KAMI EN ROUTE pour les JO

Elle s’appelle Camille Regneault mais dans l’univers du breakdance tout le monde la connaît sous le nom de Kami. Une danseuse à la renommée internationale qui n’a cessé de collectionner les titres (triple championne de France, vice-championne du monde…). A 30 ans passés, la Saint-Quentinoise vise aujourd’hui les JO de Paris. Et pour promouvoir le breaking, devenu discipline olympique, elle sera présente le 21 juin prochain sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Rencontre…

Comment avez-vous réagi quand vous avez appris que le breakdance allait entrer aux JO ?
– Kami : « Ça a été une grande surprise parce qu’on ne s’y attendait pas du tout. En fait, le break n’avait rien demandé à personne ! C’est le comité olympique qui est venu vers le breaking pour lui proposer de participer aux Jeux. C’était inattendu, une surprise incroyable ! »
On compte déjà sur vous pour être présente aux Jeux de Paris 2024…
– Kami : « Pour l’instant, je suis sélectionnée en équipe de France. On est actuellement six filles et deux d’entre nous sont susceptibles de se qualifier pour les JO. Avant cela, on doit participer à des battles qui vont se disputer jusqu’en juin 2024. Lors de ces compétitions, il faut cumuler le plus de points pour intégrer le top 16 mondial. Seules les 16 meilleures breakeuses, à raison de deux par pays maximum, décrocheront leur place pour les Jeux de Paris. J’espère naturellement en faire partie ! »
Quand on évoque les JO, on pense surtout au sport. Vous vous considérez plutôt comme une athlète ou une artiste ?
– Kami : « Plutôt comme une artiste mais je m’entraîne comme une athlète. Le breaking, c’est un art à part entière qui demande d’être très créatif et de savoir développer son propre style. Mais c’est aussi une discipline qui exige de la rigueur et beaucoup d’entraînement. Des étirements, de la préparation physique… On n’est pas loin du sport. »
Vous étiez ado à Saint-Quentin quand le hip-hop est entré dans votre vie… Ça s’est passé comment ?
– Kami : « Vers l’âge de 14-15 ans, je voulais faire du break mais à l’époque, il n’y avait rien à Saint-Quentin pour s’initier. En plus, il n’y avait pas Internet… J’ai essayé d’apprendre en regardant des bouts de vidéo mais c’était finalement très compliqué. Du coup, je me suis tournée vers la danse hip-hop et plus précisément le popping. Je suis devenue danseuse professionnelle en tant que poppeuse. Plus tard, j’ai intégré une compagnie dans laquelle il y avait un danseur de break qui m’a fait prendre conscience que c’était la discipline que je voulais vraiment faire. Alors, à 26 ans, je me suis donné un an pour devenir une bonne danseuse de breakdance. Et ça a marché ! Comme quoi, faut toujours croire en ses rêves… » B.D.