Solidaires des aidants Un dispositif pour favoriser les petits gestes de solidarité

En France, les « proches aidants » sont estimés à 11 millions de personnes. Des millions de mains tendues qui, au quotidien, viennent en aide à un parent, un enfant, un voisin, un ami, rendu dépendant par l’âge, le handicap ou la maladie… « Beaucoup sont des aidants sans même le savoir, estime Thomas Dudebout, maire adjoint en charge de la participation citoyenne. Leur rôle est d’autant plus important qu’ils sont souvent le dernier filet de sécurité pour ceux qui sont vulnérables. »
Avec la volonté de leur tendre la main, la Ville de Saint-Quentin a organisé du 30 mai au 3 juin la toute première « Semaine des aidants ». Un seul mot d’ordre : « A notre tour de prendre soin de vous ! » Désireux d’aller plus loin, Thomas Dudebout souhaite aujourd’hui mettre en place le programme « Solidaires des aidants », auquel participe activement l’association Voisins Solidaires d’Atanase Périfan (lire ci-dessous). Un programme qui vise à développer, via le voisinage, un réseau solidaire d’hyper-proximité. « Quand on pense à l’entourage, on pense à la famille, aux amis, à tous ces proches qui n’habitent pas forcément à côté. Mais pourquoi ne pas faire appel au voisin du dessus ou à l’étudiante qui habite la maison d’en face ? A travers le dispositif « Solidaires des aidants », l’idée est de favoriser les petits gestes de solidarité », explique Atanase Périfan. Deux objectifs sont ici clairement affichés : mobiliser le voisinage et faire du voisin un tiers de confiance. Pour cela, un kit « Solidaires des aidants » (*) est gratuitement fourni pour agir ensemble. Un kit comprenant « l’annuaire de mes voisins » (pour se joindre facilement), « le panneau des voisins » (pour s’échanger des infos), « le mini guide pratique » (pour mieux comprendre la vie des aidants familiaux).
Entre vie professionnelle et vie personnelle, l’emploi du temps des aidants est parfois compliqué. Et si chacun s’engageait à faire un geste de temps en temps, susceptible de soulager ceux qui sont le plus impliqués ?
Qu’il s’agisse d’accompagner un voisin à la pharmacie, de lui rapporter une baguette, de partager ensemble un café, d’arroser ses plantes ou de lui adresser un petit bonjour chaque matin, les idées de gestes solidaires ne manquent pas… De quoi donner à chacun le sourire. Pensez-y !

(*) Kit à télécharger sur solidaires-des-aidants.fr

Trois questions à Atanase Périfan

Pas vraiment connu du grand public, Atanase Périfan est pourtant à l’origine d’une manifestation célébrée partout en France depuis près d’un quart de siècle ! Eh oui, c’est lui qui, en 1999, a eu l’idée de lancer « Immeubles en fête – la Fête des voisins » dans son quartier du XVIIe arrondissement de Paris. Trois ans plus tard, la manifestation est organisée à l’échelle nationale, puis en Europe avant de s’étendre au reste de la planète. La fête des voisins est aujourd’hui célébrée par plus de 50 millions de participants dans une quarantaine de pays ! C’est dire que le besoin de convivialité et de solidarité ignore les frontières…
Vous continuez à participer à la fête des voisins ?
– A.P. : « C’est un peu compliqué parce que j’ai l’impression d’avoir 10 millions de voisins en France et plus de 50 millions à travers le monde ! (rires) J’habite toujours à Paris, dans le XVIIe arrondissement, là où j’ai créé la fête des voisins, et chaque année, même si c’est un peu en décalé, on fait la fête dans mon immeuble. »
C’est quoi le moteur de cette manifestation. Le fameux « vivre ensemble » ?
– A.P. : « Ce qui est sûr, c’est que l’être humain a besoin de relations. Mais ce qu’il nous faut, c’est du réel, pas du virtuel ! Il y a deux mots importants dans la langue française : être et avoir. Aujourd’hui, c’est ce dernier verbe qui l’emporte parce qu’on est beaucoup dans le matériel. Il faut trouver le bon équilibre pour donner plus d’importance à l’humain et donc au verbe être… Je vais faire mentir Sartre qui disait : ‘L’enfer, c’est les autres ». Eh bien non, les autres sont d’abord source d’ouverture et de sourire… »
Malgré tout, il doit bien y avoir des voisins que vous ne pouvez pas blairer ?
– A.P. : « Lors de ma première fête des voisins, j’avais sollicité tous les gens de mon immeuble. L’un d’eux m’avait claqué la porte au nez en disant : « J’en n’ai rien à foutre des voisins ! » J’ai insisté et puis finalement, c’est lui qui est parti le dernier de la fête… Aujourd’hui, j’ai l’impression que certains de mes voisins font tout pour m’éviter. Faut dire que je suis tellement bavard ! » (rires)

 

Les séniors ont la parole

Depuis 2016, Saint-Quentin est membre de « Ville amie des aînés », un réseau francophone présidé par Thomas Dudebout, qui compte aujourd’hui pas moins de 280 collectivités adhérentes, soit plus de 23 millions d’habitants. « En plus d’être membres de ce réseau, nous souhaitons maintenant obtenir le label « Ami des Aînes », qui garantit et valorise la qualité des politiques entreprises en faveur des plus âgés », annonce le maire Frédérique Macarez.
– Sous l’égide de Thomas Dudebout mais aussi Dominique Puchaux, coordinateur de l’action sociale, une série d’échanges avec les seniors est prévue tout au long du mois de juin. Voici les prochains rendez-vous des ateliers participatifs ouverts aux plus de 60 ans (inscriptions obligatoires au 03 23 06 30 50) et programmés à chaque fois de 14 h à 16 h 30 :
– Mardi 20 juin : Casino (48, av. du Général-Leclerc)
– Jeudi 22 juin : centre social Vermandois (rue Paul-Codos)
– Mardi 27 juin : palais de Fervaques (rue Victor-Basch)
– Jeudi 29 juin : centre social Artois-Champagne.
Rappelons que selon la dernière enquête de l’Insee (2019), les habitants âgés de 60 à 74 ans représentent 17 % de la population saint-quentinoise, tandis que les plus de 75 ans constituent 10,5 % de la population. Un choc démographique avec une explosion des plus de 75 ans est prévu pour l’année 2030.