A un peu plus de 80 printemps, mais toujours jeune, après avoir passé un quart de siècle à animer la plage de l’hôtel de ville et le village de Noël, Jean-Paul Lesot a tiré sa révérence dimanche dernier (5 janvier). Monsieur Micro, qui reste néanmoins le maître d’œuvre des Fêtes du Bouffon, nous a confié ses souvenirs.
Comment a démarré cette aventure sur la plage et le village ?
– J-P. Lesot : « C’est de la faute à X.B ! Un jour en 1995, alors adjoint chargé des animations, il nous a conviés dans son bureau et nous a dit : « Je vais faire une plage sur la place ». Je me suis dit « ho là, il est fêlé ! » Mais c’était lui le chef et la suite lui a donné raison. Je m’occupais des fêtes du Bouffon, il m’a demandé de prendre le micro. J’ai commencé par les week-ends, puis j’ai fait plein pot et dans la foulée, il y a eu le Village de Noël. »
Quels souvenirs conservez-vous de cette première édition de 1995 ?
– J-P. Lesot : « Nous avions aménagé une pataugeoire avec des ballots de paille, une bâche noire et de l’eau dedans. Et puis, tout s’est charpenté très vite. X.B savait ce qu’il voulait, comme toujours. La mayonnaise a pris très rapidement. A cette époque, la cocote minute, c’est-à-dire le kiosque, permettait de nombreuses animations. L’association « Loisirs et Perditions » l’a habillé en taverne, ça avait une gueule phénoménale ! »
Vous avez des anecdotes ?
– J-P. Lesot : « Une surtout, en 1999, quand il y a eu cette tempête qui a secoué la France. Sur le village de Noël, il y avait deux énormes tours de Coucy. Soudain, j’en ai vu une basculer et aperçu une forme humaine dessous. En un quart de seconde, j’ai cru à un drame mais heureusement, c’était un homme en fil de fer. J’ai eu très peur. »
Votre meilleur souvenir ?
– J-P. Lesot : « La magie de Noël surtout, l’ambiance, la convivialité, mon contact avec les gens. Je vois de jeunes parents qui aujourd’hui amènent leurs enfants, des parents que j’ai connus sur ce village enfants il y a plus de vingt ans. Ils me disent « bonjour Monsieur Micro », ça j’aime bien. C’est pas de l’orgueil, c’est de la satisfaction. Il n’y a que les Louis d’or qui plaisent à tout le monde ! Je n’ai qu’un regret, la place désormais occupée par les jardins et le puits. »
Nostalgique de cette histoire d’un quart de siècle qui se referme ?
– J-P. Lesot : « On n’arrête pas une telle aventure de vingt-cinq ans sans une certaine nostalgie. Mais à mon âge, l’été, cela m’est devenu difficile. Il faut savoir s’arrêter. Mais je suis toujours le Bouffon ! »
Que nous réserve cet été la 34e édition des fêtes du Bouffon ?
– J-P. Lesot : « Les Fêtes du Bouffon ont succédé au carnaval d’été, qui lui avait succédé à des fêtes du Moyen âge, la Fête de l’âne et des fous qui se terminait dans la basilique où l’on donnait la communion à des ânes avec de la paille. Ce sera les 29, 30 et 31 mai prochains avec le Tattoo, dont nous sommes les seuls du nord de la France à le présenter indoor. On attend cette année des invités d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Italie et probablement d’Ukraine. Et bien sûr, les 3 000 litres de soupe, le village médiéval, le défilé carnavalesque… »
En attendant les fêtes du Bouffon, Monsieur Micro reprendra peut-être du service à l’occasion du prochain marché aux fleurs. Bon vent Jean-Paul !