« Tactile Tour » au musée des Beaux-Arts

 

Fermé durant trois mois pour cause de travaux, le 1er étage du musée des Beaux-Arts est de nouveau accessible au public. « Durant cette période, les deux salles ont totalement été rénovées, précise Agnès Villain, la conservatrice. Les plafonds ont été rabaissés et entièrement refaits avec un revêtement sonique qui offre un meilleur confort auditif, l’éclairage a été repensé, tandis que les murs sont passés d’une peinture lilas un peu trop prégnante à une teinte vert tilleul beaucoup plus sobre. » Bref, un nouvel écrin pour mettre en valeur une vingtaine de tableaux allant du XVIIe au XIXe siècle, choisis selon une thématique bien précise : l’histoire de la représentation des paysages à travers les collections du musée.
Empruntons maintenant l’escalier pour redescendre au rez-de-chaussée, dans la salle principale du musée où une nouvelle exposition, baptisée « Tactile Tour », est à découvrir jusqu’au 26 janvier. Une expo entièrement conçue par l’association Valentin Haüy qui, depuis 135 ans, vient en aide aux déficients visuels. Quel est donc le principe du « Tactile Tour » ? Réponse de Charles Thuilliez, le président du comité axonais de Valentin Haüy : « C’est une expo créée pour et par des aveugles, frustrés par une consigne appliquée dans tous les musées de France : « Ne pas toucher. » Cette consigne est bien évidemment incontournable pour ne pas endommager les œuvres exposées mais elle est aussi source de frustration pour les malvoyants ou non-voyants. Du coup, l’un de nos membres, architecte de profession, a eu l’idée de reproduire en 3D des œuvres en aplat, que l’on peut toucher à loisir. » Une dizaine de tableaux ou dessins, à l’image du célèbre « Homme de Vitruve » de Léonard de Vinci, se sont ainsi extirpés de leur toile pour devenir des sculptures susceptibles de procurer des sensations tactiles, avec à la clé des représentations propres à chacun. « Cette expo s’adresse à tous, y compris aux voyants qui sont invités à faire l’expérience de la cécité en mettant un masque, note Charles Thuilliez. C’est l’occasion de faire le distinguo entre ce que vont voir les mains et ce que va restituer la vue une fois le masque enlevé. Vous savez, c’est le cerveau qui crée les images, pas les yeux. La preuve, durant les rêves, on voit des trucs qu’on n’a pas vus ! » Envie de vous frotter à cette expérience aussi ludique qu’inédite ? Rendez-vous donc jusqu’au 26 janvier au musée des Beaux-Arts pour expérimenter le « Tactile Tour ».

Musée des Beaux-Arts : 28, rue Lécuyer à Saint-Quentin. Tél. : 03 23 06 93 98.
Entrée tarif plein : 5 €.