C’est avec une infinie tristesse et beaucoup d’émotion que nous avons appris la disparition d’Elie Delval, qui s’est éteint à son domicile dans la nuit du 7 au 8 janvier… Figure emblématique de Saint-Quentin, Elie Delval était âgé de 92 ans et durant toute sa vie, l’homme n’avait eu de cesse de partager sa passion pour l’horticulture et encore plus pour les roses. Quatre ans durant, il avait d’ailleurs animé une rubrique dans Saint-Quentin Mag (« Le coin du jardinier »), dans laquelle il aimait à prodiguer ses bons conseils…
Une passion dont les premières graines furent plantées dans sa plus tendre enfance, comme nous le relations dans un article daté d’octobre 2016…
Fils des maraîchers Félix et Marthe Delval installés aux marais Chantraine, le jeune Elie, alors âgé de 16 ans, décide de suivre la tradition familiale. « C’est mon père qui m’a donné l’amour de la terre. » Il découvre la culture de la rose aux côtés de sa maman. Une passion restée intacte au fil du temps. De retour du service militaire, il décide de consacrer sa vie aux roses et fait construire des serres. Sa passion le conduira à consacrer jusqu’à
15 000 m2 à sa production sous abris, principalement pour des variétés anciennes. à la recherche perpétuelle de la perfection, il crée plusieurs nouvelles variétés : Picardie en 1971, Chantraine en 1974, Antoinette en 1985, San Lorenzo l’année suivante, Quentin de La Tour en 2004. « Pour chacune, c’est au minimum cinq années de travail. L’hybridation, on n’est jamais sûr du résultat. Et puis, il y a le parfum qui est important », nous confiait alors Elie Delval. Lequel accumule rapidement les Grands Prix dans les salons nationaux et internationaux.
Il recevra même trois Vases de Sèvres, récompense suprême accordée par trois présidents de la République successifs : le Général de Gaulle en 1968, Georges Pompidou en 1973, puis Valéry Giscard d’Estaing en 1974. En 2000, il sera fait commandeur du Mérite agricole par Jean Glavany, alors ministre de l’Agriculture. Une reconnaissance nationale qui n’a jamais entamé sa volonté de partager sa passion dans sa ville où il organisa de très nombreuses manifestations : Agroflora, les Floralies, Rosa la Rose… Le rosiériste était aussi poète, admirateur de Loti, Rimbaud, Baudelaire… « Poésies et roses sont indissociables », estimait l’intéressé. à 92 printemps, Elie Delval cultivait encore 1 000 m2
de roses pour son plaisir. Des roses auxquelles il aura rendu hommage jusqu’à son dernier souffle… Saint-Quentin Mag adresse ses plus sincères condoléances à son épouse, ses enfants et ses proches.
Obsèques lundi 14 janvier à 14 h 30 en l’église Saint-Eloi.