Coronavirus : focus

Du fait de la progression du coronavirus, le passage en phase 3 du plan pandémie semble désormais inéluctable en France. Avec à la clé un double objectif : limiter l’impact de l’épidémie, tout en préservant l’activité sociale et économique du pays. Le docteur Youcef Douadi, infectiologue épidologue à l’hôpital de Saint-Quentin et au CHU d’Amiens, a répondu à nos questions…
La communication, tout comme les mesures prises contre le coronavirus, sont-elles excessives ?
– Dr Douadi : « C’est une maladie pour laquelle aujourd’hui on ne peut pas échapper à l’épidémie. Les mesures ont été excessives initialement, on a bloqué le système de soins. La psychose est bien trop importante, il y a des maladies qui tuent beaucoup plus. Le risque est que pour des raisons politiques, pour éviter que la psychose s’installe de façon formelle, on veuille montrer que l’on est capable de gérer une situation pour une maladie qui est mortelle à 1,5 %, voire 2 % ».
Quelles sont les conséquences de cette sur-communication préventive ?
– Dr Douadi : « Quand on met 20 mn pour avoir le Samu, c’est qu’il y a un problème. Le Samu est débordé. J’ai personnellement reçu 270 appels en qualité d’infectiologue référent sur l’astreinte d’Amiens, c’est du n’importe quoi. Le problème, c’est que chacun appelle pour se rassurer en pensant qu’il est le seul. Il n’y a plus de masques, plus de gel hydroalcoolique, les gens se sont jetés dessus, ont fait des stocks. »
Comment se protéger ?
– Dr Douadi : « Comme pour se protéger contre la grippe, c’est la même chose. Si vous êtes malade, évitez d’aller tousser chez les autres. Si vous avez un peu de fièvre, restez chez vous et attendez. Vous n’allez pas mourir si vous avez une virose. Le coronavirus reste un virus bénin, un peu plus mortel que la grippe qui fait 10 000 morts par an en France où seuls 40 % des habitants sont vaccinés. Je comprends l’inquiétude des gens mais il faut rester raisonnable, arrêter de s’inquiéter. »