Fête du livre de Noël – Participez à une dictée pas comme les autres avec Muriel Gilbert, la chroniqueuse de RTL !

Dimanche 4 décembre, rendez-vous à l’espace Saint-Jacques pour une nouvelle édition de la Fête du livre de Noël, organisée conjointement par la Ville et les librairies Fnac-Cognet et Redic. « C’est toujours un vrai plaisir de retrouver ce rendez-vous littéraire qui permet notamment de mettre à l’honneur des auteurs régionaux », se réjouit Marie-Laurence Maître, maire-adjoint en charge de la culture. Sur place de 14 h à 19 h, les visiteurs pourront venir à la rencontre d’une vingtaine d’auteurs, dont la plume est allée explorer des genres aussi variés que le roman, la science-fiction, le récit historique, le polar, le livre pratique ou encore le roman jeunesse. A noter la présence de Sophie Galabru, petite-fille du célèbre acteur, agrégée de philosophie et qui a récemment publié chez Flammarion « Le visage de nos colères », un essai dans lequel elle fait l’éloge d’un affect habituellement jugé négatif…
– Tête d’affiche de cette Fête du livre de Noël, voici Muriel Gilbert (interview ci-dessous), tout à la fois chroniqueuse sur RTL (« Un bonbon sur la langue »), correctrice au journal Le Monde et auteur de nombreux ouvrages sur les chausse-trapes de notre langue, les embûches de l’orthographe ou encore les expressions idiomatiques du monde entier. Dans son dernier livre (« Les 99 fautes que tout le monde fait » aux éditions Vuibert), elle s’ingénie à débusquer ces petites erreurs qu’on commet par inattention ou par méconnaissance…
D’ailleurs, rien ne vaut la pratique ! Si vous avez envie de tester votre niveau d’orthographe, venez donc participer à la dictée que Muriel Gilbert se propose d’organiser dans le cadre de la Fête du livre de Noël. Une dictée pas comme les autres, programmée dimanche 4 décembre à 14 h et qui sera soumise à deux règles incontournables : on a le droit de copier sur son voisin et on ne ramasse pas les copies ! N’hésitez pas à vous inscrire, soit directement à la Fnac (rue Victor-Basch), soit par mail : stquentin@fnac.com.
– Absolument ravies de concourir à « démocratiser la lecture », Cécile Jaffary et Viviane Leconte, respectueusement patronnes de la Fnac-Cognet et de Redic, espèrent que cette manifestation encouragera les Saint-Quentinois à placer des livres au pied de leur sapin. Qui sait ? A l’approche de Noël, la magie pourrait opérer…
Fête du livre de Noël : dimanche 4 décembre de 14 h à 19 h à l’espace Saint-Jacques. Entrée libre.

 

Muriel Gilbert : « C’est par élitisme qu’on a une langue difficile à écrire »
Comment vous est venu ce goût pour la langue française ?
– M.G. : « Ça remonte à très loin ! Enfant, je faisais semblant de savoir lire en suivant les lignes avec le doigt. Mais c’était juste pour frimer ! (rires) Ma mère lisait beaucoup et ça m’a forcément influencée. »
Aujourd’hui, l’anglais est partout. Faut-il lui résister ou au contraire le laisser se mélanger au français ?
– M.G. : « Un peu des deux. Vous savez, les langues se sont toujours envahies mutuellement. Les deux tiers des mots anglais viennent du français. Ça date de Guillaume le Conquérant qui, au XIe siècle, avait imposé outre-Manche le dialecte français de Normandie. En ce moment, c’est l’anglais qui joue les envahisseurs mais nous avons quantité de mots qui nous viennent de l’arabe ou de l’italien. Au fond, ces interactions fertilisent les langues… »
Vous exercez un métier en voie de disparition dans la presse : correctrice. Ils font beaucoup de fautes les journalistes du Monde ?
– M.G. : « Mais bien sûr ! Davantage les jeunes que les plus âgés. Les correcteurs ont toujours existé pour traquer les fautes des journalistes. Mais on a beau vivre entouré de disco, ça nous arrive encore d’avoir des doutes. »
Question qui ressemble à un vieux serpent de mer : faut-il réformer l’orthographe ?
– M.G. : « Je ne suis pas trop pour. C’est mon côté conservateur. Mais en même temps, j’ai conscience qu’on devrait peut-être simplifier l’accord du participe passé avec le verbe avoir. Ça prend tellement de temps à apprendre aux enfants, tellement d’heures d’apprentissage qui pourraient être consacrées à l’enseignement d’autres matières… »
Les linguistes ont la réputation d’avoir volontairement complexifié notre langue. C’est vrai ?
– M.G. : « Absolument. Ça date de la création de l’Académie française au XVIIe siècle. Avant cela, tout le monde pouvait écrire comme il le souhaitait puisqu’il n’y avait pas de graphie officielle. C’est pourquoi Richelieu a demandé à l’Académie de créer une grammaire et un dictionnaire. Les partisans de l’étymologie se sont alors opposés à ceux qui souhaitaient que la langue écrite ressemble le plus possible à la langue parlée. Les Espagnols, par exemple, ont choisi cette seconde option. En France, en revanche, ce sont les étymologistes qui ont gagné. Pour eux, il fallait marquer l’origine latine des mots afin, je cite, de « distinguer les gens de Lettres d’avec les ignorants et les simples femmes ». Par élitisme,
on a donc une langue difficile à écrire. » B.D.