Il a beau afficher 80 printemps, Michel Nowak ne semble pas disposer à réfréner son énergie. Hyperactif dans l’âme, ce chaudronnier-dinandier de formation aura toute sa vie porté d’innombrables casquettes et nourri de multiples passions. Enseignant au lycée Condorcet durant plus de trois décennies, Michel est aussi connu pour avoir été adjoint au maire et compagnon de route de Daniel Le Meur. Un CV long comme la rue d’Isle sur lequel figure un poste d’administrateur à l’OPHLM de Saint-Quentin, sans oublier la présidence des anciens combattants. « C’est vrai que j’ai eu beaucoup d’activités mais ma vraie passion, c’est le jardin. Pendant 43 ans, je me suis occupé d’un petit bout de terrain du côté de la route de Cambrai. » Un jardin ouvrier de
600 m2 où Michel, comme à son habitude, s’est pleinement investi. « Je ne fais jamais les choses à moitié. D’après mes calculs, j’ai bêché à la main l’équivalent de 8 000 tonnes de terre ! » Une implication qui lui a valu en 1995 d’être lauréat du concours du meilleur jardinier. Et puis, vingt ans plus tard, l’homme a dû se résoudre, la mort dans l’âme, à remiser au placard sa bêche et son râteau suite à des problèmes de santé. D’autres passions, moins physiques, vont alors meubler son quotidien. Tout à la fois philatéliste et numismate, Michel va se découvrir une nouvelle toquade, cette fois pour les maquettes. « C’est arrivé un peu par hasard. J’avais besoin de boîtes pour ranger des archives et je les ai moi-même confectionnées avec du carton. C’est ce qui m’a donné l’idée de reproduire des monuments en papier et en carton. » Pour sa première création, il s’attaque en 2020 à la tour Eiffel. « Un coup d’essai mais pas un coup de maître, reconnaît Michel en souriant. Ma tour Eiffel n’est pas terrible mais je me suis largement amélioré depuis. » Et c’est vrai que ses réalisations, portées par le goût du détail, sont remarquables. A son actif, citons pêle-mêle le mémorial de Thiepval, l’Arc de Triomphe, la Maison carrée de Nîmes, le Parthénon d’Athènes… Les monuments locaux ne sont pas en reste à l’image de l’hôtel de ville, la gare de Saint-Quentin, le théâtre Jean-Vilar ou encore la basilique, qui aura nécessité à elle seule neuf semaines de travail. « La plupart du temps, je trouve les plans sur Internet et l’huile de coude fait le reste », confie le maquettiste. Son histoire familiale dicte aussi ses choix, l’amenant ainsi à reproduire la petite église de Gueudecourt (Somme) où ses parents se sont mariés en 1948 et qui est malheureusement partie en fumée en 1998. « J’ai conçu la maquette à partir de trois photos et je l’ai ensuite offerte au maire de la commune. » Tiens, puisqu’il est question de mariage, Michel nous confie qu’il fêtera ses noces de diamant en 2024. Voilà donc bientôt 60 ans qu’il a épousé Mireille, celle qui lui a donné quatre beaux enfants et qui incarne sans nul doute la plus grande passion de sa vie…