, il faudra que par peur, ces derniers se ne réfugient plus dans l’omerta…

St-Quentin Mag, le 19 novembre 2015

Bienvenue au Petit Mag 02 !

Pourquoi payer pour s’informer ? Pour beaucoup, la question ne se pose même plus ! Lancé en avril 2014, St-Quentin Mag a depuis su trouver sa place dans le paysage de la presse locale. Un petit journal 100 % infos, 100 % gratuit : le pari pouvait sembler osé. Mais il s’est révélé gagnant ! à tel point que St-Quentin Mag a décidé d’avoir un petit frère. Après de longs mois de gestation, sa naissance est annoncée pour ce vendredi 30 octobre 2015.
Son nom ? Le Petit Mag 02. Un tout nouveau journal qui, deux fois par mois, sera diffusé dans les secteurs de Chauny, Tergnier et La Fère. Témoin privilégié de l’actualité locale, Le Petit Mag 02 n’aura qu’un seul credo : informer sans ennuyer ! Une fois encore, nous espérons que les lecteurs lui réserveront le meilleur accueil. Car ce journal, c’est avant tout le leur…

La rédaction, le 29 octobre 2015

De la lumière à la bougie

La 4e conférence sociale du quinquennat a fait un flop. Après les violences à Air France, le refus d’un syndicaliste de serrer la pogne au président, la CGT a choisi la politique de la chaise vide alors qu’elle signe 60 % des plans sociaux et 85 % des accords d’entreprise. Symbole de la panne du dialogue social ! Avec seulement 8 % de syndiqués en France, peut-on parler de conférence sociale quand 92 % des salariés ne sont pas à la table des négociations ? Qu’importe, car ce rendez-vous censé préparer l’avenir s’est bien gardé d’évoquer le chômage en augmentation pour la huitième année consécutive. Dans un souci d’apaisement, nos dirigeants se sont contentés de rappeler leur attachement aux acquis sociaux, promettant une réforme du code du travail sans toucher à sa durée légale, ni au contrat, pas plus qu’au salaire minimum. Pas facile dans ces conditions de réformer quoi que ce soit. Notre président prépare désormais COP 21, la conférence sur le climat, qui pourrait elle aussi tourner au fiasco à l’instar de celle de Sarkozy sur l’Union de la Méditerranée, censée faire de la Grande Bleue un lac de paix. Faut-il s’en étonner ? Un artiste a confessé avoir la sensation d’être passé du siècle des Lumières au quinquennat de la bougie…

St-Quentin Mag, le 22 octobre 2015

Si le ridicule tuait…

à moins de 18 mois de la présidentielle, à un moment où le FN fait figure d’épouvantail notamment pour les régionales, Manuel Valls, en visite à Riyad, ne trouve pas mieux que d’inviter les Saoudiens à venir réaliser encore plus d’investissements en France. Une déclaration vécue comme une provocation par bon nombre de Français qui craignent de voir leur patrimoine tomber entre les mains des pétrodollars. Des Français outrés de surcroît par l’attitude d’un Premier ministre de gauche qui, au royaume saoudien, a fait fi des droits de l’Homme en oubliant que la justice de ce pays vient de condamner à être décapité, puis crucifié un jeune de 21 ans, « coupable » d’avoir il y a 4 ans manifesté contre ce pouvoir. Et comme si cela ne suffisait pas, la tentative de Cambadélis d’obliger la gauche à s’unir avant le 1er tour des régionales, en organisant un référendum ce week-end, tourne au fiasco. Même les élus socialistes y sont opposés. Cambadélis s’est tiré une balle dans le pied en mettant sur la place publique la faiblesse du PS à mobiliser ce qu’il lui reste d’électeurs. A droite, Sarko s’entretue avec Morano, celle qui fut pourtant son meilleur défenseur. Décidément, si le ridicule tuait…

St-Quentin Mag, le 15 octobre 2015

Air France se scratche

Comment en est-on arrivé là ? Les images des deux dirigeants d’Air France lapidés par des salariés en furie ont fait le tour du monde. Une véritable catastrophe à l’heure où le pays rame pour tenter de séduire des investisseurs étrangers. Certes, on peut comprendre que pour les employés l’annonce de la suppression de 2 900 emplois soit insupportable. Mais quand la haine, la violence contre les dirigeants émane de représentants du personnel, alors que des études ont prouvé que 60 % des salariés ont une mauvaise image des syndicats, on peut s’interroger sur leur légitimité. Valls a dénoncé un comportement de voyous, Sarko la chienlit, Mélanchon les a remerciés. La France en sort affaiblie. Déjà en difficulté aux yeux du monde, la compagnie Air France s’est véritablement scratchée.

St-Quentin Mag, le 8 octobre 2015

Si j’étais président de la République…

Alors que la communauté internationale, Poutine, Obama et Merkel compris, s’accorde désormais à reconnaître que la priorité est d’éradiquer Daech, François Hollande reste campé sur sa position « Tout sauf Bachar ». Il refuse catégoriquement tout dialogue avec le dictateur syrien pourtant incontournable pour parvenir à cette fin. A force de prendre des postures suicidaires avec une guerre de retard, voire de retourner sa veste comme pour les frappes en Syrie, notre président se retrouve esseulé, disons même effacé par le retour de Poutine qui se pose en sauveur. Et comme un malheur n’arrive  jamais seul, alors que le locataire de l’Elysée ne songe qu’à sa réélection, voilà qu’un poids lourds de la gauche sort de l’ombre. Jacques Attali, ancien conseiller de Mitterrand, vient de déclarer ne pas exclure d’être candidat « par manque de programme » à la présidentielle de 2017 ! Cinglant. Un véritable affront, un camouflé même pour Hollande qu’il accuse d’avoir été élu sans programme. Soulagé par l’élimination de DSK, le président n’a pas vu venir celui qui pourrait l’expédier aux oubliettes. Attali  va désormais pouvoir reprendre en boucle le succès de Gérard Lenorman : « Si j’étais président de la République… »

St-Quentin Mag, le 1er octobre

L’heure de vérité pour la gauche

A moins de 100 jours des Régionales, rien ne va plus à gauche. Le cauchemar de Hollande – « la dispersion, c’est la disparition » – est confirmé par les sondages mais aussi par les faits. En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la nomination d’Yves de Saintignon, illustre inconnu, en tête de liste PS avait déjà surpris. On se serait plutôt attendu à Martine Aubry, Patrick Kanner ou encore Frédéric Cuvillier. Lesquels, probablement conscients des conséquences d’une déculottée, ont préféré rester en retrait. Et puis, voilà que les Verts claquent  la porte à l’unité espérée. Les écolos auront leur liste. Dans le même temps, le Front de Gauche (PC et Parti de Gauche) menace de les imiter. Trois listes à gauche donc, et même peut-être quatre si LO s’y met aussi ! Pour tenter d’éviter cette Bérézina, un éminent ministre a proposé de fusionner les listes PS avec celles des Républicains au soir du premier tour. Il fallait oser, croire au père Noël et vraiment prendre les électeurs pour des c… pour proposer une telle ineptie. Ne sachant plus à quel saint se vouer, Cambadélis sonne le tocsin et appelle à l’organisation d’un référendum citoyen sur l’unité de la gauche. Une chose est sûre, si le tandem Le Pen-Bertrand est en tête au soir du premier tour, la gauche ne pourra plus fuir ses responsabilités, au risque de faire tomber la Région dans l’escarcelle du FN. L’heure de vérité est proche…

St-Quentin Mag, le 24 septembre 2015

Allez les Bleus !

Plutôt basket ou rugby ? Les deux mon capitaine ! Faut dire que les amateurs de sport sont royalement servis ces temps-ci avec l’Euro Basket et le Mondial de rugby qui se chevauchent. Deux compétitions d’envergure avec leur palanquée de stars et de maillots, leur foisonnement d’hymnes et de drapeaux, leurs éclats de voix et de bonheur. Bien sûr, certains mauvais coucheurs, soucieux de préserver l’intégrité de leur canapé, estimeront que cette orgie sportive forcément dévoyée, rongée jusqu’à l’os par l’argent, le dopage et la corruption, n’est finalement destinée qu’à hypnotiser les foules. Panem et circenses… La recette est vieille comme le monde. Mais quand on a déjà le pain, les jeux sont-ils le complément indispensable pour oublier sa condition d’esclave docile ?
Non, mille fois non. Pour notre part, pas question de bouder notre plaisir ! Derrière les Bleus, nous serons fidèles au poste, avec l’envie d’en prendre plein le cœur et plein les yeux…

St-Quentin Mag, le 17 septembre 2015

NB : dans notre édition papier, l’auteur de cet édito, d’une étourderie sans nom, a évoqué deux coupes du monde alors que le basket dispute un championnat d’Europe. Sa punition ? Du goudron et des plumes. Non mais !

Paroles, paroles…

Pas de grandes annonces de François Hollande lors de sa conférence de presse, la 6e depuis son arrivée à l’Elysée. A trois mois des Régionales, à dix-neuf mois de la présidentielle, confronté à une contestation sans pareille de la gauche de la gauche, des Verts, des frondeurs… sans compter ceux qui voudraient lui imposer une primaire, sentant le vent du boulet se profiler et ne sachant plus à quel saint se vouer, le chef de l’Etat – que les sondages annoncent éliminé au premier tour –
confesse son désarroi : « La dispersion c’est la disparition ». Une confession digne de La Palice ! Rien sur la réforme du code du travail, les 35 heures, la fiscalité… Une nouvelle fois, il a tenté de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Il promet ainsi une baisse d’impôts de 2 milliards financée par des économies supplémentaires !
Où ? Mystère. Notre président feint d’ignorer qu’à ce rythme, près de 6 Français sur 10 ne paieront plus l’impôt à la fin de son quinquennat. Et dans ces conditions, à moins d’être Harry Potter, difficile de limiter le déficit et de commencer le désendettement du pays sans matraquer les payeurs. Mais bon, c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…

St-Quentin Mag, le 10 septembre 2015

La rose et les épines

Les socialistes ont dernièrement vécu un week-end difficile. Leur volonté d’afficher l’espoir et l’unité a volé en éclats. Macron a mis le feu aux poudres. Invité à l’université d’été du Medef, celui-ci a confessé que si la gauche avait cru que la France pourrait aller mieux en travaillant moins, elle s’était mise le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Un aveu qui a valu à Valls d’être conspué à La Rochelle par des militants qui réclamaient la tête de l’ancien banquier de chez Rothschild. Et comme si cela ne suffisait pas à un PS en proie à de graves turbulences, Juppé vient chasser dans son électorat de prédilection. Aux enseignants qui avaient voté Hollande à 43 % en 2012,  mais qui ne sont plus que 21 % à lui accorder leur confiance, il promet 10 % d’augmentation. Une promesse jugée irréalisable par Najat Vallaud-Belkacem. On est loin du temps où cet électorat était une priorité du candidat Hollande. Moins de deux ans avant la fin du mandat présidentiel, la contestation fait tache d’huile au PS.

St-Quentin Mag, le 3 septembre 2015

Lamentable !

Comme si au retour des vacances l’arrivée des  feuilles d’impôt dans les boîtes aux lettres ne suffisait pas à plomber le moral, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Hollande et Merkel ne savent plus à quel saint se vouer pour faire face à l’arrivée massive de migrants. La Chine fait trembler les places financières, faisant planer l’ombre d’un krach boursier mondial. Chez les Le Pen, c’est je t’aime moi non plus. Et cerise sur le gâteau, un carnage vient d’être évité dans le Thalys. Trop c’est trop ! Depuis 2012, après les bains de sang de Mohammed Merah, Medhi Nemmouche, Amedy Coulibaly, les frères Kouachi, Sid Ahmed Ghlam, Yassin Salhi,  et la semaine dernière Ayoub El-Khazzani, tous fichés, la logique aurait voulu que nos politiques parlent d’une seule voix. Que nenni. Les fouilles préventives aléatoires sont jugées discriminatoires par certains. Le ministre qui les avait prônées a rétropédalé. Les djihadistes sont connus mais laissés libres. On marche sur la tête. La-men-ta-ble !

St-Quentin Mag, le 27 août 2015

Vive la France !

Le miracle attendu n’a pas eu lieu. Les chiffres sont tombés : en juin, 1 300 chômeurs de plus. Des chiffres à prendre avec des pincettes puisque selon les économistes, sans le traficotage de l’Insee pour le calcul, ce serait 11 300 miséreux de plus. Faute d’inverser la courbe du chômage, on manipule les catégories de sans emploi. Ceux qui sont en formation, en contrat d’insertion, en service civique… ne sont plus considérés comme chômeurs.  Sans compter ceux qui n’ont qu’un petit boulot de quelques heures. Bref, en tout, ce sont 5,7 millions de malheureux, chômeurs et précaires. Une situation qui s’aggrave en France alors qu’elle s’améliore dans le reste de l’Europe. Chercher l’erreur ! Valls a prévenu, il ne faut pas s’attendre à une baisse du chômage et cette année, une baisse de l’impôt n’est pas à l’ordre du jour. En 3 ans, près de 630 000 chômeurs supplémentaires se sont inscrits à Pôle Emploi. Lundi dernier, Hollande l’a confessé, il est impossible de revenir au niveau de 2012. La rentrée pourrait être chaude, encore faut-il déjà passer l’été et la colère des agriculteurs… Vive la France et bonnes vacances !

St-Quentin Mag, le 30 juillet 2015

A jouer avec le feu…

Hollande, qui espérait pouvoir bénéficier de quelques jours de répit après le « sauvetage » de la Grèce, reste toujours aussi bas dans les sondages. La colère des paysans, producteurs de fruits, lait ou viandes qui n’arrivent plus à vivre de leur travail, se répand comme une traînée de poudre et ne va pas arranger les choses. Ceux-ci, dans une misère profonde, endettés jusqu’au cou, au bord du suicide pour certains, sont confrontés à une concurrence non pas du bout du monde mais d’Allemagne pour les producteurs de porcs et d’Espagne pour les fruits. Hollande leur a annoncé un plan d’urgence et en même temps réaffirmé sa volonté d’instaurer plus d’Europe, source de leur malheur. Tout et son contraire. Alors que la courbe du chômage ne montre pas le moindre signe de renversement de tendance, il appelle ceux qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts à acheter plus cher mais français ! Le président joue un drôle de jeu en déroulant un tapis rouge à Marine Le Pen, pariant que face à elle au second tour en 2017, il sera réélu dans un fauteuil. Mais à trop jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler.

St-Quentin Mag, le 23 juillet 2015

Les promesses n’engagent…

Réveil douloureux pour la Grèce. Celui qui avait promis de raser gratis va finalement tondre son peuple jusqu’à l’os. Les 61 % de Grecs qui, à son appel, avaient dit « non » au diktat de Bruxelles se sont réveillés avec la gueule de bois, humiliés. Une fois encore, le desiderata du peuple est bafoué avec la bénédiction de la France et ce, au nom de la solidarité. Dans la foulée, Hollande espère faire fructifier ce « succès » auprès des Français. Les Européens vont une nouvelle fois prêter de l’argent à une Grèce sous tutelle et contrainte à l’austérité, pour qu’elle rembourse les échéances qu’elle leur doit ! Mais à l’arrivée, l’Europe est sortie de cette crise fragilisée, déstabilisée, déchirée, faisant le lit des nationalistes populistes. Et si la dette grecque est étalée dans le temps, cela ne sera pas sans effet sur le déficit des créanciers, dont la France. L’avenir de la Grèce dans la zone Euro reste sans garantie. D’accord, Tsipras a pris des engagements. Mais c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

St-Quentin Mag, le 16 juillet 2015

Talon d’Achille

La Grèce, berceau de la civilisation et de la démocratie, a fait le 5 juillet un magistral pied de nez aux « banksters » européens, refusant une nouvelle cure d’austérité. Un mal à relativiser toutefois, après les hausses de ses retraites, des salaires de ses fonctionnaires… + 124 % avec l’argent d’une Europe qui s’obstinait à fermer les yeux sur les comptes trafiqués qui lui étaient présentés. Aujourd’hui au bord du gouffre, la Grèce va-t-elle quitter l’Euro et entraîner le Vieux Continent dans une catastrophe incommensurable ? Mystère et boule de gomme. Même Madame Irma ne voit plus rien dans sa boule de cristal… Quoi qu’il en soit, Aléxis Tsípras fait le jeu des extrémistes. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont acclamé sa victoire. Et sans fierté ni complexe, celui qui règne sur la terre de Socrate et Platon fait désormais les yeux doux à Poutine. Recherchant une solidarité orthodoxe peut-être. Une situation résultant d’un manque de courage à conduire des réformes et réduire ses dépenses. Suivez mon regard… Une chose est sûre, la Grèce est devenue le talon d’Achille d’une Europe plus que jamais fragilisée.

St-Quentin Mag, le 9 juillet 2015

Vive les vacances ?

Alors que la plupart des Français n’aspirent plus qu’à une chose, le farniente et les doigts de pied en éventail sur le sable chaud, l’actualité vient contrarier leurs espoirs. De quoi leur pourrir les vacances tant attendues. Entre un massacre en Tunisie, une décapitation à Saint-Quentin-Fallavier, la mort du dernier ministre à la Raimu, Charles Pasqua, et les incertitudes de la crise grecque, un pas en avant, deux en arrière, 312 milliards de dette, dont 42 à la France… rien ne va plus ! Pendant ce temps-là, comme si cela ne suffisait pas, l’Insee enfonce le clou en nous annonçant que l’endettement de la France s’accélère ! 50 milliards de plus sur les 3 derniers mois, pour atteindre les 2 089 milliards €. Un montant qui pourrait faire passer les Grecs pour des enfants de chœur. Et cerise sur le gâteau, celui qui n’a pas réussi à inverser la courbe du chômage  voudrait nous faire croire que nous ne risquons rien.  Et merde, trop c’est trop. Vive les vacances !

St-Quentin Mag, le 2 juillet 2015

« Je veux les Jeux »

Ils étaient tous là, de Marie-Jo Pérec à Laure Manaudou en passant par Laura Flessel et Teddy Riner, pour applaudir et supporter la candidature officielle de Paris pour les JO de 2024. Un siècle après les jeux de la VIIIe Olympiades, à Paris en 1924, la France veut de nouveau y croire, tirant un trait sur ses échecs retentissants de 2008 et 2012. Hélas, déjà certaines fausses notes se font entendre. Alors que Droite et Gauche et même le FN sont, en cette période de vaches maigres, favorables à cette organisation, qui coûtera pourtant quelque 6 milliards d’euros, Jean-Luc Mélenchon et les écolos s’y opposent déjà avec virulence. Ceux qui espéraient l’unité nationale autour ce challenge sportif et économique en sont pour leurs frais. Et nul doute que la polémique va faire rage et entrer dans le débat politique jusqu’en 2017 et la proclamation de la ville sélectionnée. Que voulez-vous, la France reste la France, imprévisible et parfois incompréhensible. Coubertin doit se retourner dans sa tombe.

St-Quentin Mag, le 25 juin 2015

Le « Che » ressuscité

Personne ne l’a vu venir. Et pourtant, à 76 ans, celui qui à la présidentielle de 2002 avait fait un moment illusion pourrait bien venir jouer les trouble-fête. Décidément, le poids des années ne semble pas avoir d’emprise sur les épaules ou tout au moins le caractère et les ambitions de Jean-Pierre Chevènement. Celui qui avait clamé haut et fort « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne » a remis ça. Après avoir quitté le gouvernement en 1983, 1991 puis en 2000, le « Che » a réitéré en quittant cette fois le parti qu’il avait fondé en 2003, le MRC (Mouvement Républicain et Citoyen), affaiblissant la gauche encore un peu plus. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’il avait cosigné il y a peu une tribune contre la réforme du collège avec François Bayrou et Luc Ferry, deux anciens ministres de droite. L’ancien élu du territoire de Belfort voudrait se présenter en homme du consensus, renvoyant Juppé et Fillon à leurs études, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. D’ailleurs, le « Che » est aujourd’hui l’objet de nombreuses attentions. A la ramasse, Nicolas Dupont-Aignan lui déroule le tapis rouge et le frontiste Florian Philippot, qui aime rappeler qu’il avait été autrefois chevènementiste, rêve de l’accueillir au Rassemblement bleu Marine. Le clivage gauche-droite ne correspond plus à l’actualité, affirme celui qui paraphrase déjà le général de Gaulle, en parlant « d’Europe européenne ». Imprévisible Ché…

St-Quentin Mag, le 18 juin 2015

Un éternel recommencement

A droite comme à gauche, les week-ends se suivent et se ressemblent. Ainsi à Poitiers, au congrès du PS, l’image espérée d’une famille unie et rassemblée a vite volé en éclats. Jean-Marie Le Guen, fervent soutien de Hollande pour 2017, s’est fait copieusement siffler. Il faut reconnaître qu’il n’y était pas allé avec le dos de la cuillère, affirmant que Jaurès aurait voté la loi Macron ! Les frondeurs poursuivent leur résistance, Martine Aubry a boudé le discours de clôture, l’aile gauche ne désarme pas… Mais c’est incontestablement Montebourg qui a volé la vedette en publiant un brûlot contre le gouvernement, affirmant « hébétés, nous marchons vers le désastre ». L’ancien ministre oublie qu’il a largement contribué à cette situation. L’histoire est un éternel recommencement. Le mois dernier, Sarko se faisait allumer par la gauche pour s’être rendu au Havre en jet privé aux frais de son parti. Cette semaine, c’est Valls qui est raillé par la droite pour avoir fait affréter un avion aux frais des contribuables pour assister à Berlin à la finale de la Ligue des champions. Dimanche après-midi, il était à Roland-Garros. Ah ! La belle vie… Un spectacle pas forcément distrayant pour ceux qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

St-Quentin Mag, le 11 juin 2015

Hollande – Sarkozy : le duo perdant ?

Le chômage bat un nouveau record avec 26 200 sans emploi de plus qu’en mai. Une hausse de 0,7 % en un mois, 5,1 % en un an. Pas question pour autant d’affoler nos ministres. Ils appellent à relativiser et faire preuve de patience. Nos politiques, à l’instar de leurs chefs respectifs, Hollande et Sarkozy, sont déjà dans la bataille de 2017. L’un et l’autre, sûrs d’être les meilleurs et attendus comme le messie, se voient déjà vainqueurs. Déni de réalité, chacun refuse d’admettre l’évidence : 77 % des Français ne souhaitent pas que Hollande soit candidat à un nouveau mandat ; ils sont 72 % dans le même cas pour Sarkozy. D’où sans doute la défection des militants : moins de la moitié des socialistes ont participé au vote des motions pour le prochain congrès, tandis que pour le lancement des Républicains, La Villette était à moitié vide. Les Français ne veulent pas d’un remake de 2012 et semblent décidés à distribuer des coups de pied au cul. Il faudra bien qu’un homme providentiel arrive, faute de quoi, à l’instar de la Grèce ou de l’Espagne, des indignés pourraient jouer les trouble-fête.

St-Quentin Mag, le 4 juin 2015

Agnès Saal : c’est du propre !

Ce dimanche, c’est la fête des mères. Un câlin, une rose, un bijou, un dessin… Peu importe le cadeau pourvu que l’amour soit là ! Et s’il en est un qui ne manquera pas de célébrer sa maman, c’est bien le fils d’Agnès Saal. Qui ça ? Mais si, souvenez-vous, l’ex-présidente de l’INA, contrainte de démissionner le 28 avril dernier en raison de frais de taxi astronomiques (40 000 € en dix mois, dont une grande partie pour son fiston). Depuis, on aurait pu imaginer que l’intéressée allait pointer au chômage en rasant les murs de Pôle emploi. Naïfs que nous sommes ! En fait, Agnès Saal a tout bonnement été recasée au ministère de la Culture, où elle occupe désormais un poste jusqu’alors inédit : chargée de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Compétences de qui ? Des chauffeurs de taxi ? Bref, un placard doré pour cette administratrice civile qui n’a jamais cessé de percevoir son salaire et qui profite de la règle de « l’emploi à vie » réservée aux hauts fonctionnaires de la République. Paraît que le président n’aurait guère apprécié. Mais a-t-il seulement le pouvoir ou la volonté de modifier les règles du royaume des nantis ?

St-Quentin Mag, le 28 mai 2015

Bouffons & têtes de l’art

Fêtes du Bouffon oblige, impossible cette semaine de ne pas jeter un regard amusé du côté de la Croisette qui, le temps d’une quinzaine, devient le théâtre d’une vaste farce. Ces derniers jours, c’est la rumeur qui a décroché le pompon en évoquant une prétendue interdiction des talons plats pour la montée des marches. Horreur, malheur !
La rumeur a pris une telle ampleur que le boss du festival a dû se fendre d’un communiqué pour la démentir. Au passage, rappelons que c’est ce même Thierry Frémaux qui voulait interdire les selfies sur tapis rouge. Motif : « Ces horribles selfies provoquent une désorganisation formidable ». Inutile de dire qu’une vedette est par nature nombriliste et que le selfie ne s’est jamais aussi bien porté qu’à Cannes. S’il en est une qui aurait pu le regretter, c’est peut-être Sophie Marceau qui, après un sein en 2006, a cette fois-ci dévoilé sa culotte en pleine foule. Oups ! Une aubaine pour tous ceux qui n’ont pas manqué de dégainer le portable. Professionnels ou non, les photographes sont partout. Sans parler des mauvaises langues qui n’ont pas manqué d’assister à la mésaventure de Julie Gayet. Celle-ci a beau avoir ses entrées à l’Elysée, elle s’est tout de même fait refouler à l’entrée d’une soirée people. Le physionomiste doit encore s’en mordre les doigts. Bouffon, va !

St-Quentin Mag, le 21 mai 2015

Un cautère sur une jambe de bois

Bernard Cazeneuve a cédé aux incantations et aux sarcasmes de Chantal Perrichon et des membres du Conseil national de la sécurité routière. Dès cet été, la vitesse sera ramenée de 90 à 80 km/h. Une limitation appliquée sur trois segments de route, soit 81 km sur les 950 000 km de voies que compte l’Hexagone. Une peccadille ! Officiellement hostile à cette mesure, le ministre a finalement mangé son chapeau. Un sondage a pourtant montré que 80 % des Français étaient opposés à ces nouvelles limitations. Non pas qu’ils ne soient pas d’accord pour sauver des vies, mais au nom d’un raz-le-bol d’obligations répétées. Et puis, rappelez-vous, les premières limitations de vitesse sur autoroute ont été mises en place en 1973, lors du choc pétrolier, dans l’objectif de réduire la consommation de carburant. C’était pour un an, elles sont toujours en vigueur. Chez nos voisins d’outre-Rhin, où la vitesse n’est pas limitée sur une grande partie des autoroutes, le nombre de tués est moins élevé. Pas sûr donc que cette mesure soit suffisante pour passer sous la barre des 2 000 morts pas an en France…

St-Quentin Mag, le 13 mai 2015

Plan social au FN

Alors que le traditionnel 1er mai aurait dû être un jour de gloire pour le FN, le défilé a tourné au fiasco. Un coup d’arrêt à la dédiabolisation, à la recherche d’un visage social pour séduire le peuple ouvrier. Les déclarations tapageuses, inadmissibles et répétées du menhir breton ont non seulement agacé mais sa montée sur l’estrade alors qu’il n’y était pas invité a fait déborder le vase. D’autant que Jean-Marie Le Pen a été ovationné par les nostalgiques qui réfutent le politiquement correct aujourd’hui en vigueur au Front national. Qu’importe, la fille a fini par tuer le père. Il est suspendu provisoirement, en attendant mieux. Un conflit père-fille non pas sur la ligne idéologique qui reste la même (immigration zéro, préférence nationale, etc) mais sur la méthodologie. Car rompre avec le canal historique du parti risquerait de causer un préjudice impossible à surmonter pour 2017. N’empêche qu’avec ce parricide, le FN qui, depuis des lustres, prônait la haine se l’applique à lui-même. S’en remettra-t-il ? Pas sûr. Désavoué, bafoué, humilié, l’ancien légionnaire qui rêvait de mourir sur scène n’a plus rien à perdre et pourrait, du même coup, tenter le tout pour le tout pour faire exploser son ex-parti.

St-Quentin Mag, le 6 mai 2015

Chômage : quelle hypocrisie !

A la veille du troisième anniversaire de l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, les chiffres du chômage sont tombés. 15 400 chômeurs de plus en mars, soit une hausse de 6 % en un an. Reste à comprendre pourquoi celui qui avait promis d’inverser la courbe du chômage avant la fin 2013 refuse de voir la réalité en face, laquelle pourtant crève les yeux et empêche nos entreprises d’embaucher. Pour un salaire annuel net de 31 500 €, le coût est de 58 000 € pour un employeur français alors qu’il n’est que de 48 000€ outre-Rhin. 10 000 € d’écart, le prix de notre modèle social. Les entreprises allemandes paient 90 milliards d’impôts en moins que les nôtres ! Eh oui, le coût des dépenses sociales est de 624 milliards en France pour 66 millions d’âmes, contre 745 milliards en Allemagne pour 82 millions d’habitants. A population égale, nous payons donc 33 milliards de plus que nos voisins teutons. Pas étonnant si l’Unédic, organisme chargé de la gestion du chômage, prévoit 140 000 nouveaux demandeurs d’emploi cette année. Avec plus de 5,5 millions de chômeurs toutes catégories confondues, 586 000 de plus depuis son arrivée, celui qui voulait être jugé sur ses résultats risque d’être servi.

St-Quentin Mag, le 29 avril 2015

L’Europe au pied du mur

La Grande Bleue qui fait tant rêver à l’approche des vacances estivales est en train de se transformer en cimetière. Pas moins de 800 migrants ont péri lors du dernier naufrage d’un chalutier pourri, dont les affréteurs, des passeurs-trafiquants sans scrupules, leur avaient vendu l’espoir de rallier « l’eldorado » européen. Des hommes, des femmes et des enfants pris à la gorge, contraints à fuir la guerre, la misère, la dictature politique ou religieuse… Un mouvement qui semble inexorable et prend une ampleur inquiétante. Pensez donc, 58 000 arrivées par la Méditerranée en 2011, pour 1 500 morts, 350 000 l’an dernier pour près de 3 500 disparus. Depuis le début de l’année, plus de 1 750 migrants auraient déjà péri, pour la plupart partis des côtes libyennes pour l’Italie. Sans exception, le monde s’indigne et en appelle à l’Europe pour trouver une solution. Celle-ci existe-t-elle à l’heure où nos dirigeants sont unanimes à dire que le Vieux Contient n’est plus en mesure d’accueillir toute la misère du monde et qu’il faut renforcer la lutte contre l’immigration sauvage ? La solution semble devoir passer par une intervention militaire en Libye qui mettrait fin au chaos consécutif à la chute de Kadhafi. Pire qu’avec la crise grecque, l’Europe pourrait bien jouer son avenir avec ce drame.

St-Quentin Mag, le 23 avril 2015

Qui veut gagner 1 million ?

Vous avez vu ? Michel Polnareff réclame 1 million d’euros à Cetelem pour atteinte au droit de l’image et à la dignité ! L’ex-star des sixties s’estime en effet ridiculisé par la pub qui utilise son double à l’écran. Un vague sosie qui, avouons-le, s’est tout juste contenté de se mettre un balai à franges sur la tête. Tu t’es vu quand t’abuses ? Voyons Michel, c’est plutôt à ton coiffeur que tu devrais réclamer des millions. Les bouclettes, ça fait bien 30 ans que c’est passé de mode, non ? Reste à savoir si cette « affaire » ne va pas prendre une autre dimension. Le Syndicat national des gazons parfaits, l’Association des mains vertes mais aussi la Fédération des pelouses interdites seraient ainsi sur le point d’unir leurs forces pour attaquer la célèbre mascotte de Cetelem. Paraît même que la Société de protection des petits hommes verts serait sur le coup. On entend d’ici le soupir d’agacement de dame Justice…

St-Quentin Mag, le 16 avril 2015

Allez Messieurs, un peu de courage !

Chaque année à la même période, syndicats, parents d’élèves et municipalités se livrent à un bras de fer avec  l’Education nationale. La cause : la publication par cette dernière de son projet de carte scolaire pour la prochaine rentrée. Pas moins de 52 fermetures de classes sont prévues dans le département pour 31 ouvertures, soit 21 classes en moins. Bon, c’est vrai, chacun reconnaît aujourd’hui qu’il faut faire des économies. La dépense publique est passée en 5 ans de 52 à 56 %. Et si la France alignait ses emplois publics en équivalent temps plein sur la moyenne européenne, soit 92 pour 1 000 habitants, il faudrait supprimer 70 000 postes ! On reviendrait alors au nombre d’emplois publics que l’on avait en 2000, économisant ainsi pas moins de 18,3 milliards d’euros chaque année.  Mais fermer des classes à l’heure où l’échec scolaire est synonyme de marginalité pour ceux qui en sont victimes, est-ce bien raisonnable ? Surtout quand on revendique haut et fort vouloir mettre un terme à cette discrimination. En y regardant de plus près, on découvre qu’un rapport parlementaire évalue à 32 000 le nombre de professeurs sans affectation, sans classe et sans activité pédagogique, mais payés intégralement à occuper des postes administratifs ou des fonctions syndicales… Tout a une fin. Il faudra bien un jour que nos décideurs aient un peu de courage.

St-Quentin Mag, le 9 avril 2015

1 bougie, 1 000 mercis !

Un an déjà… Le 4 avril 2014, le tout premier numéro de St-Quentin Mag voyait le jour. Un baptême du feu sans filet ni harnais qui marqua le début d’une grande et belle aventure. Un défi inédit à Saint-Quentin où nul journal gratuit, traitant exclusivement de l’information locale, n’avait jusqu’alors été lancé. Un pari gagnant puisque très vite, grâce à l’accueil incroyablement chaleureux de ses lecteurs, St-Quentin Mag a non seulement trouvé son équilibre mais aussi son rythme de croisière. Alors bien sûr, sans grande surprise, de curieuses estocades auront tenté de nous faire trébucher. En vain… Non seulement nous sommes restés debout mais c’est avec sérénité que nous envisageons l’avenir. Du reste, pas question pour l’équipe de St-Quentin Mag de se contenter d’attendre le ballon. Ces deux derniers mois, de nombreux changements sont intervenus pour mieux vous satisfaire : refonte du site Internet, création d’applications pour I-Phone et Androïd, nouvelle impression du journal (cette fois en Picardie)… Cette première bougie, c’est sans tambour ni trompette et donc en toute modestie que nous allons la souffler. Nos remerciements, nous les adressons naturellement à vous, lecteurs, qui nous témoignez chaque semaine votre soutien et votre sympathie, mais aussi à tous les annonceurs et diffuseurs qui sont à nos côtés depuis le début de l’aventure. Nos mercis s’adressent également à ceux qui nous apportent leur généreuse contribution. Citons ainsi Emmanuel Mousset, André Demoor, Jean-Guy Pellis ou encore Elie Delval… Merci à tous ! Pour finir, n’oubliez jamais que l’information de qualité n’a pas de prix. Après avoir diffusé gratuitement plus d’un million d’exemplaires en un an, nous pensons l’avoir amplement démontré.

St-Quentin Mag, le 2 avril 2015

Déculottée, alliances et faiseur de roi

Tout le monde, vainqueurs ou vaincus, est content, c’est le rituel consternant des soirs et lendemains de scrutin. Tous refusent la réalité. Manuel Valls feint d’être heureux pour clamer haut et fort avoir évité une Bérézina au PS en se déchaînant contre le Front National, et s’en prend à tous ceux qui ont refusé de lui faire allégeance. Pas une tête ne doit sortir du rang. Il « oublie » que cette déculottée provoquée par « Sa » politique risque de faire perdre au PS la moitié des départements qu’il détenait. Sarko, de son côté, s’approprie la victoire et revendique avoir été le sauveur d’une UMP en déroute, oubliant que cette victoire certes incontestable n’a été acquise qu’au prix d’alliances contre nature. En l’occurrence avec des gens qui, en 2012, avaient appelé à voter Hollande. C’est dire si ces alliances ne dureront pas. Marine Le Pen, quant à elle, ne revendique plus être le premier parti de France mais souligne l’écrasante progression du FN qui ne comptait qu’un seul sortant et se voit déjà en 2017. Une chose est sûre, si le FN ne prend pas le Département, il va se retrouver en faiseur de roi pour l’élection du président. Souvenez-vous de la mésaventure de Charles Baur en 1998. L’histoire est un éternel recommencement.

St-Quentin Mag, le 26 mars 2015

Votre journal imprimé en Picardie

Bonne nouvelle : St-Quentin Mag est désormais le seul journal d’information diffusé dans le Saint-Quentinois à être imprimé en Picardie ! Près d’un an après son lancement, votre journal a en effet décidé de confier son impression au groupe IPS Picardie, dont le site de production se situe à Fouilloy, dans la Somme, soit à une soixantaine de kilomètres seulement de la cité des Pastels. Au passage, toute l’équipe de St-Quentin Mag tient à adresser ses plus vifs remerciements à Europrinter, l’imprimeur belge présent à ses côtés depuis le début de l’aventure… Alors, pourquoi ce changement ? Deux raisons ont motivé cette décision : la première relève de cette notion de « proximité » si chère à votre journal. Plus que jamais attaché à sa région, son territoire, St-Quentin Mag se devait d’être entièrement fabriqué sur ses terres. A cela s’ajoute le souci de vous apporter une nouvelle qualité d’impression. Le résultat est-il au rendez-vous ? Vous êtes seul juge… Quoi qu’il en soit, à défaut de pouvoir être remboursé puisque St-Quentin Mag est gratuit, espérons que vous serez satisfait…

St-Quentin Mag, le 19 mars 2015

Déni de réalité

Les temps changent mon brave monsieur. Finie l’époque où la venue d’un leader du FN déclenchait colère et manifestations. La semaine dernière, pour la venue de Marine Le Pen à Saint-Quentin, à peine une vingtaine de militants socialistes devant l’hôtel de ville. Son père en avait rassemblé plus d’un millier il y a quelques années ! La fille du chef a réussi la « dédiabolisation » du FN. Désormais,  les gens sont fiers de l’approcher, veulent l’embrasser, se  faire prendre en photo à ses côtés, lui demander un autographe. L’Aisne est même l’un des quatre départements avec le Var, le Vaucluse et le Pas-de-Calais susceptible de tomber dans son giron aux départementales. 24 % des Français pensent que le FN est le parti qui les comprend le mieux, devant l’UMP (19 %) et le PS (14 %) ! La conséquence d’un déni de réalité, d’un refus de voir les problèmes en face, des mensonges incessants, des promesses non tenues… Le FN est devenu le premier parti de France, le plus représenté aux départementales, présent dans 1 912 cantons, soit 95,2 % des cantons, et pourrait, si la montée du « populisme nationalisme » se poursuit, accéder un jour au pouvoir. Il est déjà peut-être trop tard pour sonner le tocsin.

St-Quentin Mag, le 12 mars 2015

50 Nuances de fessées

Messieurs les Anglais, frappez les premiers ! Rendez-vous compte : c’est sur une réclamation d’une ONG britannique, qui reproche à la France de ne pas proscrire totalement les châtiments corporels envers les enfants, que le Conseil de l’Europe a été saisi. D’aucuns estimeront avec raison que cette honorable institution a logiquement d’autres chats à fouetter mais le débat, semble-t-il très vif, interpelle les « spécialistes » et dépasse largement la sphère familiale. En clair, la question est de savoir si la fessée a valeur éducative. Comme d’habitude, le sujet devient un vaste fourre-tout où l’enfance maltraitée côtoie la simple gifle, où l’enfant-roi, forcément intouchable, fait trembler les parents. Et si le problème se situait ailleurs ? Pierre Lévy-Soussan, psychiatre de profession, est cette semaine monté au créneau pour rappeler que la France protégeait mal ses petits. Démonstration avec la loi du 5 mars 2007 censée avoir réformé la protection de l’enfance et dans laquelle le mot « maltraitance » n’apparaît pas une seule fois. A part ça ? On n’a toujours pas vu « 50 Nuances de Grey » au cinéma. C’est grave, docteur ?

St-Quentin Mag, le 5 mars 2015

Un chèque en blanc pour Marine Le Pen

Les chiffres de la croissance 2014 sont tombés,  0,3 % en rythme annualisé, 0,1 % en décembre ! Durant la même période, la zone euro est à 1,4 % et l’Allemagne à 2,8 %. Les écarts se creusent dangereusement. Pas de quoi rendre le moral aux Français. Entre l’ambition proclamée et la réalité, il y a un monde. Et l’on découvre soudain que le monde rural glisse vers le FN. Avec 525 000 exploitations disparues en 25 ans, des cours qui  s’effondrent avec des excédents transformés en déficits, un sentiment d’abandon, d’exclusion pour le haut débit, les services, la santé… Ça n’est hélas pas en allant caresser le cul des vaches au salon de l’agriculture que nos politiques vont renverser la tendance. Et l’on s’étonne que le FN caracole à 30 % dans les sondages des départementales,  devant la droite (28 %), et le PS (20 %). Fini l’effet Charlie pour Valls et Hollande, Sarko s’effondre lamentablement et, cerise sur le gâteau, Roger Cukierman, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), qualifie Marine Le Pen d’irréprochable. Bon allez, essayons de garder le moral,  paraît que l’espérance est une vertu héroïque.

St-Quentin Mag, le 26 février 2015

Un pavé dans le couscous

Alors que le dépôt des listes pour les départementales est clos, des candidatures dans huit cantons de l’Hexagone sous la bannière d’un parti créé en 1997 mais oublié depuis, l’UDMF (Union des démocrates musulmans de France), font figure d’épouvantail. Rien d’anormal dans un pays républicain laïc où l’Etat doit garantir à ses citoyens la liberté de conscience et de culte. Christine Boutin a bien son Parti chrétien-démocrate. Sauf que l’UDMF veut autoriser le voile à l’école, développer l’apprentissage de l’arabe, le halal… Autoriser un parti à caractère confessionnel, n’est-ce pas  une bombe à retardement en ces temps si particuliers ? D’autant que ce parti précise que les femmes sont autorisées à s’exprimer, circuler, aller à l’école, travailler… Des propos pour le moins inquiétant en France. Attention à ne pas importer les conflits du Moyen-Orient ! Pourtant, rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, gamins, nous avions tous des copains qui s’appelaient Hamed, Jacob… Un temps où les boutiques halal et casher n’existaient pas, où nous nous retrouvions chez l’épicier du coin, un temps où la politique ne s’était pas encore emparer de la religion et vice versa. Mais ça, c’était avant.

St-Quentin Mag, le 20 février 2015

Rendez-nous Navarro !

Navarro décédé, Derrick dessoudé, Maigret trépassé, Moulin à la retraite… La grande faucheuse finit toujours par remporter la mise. Mais qui va faire la police ? La question paraît plus que légitime dans ce pays où, question pognon, ça commence à sérieusement sentir le sapin. N’est-ce pas Michel ? Oui, toi, Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances, dont l’incapacité à réduire les déficits vient une nouvelle fois d’être épinglée par les limiers de la cour des Comptes. D’accord, ceux-ci nous refourguent chaque année le même scénario avec, en bande-son, un signal d’alarme qui n’en finit plus de nous crever les tympans. Mais dans leur inventaire à la Prévert, où poésie rime avec gabegie, on y déniche tous les ans de nouvelles pépites. Citons pêle-mêle des aéroports inutiles, des stations de ski qui déchaussent, des sous-préfectures à dézinguer, des fonctionnaires surpayés, des agences de l’eau qui boivent la tasse… Ou comment ruiner un pays à coup de dépenses fantaisistes. Parviendra-t-on un jour à réécrire ce scénario qui tourne en boucle depuis des décennies ? Pas sûr. Autant demander à DSK de jouer les abstinents ! Et dire que ce tonton mi-flingueur, mi-bringueur a failli diriger le pays. Elle est pas belle la France ?

St-Quentin Mag, le 13 février 2015

L’UMP au bord de l’explosion

L’élimination au premier tour du candidat UMP dans la législative partielle du Doubs pour succéder à Moscovici a sonné comme une claque à Sarkozy qui se voyait en homme providentiel et rempart face au FN. L’UMP qui, depuis deux ans, avait gagné douze des treize partielles a la gueule de bois. Et les prises de position différentes pour le second tour, les partisans du « ni  PS ni  FN », ceux qui voteraient PS, ceux qui voteraient blanc,  ceux qui veulent laisser le choix aux électeurs, décrédibilisent encore un peu plus une droite au bord de l’explosion. Comment voulez-vous que le citoyen lambda comprenne que des responsables politiques soient incapables de se positionner clairement lorsqu’il s’agit d’élire un parlementaire ? Certes, l’effet Charlie a joué en faveur du candidat socialiste, mais c’est incontestablement les cafouillages de la droite qui ont conduit le FN au succès. Car une chose est sûre, les 32,6 % des électeurs qui lui ont accordé leurs voix ne sont pas des extrémistes.

St-Quentin Mag, le 6 février 2015

Le danger de l’impensable

Les chiffres du chômage son tombés, 8 100 demandeurs de plus en décembre. C’est dire qu’on frôle la barre des 3,5 millions de chômeurs. Depuis son arrivée à l’Elysée, celui qui avait promis d’inverser la courbe du chômage en enregistre près de 600 000 supplémentaires… Un terrible constat d’échec. Que dire aussi des mises en construction de logements qui se sont effondrées, moins de 300 000 l’an dernier, les plus mauvais chiffres depuis 17 ans, alors que le gouvernement en avait promis 500 000. La colère gronde : entrepreneurs, chômeurs, routiers, taxis, agriculteurs, notaires… battent le pavé. Un scénario vécu en Grèce, qui a conduit à l’impensable, l’extrême-gauche au pouvoir avec l’extrême-droite. En France, le FN, devenu le 1er parti, pourrait dimanche remporter la législative dans le Doubs en s’emparant du siège abandonné par Moscovici parti à Bruxelles, et du même coup faire perdre au PS sa majorité à l’Assemblée nationale. Lors du 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz, en larmes, un rescapé déclarait : « Nous ne voulons pas que notre passé soit l’avenir de nos enfants ». A méditer d’urgence…

St-Quentin Mag, le 30 janvier 2015

Par quel miracle ?

Après s’être rangé aux côtés des patrons, avoir utilisé les mots « ghetto » et « guerre », poussé par une cote de popularité soudain revigorée, Manuel Valls a franchi un nouveau cap en dénonçant un « apartheid territorial, social et ethnique ». Un mot qui rappelle les pires heures des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud. Même si des loupés sont indiscutables dans notre système d’intégration, mis en place d’ailleurs depuis belle lurette autant par la gauche que la droite, rien ne justifiait un tel vocabulaire. Notre Premier ministre joue avec le feu. Cette situation ne résulte-t-elle pas tout simplement de l’échec successif des politiques de l’emploi, de l’école et du logement qui ont conduit progressivement au communautarisme ? Au lieu de chercher midi à 14 heures, ne suffirait-il pas d’appliquer à la lettre la loi de 1905 en l’adaptant aux nouvelles religions ? Une chose est sûre, avec les annonces de Manuel Valls, l’unité nationale, déjà fissurée, va voler en éclats. A commencer par la gauche de la gauche qui va ruer dans les brancards, même si Christiane Taubira, étrangement silencieuse ces derniers jours, a donné son aval aux mesures préconisées. Et puis, où va-t-on trouver, à budget constant, l’argent nécessaire pour financer les 800 M€ de dépenses non prévues pour l’abandon de l’écotaxe, 425 M€ pour équiper les policiers, 60 M€ pour prévenir la radicalisation, sans parler de la création de 2 680 postes pour lutter contre le terrorisme… Soit à l’arrivée une ardoise de plus de 1,1 milliard ! Faut-il se mettre à croire aux miracles ?

St-Quentin Mag, le 23 janvier 2015

Courage, osons !

C’est bien connu, après chaque catastrophe le monde se serre les coudes. Dimanche dernier, la France unie a crié son refus de la barbarie. Mais combien de temps va durer cette union nationale ? Souvenez-vous en 1998, l’euphorie de la France « Black-Blanc-Beur » n’a pas fait long feu. Une chose est sûre, pour faire perdurer cette capacité à se mobiliser et éviter de nouveaux drames, des mesures doivent être prises rapidement. C’est là que les choses se compliquent. Il va falloir oser mettre des mots sur les maux, oublier la langue de bois, le politiquement correct et ne plus différer l’urgence. Bien sûr, au risque de se faire accuser d’amalgame, de stigmatisation, de discrimination. Pour certains politiques, la France est en guerre mais angéliques, ils refusent des mesures d’exception comme l’ont  fait les Américains après le 11 septembre avec le Patriot Act. Et pourtant, de 1954 à 1962, face au danger, la France, pays des libertés, avait appliqué des mesures d’urgence avec l’internement administratif. Auront-ils ce courage ?

St-Quentin Mag, le 16 janvier 2015

Barbares

Une horreur sans nom. La France, l’Europe et l’ensemble du monde libre sont aujourd’hui sous le choc. Après l’attaque armée de Charlie Hebdo, la plus meurtrière à Paris depuis la Seconde Guerre mondiale, l’émotion est à son comble. Au moins dix journalistes et deux policiers ont succombé à cette fusillade perpétrée par deux hommes qui, semble-t-il, voulaient « venger le Prophète ». Un carnage sanglant qui s’ajoute à la liste noire des agressions commises, ces dernières semaines, par des extrémistes sur le sol français. En publiant régulièrement des caricatures de Mahomet, le journal satirique Charlie Hebdo avait toujours marqué son refus de se voir muselé. Malgré les insultes, malgré les menaces… Aujourd’hui, le cœur de sa rédaction ne bat plus. Cabu, Charb, Tignous, Wolinski… Tous décimés, abattus par des lâches qui haïssent notre société, notre liberté, notre mode de vie, ce que nous sommes au plus profond de nous. La vie d’un journaliste n’est ni moins, ni plus précieuse que celle d’un autre. Mais sa mort est un symbole déchirant. En s’attaquant à un journal, c’est à notre liberté d’expression que ces barbares ont voulu s’en prendre. Jamais ! Jamais la France, jamais le monde libre ne se laissera bâillonner. Le voile sur les yeux, sur la bouche ? Très peu pour nous…

St-Quentin Mag, le 9 janvier 2015

Bonnes résolutions : c’est l’heure !

Impossible d’y couper ! Dès qu’une nouvelle année pointe le bout de son nez, l’heure est aux bonnes résolutions. Avec en toile de fond cette idée vertueuse mais un brin saugrenue d’atteindre la perfection… Un concept qui se transforme en fonds de commerce pour les instituts de sondage qui, tous les ans, s’appliquent à décrypter les bonnes résolutions des Français. Mais à quoi bon puisqu’on retrouve toujours les mêmes intentions : perdre du poids, arrêter de fumer, faire davantage de sport, manger sainement, passer plus de temps en famille… Faut-il le regretter ? Toujours est-il que ces fameuses résolutions s’évanouissent généralement aussi vite que les promesses de nos amis gouvernants. A ce propos, quelles seront les « bonnes intentions » de François Hollande pour 2015 ? Apprendre à gouverner ? Et celles de nos amis Sarko, Juppé et compagnie ? Apprendre à s’aimer ? On peut toujours rêver… Quoi qu’il en soit, bonnes fêtes de fin d’année à tous !

St-Quentin Mag, le 30 décembre 2014

Joyeuses fêtes !

Esprit de Noël, es-tu là ? Oui, mille fois oui ! Malgré la crise teintée de morosité et la grisaille qui assombrit l’horizon, espérons que chacun, quels que soient ses moyens, pourra pleinement profiter de cette parenthèse festive qui se refermera le 1er janvier prochain. Trêve des confiseurs oblige, nous éviterons pour notre part les sujets qui fâchent ! Après la Grande Parade de Noël qui a ébloui Saint-Quentin, une envie est encore présente : celle de lever les yeux vers le ciel et d’admirer les étoiles (électriques) qui illuminent les rues. Pour une fois qu’il y a de l’électricité positive dans l’air ! 2015 pointe déjà le bout de son nez et l’aventure de St-Quentin Mag se poursuit sereinement. On ne vous le dira jamais assez : merci pour votre fidélité ! Toute l’équipe de votre « petit journal » vous souhaite de passer de joyeuses fêtes…

St-Quentin Mag, le 23 décembre 2014

Retraite sans flambeaux

On nous rabâche sans arrêt que les Français, las des mauvaises nouvelles, ont le moral en berne. Alors, à l’approche de Noël, on aurait pu espérer avoir droit à un moment de répit. Mais c’était mal connaître ces énarques et autres belles têtes pensantes qui nous dirigent. La Cour des Comptes vient ainsi d’assombrir notre horizon en annonçant qu’il faudra cotiser plus longtemps pour les retraites complémentaires, soit deux années supplémentaires. L’âge de départ à la retraite reste à 62 ans, mais ceux qui ne travailleront pas jusqu’à 64 ans toucheront moins. Bref, il nous faudra travailler plus pour… gagner la même chose ! Une annonce faite sans aucun doute pour nous tester, avant de toucher une nouvelle fois à l’âge légal. La pilule sera-t-elle plus facile à avaler ? Même pas ! Quoi qu’il en soit, il aurait sans doute été plus simple de nous rappeler qu’à la sortie de la guerre, il y a près de 70 ans, l’âge de départ à la retraite était de 67 ans. Joyeux Noël !

St-Quentin Mag, le 19 décembre 2014

Nom de Dieu !

À l’heure où la France brille de mille feux, l’heure où curés, rabbins, imams… appellent à la tolérance et au vivre ensemble, des « djihadistes » de la laïcité font interdire des crèches. Petit Jésus, Marie, Joseph, Rois mages… dehors ! La crèche, qui fait partie de notre univers depuis notre plus tendre enfance, certes symbole de la naissance du Christ, mais tradition à laquelle tout le monde est attaché, chrétien ou pas, n’a plus droit de cité. Des libres-penseurs
extrémistes veulent réécrire l’Histoire, tirer un trait sur nos racines judéo-chétiennes. Mais si les confessions sont égales devant la loi, pas dans la mémoire. Avec cette absurdité, il faudrait revenir sur Pâques, le 15 août, rebaptiser les villes précédées par Saint, détruire cathédrales et églises… Un vers appelle à la méditation : « Dans ce monde en décomposition,
il faudra bien un jour que s’unisse celui qui croyait au ciel avec celui qui n’y croyait pas… »

St-Quentin Mag, le 12 décembre 2014

Une terrible tragédie

Vous l’avez constaté, votre journal n’a pas vocation à traiter les faits divers. Impossible toutefois de rester insensible au drame qui vient d’endeuiller une famille saint-quentinoise… Lundi 24 novembre, une explosion de gaz ravage une habitation de la rue Guillermin, enlevant la vie à une femme de 43 ans et blessant grièvement son mari. Par chance, leurs deux jeunes enfants étaient alors à l’école. La victime était professeur au lycée Condorcet, où elle enseignait le français depuis 18 ans. Toute l’équipe de Saint-Quentin Mag s’associe à la douleur de la famille et tient à lui présenter ses plus sincères condoléances, ainsi qu’aux proches, collègues et amis… De la tragédie au mauvais polar, il n’y a parfois qu’un pas. Saint-Quentin Mag tient également à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont manifestés ces jours derniers pour nous apporter leur soutien. « Merci » est un mot si précieux…

St-Quentin Mag, le 28 novembre 2014

Votre journal victime d’une « Haine Nouvelle »

Qui veut la mort de votre « petit journal » ? La question se pose au regard du mauvais scénario auquel est aujourd’hui confronté St-Quentin Mag. Dans son édition du lundi 17 novembre 2014, le Courrier Picard nous livre un curieux « scoop » en relatant des faits surprenants : « Policiers, huissiers et experts en informatique ont débarqué, mercredi 12 novembre, au siège de St-Quentin Mag. (…) Les ordinateurs ont été saisis ainsi qu’un téléphone portable (…) ».

  • Voilà qui fait froid dans le dos… Mais la réalité est tout autre. Aucun policier n’a jamais mis les pieds au journal, aucun ordinateur ou téléphone portable n’a été saisi. En revanche, ces matériels informatiques ont fait l’objet d’un constat d’huissier. Pour quelle raison ? Curieusement, le quotidien d’Amiens se montre avare d’informations alors qu’il était bien placé pour livrer à ses lecteurs l’intégralité des faits. Qui donc a mis en œuvre cette procédure civile ?
    Réponse : L’Aisne Nouvelle, Picardie Matin Publicités et Cap Régies, trois sociétés qui, vous l’aurez deviné, appartiennent au même groupe de presse que le Courrier Picard. En l’occurrence, le groupe belge Rossel, en situation de monopole du Nord-Pas-de-Calais à la Champagne-Ardenne, en passant par la Picardie. Un géant des médias qui semble aujourd’hui agacé par l’existence d’un « petit journal gratuit » à Saint-Quentin…
  • Mais au fait, que nous reprochent exactement L’Aisne Nouvelle et les deux régies publicitaires ? Rassurez-vous, il s’agit ici d’un litige strictement commercial et aucune infraction pénale n’est reprochée à St-Quentin Mag. En réalité, L’Aisne Nouvelle et compagnie s’estiment victimes de « concurrence déloyale », en nous reprochant notamment de publier des avis de décès gratuitement. Et il en sera toujours ainsi !
    Non seulement l’annonce de décès relève de l’information, mais il n’est pas question que St-Quentin Mag demande le moindre centime aux familles endeuillées.
  • Depuis son lancement le 4 avril dernier, St-Quentin Mag a rencontré un formidable succès. Et ce succès, c’est à vous, lecteurs et annonceurs, que nous le devons. Vous êtes notre force, notre soutien et nous sommes plus que jamais motivés pour aller de l’avant. La semaine dernière, nous avons d’ailleurs augmenté notre tirage, passant de 20 000 à 22 000 exemplaires, afin de satisfaire l’incroyable demande des lecteurs. Victime de son succès, St-Quentin Mag refuse en revanche d’être victime de procédures qui s’attaquent à sa probité. Soyez-en sûrs, nous survivrons…

St-Quentin Mag, 21 novembre 2014

Non mais, allô quoi !

Faut-il tirer sur l’ambulance, surtout quand les airbags risquent d’exploser ? Sûrement pas ! Alors non, nous ne gloserons pas sur Nabilla qui, d’un coup de baguette tragique, est passée du conte de fées au conte défait. En revanche, on peut s’interroger sur l’ampleur de ce fait divers, somme toute banal, qui est parvenu à faire de l’ombre à l’intervention télévisée de François Hollande. Faut-il le regretter ? Toujours est-il que les réseaux sociaux imposent désormais leurs diktats aux médias, qui hiérarchisent l’information en fonction du buzz. Nabilla plus « forte » que le président en terme d’intérêt médiatique : qui s’en étonnera vraiment ? Du coup, pour rester dans la course, certains hommes politiques songent sérieusement à participer à des émissions de télé-réalité. Non mais, allô quoi ! Est-ce vraiment ainsi qu’ils espèrent redorer leur blason ?

St-Quentin Mag, 14 novembre 2014

Fort avec les faibles, faible avec les forts

Les Français souffrent, chaque jour mensonges et scandales les révoltent un peu plus. Ainsi, fier comme Artaban, le Président déclarait que Bruxelles n’avait rien reproché à son projet de budget. Quelques jours plus tard, son mensonge éclatait au grand jour, 3 milliards d’économies supplémentaires. Hélas, ses prévisions d’économies étaient aussitôt plombées par son recul face à l’écotaxe. Coût : 1 milliard et quelques centaines de chômeurs de plus. Un fiasco écologique, économique et social. Nos gouvernants sont faibles avec les forts, mais forts avec les faibles comme les retraités, dont les minces pensions sont gelées. A contrario, pour certains, crise ou pas, la vie est plutôt rose. Ainsi avec l’arrivée de  Valls, les conseillers ministériels ont vu leur salaire augmenter de plus de 7 % et leurs primes de 4,3 % ! A la CGT, c’est Thierry Lepaon qui mène grand train, avec 130 000 € de travaux dans son appartement. Les protagonistes de Bygmalion, qui juraient ne pas s’être enrichis avec Sarko, voient un hebdo démontrer le contraire. Et comme si les affaires Cahuzac, Thévenoud… ne suffisaient pas, on apprend que 60 députés ne sont pas en règle avec le fisc. Sans compter ceux qui, mis en examen ou dans l’attente de l’être, continuent à percevoir de royales indemnités. On est loin de la promesse d’une France apaisée, et face à ce Capharnaüm, les Français pourraient choisir la rébellion au détriment de la résignation.

St-Quentin Mag, 7 novembre 2014

Le paradoxe du clown

Voici une dizaine de jours, on redoutait à Saint-Quentin l’arrivée de clowns terrifiants. Et puis, le week-end dernier, ce sont des morts-vivants qui ont envahi la ville. Des zombies qui font rire, des clowns qui font pleurer… Cherchez l’erreur ! Remarquez, dans un pays où les (petits) présidents rêvent de grandeur, on n’est plus à un paradoxe près. Que dire ainsi de cet élu du FN, exclu de son parti pour s’être converti à l’islam ! Autre situation singulière, celle du député UMP Gilles Carrez, qui risque un redressement fiscal pour non paiement de l’ISF. Etonnant de la part d’un homme qui préside à l’Assemblée la commission des Finances… Faut-il en rire ou en pleurer ? Toujours est-il que Fleur Pellerin, ministre de la Culture, a eu la naïveté d’avouer sur Canal + qu’elle n’avait jamais lu un seul roman de Patrick Modiano, tout nouveau prix Nobel de littérature ! Mieux vaut tourner la page… Ces jours derniers, on a également failli se pincer devant l’attitude de Bernard Tapie, venu sur un plateau télé pour refuser de répondre aux questions de la journaliste. Ça s’appelle « l’interview silencieuse » ! Une posture tout aussi déconcertante que celle des Verts qui ont tout fait pour entrer au gouvernement sans jamais briguer le ministère de l’Environnement. Du coup, nul ne s’étonnera d’entendre les écologistes dire tout et son contraire dans le douloureux dossier du barrage de Sivens. Allez, un dernier paradoxe pour la route avec ce scoop de Ouest-France : des responsables de Pôle Emploi ont eu le culot de s’offrir un séminaire dans un Relais & Châteaux, où le prix des chambres démarre à 290 €. Il faut bien faire bosser les palaces, non ?

St-Quentin Mag, le 31 octobre 2014

La France droit dans le mur !

Le torchon brûle dans la maison France. L’épreuve du budget, qui aurait du être celle de vérité, n’est une nouvelle fois que mensonges. Avec un taux d’emprunt négatif, taux que l’on a connu qu’en temps de guerre, 2 000 milliards de dettes… la France, qui a accepté les règles de l’Europe mais ne se les applique pas, est au bord du gouffre et reste les bras croisés. Elle est ainsi le plus mauvais élève de la classe avec 4,4 % de déficit l’an dernier, pire que l’Italie ! Sa croissance de la dette, son taux de dépenses publiques restent également les plus importants d’Europe. Et pendant ce temps, Valls, Macron et Martin jouent les prestidigitateurs en annonçant une hypothèse de croissance à 1 % (que tout le monde sait fausse) et 21 Mds € d’économies. Où ? Mystère et boule de gomme !
De surcroît, pauvreté et chômage semblent promis à un bel avenir avec 3,7 Mds € en moins pour les collectivités locales, ce qui se traduira par une hausse des impôts locaux. Les mots gestion, évaluation et contrôle font trembler nos gouvernants. Conséquence, aujourd’hui le marché de la colère est en passe d’être gagné par le FN, le scrutin majoritaire à deux tours n’est plus un garde-fou. A méditer avant qu’il ne soit trop tard…

St-Quentin Mag, le 24 octobre 2014

Gratuité : on y croit !

Sidérant ! Il aura suffi que Ségolène Royal évoque la gratuité des autoroutes pour qu’elle se fasse aussitôt étriller par toute la classe politico-médiatique. Et les Français, ils en pensent quoi ? Comme d’habitude, leur avis ne vaut pas un clou. Pourtant, quand on sait que l’Autorité de la concurrence n’a de cesse de dénoncer la « rente exceptionnelle » des sociétés autoroutières, sûr que les conducteurs seraient ravis de s’épargner le coût des péages. Alors, la gratuité, un concept démago, bidon, dangereux ? Eh bien nous, on y croit ! S’informer sans payer, c’est possible avec St-Quentin Mag ! Encore merci pour votre fidélité…

St-Quentin Mag, le 17 octobre 2014

Madame la sapeuse-pompière

Ainsi donc, un député UMP vient de se faire sanctionner à l’Assemblée pour avoir appelé la présidente de séance « Madame le président » et Ségolène Royal « Madame le ministre ». Julien Aubert, élu du Vaucluse, écope au passage d’une « amende » de 1 378 €, soit le quart de son indemnité parlementaire. Un crime de lèse-majesté (majestée ?) qui vient relancer la bataille sur la féminisation des noms de métiers, titres, grades et autres fonctions qui, depuis des lustres, oppose la droite aux socialistes. Déjà, en 1999, à l’initiative de Lionel Jospin, l’Institut national de la langue française avait pondu une sorte de guide d’aide à la féminisation – « Femme, j’écris ton nom » (sic) – qui avait fait sortir la droite de ses gonds, celle-ci estimant que seule l’Académie française était habilitée à modifier les règles d’usage de notre langue, comme c’est effectivement le cas depuis 1635. Or, on le sait, nos Immortels n’ont jamais vu d’un très bon œil ce processus de féminisation. Naturellement, d’aucuns estimeront que nos députés devraient avoir d’autres chats à fouetter (nous laisserons prudemment cette expression au masculin). Quoi qu’il en soit, pour éteindre le feu de cette mini-querelle, peut-être devrions-nous faire appel à nos braves sapeuses-pompières…

St-Quentin Mag, le 10 octobre 2014

Prime et déprime

La présidence de la gauche au Sénat n’aura était qu’une parenthèse. Ses revers électoraux s’enchaînent. Après les défaites aux municipales et aux Européennes, le fameux adage « jamais deux sans trois » s’est confirmé. L’UMP a conquis la majorité sénatoriale en totalisant 145 sièges alors que le PS en perd 24 et n’en compte plus que 112. Mais le véritable séisme dans le paysage politique, c’est l’arrivée de deux sénateurs frontistes. Le FN « dédiabolisé » compte désormais dans ses rangs le plus jeune député et le plus jeune sénateur. De Gaulle doit se retourner dans sa tombe ! Les grands électeurs ne sont pas plus raisonnables que le citoyen lambda. La preuve, ils ont réélu Jean-Noël Guérini, dont le procès pour détournement de fonds publics est attendu. Et après, on s’étonne que plus d’un Français sur deux se déclare favorable à la suppression du Sénat ! De son côté, le gouvernement s’attaque désormais à la politique familiale, la prime à la naissance à partir du 2e enfant passant de 923 € à 308 €. Quant aux retraités, ils devraient voir leur contribution à la CSG passer de 3,8 % à 6 %. Et à droite ? Alors que l’on vient de franchir l’impensable (2 000 milliards € de dettes), Jupé, Fillon et Sarkozy s’étripent pour tenter d’incarner l’espoir. Consternant…

St-Quentin Mag, le 3 octobre 2014

Scènes de méninges

Difficile pour une famille politique de quitter l’opposition tant qu’elle n’a pas retrouvé une pensée, un programme, un parti, voire un leader… Qu’adviendra-t-il de la droite ?
La question reste légitime. Le pire serait sans doute qu’elle parvienne à exercer le pouvoir sur un malentendu. Désastre assuré ! C’est précisément ce qu’expérimente François Hollande, élu par rejet de Sarkozy avec le soutien d’un parti profondément divisé, choisi pour appliquer un programme inapplicable. Nicolas Sarkozy sera-t-il, à son tour, élu en 2017 par rejet de Hollande, avec le soutien d’un parti déchiré ? C’est bien connu, l’histoire ne se répète pas, elle bégaie. En attendant, mieux vaut prêter deux neurones à la droite qui n’a, pour l’heure, tracé le moindre projet politique. Creuser sa tombe ou ses méninges : sur le papier, le choix n’a rien de cornélien.

St-Quentin Mag, le 26 septembre 2014

Du mépris pour les « sans-dents »

Avec une cote de popularité en baisse constante, Manuel Valls a abattu sa dernière carte mardi avec le vote de confiance. Affaibli avec une majorité relative, c’est la première fois depuis 1962 qu’un gouvernement n’obtient pas la majorité absolue. Il reste malgré tout décidé à ne rien changer. Pas un mot sur les réformes nécessaires : modernisation de l’Etat, réforme fiscale, emploi… Seule annonce, dans un pays qui compte près de 9 millions de pauvres, une augmentation mensuelle de 8 € du minimum vieillesse, soit 26 centimes par jour. Un véritable mépris pour les « sans-dents » ! Au contraire, assoiffé d’ambition avec un président enlisé, discrédité et usé, celui qui n’avait fait que 5 % à la primaire de gauche, se voit déjà candidat en 2017 et s’est payé le luxe de défier Nicolas Sarkozy, dont on ne sait rien du projet politique. Aujourd’hui, les Français en ont ras la casquette et l’arrivée d’un homme providentiel pourrait renvoyer ces deux prétendants à leurs pénates…

St-Quentin Mag, le 19 septembre 2014

La culture de l’impunité

Après Jérôme Cahuzac en son temps, Thomas Thévenoud va-t-il à son tour décrocher le titre de « l’homme politique le plus détesté de France » ? Celui qui était encore la semaine dernière un parfait inconnu, sous-ministre au Commerce extérieur, est devenu la cible de toutes les attaques, réussissant le tour de force de nous faire oublier un instant les innombrables déboires du président Hollande. Faut-il rire ou pleurer quand l’intéressé évoque une « phobie administrative » pour justifier le non-paiement de ses impôts ? Au fond, le vrai culot de Thévenoud n’est pas de s’accrocher à son fauteuil de député, c’est d’incarner sans complexe la culture de l’impunité qui façonne depuis des décennies notre classe politique. L’indignation des Français est-elle vraiment sans limite ? Il y a des jours où on se pose la question…

St-Quentin Mag, le 12 septembre 2014

Le compte à rebours est lancé

Alors que François Hollande continue de battre des records d’impopularité, le gouvernement Valls 2, qui était censé sonner le rassemblement, où aucune tête ne devait sortir du rang, n’aura vécu que le temps de son annonce. Avoir viré Montebourg, Hamon et Filippetti n’a rien changé. Dès le lendemain, le nouveau ministre de l’Economie, ex-banquier de chez Rothschild, ébranlait les dogmes du PS en se déclarant favorable à une dérogation des règles du temps de travail et de  rémunérations. Nouvelle bévue ou test ? La seconde hypothèse semble la plus crédible. Le week-end dernier à La Rochelle, le PS n’a montré aucun signe de guérison. Christiane Taubira a franchi la ligne jaune en apportant son soutien aux frondeurs. Et comme si cela ne suffisait pas, Martine Aubry, restée à Lille, sortait soudain du bois pour défier et ridiculiser Manuel Valls, déjà conspué par une partie des siens mais ovationné au Medef. La « Mère Emptoire » demandait l’encadrement des loyers, une promesse de campagne enterrée la veille par le locataire de Matignon. Pendant ce temps, incapable d’endiguer le chômage, les déficits, la dette… de rétablir la croissance et la compétitivité, notre président, qui n’a pas compris que la puissance d’un pays ne se mesurait plus à son armée mais à la force de ses entreprises, veut mettre l’Europe à sa botte. Hollande souhaite ainsi imposer à Angela Merkel une baisse de sa compétitivité ! De quoi mourir de rire. Désormais, le temps presse, le gouvernement, dont les dépenses sont supérieures de
25 % à ses recettes, doit changer de cap et annoncer des mesures avant le 12 septembre et la divulgation de son budget 2015. Continuer à jouer avec le feu pourrait provoquer une étincelle et mettre le feu aux poudres.

St-Quentin Mag, le 5 septembre 2014

J’y suis, girouette !

Au-delà des querelles partisanes, il faut avouer que nos gouvernants nous ont offert un bien curieux spectacle ces jours derniers. « Crise de régime », ont même titré en chœur nos amis de Libé et du Figaro, pourtant rarement sur la même longueur d’ondes. A bien y regarder, François Hollande aura réussi le tour de force de rassembler les opposés. Tandis qu’Olivier Besancenot n’en finit plus de dénoncer un « système politicien carbonisé », le FN réclame à corps et à cris une dissolution de l’Assemblée ! Tous unis pour tirer à boulets rouges sur le président, qui fait l’unanimité partout… sauf dans son propre camp. Il faut dire aussi que certaines couleuvres sont difficiles à avaler pour les socialistes. « Mon véritable ennemi, c’est la finance », déclarait Hollande en 2012. Deux ans plus tard, voici qu’un certain Emmanuel Macron, ex-banquier d’affaires chez Rothschild, décroche le portefeuille de l’économie. Alors, remaniement ou reniement ? Les deux, mon général ! Reste à savoir, face aux combats qui l’attend, si le président a parfaitement assimilé son Manuel de survie. Eh oui, le vent tourne parfois plus vite que les girouettes…

St-Quentin Mag, le 29 août 2014

Echec scolaire : le devoir d’agir

Avec l’application dès le 2 septembre de la réforme scolaire, bon nombre de Français vont, la rage au ventre, se rappeler le succès de France Gall : « Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ? ». Fini la semaine des 4 jeudis qu’étant gamin on a tant désirée. Du lundi au vendredi, nos chères progénitures vont devoir se lever tôt. Paraît que cela sera mieux pour eux. Si tel est le cas, le taux de réussite au bac, qui chaque année enregistre un nouveau record, devrait rapidement atteindre les 100 %. Avec quelle réelle valeur ? Ça, c’est une autre histoire.
Mais qu’importe, chaque ministre de l’Education nationale veut laisser son empreinte. Alors, on y va sans vergogne, on retouche les programmes, rayant d’un coup de plume certaines pages de l’Histoire ou jouant à l’apprenti sorcier en innovant, quitte à compliquer la vie des parents. Il est sans doute plus facile de brasser de l’air que de s’attaquer aux vrais problèmes et devoir, du même coup, faire face aux syndicats, toujours vent debout.
Pas sûr hélas que ce soit uniquement en jouant à la marelle ou aux échecs lors des activités périscolaires que l’on changera le résultat de l’enquête internationale de l’OCDE sur le niveau des élèves. Celle-ci classe en effet la France en 25e position sur 65 nations, et met en exergue une injustice  flagrante selon le milieu social dont sont issus les enfants. Une honte dans le pays de Jules Ferry !
En évoquant Gaza ou l’Ukraine, François Hollande vient de déclarer qu’il avait une obligation d’agir. Croisons les doigts pour que notre président agisse enfin pour mettre un terme à cette spirale de l’échec scolaire qui n’engendre rien de bon dans notre pays.

St-Quentin Mag, le 8 août 2014

Transition énergétique : le courant passera-t-il ?

Inutile d’enfoncer des portes ouvertes en rappelant que la classe politique française ne brille pas par son élégance. Disons même que le sexisme est l’une de ses marques de fabrique. A droite, Nathalie Kosciusko-Morizet en a fait son cheval de bataille. A gauche, Ségolène Royal dénonce régulièrement l’attitude « brutale et misogyne » de ses collègues masculins.
Démonstration avec Bruno Retailleau, président UMP du conseil général de Vendée, farouche partisan du projet d’autoroute devant traverser le marais poitevin, auquel vient de s’opposer la ministre de l’Ecologie : « C’est le caprice de dame Ségolène, le fait du prince, de celle qui se prend peut-être pour Aliénor d’Aquitaine ». Humour lettré, diront certains ; vacherie gratuite, maugréeront d’autres… Quoi qu’il en soit, « l’emmerdeuse », comme ont osé la surnommer nos « amis » de L’Express, est restée droit dans ses bottes.
Ségolène Royal fera-t-elle preuve de la même assurance, cet automne, lorsque sa « loi de programmation de la transition énergétique pour la croissance verte » sera examinée à l’Assemblée ? L’enjeu est de taille pour la ministre de l’Ecologie qui, à travers cette loi, joue peut-être son avenir politique. Son objectif ? Donner le coup d’envoi de la transition énergétique de la France. Outre ses vertus écologiques, ce projet vise aussi à réduire le poids inouï de notre facture énergétique (67,8 milliards d’euros) qui écrase la balance commerciale du pays.
Sur le papier, les intentions de Ségolène Royal sont plus que louables… si l’on excepte l’épineuse question du nucléaire qui, à coup sûr, polluera les débats. Il faut dire aussi que la ministre a dans son texte fixé des objectifs sans clairement définir les moyens. Nul ne sait par exemple comment on parviendra à faire passer de 75 à 50 % la part du nucléaire dans notre production d’électricité.
Ce grand flou artistique sera-t-il éclairci le 1er octobre prochain avec l’entrée en jeu des députés ? D’ici là, nul doute que ceux-ci seront de toutes parts sollicités pour pondre des amendements. Et à ce petit jeu-là, sûr que nos « amis » d’EDF ne manqueront pas d’énergie…

St-Quentin Mag, le 1er août 2014

Le président implore la petite reine

Faute d’avoir vu cet été au Brésil nos footballeurs marcher sur les traces de leurs illustres aînés sacrés champions du monde en 1998 face à la Seleção, notre président de la République, qui comptait sur un exploit des Bleus pour faire oublier leurs malheurs aux Français, ne savait plus à quel saint se vouer. Celui qui nous avait promis voici quelques mois une France apaisée, essuyait une nouvelle déconvenue et quelle déconvenue ! Soudain, en plein été, le pays s’est embrasé, déchiré par les tensions entre juifs et pro-palestiniens. Non pas que la France se sente particulièrement impliquée dans ce conflit sans fin, mais cette étincelle a suffi pour mettre le feu aux tensions sociales, désormais au bord de l’explosion.
Heureusement, le sport – et plus particulièrement la petite reine – pourrait enfin accorder quelques jours de répit à François Hollande. Pensez donc, pas moins de 17 ans après avoir vu pour la dernière fois un Français monter sur le podium des Champs-Elysées (en l’occurrence Richard Virenque, dopé à l’insu de son plein gré !), notre pays compte trois coureurs dans les cinq premiers.  Du jamais vu ! Dans le meilleur des cas, deux places sur le podium sont donc possibles. Jusqu’à dimanche, nos gouvernants devraient prier sans relâche pour que Thibaut Pinot, Jean-Christophe Péraud ou Romain Bardet se surpassent et réalisent un exploit. Performance qui serait pour nos gouvernants synonyme de quelques jours d’accalmie en attendant le retour des emmerdes. Tel est le destin des politiques.

St-Quentin Mag, le 18 juillet 2014

Champagne et mise en bière

Un pas en avant, deux en arrière… Avouez qu’avec cette histoire de réforme territoriale, on ne sait plus trop sur quel pied danser. A quoi bon s’appeler Valls quand l’ouverture du bal ne cesse d’être retardée ? Cette fois, c’est le PS qui joue les trouble-fête en dessinant une France à 13 régions, contre 14 dans le projet du gouvernement. Avec à la clé, un changement d’orientation pour la Picardie. Exit la Champagne-Ardenne, place au Nord-Pas-de-Calais ! A peine a-t-on eu le temps de faire sauter les bouchons et jouer les pique-assiette au buffet champardennais qu’on nous remplace les bulles par de la petite bière. De quoi nous laisser un goût amer…
Le pire dans cette histoire, c’est qu’il est toujours question de rattacher la Picardie à une autre région et non l’inverse. Bref, chacun tente de se refiler le bébé picard, sans trop se soucier de ses états d’âme. Va-t-on un jour le retrouver à la DDASS ? C’est toute la question quand on sait que la Champagne-Ardenne n’avait guère montré d’enthousiasme à l’idée d’agrandir sa famille. Quant à Martine Aubry, la maire spirituelle du Nord-Pas-de-Calais, inutile de lui parler du t’chot. Pas question de jouer les mères adoptives avec la Picardie !
On le constate, transformer l’architecture territoriale de notre pays relève d’un jeu d’équilibriste, dont les règles évoluent au gré des ficelles (pas forcément picardes) tirées dans l’ombre par les lobbyistes. C’est dire qu’au bal de la réforme, la Picardie risque de faire longtemps banquette.

St-Quentin Mag, le 18 juillet 2014

Rien ne va plus !

Les jeux sont faits, rien ne va plus ! Les Brésiliens humiliés 7 à 1 par l’Allemagne ont abandonné la légendaire  samba pour… la marche funèbre de Chopin. Reste à comprendre comment un coup de genou à Neymar a pu faire onze paraplégiques sur le terrain ?
A l’UMP, l’audit financier a fait apparaître un déficit de près de 75 M€, la faillite autrement dit. Son ancienne direction, qui jonglait avec les millions comme on l’a vu avec l’affaire Bygmalion, a conduit le parti jusqu’au bord du dépôt de bilan. Les mauvaises langues disent que Raffarin, Fillon et Juppé, qui assurent l’intérim, ont appelé Chatel à la rescousse parce qu’il fallait être quatre pour… porter un cercueil !
A gauche, ceux qui s’imaginaient connaître le paradis avec le retour des socialistes aux commandes et un président qui avait fait campagne en criant haut et fort que la finance était son ennemie jurée, en sont pour leurs frais.  Aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, Sapin, ministre des Finances, a déclaré à la stupéfaction générale : « La finance est l’amie du gouvernement, l’amie de l’économie française » (sic). Prenant sans doute soudain conscience de l’énormité de la connerie qu’il venait de dire, il précisait : « La bonne finance ». Une véritable déclaration de guerre à la gauche, la vraie, à la gauche de la gauche et aux syndicats.
Sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour ces derniers, après les déclarations de Valls sur la pénibilité et le Code du travail. Conséquence, ils ont claqué la porte de la conférence sociale, laissant Hollande et son acolyte comme deux ronds de flan. Aujourd’hui, il nous reste à espérer qu’avec les vacances, le bon sens reprendra le dessus. Croisons les doigts.

St-Quentin Mag, le 11 juillet 2014

Politique : ils sont « footus »

Nos gouvernants qui misaient sur la réussite des Tricolores pour faire oublier aux Français leurs soucis, les 5 millions de chômeurs et les affaires qui ternissent leur image, se sont mis le doigt dans l’œil jusqu’au coude, comme on dit chez nous. Gauche comme droite sont à la ramasse. La gauche contestée au sein même de ses parlementaires et la droite empêtrée dans les affaires.
Contre vents et marées, Sarkozy, qu’on le veuille ou non, garde la vedette. La preuve, sa garde à vue a d’un coup fait oublier la victoire des Bleus en 8e de finale et même l’arrivée des quarts. Pensez donc, un ancien chef d’Etat traité comme un voyou, du jamais vu ! Presque un remake de ce qu’on a vécu avec DSK outre-Atlantique. Une chose est sûre, les Français qui souffrent en ont ras la casquette des Copé, Fillon, Cahusac, DSK…  et autres qui se comportent en donneurs de leçon et derrière en croquent !
Et la liste des suspectés pourrait encore s’allonger avec  Martine Aubry pour le grand stade de Lille. La justice cherche en effet à savoir pourquoi la communauté urbaine de Lille a choisi Eiffage pour le construire, plutôt qu’une autre entreprise pourtant 100 M€ moins chère.
Comment croire encore à l’égalité quand des dirigeants de la BNP, qui vient d’écoper de 9 milliards d’amende pour avoir transgressé des interdits, sont remerciés confortablement, alors que dans le même temps, pour moitié moins, Jérôme Kerviel dort derrière les barreaux. Le système est essoufflé, fatigué, changement ou rupture doivent vite devenir réalité avant qu’il ne soit trop tard.

St-Quentin Mag, le 4 juillet 2014

Le bonnet d’âne démodé ?

« Tout le monde a le souvenir d’un échec à l’école », a confié cette semaine Benoît Hamon, à l’occasion du lancement de la conférence nationale sur l’évaluation des élèves. Au-delà de ses souffrances personnelles, avouons que l’intéressé est un bel exemple d’ascenseur social puisqu’avec une simple licence d’histoire en poche, il est tout de même parvenu à décrocher le ministère de l’Education nationale. Jackpot ! Voilà qui mérite un joli 19/20, non ?
Le hic, c’est que Benoît Hamon ne veut plus entendre parler de notes, qu’il considère comme anxiogènes, décourageantes, voire source d’inégalités sociales… Son idée ? Mettre en place un nouveau système d’évaluation, à la fois stimulant et bienveillant. Une aubaine pour les cancres qui n’auront plus à justifier un zéro pointé ! Mais un nouveau casse-tête pour les parents, à commencer par ceux qui ne maîtrisent pas nécessairement les codes de la réussite à l’école.
Généreux (faut-il dire naïf ?) dans sa démarche, Benoît Hamon se montre en revanche blessant avec le corps enseignant, coupable à ses yeux de détruire à coup de mauvaises notes les belles dispositions des élèves. C’est bien connu, fabriquer de l’échec à la chaîne reste la première motivation des profs… Quoi qu’il en soit, un point essentiel doit guider les réformes à venir : comment rendre compte aux familles des progrès de leurs enfants ? Inutile de dire qu’on a en réserve un très beau 20/20 si Benoît Hamon trouve la meilleure des solutions.

St-Quentin Mag, le 27 juin 2014

Faire grève : c’est tout un art !

Et si la grève était synonyme d’immobilisme ? Ces derniers jours, nos amis interminots et chemittents nous ont proposé de tester un nouveau concept. Du genre : comment se rendre à un festival annulé dans un train immobilisé ? Après mûre réflexion, on a finalement préféré ne pas bouger une oreille.
Une partie de cartes pour passer le temps ? Dans la famille « pas touche aux avantages acquis », voici donc les cheminots. Ceux qu’on aime diaboliser parce qu’ils ont la sale manie de bouleverser le train-train des Français. Le pire, c’est qu’on a généralement du mal à saisir leurs motivations. Il s’agirait cette fois de contester un projet de réforme ferroviaire, sur fond d’ouverture à la concurrence exigée par Bruxelles. Bref, rien à voir avec les avantages acquis ! Il serait donc tout à fait déplacé de rappeler qu’à la SNCF, le personnel roulant continue de partir à la retraite à 50 ans (voire 52 ans, suite aux réformettes de 2008 et 2010). Maudit soit Bruxelles qui veut plumer la poule aux œufs d’or…
Dans la famille « pas touche à mes indemnisations », voici maintenant les intermittents. Ceux qu’on adore soutenir parce qu’au fond, ils nous mettent des paillettes plein les yeux. Quitte à nous aveugler ? Allons donc ! Par définition, l’intermittent du spectacle, qu’il soit artiste ou technicien, concourt à défendre la diversité et la richesse de la culture française. Et ça, c’est sacré. N’est-ce pas, Jack ?
Alors, là encore, sans doute serait-il inconvenant de rappeler que nos 108 000 intermittents, qui ne représentent que 3 % des chômeurs, sont à l’origine d’un tiers du déficit de l’Unedic. Inutile d’enfoncer le clou en précisant que le trou creusé par les intéressés, qui bénéficient d’un régime d’indemnisation très avantageux, flirte avec le milliard d’euros. Qu’il serait trivial d’avoir une vision comptable du problème quand nos gentils intermittents assurent vouloir défendre la cause des plus précaires. Décidément, nos amis grévistes cultivent l’art de la mise en scène. Quant aux réformes, sûr qu’elles vont encore rester à quai…

St-Quentin Mag, le 20 juin 2014

Mondial : faut-il hurler avec les loups ?

L’Afrique du Sud hier, le Brésil aujourd’hui, le Qatar demain… Quelle que soit sa destination, le Mondial de foot suscite une levée de cartons rouges. Et les bonnes âmes de pointer, dans un réflexe pavlovien, un doigt accusateur vers les dirigeants de la Fifa, coupable de tous les maux, de tous les déshonneurs. Allons donc ! Qui peut croire que la bienveillance et le profit vont un jour coucher dans le même lit…
Dès lors, faut-il ouvrir de grands yeux étonnés en faisant mine de découvrir que le sport, et plus encore le foot, est devenu roi au royaume du business ? Sûrement pas ! Chaque époque a les héros qu’elle mérite. Qu’on le veuille ou non, les dieux du stade sont nos nouvelles icônes et à ce titre, difficile d’en faire des scouts façonnés par l’esprit de Coubertin. L’important n’est plus de participer. Il faut gagner. Beaucoup gagner. Qui prétendra le contraire ?
Bien sûr, ici ou là, certains s’inquièteront du sort des habitants des favelas. Ça leur passera. Tout comme ils ont déjà oublié de se soucier du sort des Caucasiens, qui n’ont sûrement pas profité des milliards engloutis dans les JO de Sotchi. Vœux pieux, mémoire courte… Tant que les politiques s’obstineront à prendre le sport en otage, rien ne changera. Ne comptez donc pas sur nous pour jouer la carte de la mauvaise conscience. Halte au chantage et bon Mondial à tous !

St-Quentin Mag, le 13 juin 2014

Champagne et gueule de bois pour la Picardie

Alors que la garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui tente de nous persuader que la meilleure façon de combattre la récidive est de ne pas jeter les délinquants derrière les barreaux, suscite une levée de boucliers, le projet de réforme territoriale vient rajouter de l’huile sur le feu. Cette réforme voulue par Sarkozy, combattue alors par la gauche, refait surface avec Hollande. Faire et défaire semble l’inévitable destin de la France…
On s’attendait à 10 régions, puis 12, c’est finalement 14. Certaines restent seules, d’autres fusionnent de manière étrange, laissant une impression de petits arrangements entre amis, alors que des choix logiques s’imposaient, comme l’union de la Lorraine avec la Champagne. Avec la réforme Hollande, l’association de deux régions pauvres n’aboutira finalement qu’à la création d’une grande région… pauvre !
Ce sont les grandes villes, les métropoles, qui attirent et créent de l’emploi. Alors, quelle logique économique, quelle organisation territoriale pour le futur ? Cela reste désespérément flou. A trop rechercher le consensus, notre président mécontente une nouvelle fois une majorité de Français, à droite comme à gauche.
Quel dommage de gâcher ainsi l’occasion de rebâtir les territoires. Cette réforme  nécessaire aurait dû faire l’unanimité. Un pas en avant, un pas en arrière, on connaît. Remarquez, la colère des élus des départements et des régions, attachés à leurs privilèges, leur cour…. mais destinés à disparaître, pourrait une nouvelle fois faire reculer François Hollande. Ici bas, rien n’est jamais définitif.

St-Quentin Mag, le 6 juin 2014

Qui incarnera le nouvel espoir ?

Le département de l’Aisne est devenu le 25 mai le premier bastion du Front National avec 40,2 % des suffrages aux Européennes, contre 25 % au niveau national, 33,19 % à Saint-Quentin. Un séisme, un déluge, une catastrophe ! La France est devenue le symbole européen du nationalisme, réalisant le meilleur score de l’extrême droite. Le constat est affligeant. Compte tenu du nombre d’électeurs inscrits dans l’Hexagone et du taux réalisé par le PS, celui-ci ne représente plus que
6 % des Français. Son plus mauvais score depuis sa création. Enlisée dans les affaires et en recul par rapport à 2009, la droite n’a plus le leadership au sein de l’opposition.  La France est amère, lasse des promesses, de l’austérité, du chômage, de la baisse de son pouvoir d’achat et ne se sent pas protégée par l’Europe. La démocratie est en péril et l’histoire se répète. Rappelez-vous, c’est  l’action du chancelier allemand Heinrich Brüning, pour remettre les comptes de l’Allemagne à l’équilibre, qui a favorisé l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Nous traversons une crise économique, financière, morale, sociale et politique. Il faut inventer quelque chose, écouter les Français, faute de quoi, la montée des extrêmes sera irrésistible. En cinq ans, le FN a multiplié son score par quatre ! Celui qui incarnera un nouvel horizon, un nouvel espoir, comme l’ont fait Roosevelt et De Gaulle, doit vite s’imposer.

St-Quentin Mag, le 30 mai 2014

Touche pas à mon mercredi !

Tricotée par Vincent Peillon, puis retricotée par Benoît Hamon, la réforme des rythmes scolaires montre à quel point le gouvernement peine à faire dans la dentelle. Mais de quoi parle-t-on au juste ? L’idée phare de cette réforme est de rétablir la semaine de quatre jours et demi à l’école, afin de mieux répartir les heures de cours hebdomadaires. En clair, on oublie la grasse matinée du mercredi pour nos chers bambins…
Les chronobiologistes sont pour, à commencer par les éminents savants de l’Académie de médecine, qui militent sans relâche pour une réorganisation du « temps de vie » des enfants. Le hic, c’est que bon nombre d’enseignants mais aussi de parents doutent du bien-fondé de cette réforme. A tort ou à raison ?
Ce qui est certain, c’est qu’il serait naïf, voire illusoire, d’espérer préserver la santé des enfants et favoriser leur réussite scolaire en les obligeant à se lever le mercredi. On le sait, l’école mérite une vraie réforme en profondeur, à laquelle doivent être associés les parents. A Saint-Quentin, ceux-ci ont d’ailleurs eu l’occasion de s’exprimer à travers une large consultation. Verdict : 86 % d’entre eux se sont formellement prononcés contre la réforme des rythmes scolaires.
Un résultat sans appel, qui dépasse ici de simples enjeux politiques. Et si, au final, les parents étaient les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour leurs enfants ?

St-Quentin Mag, le 23 mai 2014

Européennes : le grand bazar

A dix jours des élections européennes, la Commission de Bruxelles, dans un élan de masochisme déconcertant, a pris l’initiative de publier les résultats d’un sondage d’opinion mené dans les vingt-huit Etats membres. Verdict ? Catastophique pour l’Union européenne qui, selon cette enquête, inspire de la défiance à 59 % de ses citoyens. C’est encore pire en France, où seuls 28 % des sondés affirment faire confiance à l’Europe.
Bref, inutile de s’étonner si, le 25 mai prochain, le scrutin fait un flop. Du reste, l’abstention semble le cadet des soucis des candidats qui se bousculent au portillon. Dans la circonscription Nord-Ouest, à laquelle est rattachée la Picardie, ils n’ont même jamais été aussi nombreux. Pas moins de 22 listes sont ainsi dans la course ! Ou quand les Européennes riment avec Samaritaine.
On trouve ainsi de tout dans ce bazar politico-trucmuche truffé de têtes de gondole. Au rayon lessive, voici la liste des « Citoyens du vote blanc » ; les joueurs préféreront sans doute « Nouvelle Donne », tandis que les égocentriques se tourneront vers « Nous, citoyens ! ». Rayon lingerie (hum), voici les « Féministes pour une Europe solidaire ». Tiens, une annonce au micro de « Esperanto comme langue commune » (on comprend rien !). Une petite pause chez « Europe de la décroissance » et on repart gonflé à bloc avec « Radicalement citoyen » pour Monsieur, et « Force Vie » pour Madame.
Et pour les enfants ? Rien. On a bien le « Parti Pirate » en stock, mais son leader, un certain Didier Urschitz, a une telle allure de clown triste qu’on va s’épargner des pleurs. Allez, par ici la sortie et rendez-vous le 25 mai au grand déstockage de printemps. C’est fou comme on a hâte…

St-Quentin Mag, le 16 mai 2014

La roue de l’infortune

Et dire que nous vivons en 14… Une année qui, un siècle plus tôt, a marqué à jamais le Vieux Continent. Promenons-nous un instant dans un village français. Un clocher, une place, une odeur de pain frais, un bistrot qui respire la vie… Et puis, au détour d’une rue, il est là, immuable, semblant défier le temps : le monument aux morts, détail obligé de la carte postale tricolore…
Nous avons tous le nom d’un de nos ancêtre gravé dans la pierre. Avec, cent ans plus tard, toujours les mêmes interrogations. Mais comment diable ont-ils pu ? 18,6 millions de cadavres, dont 1,7 million côté français : le carnage, disons même la boucherie de 1914-1918 défie l’entendement. Comment des millions d’hommes ont-ils pu, quatre ans durant, supporter les bombardements, les attaques au gaz, les assauts-suicides, les combats sans trêve, les privations, les blessures, l’obsession de la mort… Comment, « au nom de la patrie », ont-ils pu s’entretuer avec une inébranlable conviction ?
Pour les historiens, la Grande Guerre s’est longtemps résumée à l’étude des responsabilités, via le prisme politique, diplomatique et militaire. Et puis, au fil des décennies, ils ont aussi découvert le destin et le quotidien des hommes qui ont « fait » la guerre. En cette année de commémoration du centenaire de 14-18, ce sont précisément ces anonymes, chair à canon meurtrie jusqu’à l’os, mais aussi leurs descendants qui retiennent l’attention.
A Saint-Quentin, sur une initiative de la Ville, un travail mémoriel a été mené par Frédéric Macaigne, qui vient de publier « Mémoire des Anciens », recueil de témoignages qui nous replongent dans l’histoire d’une ville martyre. Ou quand la cité des Pastels devint celle des stèles, détruite à 85 %, réduite à 217 habitants…
1914-2014 : « Plus jamais ça » ? La formule un peu creuse semble aujourd’hui résonner dans le vide. La guerre, dit-on, serait de nouveau aux portes de l’Europe, du côté de Kiev, Slaviansk et Odessa. Depuis qu’ils ont inventé la roue, les hommes s’obstinent à tourner. Parfois du mauvais côté…

St-Quentin Mag, le 9 mai 2014

Saint-Quentin sort les griffes !

Un zoo en plein cœur du parc d’Isle ? L’idée pourrait paraître saugrenue. C’est en tout cas un énorme pavé lancé dans la mare aux canards. Un beau matin, ceux-ci pourraient se réveiller au son des rugissements qui, habituellement, hantent la jungle ou la savane.
Le projet, mené en collaboration avec le zoo de Beauval, est non seulement très sérieux mais il pourrait, à terme, donner un nouvel élan régional à Saint-Quentin qui, plus que jamais, a besoin de sortir du lot. Bien sûr, certains mauvais coucheurs s’interrogeront, au beau milieu de la nuit, sur la pertinence d’une réserve africaine dans les marais d’Isle. Un pari fou ? Sans nul doute. Mais entre le doux ronronnement du quotidien et la volonté de montrer les dents pour construire l’avenir, on a vite fait de choisir son camp !
Détail non négligeable : ce futur zoo du parc d’Isle sera gratuit et libre d’accès. Gratuit ? Voilà un mot qui nous parle, à St-Quentin Mag. Qui dit gratuit, dit liberté : chacun fait ce qui lui plaît ! Rêvons donc de zèbres et de lions et laissons les canards grincer des dents…

St-Quentin Mag, le 2 mai 2014

Qui de l’homme ou du robot ?

Tous aux abris ! Ce week-end, les robots envahissent Saint-Quentin… à l’occasion de la grande finale nationale des Trophées de Robotique. Qu’on se rassure, la compétition se veut bon enfant avec, aux manettes, une armada de Géo Trouvetou, férus d’électronique et autres disciplines qui, vous l’aurez remarqué, finissent toujours en « ique ». Un paradoxe sonore puisque la robotique ne constitue plus un hic. Les machines, truffées de technologies, font tellement partie de notre quotidien qu’elles ne suscitent désormais aucune crainte.
A une époque pas si lointaine, on redoutait pourtant que les hommes ne deviennent des robots. Puis, on s’est mis à trembler à l’idée que les robots allaient devenir des hommes. Qui de l’œuf ou la poule ? Qui du robot ou de l’homme ? Au final, entre les deux parties, ni bras de fer, ni confrontation, contrairement aux prédictions hollywoodiennes.
Cette absence de conflits, l’historien Jean Delumeau l’explique ainsi : « L’homme a la possibilité non seulement de penser, mais encore de savoir qu’il pense  : c’est ce qui le distinguera toujours du robot le plus perfectionné. » Un point de vue réconfortant qui élude toutefois la dépendance, voire même la servitude des hommes vis-à-vis des machines.
Dès 1936, Charlie Chaplin avait abordé le sujet avec « Les Temps modernes », satire du travail à la chaîne, enfermant l’homme dans un  mécanisme de production. Huit décennies plus tard, c’est plutôt le chômage à la chaîne qui pourrait faire l’objet d’une satire, sans que personne ne songe à pointer un doigt accusateur vers les machines. Et si elles avaient gagné ?

St-Quentin Mag, le 25 avril 2014

Qui croquera la ficelle picarde ?

Millefeuille : pâtisserie administrative qui ouvre l’appétit des uns et reste sur l’estomac des autres… Voilà des années que nos élus disent vouloir mettre à la diète les collectivités territoriales. Le dernier en date n’est autre que Manuel Valls qui propose de réduire de moitié le nombre de régions dans l’Hexagone et d’engager le débat sur l’avenir des conseils départementaux.
Pour ou contre ? La question « tarte à la crème » nourrit surtout le débat. Du discours à l’action, il y a un pas moins facile à franchir que le Rubicon ! Il faut dire aussi que la volonté d’alléger le millefeuille territorial se heurte à de sérieuses résistances. Chacun veut conserver sa part du gâteau, voire mettre la main sur celle des autres.
Prenons (au hasard) l’exemple de la Picardie. Les « tontons flingueurs » de la haute administration nous l’ont déjà promis : « Aux quatre coins de la France qu’on va la retrouver, éparpillée par petits bouts, façon puzzle ! ». Scénario envisagé : la Somme rattachée au Nord-Pas-de-Calais, l’Oise à l’Ile-de-France et l’Aisne à la Champagne-Ardenne.
D’autres estiment qu’il faut raccorder la Picardie en bloc à nos voisins du Nord, tandis qu’un certain Nicolas Mayer-Rossignol, président PS de la Haute-Normandie, vient de sortir du bois pour proposer une fusion de sa région avec la Basse-Normandie et… la Picardie ! Saint-Quentin va-t-elle bientôt devenir la sous-sous-sous-préfecture de Rouen ? Et pourquoi pas de Tarascon, de Montbéliard ou de la Roche-sur-Yon ? Pauvre ficelle picarde, qu’on use jusqu’à la corde avant de la réduire en miettes… Gageons que ce scénario ne verra jamais le jour.

St-Quentin Mag, le 18 avril 2014